Au fond de nous, nous savons bien que le jardin d'Eden ne rouvrira pas ses portes mais nous en cherchons toujours le reflet, la fuyante annonciation, dans nos jardins de curé, dans les jardins de palmes et de sources de la Mésopotamie, de la Perse ou de Grenade, dans les parcs bien peignés de Versailles ou de Vaux-le-Vicomte, dans les géométries de sable des jardins japonais, dans les jardins bourrus d'Ecosse comme dans les petits lopins des anciennes cités ouvrières.
Rien n'est plus propice à un paradis qu'une île, pourvu que celle-ci soit lointaine, presque indiscernable et protégée des salissures de l'histoire par des solitudes.
Les théologiens conseille généralement de mourir avant d'entrer au paradis mais quelques-uns patient préfère fabriquer tout de suite des petits paradis, de manière à profiter de leur vivant des délices du beau jardin.
Ces malheurs éclairent la condition humain : la plupart des paradis tournent mal, qu'il s'agisse du paradis imaginé par les puissances supérieures ou de ceux que les hommes ont essayé de bricoler.
La lumière et ses mouvements comptent parmi les ingrédients du jardin chinois: la succession des saisons, les couleurs renouvelées des floraisons, l'approche des ombres, le soir, figurent le glissement des choses et leur retour.
Les paradis ont pris un mauvais départ. Celui que la Bible avait aménagé a été obligé d'ouvrir et de refermer ses grilles à toute vitesse car les deux premiers occupants, Adam et Ève s'étaient mal conduits.
«Deux mille cing cents jeunes femmes travaillent dans un atelier, les unes assises, les autres debout, presque toutes charmantes. L'habitude qu'a chaque ouvrière de faire la même chose double encore la rapidité du travail y joignant la perfection. Plusieurs voix chantèrent une chanson pleine de grâce et d'esprit sur les plaisirs de l'atelier. L'atelier tout entier répétait le refrain avec une charmante gaieté. Étienne Cabet
«Deux mille cing cents jeunes femmes travaillent dans un atelier, les unes assises, les autres debout, presque toutes charmantes. L'habitude qu'a chaque ouvrière de faire la même chose double encore la rapidité du travail y joignant la perfection. Plusieurs voix chantèrent une chanson pleine de grâce et d'esprit sur les plaisirs de l'atelier. L'atelier tout entier répétait le refrain avec une charmante gaieté. Étienne CABET