«
Dangereusement douce » : c'est ainsi que le Dr Faber, psychanalyste, qualifie sa nouvelle patiente, Natalia, qui lui confie d'emblée ne plus être en mesure de photographier – alors qu'il s'agit de sa profession – depuis qu'elle a fixé un meurtre sur la pellicule.
Dans un suspense psychologique, qui n'est pas sans rappeler a priori le très hitchockien « Fenêtre sur cour », Natalia va narrer par écrit pour son thérapeute la vie de chacun des habitants de l'immeuble qu'elle observe. Ces récits ont pour effet de déstabiliser le Dr Faber, qui cherche en vain de distinguer la vérité de l'imagination. « Pourquoi tenez-vous tant à ce que ces gens n'existent pas docteur ? » interroge Natalia.
Roman de suspense, certes, qui tient sa promesse d'un épilogue inattendu. Mais aussi un beau parcours d'humanité, si bien résumé par la citation d'exergue de Susanne Sontag, qui met l'accent sur la nécessité de ressentir de l'empathie, d'apprendre, de pardonner – « Devenir, en somme, autre que nous-mêmes ? ».
L'exergue est la véritable conclusion des livres, écrit
Antoine Laurain.
Comme souvent chez cet auteur, des objets anciens, porteurs de sens et de transmission, offrent une métaphore du récit ; il s'agit ici d'une collection de clés passe-partout du XVIIIè siècle, ornées d'un coeur.
Antoine Laurain compte parmi les auteurs favoris de la Reine Camilla – mais aussi de Joconde ! (voir la photo)
Si ce n'est déjà le cas, je vous invite à faire connaissance avec son univers par le truchement de son dernier roman, à la trame subtile.