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Je découvre Eric Laurrent à la lecture de son roman « Les découvertes ».
Je parlerai avant tout de son écriture qui est assez particulière, recherchée tant au niveau de la syntaxe que des temps employés. Les phrases longues demandent une concentration au lecteur. Je me suis par moment imaginé relire Marcel Proust et ce fut très agréable. Notre langue française est riche et qui sait la manier avec ce brio mérite toute attention !
L'histoire est écrite à la première personne du singulier, il peut donc s'agir d'une autobiographie centrée sur la découverte du sentiment et ce qu'il engendre de charnel à travers l'esprit et le corps. Les sensations sont très bien décrites et on suit ce jeune adolescent depuis son enfance et ses premiers émois jusqu'à sa première expérience charnelle.
Tout est exposé avec finesse et l'auteur fait référence à de nombreux artistes, peintres, sculpteurs, écrivains.
Cette lecture m'a bien plu.
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Les pensées d'hier je les retrouve à chaque relecture de ces Découvertes (trois fois à ce jour) d'Éric Laurrent. Riche de références (peinture, cinéma, musique, littérature), c'est presque un roman de formation, celle d'un enfant, puis d'un adolescent et d'un pré-adulte, au désir, mais aussi à la vie esthétique, aux expériences de l'art et des épiphanies qui en résultent, à la découverte du sexe aussi. J'aime son travail sur la phrase longue, alambiquée, l'emploi de temps rares, parfois, et de traiter de sujets qui sembleraient communs avec une intelligence remarquable, une tendresse précieuse, complexifiant le récit tout en gardant une belle fluidité. Et j'aime Les Découvertes probablement par que je m'y retrouve occasionnellement...
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Vraiment une excellente découverte, sans trop de jeu de mots...
Sans doute fort autobiographique. Eric Laurent, dans la vraie vie correcteur de littérature érotique (si j'en crois les annexes) est un peu influencé me semble-t'il par ce type d'écrits. Mais! Quelle écriture, qui fait absolument tout passer. Découverte de la lecture, ardue, puis devenue une passion, découverte des filles et des femmes, ardue elle aussi. Des aventures parfois désopilantes racontées sans fards, avec honnêteté et sans bouder les imparfaits du subjonctif. de longues phrases où le lecteur se perd parfois (presque) , l'entraînant à la fin bien loin du début. Quelques moments d'émotion dans cette plongée dans l'éducation sentimentale d'un provincial.
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Bien sûr, ceux qui attendent une histoire, une intrigue, des rebondissements, une écriture accessible, autrement dit un livre divertissant doivent peut-être passer leur chemin. Car ce roman d'Eric Laurrent ne raconte presque rien : créer une histoire romanesque ne l'intéresse pas; son obsession, c'est le mot. Et c'est cette quête impossible de la formule idéale qui rend Eric Laurrent si brillant. Il ne s'arrête pas sur une formule. Comme Proust, son modèle évident, il enrobe sa pensée d'incises, de subordonnées, de parenthèses et de reprises, mais tout cet art rhétorique n'est pas vain tant l'auteur décrit avec une acuité stupéfiante l'émotion et les vertiges de l'amour en réalisant l'exploit de mettre en mots ce que nous ressentons de plus intime durant tout le processus amoureux. Ce livre est par conséquent assez parallèle au magistral Clara Stern (du même auteur). Cerise sur le gâteau, auto-réflexif, ce roman nous invite à nous rappeler que la création littéraire est intrinsèquement érotique : en l'occurrence, le narrateur découvre simultanément l'écriture et le désir sexuel. Ce livre est un joyau qui procure un plaisir rare, un orgasme littéraire.
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Ce court et agréable livre narre les découvertes sensuelles, littéraires et onanistes d'un jeune homme, de la première affiche du film Emmanuelle, page 33, jusqu'à la première pénétration, enfin, page 149. le narrateur se remémore donc, en phrases souples et proustiennes, comment il découvrit la sensualité, l'esthétique et la volupté, liant les livres et les corps en un lent et indissociable apprentissage rendu difficile par les lazzi sur sa laideur, d'abord intellectuelle puis uniquement physique. Ce héros, plutôt moche donc, et surtout convaincu de l'être -la laideur n'est jamais qu'une longue expérience de l'invisibilité- est bien sympathique, et il est facile (je me mouille un peu là) de se retrouver dans telle honte, telle peur, tels désirs, si justement décrits. le style d'Eric Laurrent apporte une humoristique distance et évite contre toute attente la cuistrerie, non sans agacer parfois. Tel un vieux con pérorant au coin du feu, un verre de cognac à moitié bu, la logorrhée du narrateur est parfois malvenue, surtout dans les premières pages où il décrit avec longueur des choses évidentes (être au piquet à l'école…). Gageons que cette lourdeur est souhaitée par l'auteur, pour nous obliger à la patience comme une convention de lecture, et apprendre à boire le capiteux breuvage de ses phrases.

Saoulant ? Pas pour autant, dis-je en sortant l'armagnac du buffet. Pour ceux qui aiment le style qui ne se cache pas, Eric Laurrent, sans être totalement parfait, maîtrise avec maestria des phrases magnifiques. Ce style anachronique permet d'être cru tout en restant pudique. C'est réussi et même drôle, l'auteur se permet par exemple trois « notes de bas de pages », d'une phrase chacune et de 9 pages, véritable blague de styliste et coup de brio. On regrettera simplement que cette distance aristocratique empêche l'implication totale du lecteur et ne vise pas à plus de propos littéraire car l'auteur avait largement le talent pour creuser encore plus son sujet.
Lien : http://prixvirilo.com/2011/1..
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Attention, lecture ardue! Il faut adhérer à cette écriture si particulière, faite de longues, longues phrases, dans lesquelles l'auteur digresse à force de parenthèses, de double parenthèses, de triple parenthèses... Eric Laurrent m'a rendu obsessionnelle du point, dès les premières pages. Puis je me suis laissée porter par cette prose, évitant par là le travers de voir la forme occulter le fond. Concernant celui-ci, j'avoue que le récit de l'initiation sexuelle d'un jeune homme, de ses premiers émois devant l'affiche du film Emmanuelle jusqu'à sa première fois, ne m'a que peu intéressée.
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Texte très bien écrit qui aurait gagné en prenant soin du lecteur. le texte est une succession de phrases interminables où l'attention est constante quant à la syntaxe et la grammaire. Celles-ci sont des domaines très intéressants au demeurant, car elles sont la charpente et le sens. Mais tout l'art est de les rendre invisibles pour ne laisser voir que le style. Ce livre n'est pas ennuyeux, loin de là, mais ses méandres sont assez pénibles.
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L'objet de cette critique n'est pas de détailler le style d'Éric Laurrent, mais de s'attacher au sujet qu'il a entendu traiter, celui de ses découvertes. En effet son style, si particulier aujourd'hui, correspond aussi à sa personnalité, sa manière de penser, d'appréhender le monde, et plutôt que de couper sa pensée ou de lui adjoindre des points de suspension, il va au bout effectivement, sans que cela nuise à son propos ; de la précision et du souffle, un rythme qui berce le récit de ce qui pourrait s'appeler de manière plus triviale "mémoires d'un jeune puceau ". Souvent drôles, les péripéties se complètent de la poésie de l'inachevé puisque tous ses essais ratent ou en restent à l'état de fantasme. de l'absence de conclusion naissent des passions, en l'occurrence du corps féminin et de la littérature, "les decouvertes " questionnent ses origines de "plouc" moche et dilettante qui en feront un écrivain brillant , amateur de femmes, puis père, après ce livre il me semble, qui, à travers sa sensibilité authentique offre de savoureux moments de jeunesse.
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