Afin de répondre à la demande de mon club de lecture préféré, j'ai eu entre mes mains ce livre d'Eric Laurent, aussi joyeux que sombre, aussi attirant qu'il nous met mal à l'aise mais si bien écrit
L'auteur narre l'histoire éponyme d'un donjuan très libertin allant de conquêtes en maîtresse afin de vivre des instants de plaisir sans s'attacher.
Mais ce trentenaire va commencer à se lasser de cette vie sexuellement aboutit mais sans amour. Il va donc commencer à penser à ce grand amour avec un grand A.
Lors d'un vernissage, le personnage va faire une rencontre qui va , le croit-il, qui va assouvir son rêve. Cette femme, c'est Clara Sterm.
Commence alors une histoire ou il devra dans un 1er temps la séduire. Il va donc vivre que pour elle et l'accompagner dans les endroits qu'elle fréquente.
Roman d'amour joviale et jouissive, l'histoire va traversé deux phases du comportement autour de la séduction et du rêve d'amour. L'espoir jusqu'au désespoir.
Roman bien écrit avec l'utilisation des synonymes qui permet de ne pas tomber dans la vulgarité quant aux scènes osées, nous fait passé dans tous les états.
Eric Laurent pose la question sur la condition masculine sur la recherche du couple. Une belle réflexion traitée avec intelligence mais qui, à mon goût, se perd dans les clichés du monde libertin.
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"J'étais invité le soir même à un raout privé, donné tout près de chez moi, dans un bar à la mode de la rue Oberkampf (elle-même fort en vogue depuis quelques années, ayant vu en une demi-décennie à peine, par ce phénomène de gentrification que connaissent tous les anciens quartiers ouvrier de Paris depuis le milieu des années 1950, la plupart de ses boutiques et ateliers céder la place à des cafés et des restaurants, essentiellement destinés à cette frange de la population œuvrant dans les secteurs émergents de l'activité économique, tels les nouvelles technologies, la publicité ou le design, et que la vulgate sociologique désigne par le terme de "bourgeoisie bohème", établissement où, dans une pénombre enfumée, bruyante de conversations et de musique émise à fort volume, de jeunes et jolies serveuses à l'accent provincial vous apportent de mauvaise grâce, tarifés aussi lourdement qu'ils sont chichement mesurés, des vins de Californie, des spiritueux slaves, des cocktails sud-américains, ainsi que, préparés par des immigrés sri-lankais dont on aperçoit dans le cadre du passe-plat les silhouettes affairées en cuisine, des mets tout ce qu'il y a de plus rustique), pour célébrer le lancement d'une revue de luxe, aujourd'hui défunte, dont la promotion de la "transversalité des cultures et des sexes" constituait la raison d'être.
Illustrant parfaitement l'assouplissement récent des codes vestimentaires en vigueur jusque-là, lequel se traduisait par l'ennoblissement de nippes ressortissant au plus grand négligé, ainsi que par leur association, que l'on eût tenue naguère encore pour une faute de goût, avec des éléments très habillés pour eux, telle que celle d'une robe fourreau et de chaussures de sport, d'un smoking et de brodequins, d'un tailleur et de tongs, d'une bleu de chauffe et de souliers à boucle, d'un jogging et de bottines vernies, d'un jean baggy et d'escarpins, d'une jupe au genou droite et de collants résille, d'un blouson de motocycliste et d'une chemise à jabot, d'un sweat-shirt à capuche et d'un pantalon à pinces, ou bien encore d'un chemisier et d'un paréo, d'un maillot de peau à bretelles et d'une cravate, d'un tee-shirt et d'une jaquette, d'un battle-dress et d'un caraco, se doublant en prime (cet assouplissement des codes vestimentaires, donc) d'un relâchement très net des règles de la bienséance, lesquelles semblaient désormais autoriser l'exhibition des nombrils, la monstrations des soutiens-gorge (dont on distinguait les bonnets et bretelles sous des débardeurs en tricot, aux mailles très ajourées, ou des tuniques de tulle à demi transparentes), voire des petites culottes, des slips et des caleçons (dont on surprenait la bordure de dentelle ou le galon élastique au creux de nombreux reins), ainsi que le port de jeans sales, pour ne pas dire crasseux, le fussent-ils artificiellement, ou de pantalons oversized, qui bâillaient sous les fesses et s'affaissaient en accordéon sur les chevilles, jusqu'à trainer par terre, deux cent personnes environ se pressaient là, sous la grande et haute verrière, aux carreaux translucides, tavelés de rouille et de lichens, de cet ancien atelier de métallurgie, dans une atmosphère appesantie et moite par la perspiration des chairs promiscues et les vapeurs alcoolisées des eaux de toilette et des haleines."
Eric Laurrent vous présente son ouvrage "À l'oeuvre" aux éditions Flammarion.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/3037317/eric-laurrent-a-l-oeuvre
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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