C'est dans l'anthologie de
René Nelli et
René Lavaud consacrée aux troubadours que j'ai pu lire « le Roman de Jaufre ». Celui-ci, écrit en vers et en ancien occitan, par un ou deux auteurs restés anonymes, au 12ème ou au 13ème siècle, appartient au monde Arthurien. La cour se tient pour la pentecôte à Cardeuil où Jaufre sera adoubé. Il se lance aussitôt à la poursuite de Taulat, un chevalier venu à la cour pour y insulter le roi et la reine après avoir tué un courtisan. En chemin les aventures se succèdent et le surnaturel se mêle parfois au réalisme. Au début du roman déjà un enchanteur apparaît sous forme d'une bête cornue qui terrorise le pays. Jaufre, plus tard, sera emporté par une fée qui sollicite son aide par le fond d'une fontaine. Il doit affronter des monstres, des géants, des lépreux, des démons… las de ces aventures dont il sort toujours triomphant il s'endort dans un verger et y interrompt le chant des oiseaux. La châtelaine du lieu, la jeune et ravissante Brunissen, irritée, demande à ce que soit arrêté l'intrus. Mais c'est sans compter sur la force du jeune chevalier. Au courroux succèdera bientôt l'amour. Mais Jaufre d'abord s'échappe et c'est un pays désolé qu'il traverse, depuis que le seigneur, Mélian, est retenu blessé par taulat. Jaufre affrontera enfin ce chevalier sanguinaire et jusqu'alors invincible, délivrera Mélian et retrouvera Brunissen.