L’historienne France Richemond, le scénariste Nicolas Jarry, le dessinateur Theo Caneschi et le coloriste Lorenzo Pieri nous proposent de replonger dans les sombres heures de la Guerre de Cent Ans…
Au début j’ai eu un peu peur : un roi faible, un prince tourmenté, une cour lieu de toutes les intrigues, un héros entre Ivanhoé et Thierry la Fronde, un complot aussitôt mis en place aussitôt éventé, des Armagnacs patriotes, des Bourguignons traîtres à la patrie, des Anglais plus ambitieux et plus manipulateurs que les deux camps réunis… Clichés ? L’Histoire bégaye tellement, les gens de pouvoirs fonctionne tellement sur les mêmes schémas qu’au lieu de rager il faut plutôt se lamenter sur la sempiternelle bêtise humaine…
Rapidement la série trouve ses marques entre narration à l’ancienne et narration plus moderne : malgré des partis pris assez classiques à la Alain Decaux (mais pas à la "Chevalier de Pardaillec", il ne faut pas exagérer non plus ^^), on évite les écueils des Images d’Epinal pour retrouver des sensations similaires à celle du "Trône de Fer", Henri V par exemple ayant une bonne gueule de Tywin Lannister. On pourrait presque parler d’impression de déjà vu et cela serait tout à fait normal, puisque GRR Martin a plus que largement pioché dans les heurs et malheurs des dynasties françaises et anglaises pour nourrir son "Game of Thrones"… blink
Par contre niveau narration, et on nous balance en 1418 sans préface, sans introduction, sans flashback ni ou explications avec la folie du roi Charles VI, la régence de la reine Isabeau de Bavière, la guerre civile entre Armagnac et Bourguignons, les vendettas entre princes du sang inauguré par l’assassinat du duc Louis d'Orléans le 23 novembre 1407, les divisions anglaises noyées par l’aventure française d’Henry V, et le désastre de la Bataille d’Azincourt… A ce niveau, c’est carrément une faute professionnelle !
Niveaux graphismes, le travail de Theo Caneschi assisté aux couleurs de Lorenzo Pieri est soigné et ma foi bien agréable à l’œil, mais cela m’a vraiment gêné aux entournures que l’alchimie entre dessins, encrage et couleurs change à chaque tome… Je sais bien que les artistes évoluent aussi durant les années qui séparant la sortie de chaque album (la série a commencé en 2008 et nous sommes en 2016), mais les couleurs chaudes du tome 1 laisse place à des tons sépias puis grisâtres et dans le tome 4 c’est d’une planche à l’autre que le charadesign change de manière sensible… C’est dommage ce défaut d’homogénéité !
Ce tome 1 est essentiellement parisien… Après l’assassinat de Louis d’Orléans et les émeutes cabochiennes, les Bourguignons tiennent la capitale à leur merci, mais la roue tourne et les Armagnac finissent par leur rendre la monnaie de leur pièce. Sauf que nous sommes le 30 mai 1418, et le jeune Perrinet Leclerc, fils d’un capitaine de la milice bourgeoise détenant les clefs de la porte Buci, fait entre les troupes bourguignonnes du capitaine L’Isle-Adam… Tandis que les traîtres bourguignons menés par le bourreau Capeluche s’en donnent à cœur joie en massacrant à tours de bras la vermine armagnac, la résistance s’organise à la Bastille autour du vaillant Prévôt de Paris Tanneguy du Châtel… Lui, le Maréchal de Rieux et le Chevalier de Barbazan joignent leurs efforts pour délivrer le roi, alors qu’Ambroise de Loré poursuivi par les agents ennemis emmène au péril de sa vie le Dauphin Charles se réfugier sans sa bonne ville de Meaux…
Le Destin est en marche, car commence la période la plus sombre de la Guerre de Cent Ans ! mar quar doué !!! (J’en reparlerai pour les autres tomes, je trouve que le triumvirat Henri V, Jean sans Peur et Charles VII assez semblable à celui formé par Marc-Antoine, Lépide et Octave : c’est l’adolescent que tout le monde donne perdant qui va tous les enterrer tous…)
J'ai découvert cette série par hasard en fouillant dans une librairie. Six tomes sortis, valeur sûre donc. Sujet : guerre de cent ans, génial ! Je me lance.
Je regarde le titre : « le Trône d'Argile ». Les auteurs ont-ils voulu surfer sur le succès d'une autre série à succès qui emploie un métal pour son trône ? Fort possible. Mais pourquoi « argile » ? Pas très solide ça. Justement parce que fragile ? Peut-être… Qui a des infos et peut nous éclairer est convié à s'exprimer.
J'ouvre, et je vois que l'opus démarre plutôt sur la deuxième partie de la guerre de cent ans, vers 1418, en pleine opposition entre Armagnacs et Bourguignons, alors que ces derniers envisagent de s'emparer de Paris et que Henry V d'Angleterre ravage la Normandie (Azincourt est déjà passé). Je me demande pourquoi avoir choisi de commencer par-là ? le début de la guerre est au moins aussi riche en histoires : le Prince Noir, Charles V, du Guesclin, des défaites et des résistances, il y a de quoi écrire et dessiner. En réfléchissant, j'imagine que les auteurs ne voulaient pas passer 40 tomes à conter toute la guerre de cent ans. Ok, ça passe.
Cela dit, je l'ai lu d'un seul trait, sans pouvoir m'endormir avant la fin. Complots, tactiques, affrontements héroïques, découpage cinématographique, dessins précis - certaines vues aériennes font la nique à Yann Arthus Bertrand – et vivaces. Pas de personnages inventés balayés par les vents de l'Histoire ici, que de vrais hommes et femmes ayant existé (la partie imaginaire de l'histoire étant dans leurs actes et leurs paroles probablement), au plus proche possible du sommet du pouvoir.
Un regret tout de même : le parti pris nationaliste français tel qu'il doit être évoqué à l'école encore aujourd'hui : l'Anglais et le Bourguignon sont les méchants, de vrais infâmes retors qui veulent l'un envahir, l'autre trahir le « pays ». Les Armagnacs, le parti de Charles futur VII, sont les gentils, nobles de geste et d'esprit. Faut pas pousser quand même. Si tu veux faire du vrai Trône de Fer, t'as intérêt à écrire plus gris que ça.
Mais là aussi je vais faire avec, je ferai le tri des psychologies moi-même car cette histoire conte des faits peu connus du grand public qu'il est bon de ramener à la conscience collective.
Certains se battent pour un trône de Fer, d'autres pour un trône d'Argile...
France. 1418. En pleine guerre de Cent ans. Charles VI, le roi de France, fou à lier, n'est plus que l'ombre de lui-même et n'est plus apte à gouverner. Sous la régence de son épouse Isabeau de Bavière, deux partis s'opposent alors, chacun souhaitant reprendre les rênes de ce trône bien fragile : les Armagnacs et les Bourguignons.
Profitant de cette guerre fratricide, les Anglais se tiennent prêts à repartir à l'assaut des bastions français. Déjà les forteresses normandes tombent une à une.
Fin Mai 1418 :
Paris sous le joug de l'ignoble connétable Bernard d'Armagnac réagit et ouvre ses portes aux Bourguignons. S'ensuit une émeute sanglante. Les Armagnacs sont massacrés et le dauphin Charles VII parvient à s'échapper grâce à un homme : Tanneguy du Châtel, prévôt de Paris et membre du parti armagnac.
Ainsi commence « le trône d'Argile ». Cette bande dessinée historique qui compte à ce jour pas moins de 5 tomes (et c'est pas fini !) met en scène les événements de la guerre de cent ans, de l'émeute parisienne de 1418 jusqu'à l'arrivée de Jeanne d'Arc, plaçant au coeur de cette période bien troublée un chevalier-héros : Tanneguy du Châtel.
Dès la première page de couverture, on est baigné dans l'atmosphère de cette fresque historique assez remarquable :
Scène de combat au beau milieu d'une rue étroite de Paris. Un homme sur un fougueux destrier occupe le devant de la scène, la hache à la main, se démenant contre de nombreux soldats l'encerclant de leurs lances ; la rage et la ténacité se lisent sur son visage.
En arrière-plan, des maisons à colombage construites en encorbellement, et une porte en pierre crénelée laissant entrevoir une tour lointaine. le dessin est magnifique et ce n'est que le début.
Tout au long des cinq tomes, les lieux, les décors, les costumes de l'époque sont peints avec un réalisme époustouflant et une précision impressionnante.
C'est bien cela qui fait la force de cette bande dessinée.
On a plaisir à suivre l'évolution des personnages dans un tel décor. Bravo aux auteurs pour cette reconstitution historique !
Petit bémol : On a un peu de mal à s'y retrouver parmi les nombreux personnages mis en scène, même si un certain nombre d'entre eux sont présentés en page intérieure de la quatrième de couverture.
En ce qui concerne l'histoire et surtout sa conformité avec les faits réels historiques, on peut regretter un certain parti pris. Les Armagnacs apparaissent comme les gentils et les Bourguignons comme les grands méchants. Vision qui peut paraître simpliste de nos jours et qui ne se révèle pas aussi tranchée ! On ne pourrait se contenter de ce point de vue pour appréhender les tenants et les aboutissants de la guerre de cent ans, bien entendu.
On peut également reprocher le trait caricatural un peu trop poussé pour représenter certains personnages : la démence du roi Charles VI poussée à l'extrême, la monstruosité d'Isabeau de Bavière ( qui a bien du mal à se débarrasser de sa détestable réputation), la faiblesse du futur Charles VII ou encore l'intransigeance d'Henri V, roi d'Angleterre.
Somme toute, reste de cette lecture un agréable moment passé et je m'y replongerai avec plaisir si l'occasion se présente.
Je suis agréablement surpris par cette bande dessinée historique qui raconte la fin du règne de Charles VI, durant la guerre de 100 ans. On est en 1418. le récit s'inspire de faits réels, bien que je ne sois pas un spécialiste, cela semble assez fidèle à la réalité, et bien romancé pour rendre le récit haletant, les personnages touchants et l'action épique. le graphisme est assez léché, minutieux, et efficace dans un style classique dans le domaine de la bande dessinée historique, je suis moins convaincu par la colorisation qui se contente d'un simple coloriage sans originalité. L'intrigue est bien menée, et c'est une façon très agréable de découvrir cette période trouble de l'Histoire. le parti pris est très partisan, à l'image de ce qu'on nous apprenait à l'école, les alliés du roi de France et du Dauphin le futur Charles VII sont beaux, courageux, vaillants et ceux du parti des Bourguignons ou des Anglais ont des sales tronches de fourbes. On retombe un peu dans les travers d'une Histoire de France très orientée “3ème République” mais cela ne gâche en rien le plaisir car le récit met surtout l'aventure au premier plan, avec un petit côté hollywoodien.
Une frise chronologique en début de livre pour resituer ce moment dans son contexte historique aurait été un plus appréciable.
La France en 1418 va mal. Son roi, Charles VI, est incapable de gouverner du fait d'accès de folie de plus en plus fréquent. Il laisse deux partis se chamailler le pouvoir : le clan Bourguignon et le clan Armagnac. Et pendant que la guerre civile menace puis éclate, le roi d'Angleterre, va sortir de son ile pour prendre la Normandie.
La guerre de cent ans embrase la France.
Et dans un Paris en proie aux émeutes sanglantes un homme va tout faire pour sauver son pays. C'est Tanneguy du Chatel, qui sauvera le dauphin au péril de sa vie.
Voici une BD historique drôlement bien faite qui nous permet une immersion plus vraie que nature dans cette époque troublée.
Bien sure très romancée les fait historiques n'en sont que pas moins respectés, du moins de ce que je peux en savoir. Il faut dire que l'Histoire de cette période ne manque pas en valeureux chevaliers, en combats épiques et en légendes dont on ne saura jamais le vrai du faux.
Beaucoup de personnages sont présentés dans ce premier tome, et ce n'est pas fini, il faut donc faire quelques efforts de mémorisation pour ne pas perdre le fil de certaines amitiés ou non. D'ailleurs on le sait et on le verra par la suite, à cette époque les amitié et les alliances ça vaut ce que ça vaut... c'est à dire pas toujours grand chose!
Le dessin est aussi précis que le scénario. Bien documentés, les arrières plans et les personnages respirent cette bonne vieille époque moyen-ageuse. Il y a une véritable constance et précision qui permettent de reconnaitre du premier coup d'oeil les différents protagonistes. Un vrai point fort quand on sait la pléthore d'acteurs de la guerre de cent ans.
Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell