Gluck disait : « J'ai plus appris en France qu'avec Vinci et tous mes maîtres », et, de fait, c'était pour la France qu'il écrivait ses plus belles oeuvres, comme si notre art lui avait inspiré le plus pur de son génie. Ce fut après avoir passé plusieurs années chez nous, ce fut après s'être nourri des grandes traditions de notre déclamation lyrique, que Rossini composa Guillaume Tell. Ce ne fut qu'après avoir connu de près les maîtres de France, littérateurs, peintres ou musiciens et leurs oeuvres, que Meyerbeer trouva les dramatiques accents des Huguenots. On a bien parlé de l'influence des artistes étrangers sur la musique française; on n'a pas assez remarqué peut-être qu'à l'étranger certains opéras de nos musiciens, négligés chez nous, tenaient leur place au premier rang.
Le théâtre, lui aussi, appelait à son secours la musique pour augmenter la pompe de ses représentations. Cependant un fait singulier se produit dans ce que nous pourrions nommer la musique dramatique de cette époque.