AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 1926 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très grosse surprise de ce roman, annoncé comme choquant, hautement érotique, menant même la censure britannique à frapper!
Et en fait, j'ai lu un roman social, sur les années 20, un tournant pour la grande bourgeoisie et aristocratie dont le style de vie arrivait à son terme, confrontée violemment à l'industrialisation des campagnes et au socialisme en plein développement.
On a un portrait d'une société en pleine évolution, et Lady Chatterley en est l'incarnation, notamment par la levée des tabous liés au sexe et au corps en général.
Des thèmes très intéressants donc mais j'ai lu ce roman avec peine : le style de l'auteur est très pompeux, ampoulé et j'ai détesté son recours excessif aux répétitions.
Un roman marquant qui caractérise une période mais sans être la trace d'une belle plume.
Commenter  J’apprécie          200
Tellement, tellement plus qu'un simple roman érotique ! Pourquoi le réduire à cela ?
C'est la fin d'un monde, le début d'un autre. C'est la solitude, la souffrance, le plaisir, l'humain, en somme.
C'est plus beau, mieux écrit et plus profond que bien des romans auréolés d'on ne sait trop quelle prétendue réflexion intellectuelle.
S'il fallait le réduire à quelque chose, c'est tout simplement à un chef d'oeuvre de la littérature anglaise...
Commenter  J’apprécie          202
Quelle tristesse la vie de Constance prise au piège d'un mariage avec son mari revenu de la guerre dans un fauteuil roulant.
Aux détours des conversations on se rends compte de la profondeur de son personnage, de son esprit et de la dépendance des gens à sa compagnie.
Et puis un jour Constance veut vivre et puis un jour tout change.
Cela ressemble très fort à du Jane Austen même si c'est très plat c'est très agréable à lire j'en suis for surprise moi même.

Très bon moment
Commenter  J’apprécie          190
Est-il nécessaire de faire un énième résumé de L'amant de lady Chatterley?
Publié en 1928, ce roman de D. H. Lawrence est bien plus qu'un simple roman érotique. D'une modernité surprenante pour l'époque, il aborde non seulement la sensualité mais aussi les questions politiques et sociétales soulevées par l'industrialisation. Je ne m'attendais pas à cela et je n'en ai apprécié que davantage la lecture.
Constance fait partie de ces héroïnes qui entendent reprendre leur existence en main, sans s'arrêter aux convenances et aux commérages. Mieux vaut le garde-chasse, dans les bras duquel est se sent terriblement vivante, que son terne et froid mari, si noble soit-il.
Ce roman m'a au fond fait l'effet d'un hymne à la vie.

Challenge XXème siècle 2021
Commenter  J’apprécie          170
L'Amant de lady Chatterley

En Angleterre, au lendemain de la Première Guerre mondiale, Lady Constance Chatterley s'ennuie. À la suite d'une tragédie survenue durant la guerre, son époux, Sir Clifford Chatterley, est paralysé aux jambes et il est impuissant. Constance a 23 ans et pour fuir sa triste réalité, pour ne pas sombrer dans la folie, elle se réfugie dans les bois de l'immense domaine de Wragby afin de combler le vide de son existence. Elle y rencontre le garde-chasse de son époux, Mellors, et elle devient sa maîtresse. Elle se donne à lui dans une petite cabane qui va abriter leur amour. Mais, dans cette Angleterre puritaine marquée par la guerre et par l'industrialisation, pourra-t-elle avoir le droit d'être heureuse et pleinement comblée?

Mon coeur et L'Amant de lady Chatterley

D'emblée, il faut soulever la beauté poétique de ce livre. J'ai été très touchée par la plume de D.H. Lawrence, par sa façon de comprendre les émotions humaines, féminines, par sa manière de décrire les relations sexuelles pour en dresser un tableau où la nature participe également à la fusion des êtres. Je vous invite à lire cette longue citation. Elle est tout simplement sublime.

«Et il lui sembla qu'elle était comme la mer, toute en sombres vagues s'élevant et se gonflant en une montée puissante jusqu'à ce que, lentement, toute sa masse obscure fût en mouvement et qu'elle devînt un océan roulant sa sombre masse muette. Et, tout en bas, au tréfonds d'elle-même, les profondeurs de la mer se séparaient et roulaient de part et d'autre, en longues vagues qui fuyaient au loin, et, toujours, au plus vif d'elle-même, les profondeurs se séparaient et s'en allaient en roulant de chaque côté du centre où le plongeur plongeait doucement, plongeait de plus en plus profond, la touchant de plus en plus bas; et elle était atteinte de plus en plus profond, de plus en plus profond, et les vagues d'elle-même s'en allaient en roulant vers quelque rivage, la laissant découverte; et, de plus en plus près, plongeait l'inconnu palpable, et de plus en plus loin roulaient loin d'elle les vagues d'elle-même qui l'abandonnaient, jusqu'à ce que soudain, en une douce et frémissante convulsion, le fluide même de son corps fût touché; elle se sut touchée; tout fut consommé; elle disparut. Elle avait disparu, elle n'était plus, elle était née : une femme.» (p. 304-305)

Qui ne rêve pas d'écrire de telles phrases? Voilà pourquoi j'ai été touchée par ce livre. de plus, Constance était presque morte, à l'intérieur et à l'extérieur. En se rapprochant du garde-chasse, elle revient à ses sens, à la tendresse, au corps. Elle s'éloigne de la société marquée l'argent, le métal, le fer, le charbon, la machine, l'industrialisation. L'Angleterre industrielle a remplacé l'Angleterre agricole. D'ailleurs, Constance rejette cette société industrielle qui l'a presque tuée et grâce aux mains de Mellors, elle réapprend à vivre, à revenir aux sentiments humains. Il faut la voir danser nue sous la pluie pour retrouver le goût de l'eau sur sa peau. Elle réussit à franchir le rideau d'acier qui l'encerclait, qui l'emmurait dans une destinée morbide dénuée de sens. Mellors lui aussi renaît et danse nu sous la pluie avec elle. C'est merveilleux. C'est l'appel de la vie par le bais de l'eau libératrice, l'eau purificatrice.

À la fin, Mellors dira :


«Ce que je représente, c'est l'intime connaissance physique des êtres entre eux, se dit-il, et le toucher intime de la tendresse. Et elle est ma compagne. Et ce doit être une lutte contre l'argent, et la machine et l'idéal ignoble, insensible et bestial du monde. Et elle m'aidera dans la lutte. Dieu merci, j'ai une femme! Dieu merci, j'ai une femme qui est avec moi, qui est tendre, qui me comprend, qui n'est ni tyrannique, ni sotte. Dieu merci, elle est tendre et elle comprend.» (p. 456-457)

Plus que tout, Constance et Mellors sont unis par la tendresse. Et c'est beau et c'est révélateur.

Ce récit a été lu dans le cadre du défi Les Classiques, c'est fantastique créé par Moka et Fanny car en février, il fallait lire un classique de la littérature érotique.

Avez-vous lu cette magnifique histoire d'amour? Que pensez-vous de mon billet?

https://madamelit.ca/2022/02/28/madame-lit-lamant-de-lady-chatterley-de-d-h-lawrence/

Lien : https://madamelit.ca/2022/02..
Commenter  J’apprécie          130
Je l'ai finalement lu... Il ne m'a pas choqué, mais il ne m'a pas attirée non plu. Ce que j'ai retenu, ce n'est pas tellement ce qui s'est passé entre Lady Chatterley et le garde chasse, mais plutôt la description du monde minier dans l'Angleterre du début du XXème siècle.
Commenter  J’apprécie          130
A son retour de la Grande Guerre, Clifford Chatterley a perdu l'usage de ses jambes. Pour Constance, son épouse, c'est la desillusion. Elle se retrouve maintenant avec un mari infirme dont elle doit s'occuper constamment. Au détour d'une promenade, ils croisent Mellors, le garde-chasse. Malgré mes sentimens négatifs que Connie nourrit à son égard, une relation se nouent bientôt entre Mellors et elle.

Avec la réputation scandaleuse qui entourait le roman, j'avais hâte de le découvrir. Si au début du XXème, il a été jugé scandaleux, il ne l'est pas pour moi. Je l'ai trouvé plus ennuyeux que scandaleux, plus sensuel qu'érotique. Je m'attendais à quelque chose d'un peu plus vivant. le style est accessible, mais tout comme Connie j'ai été agacé par le patois de Mellors, ainsi que par une fin qui n'en est pas vraiment une. Petite déception pour ce classique.
Commenter  J’apprécie          130
Je voulais lire depuis longtemps ce roman devenu un classique mais qui fit scandale pendant de longues années. Lawrence a été l'un des premiers à évoquer librement le désir féminin dans un de ses romans.

De nombreux lecteurs connaissent la trame de L'amant de Lady Chatterley : à la fin de la première guerre mondiale, Constance retrouve un époux paralysé, impuissant et obsédé par une potentielle carrière littéraire. Elle calque alors son existence sur celle de son mari : enfermée dans leur grande et belle demeure, sa vie est uniquement intellectuelle : elle fait la lecture à son mari, le conseille pour ses écrits et écoute patiemment les amis intellectuels qui viennent rendre visite à son mari. Elle est seule le plus souvent et mène une vie monotone où les apparences sont reines. Elle trouve un petit peu de réconfort en se promenant dans les bois du domaine. Dans cette campagne anglaise des Midlands, Constance s'ennuie et a l'impression de mourir à petit feu. Effrayé par l'avenir du domaine, Clifford, son époux, lui demande alors de choisir un amant pour lui donner un héritier. Par ennui et par lassitude tout d'abord elle va débuter une relation adultère avec le garde- chasse de son mari. Olivier Mellors va redonner vie à son corps mais lui apprendre aussi à regarder le monde avec un autre regard. Avec beaucoup de lucidité, il lui montre que leur campagne anglaise contaminée par la naissance de l'industrialisation étouffe et finira par disparaître.

L'aspect érotique fit scandale: le roman est bien entendu un roman initiatique. La relation de Constance et de Mellors est une éducation sentimentale et sensuelle pour l'héroïne mais finalement ce roman est beaucoup plus riche que cela. Lawrence décrit la montée des désirs chez Constance mais il dresse également le portrait d'une nouvelle Angleterre "faible" et industrielle qui dévore l'ancienne Angleterre rurale et ''virile''. Il montre les dangers de l'industrialisation et du capitalisme sur l'humanité.

J'ai apprécié cette lecture malgré quelques longueurs et quelques passages maladroits, peut-être à cause de la traduction. J'ai eu l'impression que l'écriture de certains extraits avaient été beaucoup plus travaillés que d'autres mais peut-être que cette irrégularité de style est due à la traduction.
Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
Commenter  J’apprécie          130
Voici un roman profondément ancré dans son époque : l'après guerre, une sorte de blues général côtoyé par un bouleversement profond des styles de vie. L'amant de Lady Chatterley n'est pas uniquement le récit de la relation entre Mellors et Constance, D.H Lawrence (1885-1930) dépeint parfaitement l'atmosphère d'une petite ville d'Angleterre rongée par les cancans et dont la principale activité économique, les mines de charbon, décline de plus en plus face à l'avènement du règne des usines.
Cet ennui est le fil conducteur d'une grosse partie du roman. Constance s'ennuie, Constance se balade, Constance aspire à une autre vie. Quand Constance se retrouve, sans trop comprendre comment, dans les bras du garde chasse, il lui est difficile de baisser sa garde et d'accepter la passion. Elle analyse froidement ce qu'elle vit, d'une telle façon qu'on en vient à penser qu'elle est beaucoup plus affectée par l'ennui qu'on ne pouvait le croire.
Au vu du titre du roman et connaissant le scandale qu'a provoqué sa sortie (publié en 1928, autorisé au Royaume Uni en 1960 après un long procès pour le respect des bonnes moeurs), je m'attendais à quelque chose de vraiment oulala. Que nenni ! Certes des scènes de sexe sont présentes dans le livre, et l'auteur n'utilise pas d'euphèmisme, ici un chat est un chat, provoquant l'ire des anglais dans les années 60. Mais pour notre époque, rien de bien choquant. Ici on parle de sexualité. de sexualité sans sensualité. Les rapports entre Constance et le garde sont assez froids au début. Constance peine à se laisser aller, et quand bien même elle y parvient, elle ne donne que son corps. C'est ce ré-apprentissage de l'amour physique que l'auteur met en scène. Au fil du roman, une complicité s'installe entre les amants et la sensualité apparaît enfin. Si les premières scènes de sexe sont décrites de manière très anatomique, les scènes d'amour de fin sont beaucoup plus axées sur le ressenti des personnages, et le lecteur accède à une véritable sensualité : celle où le corps accepte l'esprit et vice versa. On passe de Kraftwerk à Air en quelque sorte.

Là n'est pas le seul intérêt du livre. D.H Lawrence parle également de cette époque de transition que vit l'Angleterre rurale des années 20. Cette Angleterre traditionnelle, des mines de charbons, cette aristocratie et son architecture noble, tout cela disparaît progressivement au profit d'une Angleterre urbanisée:

"La nouvelle génération était tout à fait ignorante de la vieille Angleterre. Il y avait un arrêt dans la continuité de la conscience ; un arrêt presque américain : en réalité industriel. Que viendrait-il après ?"

Les villes s'agrandissent, perdent leur charme et se remplissent d'hommes n'ayant comme seul intérêt l'argent. Peu importe la classe sociale, l'argent est l'unique raison d'être : avoir plus, mieux paraître.

On retrouve de nombreuses fois dans le roman des allusions à l'abrutisation de la masse, à l'oubli des valeurs simples :

" Voilà le seul moyen de résoudre le problème industriel : enseigner au peuple à vivre, et à vivre en beauté, sans avoir besoin de dépenser de l'argent. Ils devraient apprendre à être nus et beaux, et à chanter en masse et à danser les anciennes danses de caractères"

C'est également la fin des intellectuels, tournés en ridicule à travers le personnage de Clifford, écrivain n'aspirant qu'à la célébrité. Cette célébrité se transformera en besoin de popularité lorsque Clifford prendra conscience qu'il est maître du destin des mines de charbon de son domaine. Même la figure de l'intelligence meurt pour l'argent.

Pour conclure : Je recommande ce livre. Il n'est pas passionnant, il n'est pas bouleversant. Mais il s'agit d'un ouvrage vraiment très intéressant, que ce soit sur la sexualité commune et féminine ou sur le changement d'époque. Bien que la trame principale soit l'histoire entre Constance et Mellors, je ne considère pas ce livre comme un roman d'amour.
Lien : http://deslectureshumaines.w..
Commenter  J’apprécie          120
Il arrive quelquefois que des corps se reconnaissent et se rejoignent d'eux-mêmes, avant même que le coeur s'éveille, bien avant que l'intelligence ouvre un oeil. Ce fut la chance d'Oliver et Connie. Les corps ne mentent jamais. Ils savent. Et ces deux-là ont eu l'instinct de les écouter, et de suivre la voie lumineuse de leur Vérité propre. Les (longs…) développements socio-économiques qui étayent le récit de leur relation ne font que souligner la force qu'il faut parfois déployer pour vivre l'intégrité de son être. Magnifique. (Je recommande l'édition avec Pierre Nordon comme traducteur et préfacier.)
Lien : https://www.amazon.fr/LAmant..
Commenter  J’apprécie          113




Lecteurs (8485) Voir plus



Quiz Voir plus

L'amant de Lady Chatterley - D. H. Lawrence

En quelle année est paru ce roman ?

1918
1928
1948
1968

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : L'Amant de Lady Chatterley de D.H. LawrenceCréer un quiz sur ce livre

{* *}