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Citations sur La cage dorée (88)

Elle se dirigeait vers Stureplan quand une Porsche Boxter rouge vif pila à sa hauteur, s’attirant e klaxon rageur du taxi qui la suivait.
La vitre descendit, et Chris Nydahl se pencha au-dessus de la place passager, le bras reposé sur le volant.
« Je te dépose, trésor ? » fit-elle en contrefaisant une voix de dragueur.
Jack détestait Chris et Faye regarda autour d’elle avec inquiétude. Mais les fantoches en Gucci étaient toujours au Café Riche, certainement encore choqués par son attitude et, aussitôt, Faye réalisa combien Chris lui avait manqué. Son humour cru, son rire, et ses anecdotes fantastiques sur ses coucheries absurdes et ses nuits de fêtes déjantées. Autrefois, elles avaient été inséparables.
Faye ouvrit la portière et sauta à bord. Les fauteuils en cuir à motif léopard craquèrent quand elle s’y installa.
« Jolie voiture, dit-elle. Très discret. »
Chris rassembla les sacs de shopping entassés devant le siège passager et les jeta sans précaution dans l’espace minimaliste derrière elles. Une voiture klaxonna.
« Tête de nœud ! » lâcha Cris en faisant un doigt au conducteur dans le rétroviseur, avant de démarrer.
Faye secoua la tête en riant. En compagnie de Chris, elle se sentait toujours rajeunir de dix ans.
« A quoi bon avoir assez de pognon pour les faire taire, si on ne leur dit jamais de fermer leur gueule ? marmonna Chris en lorgnant dans le rétroviseur.
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Faye finit son verre et fit discrètement signe au serveur de la resservir.
« Non, c’est clair, il ne vous ferait prendre aucun risque », dit Alice en mâchant une feuille de salade à la manière d’une actrice porno. Mais comme elle avait lu dans un magazine de santé qu’il fallait mâcher au moins trente fois avant d’avaler, son air sexy tourna vite à la vache qui rumine.
Faye regarda le fond de son assiette, maussade. Elle avait avalé sa demi-salade et avait toujours aussi faim. Elle vit avec envie arriver la commande de la table voisine. Bifteck Rydberg. Boulettes de viande. Pasta. Les assiettes furent placées devant les hommes corpulents en costume. Ceux-là avaient les moyens d’avoir du bide. Les pauvres sont gras, les riches ont de l’embonpoint.
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“Et si elle était juste blessée ?” demanda Faye.
Elle fixait la table, incapable de soutenir leurs regards.
Une brève hésitation. Puis une voix désolée :
“Il y a énormément de sang. Pour un si petit corps. Mais je ne veux pas spéculer avant qu’un médecin légiste ait pu se prononcer.”
Faye hocha la tête. On lui donna de l’eau dans un gobelet en plastique transparent, elle le porta à sa bouche, mais tremblait si violemment que quelques gouttes coulèrent le long de son menton sur son chemisier. La policière blonde aux gentils yeux bleus se pencha et lui tendit une serviette en papier pour s’essuyer.
Elle s’épongea lentement. L’eau allait laisser de vilaines taches sur son chemisier en soie. Mais ça n’avait plus aucune importance.
“Il n’y a aucun doute ? Plus aucun ?”
La policière lorgna vers son collègue, puis secoua la tête en pesant soigneusement ses mots :
“Encore une fois : un médecin doit se prononcer sur ce que nous avons trouvé sur la scène de crime. Mais, pour le moment, tout pointe dans la même direction : votre ex-mari Jack a tué votre fille.”
Faye ferma les yeux en étouffant un sanglot.
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Une fois ressortie dans la rue, j'ai cru vomir. Les personnes souriantes que je croisais s'approchaient beaucoup trop près, faisaient beaucoup trop de bruit. Mais je tenais fermement mon sac. Mon journal était à nouveau sous bonne garde. Et j'étais toujours libre.
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La plupart des femmes sont des blessées de guerre. D'une certaine façon.
(...) Car c'est ainsi que font les femmes. Elles tournent leur colère vers l'intérieur. Contre elles-mêmes. Elles n'occupent pas de place, ne réclament pas justice. Les filles comme il faut ne se battent pas. Les filles comme il faut ne haussent pas la voix. C'est ce que les femmes doivent apprendre dès le début. Les femmes encaissent, passent l'éponge, assument, tiennent leur couple à bout de bras, ravalent leur orgueil et s'aplatissent, à la limite de la disparition.
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"Faye, tu es une romantique. Tu penses que ça ne se voit pas. Tu joues les blasées, les indifférentes. Mais tu veux que la vie soit plus riche, plus belle. Tu ne te contenteras pas de la vie de monsieur Tout-le-Monde. Tu veux atteindre le sommet, posséder le monde. Tu as des ambitions. C'est pour ça que tu n'es pas restée a Fjällbacka, que tu as déménagé à Stockholm. Et c'est pour ça que nous sommes attirés l'un par l'autre. Nous sommes pareils. Nous avons faim. Mais tu as un désavantage si tu veux monter au sommet. Tu es une femme. Et c'est un monde d'hommes.
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L’avenir était si brillant qu’il m’aurait fallu des lunettes de soleil.
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Faye cligna des yeux, se redressa, fit pivoter le fauteuil pour revenir face au grand écran Apple et bougea la souris pour le rallumer. Elle se demanda ce que Jack avait fait du tapis à souris qu’elle lui avait offert à Noël, avec une photo de Julienne et elle. À la place il en avait un bleu, laid, avec le logo Nordea. Le cadeau annuel fait aux clients de la banque privée.
Elle connaissait son mot de passe. Julienne2010. Au moins, il n’avait pas Nordea en économiseur d’écran, mais toujours la photo de Julienne et elle prise à Marbella. Elles étaient à la frange des vagues, Faye tenait sa fille à bout de bras, levée vers le ciel. Elles riaient toutes les deux, mais le rire de Faye se sentait plus qu’il ne se voyait, étant couchée de dos, les cheveux dans l’eau. En revanche, les yeux bleu clair de Julienne regardaient vers l’appareil, droit dans l’objectif. Dans les yeux tout aussi bleus de Jack.
Faye se pencha plus près, laissant son regard glisser sur son corps bronzé luisant de sel et d’eau. Cela avait beau être juste quelques mois après son accouchement, elle était en meilleure forme qu’aujourd’hui.
Son ventre était plat. Ses bras minces. Ses cuisses fines et fermes. Aujourd’hui, presque trois ans plus tard, elle avait pris au moins dix kilos. Peut-être quinze. Voilà longtemps qu’elle n’avait pas osé se peser.
Elle arracha son regard de son corps à l’écran et ouvrit le moteur de recherche, cliqua sur l’historique et entra porn. Les liens s’affichèrent, classés par date. Elle pouvait facilement suivre les fantasmes sexuels de Jack, ces derniers mois. Comme un répertoire de ce qui l’excitait. Fantasmes pour les nuls.
Le 26 octobre, il avait visionné deux clips. Russian Teen Gets Slammed by Big Cock et Skinny Teen Brutally Hammered. On pouvait dire ce qu’on voulait de l’industrie du porno, mais au moins, les titres des films étaient concrets. Pas de périphrases. Aucune tentative d’enjoliver, de faire mousser, de mentir sur la marchandise et sur ce que désirait le client face à son écran. Un dialogue direct, une communication ouverte et franche.
Depuis qu’elle le connaissait, Jack avait toujours regardé du porno, et elle en regardait parfois elle aussi quand elle était seule. Elle méprisait ses amies qui prétendaient qu’il ne viendrait jamais à l’idée de leurs maris d’en mater. Comme déni, ça se posait là.
Autrefois, Jack n’avait jamais laissé sa consommation de porno empiéter sur leur vie sexuelle. Ça n’avait jamais été l’un ou l’autre. Mais désormais, il ne venait plus vers elle, alors qu’il continuait à
chercher à se satisfaire avec Skinny Teen Brutally Hammered.
La boule qu’elle avait au ventre ne faisait que grossir à mesure que défilaient les clips. Les filles y étaient jeunes, maigres et soumises. Jack avait toujours aimé les filles minces et jeunes. Lui, il n’avait pas changé, elle, oui. Et n’était-ce pas ainsi que la plupart des hommes voulaient leurs femmes ? À Östermalm, pas question de vieillir ou de prendre du poids. Du moins pour la gent féminine.
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On dit que rien ne nous rend plus aveugles que l’amour, mais Faye savait que rien ne nous rend plus aveugles que le rêve d’amour. L’espoir est une drogue puissante ...
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Irène entra dans la pièce vêtue d'un tailleur bleu marine. Un chemisier en soie crème en dépassait, un modèle à rosette de Vesna W. Elle rêvait d'avoir le même, mais devrait attendre d'avoir rassemblé son capital de départ pour se le payer. Le costume Stella McCartney qu'elle portait était emprunté à Chris.
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