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sur 1184 notes
En pleine nuit, deux policiers tombent sur une jeune fille errant dans la rue, ensanglantée, un couteau dans la main. L'agente de police, après l'avoir maîtrisée, reconnaît la jeune Laura Grimaud. Inquiets, les policiers la ramènent chez elle et là, c'est un tragique et violent spectacle qu'ils découvrent. Toute la famille, les parents, la grand-mère, la fratrie et le cousin, gisent morts, victimes, pour certains, de dizaines de coups de couteau. Seul l'un d'entre eux semble encore vivant...
À l'hôpital où il séjourne, Pierre Grimaud, après 6 ans passés dans le coma, reprend peu à peu conscience. Désorienté, paralysé des membres, victime d'hallucinations, il est suivi par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée dans les troubles de stress post-traumatique et dans la psycho-criminologie et la victimologie. Lors de leurs séances, parfois d'hypnose, le jeune homme tente de revisiter son passé, notamment ses relations avec ses parents et ses frères et soeurs, de se souvenir de la nuit du drame et de comprendre qui est l'homme en noir qui le hante...

Ce thriller psychologique, rondement mené et captivant de bout en bout, nous entraîne dans les tréfonds de la mémoire. Seul rescapé du "massacre des Corneilles" au cours duquel sa soeur, Laura, alors âgée de 17 ans, tue toute sa famille, Pierre se réveille 6 ans plus tard. N'ayant que peu de souvenirs, il va être aidé par le docteur Kieffer afin de retrouver la mémoire. L'on suit ainsi l'évolution de ses progrès, aussi bien psychiquement que physiquement, ses rapports amicaux avec les autres patients du centre de rééducation et sa relation complexe et troublante avec sa psychologue. Outre un scénario parfaitement maîtrisé et huilé, des descriptions approfondies des relations humaines et des personnages minutieusement fouillés et explorés, Timothé le Boucher, en manipulateur diabolique, sème le trouble, parfois le doute, dans l'esprit du lecteur... Et ce, jusqu'à la dernière page. Graphiquement, un brin emprunté au manga, le dessin se révèle abouti et efficace.
Haletant, troublant et riche, un roman graphique à la narration soignée...
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Le massacre des corneilles...
Toute la famille Grimaud est massacrée: les parents et les enfants. La maison est maculée par le sang. Laura Grimaud, (on la traite de débile) qui semble sous le choc, erre avec un couteau ensanglanté. le seul survivant est son frère Pierre, blessé mais dans le coma, depuis... 6 ans!

Parce qu'une jeune infirmière a embrassé Pierre, le jeune homme ouvre un oeil...
Il rêvait de Laura disparaissant sous l'eau, et de cocons, puis d'un horrible crâne décharné. le cauchemar ne fait que commencer avec cette corneille qui fixe Pierre, dans les yeux.
C'est un patient isolé au bout du couloir de l'hôpital, car ses hurlements, pendant la nuit, terrorisaient les autres malades.

Pierre va raconter à Anna Kieffer, la jolie psy, qui le suit ses rêves et ses cauchemars...Une lueur dans les yeux, il la regarde s'asseoir, tirant sur sa jupe pour couvrir ses cuisses fuselées...

Il lui parle de cette ombre, un homme en noir, ce monstre qui le hante... Anna tourne la tête, sans le vouloir, pour tenter de localiser l'Entité dont parle son patient...

Anna a analysé le cas de Laura, la présumée meurtrière... Et a écrit un livre, à ce sujet. Pierre va le lire!
Qui a assassiné les Grimaud?
Laura, Pierre, l'homme en noir, ou quelqu'un d'autre?

L'auteur, dans une interview sur France inter- le Direct, nous explique le pourquoi des cocons... (Une homosexualité latente chez Pierre, avec ces corps de garçons, s'éveillant comme des chrysalides/ p12. " J'avais envie de parler de l'attirance entre un jeune homme et une femme plus âgée"...)

En sanglotant, Pierre arrivera à enlacer Anna, sa psy, à humer son parfum, à ressentir la chaleur du corps de la jeune femme, malgré sa robe et à s'abandonner sur sa poitrine...
Il va se confier.

Dans cette scène, l'ombre a disparu, mais dans d'autres... Regardez l'ombre de Pierre projetée, contre le mur!
C'est terrible!
Comment Pierre, après ces 6 années de coma, a-t-il pu récupérer aussi vite?
Il y aura d'autres morts ! Des accidents?...

L'auteur utilise de longs travellings, comme au cinéma, pour nous dire que...
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J'adore mon métier de bibliothécaire car autant les conseils que j'apporte à mes lecteurs leur sont profitables (du moins, je l'espère), autant ceux qu'ils me font partager en retour me sont toujours trèas appréciables. Ici, ce n'est pas tant le fait d'une recommandation de la part d'un ou d'une lectrice mais le fait que l'un d'entre eux ait réservé cet ouvrage (la médiathèque dans laquelle je travaille fonctionne en réseau) m'a incité à le lire à sa suite !

Nous découvrons ici le personnage de Pierre Grimaud, qui se réveille à l'hôpital après six années passées dans le coma. Il a dorénavant 21 ans et on lui a pour ainsi dire volé six années de sa vie avec tous les souvenirs qui vont avec. Seul survivant de ce qui est désormais connu sous "le massacre de la rue des Corneilles", Pierre a vu toute sa famille se faire massacrer. le coupable présumé, sa cadette Laura. Devenu paraplégique suite à son réveil Pierre va alors entreprendre une longue rééducation, sur le plan physique bien entendu mais également moral afin que ses souvenir de cette terrible luit lui reviennent en mémoire. C'est la psychologue Anna Kieffer qui a insisté pour se charger de l'affaire. La raison ? Si Pierre l'ignore dans un premier temps, il ne tardera pas à découvrir que c'est elle-même qui fut chargée du suivi psychologique de sa soeur au moment ds faits jusqu'à ce que cette dernière mette fin à ses jours. Et si à l'époque, il y avait eu un mystère non résolu dans cette affaire ? Si, malgré le fait que tous les faits l'accablement (elle a été retrouvée déambulant dans les rues couvertes de sang et qui plus est, l'arme du crime à la main, ce n'était pas elle la coupable ? C'est ce qu'Anna est bien décidée à découvrir. Pratiquant sur son patient des séances d'hypnose, elle va l'entraîner à se replonger malgré lui dans ses souvenirs et peut-être, l'espère-t-elle, à résoudre enfin cette affaire qui la hante depuis ces dernières années.

Bien que ce ne soit pas mon style de lecture de prédilection d'ordinaire, j'avoue m'être laissée complètement fascinée par ce scénario extrêmement bien travaillé. Avec un graphisme qui l'est tout autant, je ne peux à mon tour que vous recommander cette lecture. Je me suis attachée aux personnages, même en découvrant ce qui se cache derrière leurs masque (que ce soit celui du patient, Pierre), de certaines infirmières ou même de la thérapeute et je vous avoue que cal fait peur ! Avec une fin qui laisse éventuellement présager une suite ou peut-être, et c'est plus vraisemblable, est une fin ouverte (c'est à la fois frustrant mais très bien joué de la part de l'auteur, j'en serais presque à en redemander ! En tout cas, je vais suivre celui-ci de près !
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« …

-Déidamie.

-…

-Déidamie !

-Mmh.

-DEIDAMIIIIIIE !!!!

-Aaah ! Quoi ?

-Les gens sont là, c'est l'heure de la critique !

-Mmff. Chuis pas concentrée.

-Ca fait quarante-trois minutes que tu regardes fixement ce bouquin. Si t'étais plus mec, plus musclée et plus harmonieuse, tu passerais pour un Rodin tellement tu bouges pas en ayant l'air de réfléchir.

-Ouais. Et je sais toujours pas quoi en dire.

-Ben commence par le résumé… Allez, or donc… or donc… OR DONQUEUH…

-Greumf.

-D'accord, je m'en charge. Or donc le jeune Grimaud trouve un ticket d'or qui lui permet de passer une journée avec Batman, mais Napoléon débarque à Port-Réal avec ses généraux et s'écrie : « Vive le négociateur ! Vive le seigneur Bohort ! » Ensuite, Fluttershy va consulter parce qu'elle développe une allergie aux poils d'animaux…

-Hein ? C'est quoi ce ramassis ? Tu mélanges des tas d'histoires différentes ! Et qui c'est qui range, après ? Aaarh, touche plus à rien, je m'en occupe.

Or donc Pierre Grimaud sort de six ans de coma. Il a survécu au massacre de toute sa famille. Une psychologue s'occupe de sa thérapie dans le but avoué de comprendre qui a assassiné sa famille et pourquoi.

-Voilààà. Titillez sa maniaquerie de l'exactitude, vous verrez le résultat. Bon, Déidamie, c'était une chouette BD, non ?

-Muf. C'est très bien dessiné.

-Voilà, c'est très bien dess… attends… tu as déjà dit ça… oh non ! Mais tu as adoré Ces jours qui disparaissent ! Tu n'as pas aimé, c'est ça ?

-Pire.

-Tu as détesté ?!

-Nan. Je suis désappointée. Et j'ai horreur d'être désappointée.

J'attendais beaucoup de cette oeuvre. Beaucoup. le dessin me comble toujours, les couleurs me plaisent autant, je reste reconnaissante à Timothé le Boucher de représenter des morphologies différentes.

Et je me sens déçue.

J'espérais une histoire vertigineuse, ambiguë, subtile. Et elle a perdu tout intérêt dès lors que la narration change brutalement de cap. Plus d'ambiguïté, plus… de raisons de continuer. le noeud gordien est dénoué.

Trop de réponses aux questions, peut-être, quand Ces jours qui disparaissent garde une part de mystère et invite à la rêverie.

J'ai continué malgré tout parce que j'espérais un piège, un « Ha-ha, grâce à mes techniques narratives de tordu, tu croyais que, hein, Déidamie ? Mais en fait, pas du tout, et je t'ai bien eue ! » Mais non. J'espérais que le début onirique se poursuive, mais cette piste est abandonnée.

Alors, il reste une belle exploration du temps, des souvenirs, il y a des choses intéressantes, un beau travail sur le corps, le rapport à autrui par ce corps. Je n'ai pas trop saisi l'intérêt du mythe d'Actéon.



Après, j'ai apprécié la visite du musée. Les oeuvres ont l'air de parler et j'aime comment les persos comme le lecteur s'interrogent devant elles. La représentation de la violence familiale m'a beaucoup intéressée aussi. On n'en connaît pas les causes avec certitude, seulement les conséquences, et elles suffisent pour me glacer le fond des moelles.

Bref, c'est une très belle bande-dessinée, l'auteur maîtrise le dessin et la mise en scène. Hélas, l'histoire me frustre. Je trouve qu'il manque une part d'ambiguïté. L'ambivalence du désir est abordée, mais... je reste sur ma faim. Et je reste non seulement sur une déception, mais aussi une crainte : celle d'avoir raté quelque chose, de n'avoir pas compris les réels enjeux de l'intrigue.

-Tu le notes pas mal, pourtant !

-Parce que j'ai aimé l'histoire. Jusqu'à un certain point… »
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Glénat pour le roman graphique « le patient » de Timothé le Boucher.
Comme beaucoup d'autres, j'avais lu et apprécié de cet auteur de BD « Ces jours qui disparaissent » que j'avais trouvé plutôt intelligent et original.
Si le suspense dans le 1er scénario était présent, avec « le patient » il est clairement mis en avant. On plonge ici dans le vrai polar.
Toute une famille a été assassinée. le fils est le seul survivant de ce carnage sanglant à l'arme blanche. Blessé, il tombe dans le coma et il ne se réveille que six ans plus tard, à l'âge de 21 ans. Paralysé et amnésique, Pierre Grimaud doit rester à l'hôpital avec d'autres accidentés, le temps de la rééducation. Parallèlement, du fait notamment de ses cauchemars, il va être suivi par une psychologue Anna Kieffer, spécialisée dans la criminologie et la victimologie.
Au cours de l'enquête, la soeur de Pierre, Laura, été accusée et s'est suicidée peu de temps après. Lors des séances avec la psy (séances d'hypnose notamment), Pierre remet en doute les conclusions. Anna va lui révéler qu'elle connait bien ce dossier et va l'aider à découvrir qui est le véritable meurtrier. Au fur et à mesure des séances, leurs relations médecin-patient vont devenir plus proches et complexes.
Tout au long du récit, comme un vrai thriller psychologique, on est pris par le récit, intrigué par certaines images et par le sens ou la symbolique de celles-ci. « le massacre de la rue des corneilles », telle que la presse a nommé ce fait divers ou encore les images de ces oiseaux noirs qui tournoient autour des personnages en sont les exemples. (et la couverture de ce roman graphique nous rappelle bien entendu le film d'Hitchcock « Les oiseaux », adapté du roman de l'excellente Daphné du Maurier.)
Dans ce roman graphique, on avance peu à peu avec nos hypothèses, nos interrogations, nos sympathies et compassions plus ou moins fortes pour chacun des personnages. Pierre, Anna mais aussi tous les jeunes qui vivent 24h/24 dans cet hôpital pour essayer de se (re)construire.
Il est difficile d'en rajouter plus sans spoiler l'histoire. C'en est presque frustrant justement lors de la rédaction d'une critique de ne pouvoir mettre plus clairement en avant les qualités de ce roman graphique, en s'appuyant sur les épisodes de l'histoire (ni même pouvoir les sous-entendre d'ailleurs). On ne peut dire ce que tout le monde sait déjà : que les relations entre médecin et patient sont toujours plus complexes qu'il n'y parait, parce que les relations humaines le sont. Parce ce que dans les relations avec l'autre, il y a un jeu de pouvoir, un jeu de séduction, un jeu de manipulation. Il y a des choses qui nous lient sans qu'on s'en rende compte de suite. Parce que lors d'interactions entre deux personnes, on fait s'entrechoquer avec plus ou moins de plaisir ou de grincement de dents toutes ces petites ou grosses doses de qualité et de défaut, de clarté et de sombre qu'il y a en nous.
Ce nouveau roman graphique a les qualités pour nous tenir en haleine jusqu'à la planche finale (alors qu'il fait près de 300 pages tout de même). Mais cela tient à mes yeux plus à l'intrigue qu'aux dessins simples, épurés. (C'est peut-être aussi une technique pour mettre en avant la psychologie des personnages, le plus important dans ce récit, moins l'enveloppe et ce qui les entourent.
Alors, même si je lui ai trouvé quelques défauts (notamment pour les dessins qui manquent un peu de relief à mon goût ou encore pour en faire peut-être un peu trop lors des cases finales), par le caractère varié des personnages, le rythme, le scénario dense et bien travaillé, le Boucher arrive à créer une ambiance pesante et sombre.
Cette nouvelle BD nous prouve une nouvelle fois qu'il est bien parti pour être un auteur de bande-dessinées qui va compter dans les prochaines années.
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Timothé le Boucher nous fait rentrer dans la tête du Patient pendant près de 300 pages.

Une affaire de meurtre particulièrement sordide refait surface, amenant une psychologue à reprendre sa quête de la vérité. Elle doit faire face à un jeune homme, patient dans un Hôpital, en huis clos, et nouer une relation de confiance avec lui. Cette relation va évoluer au fil des cases en passant de l'empathie à l'ambiguïté malaisante.

Les dessins sont plutôt simples, les expressions des personnages sont parfois figées et presque froides mais somme toute assez efficaces pour la compréhension du scénario Elles correspondent parfaitement à l'ambiance de l'ouvrage. C'est comme si elles cherchaient à nous prévenir de nous méfier de ce que nous voyons et que la vérité se cache parfois là où l'on ne soupçonne pas.

Dans une interview le jeune bédéiste dit avoir beaucoup travaillé sur les croquis afin de donner un air triste et sombre au personnage principal, qui lui ont permis de jouer avec ses humeurs, une bouche fine avec un sourire en coin qui permet de bien cacher les émotions.

La finesse du talentueux Timothé le Boucher est de poser les pièces assez rapidement et de nous y amener par étapes, jouant avec le quotidien de la vie en rééducation de jeunes dans un Hôpital, donnant un rôle intéressant aux personnages secondaires et cultivant le mystère de l'élucidation de l'affaire tout en développant les interactions entre les personnages.

Dans cette bande dessinée très réaliste, les personnages sont tous traversés par la peur et les angoisses. L'ambiance est parfois très glauque et l'auteur exploite cette noirceur des âmes et le jeu de manipulation.

Pour ceux qui ont été séduits par cet album, il a son adaptation cinématographique, qui a été diffusée sur Arte.
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Autant commencer par vous prévenir : vous ne refermerez pas ce roman graphique avant de l'avoir achevé car vous allez être complètement happé par ce thriller psychologique très hitchcockien qui met en scène des personnages complexes et complètement fascinants.
Commençons par le commencement : nous découvrons tout d'abord une jeune fille errant dans une zone pavillonnaire, la nuit, un couteau à la main, les vêtements tachés de sang et le regard vide. Elle est tout de suite identifiée par deux policiers en patrouille comme étant la petite Grimaud, une gamine surnommée « la débile ». La police découvrira quelques pages plus loin qu'elle est certainement l'auteur d'un véritable massacre : toute sa famille gît à terre mortellement blessée, sauf peut-être l'un d'entre eux.
Un bond temporel de deux pages nous propulse six ans plus tard, dans la chambre d'un hôpital : une jeune aide-soignante s'occupe de la toilette d'un beau garçon blond au visage angélique qui semble plongé dans le coma. Elle lui parle, s'interroge sur ce qu'il était, un pianiste peut-être, imagine-t-elle en observant ses longs doigts gracieux, pose deux doigts sur ses lèvres, se penche pour l'embrasser et constate avec surprise qu'il ouvre un oeil.
Lui, c'est Pierre Grimaud : il est le seul survivant de cette monstrueuse tuerie nommée par la presse « le massacre des corneilles » et il va être aidé par une psychologue spécialisée dans les troubles de stress post-traumatiques, Anna Kieffer, dont on apprend très vite qu'elle ne dépend pas de l'hôpital où a été admis Pierre, qu'elle fait même deux heures de route pour s'y rendre. Mais c'est elle qui a été nommée pour s'occuper de ce garçon : en effet, elle est aussi spécialisée dans la psycho-criminologie et la victimologie, collabore régulièrement avec la police et a suivi la soeur de Pierre, Laura Grimaud.
Elle va tenter, grâce à l'hypnose, de faire parler le jeune homme en le replongeant dans ses souvenirs afin de comprendre enfin ce qui s'est passé ce soir-là.
Ce qui m'a frappée dans ce roman graphique, outre la parfaite construction du scénario, le suspense impressionnant qui en découle, les jeux habiles sur la temporalité et les fausses pistes sur lesquelles nous lance régulièrement l'auteur, c'est, comme je le disais au début, la complexité psychologique des personnages et les relations extrêmement troubles qu'ils entretiennent entre eux au point que l'on s'interroge, jusqu'à la fin du roman graphique, sur ce qu'ils sont vraiment.
Jeux ambigus de séduction, manipulations malsaines et relations équivoques de domination/soumission finissent par nous pousser à nous interroger sur qui est la victime, qui est le coupable. Encore une fois, rien n'est simple dans cet imbroglio où les apparences sont trompeuses, où les êtres semblent porter un masque, où conscient et inconscient luttent en chacun des personnages dominés par des pulsions difficilement contrôlables.
J'ai beaucoup aimé aussi la présence de figures secondaires assez fouillées et dont on ne comprend pas d'emblée les réactions. Elles viennent ajouter de l'épaisseur à ce roman graphique dont chaque page mériterait d'être interprétée, creusée, discutée…
En effet, rien n'est simple, et il me semble que c'est un peu le coeur du sujet : les individus se débattent dans des obsessions dont ils ne parviennent pas à sortir, ils apparaissent comme doubles et perdus dans cette dualité faite d'ombre et de lumière. Ils tiennent de l'ange et du diable et sont faits d'une douceur à laquelle se mêle la pire des cruautés. Finalement, il est difficile de discerner qui sont les gens (le savent-ils eux-mêmes?) comme l'explique Pierre à sa soeur Laura avant le drame : « Ça ne veut rien dire Laura, les gens te montrent ce qu'ils veulent que tu voies », difficile de définir leur identité qui semble fluctuante, instable, sans rien d'immuable ou de continu.
Au fond, chacun porte (volontairement ou non/consciemment ou non) un masque et les apparences sont souvent bien trompeuses...
En dire plus concernant l'intrigue serait en dire trop, mais je pense que rien n'est simple dans ce roman graphique et que bon nombre de questions demeurent jusqu'au bout.
Enfin, les couleurs mates, l'aspect épuré du dessin et le côté géométrique des lignes créent un univers labyrinthique dans lequel chacun semble comme pris au piège.
Un univers trouble, fascinant, plein de tension et de non-dit qui vous habitera longtemps…
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Thimothé le Boucher est talentueux, cela ne fait aucun doute.
Ce thriller psychologique est plutôt bien mené et nous emmène dans le dédale mystérieux des souvenirs d'un jeune homme rescapé du massacre de toute sa famille.
Je reconnais le talent de l'auteur et pour autant je ne peux pas dire que j'ai aimé cette BD.
J'ai l'impression d'avoir été manipulée et toute cette histoire glauque m'a laissée un sentiment de malaise. Au début, je me suis attachée aux personnages puis au fur et à mesure, le doute s'est installé jusqu'au dénouement qui m'a effarée et les deux dernières pages qui m' ont laissée encore plus dubitative.
Un beau coup de maître de la part de l'auteur au niveau du scénario et de l'exploration des âmes humaines, mais qui, pour autant, ne m'a pas séduite mais plutôt dérangée.
Mais, tout cela reste très personnel, bien sûr.
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J'avais eu un vrai coup de coeur pour la première BD de ce jeune auteur talentueux, Ces jours qui disparaissent et je me suis donc empressée de lire le patient.
Le jeune Pierre Grimaud se réveille après un coma de six années. Il est le seul rescapé d'un drame : toute sa famille a été assassinée sauvagement 6 ans auparavant et la police avait retrouvé sa soeur aînée, errant dans les rues avoisinantes avec un couteau à la main. Coupable idéale, un peu simple d'esprit, la jeune fille va se suicider quelques jours après l'affaire dite des corneilles. Pierre, à son réveil, est suivi par une jeune femme psychiatre qui avait interrogé sa soeur.

La thématique des troubles de la personnalité est toujours au centre de l'histoire. Le dessin est inspiré du manga.
L'auteur a toujours un talent fou dans la narration mais j'avoue avoir tout de même ressenti une légère déception par rapport au premier roman graphique. La première partie assez angoissante se lit d'une traite et est parfaitement réussie. Mais l'auteur choisit ensuite de faire « un virage à 180 ° » dans son récit, ce qui m'a semblé un peu artificiel et mon intérêt a baissé d'un cran. Malgré ces réserves, cela reste de la très bonne BD.
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Une famille est massacrée, les victimes ont reçu d'innombrables coups de couteau.
La fille aînée est retrouvée , errante dans la rue, recouverte de sang. Elle est arrêtée, désignée coupable. Elle se suicide un peu plus tard après avoir clamé son innocence.
Pierre est le seul survivant de ce carnage. Six ans plus tard il sort du coma. Amnésique, paralysé, hanté par une ombre étrange. Anna, une psychologue, lui propose de l'aider à retrouver la mémoire.
Ressurgit le policier assez bizarre qui avait mené l'enquête.
A l'hôpital Pierre se fait des amis, tout le monde l'entoure.
Mais Pierre n'est peut-être pas la pauvre victime qu'il paraît être...
Le suspense est superbement monté. le dessin assez simple a un étonnant pouvoir de suggestion. C'est parfois effrayant, d'autres fois très sensuel.
C'est le deuxième roman graphique que je lis de cet auteur, et assurément ce n'est pas le dernier.
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