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3,99

sur 1191 notes
Le graphisme de Timothé le Boucher est froid, glaçant, le trait est fin, les décors sont assez nus, se concentrant surtout sur le mobilier médical, lits, fauteuils roulants... La colorisation est froide, il y a peu de contraste et les couleurs saturées sont rares. Ce style s'accorde parfaitement à l'histoire. Dans cet univers hospitalier, Timothé le Boucher parvient à instaurer une ambiance inquiétante, mais qui évolue doucement, sournoisement, ce n'est pas de la terreur, on ne peut même pas parler de thriller, il nous laisse le temps de pénétrer dans la psychologie des personnages, sur les manipulations, les faux semblants, jouant sur une impression de décalage entre l'empathie du lecteur et son absence chez les personnages troubles de l'histoire. L'intrigue est parfaitement maîtrisée, avec un crescendo formidable, et sans atteindre le niveau de schizophrénie géniale qu'il y avait dans “Ces jours qui disparaissent” il parvient tout de même à nous amener vers un dénouement fort et bouleversant.
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J'ai bien aimé ce tome même si je n'ai pas réellement été surprise. Je me doutais qu'il y avait beaucoup plus derrière cette histoire sanglante : un jeune homme se réveille du coma après 6 ans, seul survivant du massacre de sa famille par sa soeur qui avait des problèmes mentaux. Viens alors le moment de la reconstruction pour Pierre, suivi par l'ancienne psy de sa soeur.
Il n'est pas aussi bien que Ces jours qui disparaissent, en même ça avait un coup de coeur, mais j'ai passé un très bon moment avec ce thriller ! J'aime beaucoup la psychologie plutôt bien détaillée de ces personnages, l'ambiguïté, la tension qu'il arrive à faire naitre à chaque fois. Pierre est assez fascinant, intrigant. Je suis curieuse maintenant de lire sa nouvelle BD, j'aime vraiment cet auteur.
Challenge BD 2021
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Nouvelle rencontre avec Timothé le Boucher et nouvelle émotion. Cet auteur nous entraîne dans un thriller psychologique aux multiples rebondissements.

La police arrête une jeune fille errant dans la rue, couverte de sang, un couteau à la main. En se rendant chez elle, les agents découvrent avec effroi une scène de massacre : toute sa famille a été assassinée... 6 ans plus tard, Pierre Grimaud, l'unique survivant du "massacre de la rue des Corneilles", se réveille d'un profond coma. L'adolescent de 15 ans qu'il était au moment des faits est aujourd'hui un jeune homme de 21 ans. Désorienté, encore paralysé et souffrant d'amnésie partielle, il est pris en charge par le docteur Anna Kieffer, psychologue spécialisée sur les questions de criminologie et de victimologie (résumé de l'éditeur).

Timothé le Boucher nous amène à suivre la rééducation de Pierre à travers ses entretiens avec Anna Kiefer. L'auteur nous plonge dans le huis-clos de l'hôpital avec les soins journaliers donnés à Pierre mais aussi dans le huis-clos des entretiens. peu à peu, nous découvrons mieux Pierre mais aussi Anna.

Pierre peut-il retrouver tous ses souvenirs et tout l'usage de son corps ? Comment va procéder Anna pour l'aider à plonger dans sa mémoire ?

Timothé le Boucher nous propose de découvrir la méthode utilisée par Anna comme psychologue. Il insiste aussi sur les rapports entre les diféfrents personnages de son histoire : relations de Pierre avec les soignants, relations des patients entre eux, relations entre les soignants entre eux et avec les patients, mais aussi relations de Pierre avec sa famille. le plus étrange est la relation qui se noue entre Pierre et Anna, entre le patient et le thérapeute.

Timothé le Boucher procède par petites touches, nous apporte les éléments les uns après les autres. Comme à chaque fois, son schéma narratif est très intéressant et il faut être attentif aux cases sans texte où tout se joue dans les postures et les regards.

Timothé le Boucher nous propose un vrai polar, avec de vrais retournements. le scénario est digne d'un script de film. L'aspect psychologique n'est pas s'en rappeler Psychose d'Alfred Hitchcock. le lecteur, que je suis, a été pris et a lu le roman graphique d'une traite, et a relu ensuite. Cet auteur arrive à me déstabiliser mais je ne suis certainement pas le seul...

Décidément et définitivement, Timothé le Boucher est un scénariste et un dessinateur à part qui étonne ses lecteurs à chaque fois. C'est un coup de coeur.
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Je n'avais pas adoré Ces jours qui disparaissent...
et bien, je n'ai pas adoré non plus 'Le patient'.
Pourtant, ça avait bien commencé. L'histoire était prenante avec des personnages plutôt attachants avec la part de mystère nécessaire à une bonne histoire de meurtre.
J'ai trouvé la créature sinistre, le mystère bien initié et la dimension psychologique judicieusement introduite.
Puis, à un moment, j'ai trouvé que ça devenait peu cohérent, too much et, finalement, la fin est assez facile- pour ne pas dire prévisible - et j'aurais aimé être surprise.
Je ne fais pas non plus partie des admirateurs inconditionnels du style de le Boucher mais je reconnais volontiers que c'est très bien fait, avec une palette de couleurs sympathique. Mais sans plus.
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Pierre est le seul rescapé du massacre des corneilles où toute sa famille a trouvé la mort. Apres plusieurs années de coma, il se réveille et débute alors un long processus de guérison physique mais aussi psychologique.

Décidément Timothé le Boucher aime explorer la psychologie et la folie. Apres Ces Jours Qui Disparaissent qui parlait de schizophrénie, nous voici avec le Patient qui parle de psychopathie.
L'histoire est bien amené avec un mystère policier très présent. Les personnalités sont particulièrement travaillées. Les cases peu bavardes se suffisent à elle-même pour traduire les émotions ou au contraire pour laisser planer le doute.
J'ai moins apprécié cette ambiance très lourde et parfois franchement glauque. La mort de Bastien est difficilement soutenable.
Le dessin est simple mais efficace.
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Les gens te montrent ce qu'ils veulent que tu vois.
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Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. La première édition de cet ouvrage date de 2019. Elle a été réalisée par Timothé le Boucher qui a tout fait : scénario, dessins, encrage, couleurs. Il s'agit d'une bande dessinée de 290 pages.

Dans une banlieue résidentielle, au sein du lotissement Les Corneilles, une adolescente marche de nuit au milieu de la rue en short et teeshirt, avec un couteau ensanglanté dans la main droite, et du sang sur ses bras nus, ses jambes nues, et sur ses vêtements. Elle est interpellée par une voiture de police. Elle continue de marcher après les avoir regardés. Les deux agents s'approchent d'elle, la plaque au sol et lui passent les menottes. Ils l'identifient comme étant Laura Grimaud, celle qui avait été signalée par un voisin inquiet. Une équipe de police se rend au pavillon des Grimaud et découvre le massacre : les cadavres de Xavier (43 ans, le père), Muriel (46 ans, la mère), Françoise (63 ans, la grand-mère), Jules (4 ans), Quentin (10 ans), Alison (12 ans), Pierre (15 ans), et le cousin Dylan (16 ans). L'un des policiers constate que Pierre est encore en vie et il fait appeler une ambulance. 6 ans plus tard, comme chaque jour, la jeune aide-soignante Tiphane fait la toilette de Pierre Grimaud, toujours hospitalisé, toujours dans le coma. Ce jour-ci, elle s'enhardit et dépose un chaste baiser sur ses lèvres. Il entrouvre un oeil et e referme aussitôt. Tiphane va chercher sa collègue plus âgée et plus expérimentée Carole qui constate également que Pierre ouvre les yeux par intermittence. Celui-ci fait des rêves entre cauchemar et délire, où apparaissent son cousin Dylan, puis sa soeur Laura, puis un corbeau. Les deux aides-soignantes reviennent dans la chambre et chasse le corbeau qui s'est posé sur son torse.

Quelques jours plus tard, la psychologue Anna Kieffer arrive dans l'hôpital et demande son chemin à la docteure Babette Cotteau qui s'occupe de Pierre Grimaud. Elle vient s'entretenir avec Pierre pour sa thérapie. La docteure Cotteau la conduit jusqu'à la chambre du patient, tout en lui expliquant que cela fait un mois qu'il a commencé à montrer des signes de réveil. Kieffer frappe à la porte de la chambre et y entre. Pierre Grimaud est allongé dans son lit, parfaitement immobile, les yeux fermés. Kieffer va voir la vue à la fenêtre, et il entrouvre leurs yeux. Il parvient à articuler un faible bonjour. Anna Kieffer s'assoit sur la chaise des visiteurs, se présente et explique ce qu'elle est venue faire : elle est là pour l'écouter et il peut commencer avec ce qui lui passe par la tête. Pierre se tait pendant un instant puis commence à parler : les infirmières disent qu'il a la meilleure chambre qu'elle est spacieuse, et qu'il a vu sur les arbres. Il continue : il a peur tout le temps, même du mouvement des oiseaux les branches. Comme il ne peut pas bouger, il a le sentiment que n'importe quoi pourrait lui arriver et qu'il serait incapable de réagir. La nuit il a parfois l'impression que quelque chose se tient au-dessus de lui et l'écrase, une silhouette noire menaçante. Kieffer lui indique qu'il est en sécurité ici.

En 2017, Thimoté le Boucher avait sorti un excellent album : Ces jours qui disparaissent, un thriller à la narration visuelle douce, au rythme lent, mettant le personnage principal Lubin, et le lecteur face au principe de réalité, avec implacabilité inévitable. La séquence d'ouverture dure neuf pages, pendant lesquelles le lecteur assiste à la fin du massacre des Corneilles, l'arrestation de la coupable, la découverte des corps, le survivant inconscient. Les dessins sont toujours aussi doux avec un trait d'encrage très fin pour le détourage, des lieux et des accessoires dessinés avec simplicité tout en incorporant un bon niveau de détails, une mise en couleurs pastel dans des teintes foncés apportant une forte consistance à chaque élément représenté. le lecteur est immédiatement accroché par ce fait divers atroce, le meurtre de sept personnes d'une même famille par la fille un peu attardée. Il découvre que l'enjeu du récit est de découvrir ce qui s'est réellement passé cette nuit-là. Laura Grimaud (17 ans) a-t-elle bien commis ces meurtres ? Ou est-ce que les événements se sont déroulés autrement ? Il est vraisemblable que l'esprit de Pierre contient des informations sur les circonstances du drame, mais qu'ils ont été profondément refoulés à la suite du traumatisme. le récit s'inscrit donc un registre d'enquête policière. Il se produit un ou deux autres événements qui font que le récit passe dans le registre du thriller, comme la découverte qu'Anna Kieffer était la psychologue suivant Laura pendant l'enquête et que celle-ci s'est suicidée peu de temps après avoir été arrêtée.

Les dessins montrent les environnements de manière clinique : des traits de contours fins et réguliers, des vêtements propres, des lieux propres, même le pavillon bon marché de la grand-mère de Pierre, des immeubles propres et sans une seule marque de l'usure du temps même dans une banlieue défavorisée, des sols et des murs impeccables. Cela peut produire une impression de froideur ou de distanciation chez le lecteur. D'un autre côté, l'artiste choisit des cadrages qui mettent en valeur la profondeur de chaque lieu, sans s'économiser sur ce qu'il y a à dessiner : de la vue du ciel de l'hôpital et de la ville qui l'entoure, à ses espaces verts, en passant par la salle d'activité commune, la piscine pour la thérapie physique, ou encore les chambres des différents patients. À chaque fois, la prise de vue permet de voir comment les personnages habitent ces lieux, comment ils en utilisent les accessoires, comment ils s'y déplacent en fonction de la géométrie des lieux et des obstacles. du coup, l'impression de lieux tout neufs et artificiels disparaît car le lecteur voit bien qu'ils sont utilisés et habités au quotidien.

L'impression donnée par les personnages peut également s'avérer un peu déstabilisante au premier regard. En fonction de sa bédéthèque, le lecteur peut y voir plutôt l'influence des mangas, ou plutôt l'influence des bandes dessinées pour la jeunesse. Effectivement, la plupart des visages sont lisses, sans rides, que ce soient les patients adolescents ou jeunes adultes, ou les adultes plus âgées comme madame Pinsolle qui aimerait bien toucher Pierre, ou l'inspecteur Henri Carrier visiblement plus proche de la retraite que du début de sa carrière. Mais là encore, les autres caractéristiques des dessins font que ces personnages acquièrent une véritable identité graphique reflétant leur âge et leur condition. le lecteur peut ne pas y prêter attention et juste le ressentir, mais à une ou deux reprises l'évidence s'impose à lui. La première fois se produit quand Anna Kieffer fait une remarque sur le sweatshirt que porte Pierre dans son lit. le dessinateur porte une réelle attention aux tenues vestimentaires qui sont choisies en fonction de la personnalité de l'individu, de sa position sociale (les chemisiers de prix d'Anna) et de son occupation du moment. S'il n'a pas fait attention à ce détail, cela devient manifeste avec le pull tricoté que madame Pinsole offre à Pierre. Rétrospectivement, il se dit que le joli serre-tête avec un noeud rose de Tiphane est aussi révélateur de son caractère.

Qu'il y fasse sciemment attention ou non, le lecteur plonge donc dans un thriller psychologique dans lequel l'auteur a soigneusement conçu chaque élément graphique, chaque information visuelle. Arrivé à la page 40 (sur 290) de la bande dessinée, il devient apparent que le massacre des Corneilles est survenu dans un environnement spécifique : le caractère de la mère, la stratégie d'adaptation du père, la relation entre la grand-mère et sa fille, le milieu défavorisé, le retard mental de Laura, l'arrivée du cousin Dylan. Cela peut paraître un peu chargé, mais l'auteur montre une vie de famille plausible, sans maltraitance physique, mais avec une agressivité latente de la mère. La grande force de le Boucher est de ne pas mettre les pieds dans le plat en étant le plus explicite possible, mais de rester majoritairement dans les sous-entendus. du coup, le lecteur est dans l'incapacité d'empêcher son cerveau de gamberger, d'essayer de reconnaître des schémas, d'établir des connexions logiques pour aboutir à des suppositions qui seront confirmées ou infirmées par les informations présentes dans les séquences suivantes. Il prend bien sûr fait et cause pour la victime, que ce soit Pierre dont le visage porte la marque des lacérations au couteau, que ce soit Laura victime des remarques méchantes de sa mère, que ce soit Anna portant la culpabilité du suicide de Laura, que ce soient les autres patients de l'hôpital (Bastien muet et en fauteuil roulant après un accident de la route, Max qui a perdu ses deux jambes après un accident de scooter, une jeune femme atteinte d'un cancer). Il relève les petites remarques en coin qui atteste que tout le monde n'est pas animé de bonnes intentions et que la méchanceté est bien présente chez certains, au moins au point de faire quelques crasses. Il est également tiré de la douceur ambiante par des remarques qui sortent de la banalité affligeante des échanges pour faire la conversation, avec l'évocation du mythe d'Actéon et son interprétation psychanalytique, ou encore le phénomène de reproduction sociale, l'explication de la paralysie du sommeil.

Le lecteur commence ce récit à la narration visuelle douce et solide, un peu froide pour les décors, comprenant qu'il s'agit d'un roman policier dans lequel il s'agit de comprendre comment est survenu le massacre des Corneilles (une jeune fille de 17 ans assassine tous les membres de sa famille dans le pavillon de banlieue) et comment il s'est déroulé. Les dessins propres sur eux donnent vie aux personnages, sans impression de voyeurisme ou de sensationnalisme. le malaise s'installe progressivement, des petits éléments dissonants de ci de là qui amènent le lecteur à se poser des questions sur la fiabilité de certaines déclarations, à participer lui-même aux déductions. Il est ferré et totalement impliqué, incapable de décrocher de ce thriller extraordinaire, aux personnages abimés tout en restant attachants, voyant très bien que tout cela ne peut que mal finir, sans pour autant savoir quelles seront les victimes suivantes, ni qui est vraiment coupable de quoi. du grand art.
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Après avoir découvert très récemment Timothé le Boucher dans Ces jours qui disparaissent, j'ai enfin pu me procurer à la bibliothèque le Patient, celui qui m'avait attiré par son titre, sa couverture et les nombreux avis positifs que je lisais.

Dès les premières images nous basculons sur une scène de crime, violente et sanglante. Une jeune femme déambule la nuit dans la rue, elle s'appelle Laura Grimaud, elle porte un couteau et des vêtements couverts de sang. La police arrive et découvre dans la maison de la jeune fille des cadavres, ceux de toute sa famille. Laura, elle, semble hagarde, comme absente. Il y a néanmoins un survivant à cette tuerie Pierre Grimaud 15 ans, blessé mais vivant....

6 ans plus tard, il commence à sortir du coma dans lequel il était plongé et peu à peu des images lui reviennent..... Avec l'aide d'une psychologue, Anne Kieffer, il va tenter de remonter le temps, de retrouver des souvenirs, de parler de sa famille, de lui mais surtout de parler de cette soirée.

Qui est Pierre Grimaud ? Vous allez peut-être comme moi commencer la lecture et ne plus le lâcher sans connaître la vérité. Vérité pour savoir ce qui s'est passé six ans plus tôt dans la maison familiale, mais aussi vérité sur le personnage car c'est finalement une étude psychologique plus qu'une enquête policière dont il est question dans cet opus.

Evidemment je ne peux pas vous en dire plus seulement que nous allons suivre le retour à la vie de ce jeune homme, découvrir son milieu social, sa famille, ses amis. Petit à petit le passé va revenir à la surface, les événements vont se mettre en place. Pierre Grimaud va peu à peu s'ouvrir, faire part des ombres qui peuplent ses cauchemars, de ses peurs. Un lien de confiance va s'installer entre eux. Arrivera-t-elle à ouvrir toutes les portes qui restent fermées dans la mémoire de Pierre ?

J'ai trouvé les illustrations beaucoup plus fines, appliquées en quelque sorte que dans le précédent, il alterne les couleurs, passant de tons doux à des fonds plus sombres. Parfois elles se dispensent de texte, se suffisant à elles-mêmes, tellement le climat est pesant. Les expressions des visages sont particulièrement soignées en particulier les regards et les petits gestes qui dispensent de tout dialogue (j'ai parfois eu le son lorsque les doigts pianotent sur la table !).

Le patient ne contient pas la part de poésie dans lequel baignait le premier, on est plus dans le réel, le concret mais avec ce deuxième roman graphique on comprend que Timothé le Boucher se fait une spécialité des personnalités troubles.

Comme dans son premier ouvrage, il s'attache particulièrement au mental de ses personnages, les sondant et les décortiquant jusqu'au plus profond d'eux-mêmes, s'attachant jusqu'à leurs moindre tics, réflexes, symptômes, même s'ils gardent malgré tout chacun une part de mystère.

Même si cette fois-ci la fin n'est pas ouverte à toutes les possibilités, j'en attendais peut- être un peu plus, le choc final n'a pas eu lieu pour moi car il est tel que je l'avais imaginé, mais l'auteur n'en est pas responsable et je pense que plus d'un lecteur sera étonné. Cela n'en reste pas moins un bel ouvrage, qui en surprendra plus d'un par son univers.

Je lis beaucoup et peut-être qu'à force mon imagination est riche de possibilités et il est plus difficile de me surprendre......
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Anna Kieffer, psychologue spécialiste en criminologie, doit rencontrer Pierre fraîchement sorti du coma dans lequel il est resté plongé pendant 6 ans.
Aujourd'hui âgé de 21 ans, il en avait 15 la nuit où sa soeur est retrouvée déambulant dans une rue, un couteau a la main et couverte de sang. Chez la jeune fille c'est un bain d'hémoglobine qui attend les policiers : toute la famille a été sauvagement assassinée. Mais Pierre respire encore, ce sera le seul survivant du drame que la presse surnommera bientôt « Le massacre de la rue des Corneilles »…

Un roman dessiné très réussi, qui m'a happé. le graphisme est très efficace pour rendre les différentes atmosphères et l'intrigue, très cinématographique, est franchement glaçante.
Amateurs de faits divers glauques et d'ambiances angoissantes, foncez !
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Ca faisait un moment que cette BD me faisait envie et je me demande encore pourquoi je n'ai pas tenté l'expérience avant. Les vignettes réalisées par Timothé le Boucher sont faites de couleurs tendres et délicates, à l'inverse du crime commis qui lui est des plus affreux. Une famille entière ou presque décimée, et l'auteur nous dévoile le crime sans détour dès les premières pages.

J'ai été touchée par l'histoire de cette famille, des enfants plus particulièrement. Car si la réalisation graphique est bien douce, elle nous dévoile pourtant le portrait d'un foyer peu reluisant. Pierre, l'unique survivant du drame, vient d'une famille nombreuse et pour le moins dysfonctionnelle. A travers les souvenirs, on découvre le passé des enfants, un passé douloureux et teinté de moquerie. L'auteur dénonce de cette manière la facilité d'être rangé dans une case à cause de notre patronyme ou de notre appartenance sociale, et c'est aussi révoltant que désolant.

Pour réveiller les souvenirs de Pierre, c'est Anna, une psychologue spécialisée qui intervient et elle dégage une prestance, un calme à tout épreuve qui m'a tout de suite attirée. Mais petit à petit, on s'aperçoit que cette femme à l'apparence solide, possède aussi ses failles et son nouveau patient risque de faire tomber son armure. En plus d'Anna, j'ai aimé le soin qu'apporte Timothé le Boucher aux autres personnes de l'hôpital. Que ce soit l'infirmière fleur bleue, la médecin grincheuse, en passant par plusieurs autres patients, on rencontre tout un panel de personnages et j'ai aimé ce soucis du détail.

Entre suspens et secrets, j'ai passé un bon moment avec cette lecture.
Lien : https://vingtetunepages.com/..
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Le Patient de Timothé Le Boucher est un thriller vraiment angoissant.
Le psychopathe (le héros) vous donne des frissons. La tension monte en crescendo.
Niveau graphisme, j'ai aimé même si cette bande dessinée s'éloigne des dessins auxquels, je suis habituée. J'avais besoin de « renouveau » en matière de lecture.
C'est chose faite. Je me laisserais tentée par une autre bande dessinée de cet auteur.
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