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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore un fabuleux cadeau que l'on m'a offert à Noël ! Qui mieux qu'un Breton peut parler de toutes ces légendes autour de la mort, l'Ankou, personnage emblématique peuplant toutes les histoires armoricaines ? Il est difficile de faire une critique sur un recueil contenant bien plus que de simples faits imaginaires. Car Anatole le Braz comptait bien faire un travail presque exhaustif. de ce fait, on y trouve également des témoignages et des histoires vécues, fruit de quinze années de labeur. Et lorsqu'on sait que son beau-frère, qui avait été le premier à lui faire sa préface, mais aussi à avoir essayé de démonter le mécanisme de la mort, y a laissé sa vie peu de temps après, dans une longue agonie, cela fait froid dans le dos ! Malédiction ? Brrrrr !

Au-delà de ces récits, c'est toute une culture qui est mise en exergue avec brio. Et l'auteur, maître du folklore, exerce ici tout son talent. On finit par se dire que la mort devient presque une religion chez nos amis bretons.

En tous les cas, ce recueil est à lire, c'est certain ! Plongez dans l'atmosphère effrayante de ce conteur en tamisant la lumière et... fermez tout !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La Bretagne, on le sait, est une terre de légendes.
Les korrigans, l'Ankou, Brocéliande, les pêcheurs et paysans plus filous que le Diable, etc....
C'est bien d'avoir un riche patrimoine culturel, c'est encore mieux d'avoir des auteurs/folkloristes à la hauteur, pour le valoriser.
Anatole le Braz (1859-1926) fut de ceux qui firent oeuvre de chercheur patient et opiniâtre, compilant les légendes de la tradition orale bretonne.
Dans "légendes de la mort", Le Braz, avait rassemblé, nombre de croyances autour du "grand-voyage".
Et de citer ses sources : le Bras, aubergiste, Quéméven, le sacristain de la Belle Eglise, Françoise Thomas, dite Ann hini Rouz (le rousse), etc...
Les auvergnats ont Henri Pourrat, les bretons peuvent être contents d'avoir Anatole le Braz.
Pour ce qu'il est de l'édition ici présentée, il s'agit de celle éditée par "Au bord des continents" (quel beau nom !), illustrée joliment par Xavier Husson.
Du tout beau donc !
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Né en 1859, enseignant, puis universitaire à l'université de Rennes, Anatole le Braz s'est livré là, à la fin du XIXème siècle, à une magnifique collecte. Qu'on en juge : prés de 125 légendes, contes, anecdotes ou coutumes sur le thème de la mort. Joliment écrits, sans fioritures, mais dans une belle langue légèrement archaïsante, ce livre est passionnant. « Intersignes » (ceux qui vous avertissent que vous allez mourir, rencontres surnaturelles, comme la charrette de l'Ankou (personnification de la mort), anges gardiens, enfants baptisés en urgence et fantômes à gogo (noter qu'il n'y a pas de vampires). Tous reviennent, en cette terre bretonne, puisqu'on assigne au mort de faire sa pénitence sur les lieux où il a vécu. Ils reviennent surtout à l'heure dangereuse, entre minuit et l'aube, et s'y entendent pour envoyer des lueurs que se font passer pour l'aube à l'usage de ceux qu'ils veulent perdre, à moins qu'ils ne fassent chanter, pour les égarer, le coq noir, le coq blanc et le coq rouge. L'étonnant est que prés de la moitié de ces historiettes sont données pour authentiques, contées par leur narrateur comme leur étant personnellement arrivées.
Le recueil se divise en nombreuses partie, « Avant la mort », « Après la mort », « le départ de l'âme », « L'enterrement », « Les noyés », etc. Mon préféré est « L'Agrippa » (sans doute déformation de « nécromancie » !), un livre à usage ecclésiastique qui permet aux prêtres de convoquer les démons et les morts, redoutable quand il vient se loger chez des particulier, et alors capable de toutes les horreurs.
On retrouve les peurs ancestrales de cette rude Bretagne des calvaires, où la mort est plus présente qu'ailleurs à cause de l'appel de la mer, on découvre ce qu'on a aujourd'hui oublié, ces hommes vigoureux et travailleurs, ces belles filles rieuses qui s'alitent un jour et meurent dans le mois, cette misère des pauvres gens et leur confiance dans le recteur, le prêtre, qui lui, sait et parvient parfois à lever le sortilège.
Par son travail, Anatole le Braz a préservé tout un folklore celte, un univers de peurs superstitieuses et de résignation où l'imaginaire populaire finit par être porteur de poésie.
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« La légende de la mort », j'en tremble encore, et pourtant ce n'est pas un livre d'horreur comme pourrait le laisser penser son titre. C'est un recueil de contes bretons. Avec le « Barzhaz Breizh », il est un des livres de l'identité bretonne passée et actuelle. Ces contes ont étés collectés par Anatole le Braz en Bretagne bretonnante (c'est à dire parlant breton, l'autre partie parlant Gallo) au 19ème, avant que la nouvelle culture efface des mémoires cette composante essentielle de la Bretagne. Il a demandé au peuple de paysans et de marins qu'il connaissait si bien et admirait aussi, de lui raconté tout ce qu'il connaissait sur la mort et ses légendes. Cela à donné ce livre, prouvant une fois de plus la richesse de la culture bretonne totale différente de celle de la France. Ces histoires sont regroupées en thèmes aux noms étranges : intersignes, Anaon (le peuple des âmes), ou encore le célèbre Ankou (la mort).
La lecture de ce livre, sous une toile de tente en Bretagne, est déconseillée, sinon apprêtez-vous à passer une mauvaise nuit et à entendre une carriole grincer.
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La légende de la mort.... Ou le bouquin trouvé pour trois sous six ronds et que t'es drôlement contente .. si...

Alors je dois dire que tout ça n'est pas du tout nouveau pour moi, les légendes de la mort je connais bien, d'une façon ou d'une autre... J'aime tout ce qui touche aux mythes légendes et autres étrangetés du patrimoine merveilleux breton... une gwarc'h je serais on me l'a déjà sorti, et franchement ça ne me dérange pas du tout ^^

Donc Anatole le Braz (1859/1926) je mets les dates pour replacer l'époque quand même, c'est assez important, s'est baladé en Bretagne tout autant en Armor qu'en Argoat ( les cotes, et la campagne) pour écouter les légendes orales, les chansons, croyances, proverbes et autres histoires de la veillée autour du feu, et les a traduit en français. C'te boulot de dingue ! Parce que faut dire ce qu'y est y en a un certain tas, beaucoup...

Pour ce livre, c'est l'eau-delà, la mort, les fantômes et autres revenants (goules, zombies, et si y a des zombies) y a des histoires qui sont gores, le côté ça détonnerait pas dans un film d'horreur même si ça se passe en Bretagne ^^. Donc l'Ankou bien sûr et sa charrette, les Anaons ( les âmes), tout les intersignes qu'il faut savoir décrypter, les lavandières de la nuit, les chiens de l'enfer, et tout un tas d'autres choses entre le merveilleux et l'horreur, entre l'enseignement moral honnête et vertueux et le contraire... ^^
Bon alors bien sûr c'est plein de bondieuseries, de Dieu, de Marie, de saint et de recteur... Mais d'un certain côté même à ce niveau-là certains sont assez irrévérencieux, une sorte de mélange complètement païen dans la façon de voir... appropriation de certaine choses, changement d'icône, les saints en savent quelque chose, et puis on leur demande de drôles de trucs quand même !

Les coutumes aussi, coutumes étranges et particulières, veillées mortuaires, pèlerinages, et autres proella...

Certain trucs sont très amusants comme par exemple sur le chemin de l'enfer il y a 94 auberges autre estaminet et forcement faut faire une station dans chaque et si on arrive pas bourré au porte de l'enfer bin on peut rebrousser chemin, direct le paradis... et le chemin pour se rendre au paradis est jalonné de 94 auberges et autres estaminets, faut faire une station dans chaque, là faut avoir des ronds, et une fois par semaine dans un certain troquet Dieu en personne vient faire sa moisson d'âme, mais faut pas être trop bourré pour pas manquer l'appel... en gros paradis ou enfer, ça picole sec quand même... ^^

Quand même c'est une région où certains livres sont quand même fortiches, vivants, ne se laissant pas faire, faut carrément les enchaîner ces salopiots !

Nan vraiment un drôle de mélange qui fait rire, autant que sourire, qui peut donner le frisson limite faire un peu peur.. qui ouvre aussi une grande porte à l'imaginaire, au merveilleux, fantastique, fantasy... à ce niveau-là les bretons savent bien des choses... ^^
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Anatole le Braz est ce que l'on est convenu d'appeler un auteur local ou régional. Il naquit en 1859, à St Servais, petite commune des Côtes d'Armor mais passa l'essentiel de son enfance à Ploumiliau, dans le Finistère. Petit détail amusant, son instituteur - le recteur de la paroisse en cette époque où l'Ecole publique et laïque n'existait pas encore - n'était autre que l'oncle de Villiers de l'Isle-Adam, auteur connu pour nombre de récits fantastiques ou pré-sciencefictionnesques comme "L'Eve Future".

Bon élève dans un lycée de St Brieuc qui porte aujourd'hui son nom, le jeune Anatole prépara sa licence de lettres au lycée St Louis, à Paris. Malheureusement, des problèmes de santé devaient mettre un terme à ses travaux en vue de l'agrégation de philosophie et l'orienter définitivement vers le professorat. Il devint d'ailleurs professeur de philosophie à Quimper, toujours dans le Finistère et ce fut là qu'il se mit à écrire de nombreux ouvrages sur la Bretagne, ses traditions, ses paysages, etc ...

Pour être exact, sa "Légende de la Mort" est plus un recueil de témoignages et d'histoires vraies que de fabulations et de contes. On y parle beaucoup de l'Ankou, le Charretier de la Mort breton que l'on doit se garder soigneusement de croiser sur sa route sous peine de prendre sa place au 1er de l'An suivant ; des intersignes, signes annonciateurs de la mort d'un proche ; des fantômes, bien sûr mais aussi de l'Enfer , du Paradis, de l'Ame et des villes englouties.

Ces récits sont écrits dans un style des plus simples et, le plus souvent, ils sont brefs. Ils se lisent donc très facilement. Les connaisseurs en civillisation celtique pré-chrétienne n'auront aucune peine à constater que, sous le vernis de la religion chrétienne et surtout catholique, la Bretagne qu'évoque Le Braz a su garder intactes ses traditions animistes et merveilleuses que l'on retrouve par exemple, d'une autre façon, dans les légendes arthuriennes.

Certaines de mes connaissances, qui ont lu ce livre, l'ont trouvé, je crois, assez effrayant. C'est vrai qu'il vaut mieux ne pas le lire avant de s'endormir. Toutefois, si vous ne croyez ni en Dieu, ni en Diable ... :dabal:

En tous les cas, ne manquez pas la belle et simple "Séparation de l'Ame et du Corps" (p. 143 dans l'édition Coop Breizh) où l'Ame dit adieu au Corps qu'elle a habité si longtemps. Sous la façade chrétienne, ce sont toutes les interrogations de ces Celtes qu'on surnommait "le peuple du Crépuscule" - le "crépuscule" étant ici la Renaissance - qui jaillissent, passionnées et éternelles.

"La Légende de la Mort" est disponible aux Editions COOP BREIZH/Jeanne Laffitte.
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Lu à lire et à relire, les nuits d'hiver quand le vent souffle et qu'il pleut...
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Premier livre que j'ai lu (tardivement...), lé légende de la mort m'a subjugué.
Anatole le Braz décrypte tout ce qui trait à la mort dans ce recueil contant une multitude de contes tous plus surprenants les uns que les autres.

Superstitions, signes, faits inexpliqués, faits avérés, légende de l'Ankou...rien ne manque et on apprend tout ce qu'il y a à savoir que la mort qui fascine tant les peuples celtes et plus particulièrement les Bretons.
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La Légende de la Mort est un pavé ! Alors les éditions Locus Solus m'ont demandé de choisir parmi ces contes, ces anecdotes, ces historiettes, celles qui vous mettraient le trouillomètre à zéro. Voilà chose faite, et c'était un plaisir que de se plonger dans ce monument !
Lien : https://www.tristan-pichard...
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Quelle force, quelle puissance imaginaire................
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