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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"N'ouzer nag an eur, nag an amzer", on ne connaît ni l'heure ni le moment.
Mais, grâce à l'immense travail de collectage des histoires sur la mort en Basse Bretagne d'Anatole le Braz à la fin du XIX ème siècle, celle qui effraie devient chouette à lire.

Cet ouvrage a été composé à partir de textes extraits du livre d'Anatole le Braz. Cela fait quand même 336 pages avec les illustrations de Xavier Hussön.
L'aspect comique de certains dessins ne collent pas du tout avec l'ambiance des textes. Cela les parasite même un peu.

La place de la langue bretonne est indissociable des légendes présentées. Les textes sont bien en français mais, avec quelques mots en breton. Un apport indéniable.

La personnalisation de la mort: l'Ankou. En réalité l'ouvrier de la mort qui, avec sa faux, dont le tranchant est à l'inverse de l'usage habituel qu'en ont fait des moissonneurs, fait le mouvement de lancer pour cueillir les mourants.

Et les bondieuseries. Impossible d'y échapper: deux hosties dans le ciboire, une messe pour chaque défunt et l'affaire est entendue. Cependant, des paysans malicieux relatent aussi que des membres du clergé sont pris en faute. L'intention de beaucoup de ces contes collectés à la fin du XIX ème siècle est tout de même assez claire: faire du prosélytisme.

Mais les pépites sont nombreuses. On aura notamment des frissons avec l'Agrippa: le livre aux pages rouges dont les caractères noirs ont été tracés par l'ange déchu. Ou avec l'Anaon, le peuple immense des âmes en peine. de quoi inspirer la création d'oeuvres d'épouvante.

L'épouvante. Oui, il faut croire que l'on aimait bien se faire peur à l'époque, au coin du feu. le diable, le personnage idéal, est parfois tourné en ridicule pour exorciser cette peur.

C'est finalement un ensemble de superstitions de Bretagne mais, à portée universelle.
On saura lire les signes pour prévoir le décès de quelqu'un ou l'on saura se prémunir de la mort dans l'année en achetant les cendres du feu de la Saint Jean sur le marché. Un indispensable donc.
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Ce recueil est l'ensemble des histoires orales constituant la mythologie de l'Ankou - la Mort - en Bretagne.
Il a été écrit par Anatole Lebraz, écrivain de St Brieuc, au début du vingtième siècle ou à la fin du dix neuvième.
Cet ouvrage reprend les histoires collectées par l'auteur dont le personnage central est l'Ankou, toujours muni de sa charrette et de sa faux. Il s'annonce régulièrement par ces intersignes qui glacent le sang de ceux qui savent les lire.
Et face à lui le peuple breton, jouet de sa destinée mais qui parfois malin se joue de la faucheuse.
Un livre superbe et intemporel, qui constitue aujourd'hui un pan important de la littérature bretonne classique..
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Amateurs de légendes bretonnes, ce livre est pour vous ! « La légende de la mort » vous transporte des falaises aux landes bretonnes, entre crépuscule et aube brumeuse. Dans cette échappée celtique, mieux vaut ne pas croiser le funeste Ankou sur sa charrette de la mort, car ce serait un bien mauvais signe pour vous…

Anatole le Braz, l'auteur, a passé une grande partie de sa vie à collecter témoignages et anecdotes sur l'Ankou, personnification de la mort en Bretagne. Il disait ainsi à propos de l'Ankou : « Il est l'ouvrier de la mort. On le dépeint tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d'un large feutre tantôt sous la forme d'un squelette drapé d'un liceul. Dans l'un et l'autre cas, il tient à la main une faux." La grande faucheuse, c'est donc elle le personnage principal de toutes les histoires recueillies dans ce livre. Histoires et non contes car le récit repose essentiellement sur des confidences et des anecdotes glanées au fil du temps en Armor et en Argoat, traduites ensuite du breton en français.

Dans ces récits, les femmes sont souvent à l'honneur : Marie-Job Kergennou, vieille commissionnaire qui va côtoyer la Mort de très près, Marie-Jeanne Hélary dont le linceul suscite bien des convoitises ou encore la jeune Monik qui passera une nuit dans un charnier en échange d'un écu.
Bien d'autres histoires nous plongent dans le folklore breton, teinté de réalisme et de merveilleux. Avec des récits tragiques qui flirtent avec le fantastique, « La Légende de la mort » nous offre un voyage dans la Bretagne traditionnelle, où les coutumes et croyances populaires participent à son identité si particulière.
Un classique de la littérature bretonne à découvrir.
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�itation: « L'Ankou se sert d'un ossement humain pour aiguiser sa faux.
Quelquefois il en fair redresser le fer par les forgerons qui, sous prétexte d'ouvrage présse, ne craignent pas de tenir leur feu allumé, le samedi soir, après minuit.
Mais le forgeron qui a travaillé pour l'Ankou be travaille plus ensuite pour personne. »🧋

Que dire de ce gros pavé ! C'est un très gros livre de plus d'un kilo, qui retranscrit plusieurs histoires sur la mort. Il y a les avants les pendants et même les histoires sur l'après, mais toute parle d'un seul sujet: la mort.

Ce livre retranscrit plusieurs légendes et histoires contées en Bretagne, pendant les années 1800 jusqu'au début 1900.

On découvre donc une Bretagne pauvre de l'époque et remplis de croyances et de petits rituels et même de signes avant-coureurs sur la mort.

Chacun y va de sa légende et en même temps on entends parler d'autres légendes plus populaire. C'est ainsi qu'on découvre des gens qui ont croisé l'Ankou et sa charrette grinçante. D'autres qui ont senti leur mort ou celle d'un proche arrivée. D'autres qui ont croisé des fantômes et les ont aidés…

C'est un recueil qui contient de très nombreuses histoires, mais qui permet surtout de découvrir la Bretagne de l'époque et la façon de vivre de l'époque.

Il y a des illustrations, mais pas en nombres incroyables et des petites en bas de pages donc c'est vraiment 330 pages d'histoires qu'on pourrait entendre dans un repas de famille.

J'ai trouvé ça sympa de découvrir les usages de l'époque et surtout le rapport très léger et presque rassurant qu'avaient les gens avec la mort. Bien sûr  chacun possède son astuce pour « éviter la mort » et c'était une période très croyante donc on retrouve souvent la prière et l'église dans les récits.

C'est un livre très intéressant mais peut-être aurais-je dû le lire en plusieurs fois par chapitre, juste les moments qui m'intéressent au moment où je le lis. Il y a beaucoup d'informations dedans ! 🎏
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la Légende de la mort : plus d'une centaine - comment faut-il appeler ces récits ? - des légendes auxquelles les gens croyaient, plus ou moins peut-être - de récits (prenons un terme plus neutre) qui montrent que la mort - les morts - était très présente dans la vie des Bretons (surtout ceux du Finistère et des Côtes d'Armor), présente au sens de taux de mortalité et présente, pour avoir une prise sur elle, sous forme de discours. La dire pour l'exorciser ? La mort est personnifiée (l'Ankou), les morts sont "vivants", en tous cas ils reviennent chez eux et les vivants, les "vrais" doivent faire toutes sortes d'actions pour que l'âme des morts (anaon) trouvent le repos ou, en tous cas, que les morts aillent soit en Enfer, soit au purgatoire, y compris sur terre mais sans déranger les vivants, soit, s'ils ont eu une vie sans péché, au Paradis. Il y a derrière ces récits une portée philosophique - ou en tous cas morale : par exemple, le Linceul de Marie-Jeanne et la Bague du Capitaine posent la question de la définition, de la valeur d'un vol.
Le Braz a fait aussi oeuvre d'ethnologue : la tradition du proella ancre l'île de Ouessant parmi les rites ancestraux autour de la mort existant dans les sociétés du monde entier les plus anciennes.
Certains récits ( le Paradis, les 2 ivrognes..) sont aussi sociologiques : la manière, par exemple, dont ils relient, avec lucidité, humour et auto dérision, la question de l'alcoolisme avec celles du paradis et de l'enfer.
Bref tout ça est intéressant, instructif et assez truculent, même si, puisque le thème est assez précis, peut sembler parfois un peu répétitif.
Etant Breton, je constate que ces légendes survivent encore aujourd'hui : en Finistère sud par exemple, des gens parlent d'une "dame blanche" que l'on peut entrevoir parfois, la nuit, au bord des routes, sans que ces gens cherchent à apporter une explication rationnelle..( cela n'a rien à voir avec une théorie du complot, qui sévit ni plus ni moins en Bretagne qu'ailleurs) le nom de certains rochers, îlots, sont riches de ces légendes et les pêcheurs locaux connaissent ces noms..
Il y a par contre un récit qui fait tâche - mais montre sans doute la réalité de l'antisémitisme à l'époque -, c'est Jean Carré qui montre un personnage nommé "le juif" qui compile toutes les caractéristiques qu'on trouvera, par exemple, à l'horrible exposition à Paris dans les années 1930. Ne faudrait-il pas annoter ce récit dans une édition plus responsable ? (celle que j'ai lue est celle faite par les éditions Jeanne Lafitte distribuées par Coop Breizh)
Notons enfin qu'il n'est jamais question de korrigans ou autres farfadets dans ces récits, alors qu'ils sont très présents dans le "folklore", largement commercial, d'aujourd'hui.. Peut-être sont-ils apparus plus tardivement ?
C'est donc un document culturel à lire qui, comme toute légende, ouvre, en laissant s'épanouir l'imaginaire, une autre dimension, une perspective créative sur le réel.
Lien : https://marcokerma.com
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Des histoires à frémir près du l'âtre

Il est certain que si j'avais envie de me refaire le plein de contes et légendes à raconter à Halloween, je trouve qu'en ce moment, je fais la totale ! En effet, j'ai pris la Légende de la Mort plutôt par hasard, et je l'ai pris pour l'heure du midi. Au fur et à mesure, j'ai décortiqué toutes les étapes de la mort avec les récits anciens qui s'y rapportaient

C'est une formidable plongée funèbre au coeur du folklore breton qui permet ainsi de vous faire une petite anthologie de contes et légendes dont le thème récurrent est la mort : comment la prévoir, comment la contrer (parfois) et comment réagir face à elle. C'est un véritable plongeon dans l'histoire qui vous apporte une telle nostalgie des histoires d'effroi à raconter à mi voix au coin du feu.


Une lecture somme toutes classiques qui raviront les amateurs du genre

Bien entendu, si vous aimez l'écriture moderne, n'y allez pas. Vous avez là tout de même un formidable recueil. Et vous y trouverez votre compte lors de vos vacances ou de vos soirées à thème. J'en garde un très bon souvenir. Et je pense que je ressortirai ce livre de temps en temps, lorsque l'envie de conter me reprendra.

Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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