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4.12/5 (sur 301 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Saint-Servais, Côtes-d'Armor , le 02/04/1859
Mort(e) à : Menton , le 20/03/1926
Biographie :

Anatole Le Braz, né Anatole Jean François Marie Lebras, est un professeur de lettres, un écrivain et un folkloriste français de langue bretonne.

Il est interne au lycée de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), établissement qui porte aujourd'hui son nom, alors que son père instituteur exerce sa fonction en différentes écoles de Bretagne. Enfant, il passe ses vacances dans le Trégor, qui a beaucoup inspiré son œuvre.

Il prépare une licence de lettres à Paris et une agrégation de philosophie qu'il ne termine pas pour raisons de santé. Cela ne l'empêche pas d'enseigner la philosophie au collège d'Étampes vers 1880, ni surtout d'obtenir en 1886 un poste de professeur de lettres au lycée de Quimper, nomination qui déclenche sa vocation littéraire.

À Quimper avec François-Marie Luzel, il collecte des chansons populaires bretonnes qu'ils publieront sous le titre Soniou. Il réalisera par le suite des enquêtes auprès des paysans et des marins de Bretagne, récoltant chansons, contes et légendes populaires. À la suite de ses travaux, il publie notamment La Légende de la mort, Les Saints bretons d'après la tradition populaire et Au Pays des pardons. C'est lui qui gardera et publiera partiellement les manuscrits de Jean-Marie Déguignet.

En août 1898, il est président de l'Union régionaliste bretonne créée à Morlaix à la suite de fêtes bretonnes. Il rejoint en 1899 l'Association des bleus de Bretagne.

Il passe ensuite maître de conférence puis professeur à la faculté des Lettres de Rennes entre 1901 et 1924. Ses travaux portent sur la Bretagne, le romantisme et sur le théâtre celtique, sujet de sa thèse en 1904. Il est également chargé de mission d'enseignement en Suisse et aux États-Unis.

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Je pus à notre messe de mariage, mesurer à quel point elle me possédait. Vainement, je m’efforçai de prier : je ne savais plus ; j’étais comme ces ivrognes qui recommencent toujours leur chanson au même vers et n’arrivent pas plus en sortir la trentième fois que la première.
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Les mains appuyées au bastingage, je regardais, dans le crépuscule embrumé d’un pâle matin d’octobre, se lever, de-ci de-là, sur les eaux, des formes d’îles aux contours imprécis, qu’on eût pu prendre aussi bien pour un fantastique troupeau de monstres. La vitesse de notre marche leur communiquait une sorte de vie mystérieuse, dans la clarté trouble du demi-jour où flottaient encore des restes de nuit. On les voyait surgir confusément et, presque aussitôt, s’atténuer, disparaître comme emportées par la fuite mouvante des houles.
(Incipit)
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Au réveil, ce fut encore à elle qu'il pensa tout d'abord.
En faisant tourner la clef dans l'armoire, il disait, reprenant son refrain de la veille :
- Petite coiffe de toile fine, qu'il était donc gracieux, le visage que tu encadrais!...
Mais le battant ne fut pas plus tôt ouvert, qu'il poussa un cri... un cri de stupeur, d'angoisse, d'épouvante, à vous faire dresser les cheveux sur la tête!
Tout ceux qui étaient dans le logis accoururent.
A la place de la blanche coiffe en toile fine, il y avait une tête de mort.
Et sur la tête, il restait des cheveux, de longs et souples cheveux, qui prouvaient que c'était la tête d'une fille.

Le fils aîné était si pâle qu'il en paraissait vert. Tout à coup, il dit avec colère, tout en faisant mine de rire :
- Ça, c'est un vilain tour que quelqu'un a voulu me jouer. Au diable, cette hure !
Déjà il avançait la main pour saisir la tête et la lancer au dehors. Mais, à ce moment, les mâchoires s’entrouvrirent hideusement, et l'on entendit une voix qui ricanait :
- J'ai fait selon ton désir, jeune homme : je suis venue au Guern, te réclamer ma coiffe. Ce n'est pas ma faute si tu as changé d'avis, depuis hier.

Je vous promets que le fils aîné du Guern ne riait plus, et que la colère lui avait passé, comme s'abat un coup de vent, quand la pluie crève.
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L’air était tiède comme en juin. Une lumière généreuse avivait d’une splendeur presque estivale les lointains élargis. La courbe des eaux, à l’horizon, avait des teintes d’un bleu intense que rehaussait un mince linéament d’or. Autour du phare, les courants semblaient se jouer avec abandon, déroulant les mille reflets de leurs soies et de leurs satins, telles que des écharpes de fées, tissées de toutes les irisations de l’arc-en-ciel. Il n’était pas jusqu’à l’île de Sein, dans l’ouest, dont la longue échine plate et triste ne se fût comme soulevée sur la mer, pour saluer la résurrection du soleil ; ce n’était plus la terre-épave, à demi sombrée ; on eût dit que les façades blanches de ses maisons se déployaient, prêtes à prendre le vent, ainsi que des voiles. Quant au continent, il nous faisait l’effet de s’avancer vers Gorlébella comme la proue éclatante d’un navire surnaturel.
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Qui peindra jamais avec des mots la magie d’un lever de soleil sur l’océan ? Des irisations merveilleuses couraient à la cime des vagues. Nous nous faisions l’effet de voguer sur des eaux féeriques, à travers un amoncellement invraisemblable de pierreries en fusion. On eût dit un satin transparent, déroulé à l’infini, une de ces étoffes dont parlent les contes, qui sont tissées avec des rayons et constellées de gemmes par myriades.
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Il s’accroupit à mes côtés, à même la roche, parmi les varechs rampants dont on entendant, par intervalles craquer les capsules d’ambre. Le soleil allait sur midi ; la mer avait encore près de quatre heures à monter : elle s’enflait doucement, s’étirait ainsi qu’une bête paresseuse sous la caresse de la lumière.
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Soudain, il dit :
— Molène !
Il me montrait du geste une haute croupe dénudée, une espèce de morne roussâtre vers lequel le vapeur inclinait maintenant sa marche.
— N’est-ce pas, continua le facteur, qu’elle mérite bien son nom d’« Ile Chauve » ? C’est, un proverbe du pays qu’il n’a jamais poussé dans Molène que deux arbres, l’un en pierre, et c’est le clocher, l’autre en fer, et c’est le mât du sémaphore.
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À l’entour s’étend le sinistre paysage que vous savez, un dos de promontoire nu et comme rongé de lèpre, troué çà et là par des roches coupantes, de monstrueuses vertèbres de granit. Nulle autre végétation que des brousses à ras de sol, des ajoncs rampants, une herbe éphémère, tout de suite brûlée par les acides marins. Vous n’êtes pas sans avoir remarqué l’air de stupeur muette et résignée qu’ont toutes choses en ces parages, les plantes comme les bêtes, et les habitations aussi bien que les gens. Voilà pourtant l’oasis de bon repos après laquelle aspirent de tous leurs vœux les factionnaires de Gorlébella. Du moins ne s’y sentent-ils plus les emmurés des eaux. Si peu récréatifs que soient ces horizons, encore délassent-ils leurs yeux de la perpétuelle et obsédante agitation des vagues.
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Même temps qu’hier : un ciel tout neuf, la limpidité des matinées de Bretagne en octobre, une lumière idéale, élyséenne, une lumière finement bleutée. La ruelle, devant ma fenêtre, s’ouvre sur une filtrée de mer assoupie où des barques se balancent doucement.
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C'est un proverbe du pays qu'il n'a jamais poussé dans Molène que deux arbres, l'un en pierre, et c'est le clocher, l'autre en fer, et c'est le mât du sémaphore ...
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