Superbe conclusion sur cette femme impétueuse, amoureuse, éprise de liberté et de savoir. Cela a été palpitant de lire cette adaptation de ce beau duo du début jusqu'à la fin de la série. Si connue par sa folie et sa cruauté, il fallait bien connaître en entier sa vie avant de la juger. Bonne découverte pour ma part (surtout pour un autre registre avec Nancy Peña).
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Avant de livrer ma critique du tome final, de celui de l'accomplissement de l'acte tragique, un mot sur la couverture : Médée est, contrairement à celle des autres tomes, face à nous, et le sang la tâche davantage. Par des indices tels les signaux du tome 3, la connaissance du mythe, et cette couverture, je m'attends à un tome tragique, et mes attentes sont hautes. Lisons désormais le tome.
Il se divise en deux parties, la première tragique et pleine d'action, avec l'essentiel du mythe de Médée, la seconde plus lente et contemplative. La fin m'a émue, le premier livre est puissant, seul le début du deuxième livre présente quelques longueurs. Violant dans l'ensemble, avec les esclaves par exemple, à la fois tragique et réaliste, le tome commençait bien pour notre couple, montrant une princesse épouse et mère de famille, dans une belle ville pastel (Corinthe). Mais assez vite, le ton violet de la magicienne reprend le dessus et les morts s'additionnent. La culture grecque (ex. le symbolon, la mention de l'âge d'or et de l'âge de fer) recontextualisent le tome et mettent un peu de distance.
Et heureusement, car le livre 1 est celui qui nous tient le plus en haleine. EN fait, on (le lecteur et Médée) aurait préféré que la tragédie se termine ainsi, car la mort aurait été délivrance. Mais non, l'histoire qui suit est tout aussi longue : comment vivre après la tragédie ? Les souvenirs deviennent châtiments.
Ce livre, c'est aussi une analyse du mythe et de sa réception : la rumeur et l'image, qui amplifient les meurtres de Médée, justifient qu'elle écrive sa version, c'est même la justification de la série. On a donc une série cohérente, avec un objet, des thèses, et un dessin de qualité au service du propos. Cela étant dit : Je n'ai pas vraiment été convaincue par l'argument de Médée qui consiste à dire qu'il existe bien d'autres meurtres. Cela me rappelle une forme de "whataboutism". Ce qui fait qu'une histoire entre en mémoire plutôt qu'une autre est ressenti comme injuste, et en toute modestie je pense qu'il aurait été plus intéressant d'établir un parallèle entre l'oubli et la mort. de même que Médée s'attend à mourir mais vit une vie prolongée, elle s'attend à être oubliée et devient un mythe. C'est assez ironique et ça aurait évité l'écueil de "mais arrêtez de me juger !" qui m'a un peu agacée.
J'avais oublié d'en parler, mais j'ai apprécié la représentation du corps féminin, notamment quand Médée est enceinte ou accouche.
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Dernière partie de la vie de Médée, femme éprise de liberté, amoureuse, folle... On pourrait la définir par bien des adjectifs... Son histoire est passionnante et racontée ici avec justesse, sincérité et des dessins de toute beauté.
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