Le jour où Stéphanie est née, le père de Prue est mort d’une crise cardiaque. Grâce à son héritage, elle a acheté cash une maison victorienne à Battersea avec un grand jardin où poussait un pommier. Si elle avait planté un drapeau et dit « J’y suis, j’y reste », le message n’aurait pas été plus clair. » p 35 a 4
A ses yeux, je ne suis qu’un rond-de-cuir incapable de se hisser au-delà du milieu de l’échelle. Elle m’aime, mais de haut. » p 37 a 7
Immature mon cul, oui ! Elle a des couilles en béton. » p 52 a – 8
A mon travail, il est impératif de n’avoir aucune opinion franche sur aucun sujet, sinon on se fait traiter en lépreux. […], je pourrais vous citer plein d’autres endroits où les gens n’aiment pas entendre les vérités qui fâchent, du moins venant de moi. Même quand ils se disent défenseurs de la démocratie à l’occidentale, ils préfèrent se la couler douce plutôt que de se comporter en opposants responsables à l’ennemi fasciste en progression. » p 67 a – 9
Le plus beau cadeau qu’on puisse faire aux jeunes, c’est son temps, et je regrettais sans cesse de ne pas en avoir accordé assez à Steff. Peut-être les parents d’Ed n’avaient-ils pas été assez généreux non plus. » p 70 a – 5
Un dernier mot sur ce que le badminton représentait pour Ed (et représente pour moi, d’ailleurs). Les non-pratiquants y voient une version soft du squash adaptée aux hommes en surpoids qui redoutent la crise cardiaque. Pour les adeptes, c’est le seul et unique sport qui existe. Le squash, c’est un jeu de massacre. Le badminton, c’est la subtilité, de la patience, de la vitesse, des remontées impensables. C’est planifier sa prochaine attaque surprise pendant que le volant décrit tranquillement son arc. Contrairement au squash, le badminton transcende les distinctions de classe. » p 74 a 6
[…] il a plongé la main dans son casier pour en sortir son smartphone et a tenu à me montrer une vidéo du cercle restreint de Trump réuni autour d’une table et jurant fidélité éternelle à son cher dirigeant chacun à son tour. « Ils prêtent serment au Führer, putain ! s’étouffe-t-il. C’st l’histoire qui se répète. Regardez un peu. »
Je regarde. Et oui, c’est à vomir. » p 78 a – 5
Une peine de cœur ? Je me rappelle ses larmes solitaires, que j’ai vues sans le lui dire. Ou bien s’agirait-il de ce que les psys du Bureau appellent le syndrome du vase qui déborde, quand les choses dont on n’a pas le droit de parler prennent soudain plus de volume que celles dont a le droit de parler et qu’on se laisse un moment submerger par le trop-plein ? p 97 a – 11
C’est rien, Ilya, sauf que le navire a été arraisonné par les rats et que c’est moi qui le quitte. » p 123 a 11
Il est dormant depuis tout juste un an. Il était donc temps que le Centre de Moscou le réveille, le sorte de la naphtaline, lui donne une mission fictive et vérifie qu’il est toujours bien là, à son service. Une fois qu’il l’aura prouvé, il retournera dormir à York. » p 126 a – 7