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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire et qui m'a fait voyager ; où le dépaysement est total et où la liberté prend tout son sens.

Ce qui caractérise la vie des nomades, ce n'est pas la dureté ni le dénuement, mais l'harmonie.

Lisez et vous entendrez "la voix du muezzin au-dessus du désert" !

Tout est symphonie, d'un lyrisme envoûtant, d'une merveilleuse légèreté pour les simples voyageurs que sont Jemia et JMG le Clezio ; oiseaux de passage dans - "ce désert où le langage est éternel, une perfection sans temps, une vérité sans corps" (p.141).

Très bel ode à ce désert des Hommes Bleus, à ces femmes, à ces enfants aux regards sombres et brûlants.

Belles légendes de la cruche cassée, d'une colonne merveilleuse et du Rocher.
"Une vallée immense, vide, un réceptacle pour la pensée".
" La vallée ne donne aucune prise à l'idolâtrie. Il n'y a que le Rocher, le désert, les falaises sombres au loin, les méandres de l'eau cachée, le ciel où s'efface l'écriture des nuages".(p.129)

Désert de pierres - les vents violents - les mirages - la solitude !

"Désert jaune, ocre, cendré jonché de schistes et silex, dur, hérissé ... Un sol sonore coupé d'éboulis, fracturé, où s'accrochent des touffes de végétaux qui ressemblent à des plantes du fond des mers."

Les Aroussiyine du désert sont si différents, si loin de tout ce que nous savons. (p.146)

Ils sont un peuple des "mille et une nuits" dans un Océan d'ocres, de bleus, de Silence, et d'Eternité.

* Quelques photographies de Bruno Barbey.
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Je n'ai pas lu toutes les oeuvres de J. M.G le Clezio loin s'en faut mais les lectures du « Chercheur d'or » et de « désert » m'ont littéralement transporté par leur flamboyance.

« Gens des nuages » entretient l'envoutement ; même si le style est plus retenu, le lyrisme étincelle, la profondeur invite le lecteur dans un voyage en 3 d'bien accompagné par quelques photos sublimes.

Plus précisément, contrairement aux deux autres oeuvres précitées il ne s'agit pas d'une symphonie pastorale mais d'une sonate à quatre mains, écrite par Jemia et JMG le Clezio, pour relater un pèlerinage aux sources de la famille de Jemia, aux confins du désert Sahara dans ce qui était le Sahara espagnol en bordure de l'océan, enclavé dans ce qui furent les territoires africains de la France.
Petits découpages administratifs si peu solubles, si j'ose dire, dans l'immensité et l'absolu du désert.

Le lecteur parcourt le plateau de Gadda, le vent, le vide vers la vallée de la Saguia el Hamra et son cours d'eau irréel, mirage dans ces horizons craquelés, pétrifiés. Eau invisible mais omniprésente et qui apparait enfin avec ses reflets scintillants, hésitants.

Vallée d'où le légendaire Sidi Ahmed el Aroussi aurait prêché la parole du prophète.

Et ce rocher de Tbeïla, le saint des saints à ciel ouvert, rocher du haut duquel où le sage aurait médité dans la brulure de l'infini.

Ce désert qui semble sanctuarisé par des élans sacrés.
Certains affirment même que la guerre du désert en 1941-1942 entre l'Afrika Korps et les Alliés fut une guerre sans haine du fait de cette ambiance singulière.
Peut-être, mais en toute hypothèse le fanatisme sanguinaire de l'homme a néanmoins réussi aujourd'hui à polluer jusqu'aux étendues pures du Sahara sahelien.

Quoiqu'il en soit, la spiritualité ardente suscitée par ce milieu désertique renvoie aussi à un Charles de Foucault et surtout à Théodore Monod, par exemple dans sa quête fiévreuse pour trouver « sa » météorite du côté de Chingetti.
Mais contrairement à Théodore Monod, dont la vie, corps et esprit se confondent avec le Sahara, Le Clezio avec sincérité confie que, malgré sa sensibilité, sa proximité, qu'il est d'un autre univers, la grâce de ces « gens du nuage » à la vie si dure mais à l'âme ciselée et façonnée en harmonie avec cet environnement sublime, lui demeure inaccessible.

Des « gens du nuage » si forts, si fragiles.

Un livre dont la (re)lecture se prête parfaitement à la période estivale où les plus chanceux peuvent jouir d'un dépaysement physique ou psychologique par rapport au quotidien, pour apprécier pleinement les pages de ce livre
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Belle ode au voyage, dans des paysages méconnu du nord d'Afrique : Maroc, Mauritanie... Avec des photos toujours plus plaisant pour ce voyage littéraire.
Un peuple, des nomades, une culture, et des gens qui la protègent, l'explorent au risque de leur vie.
Mon premier livre de Jean-Marie Gustave le Clézio et j'ai beaucoup apprécié.
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