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Citations sur Voyage à Rodrigues (117)

J'ai senti que j'étais dans un lieu exceptionnel, que j'étais arrivé au bout d'un voyage, à l'endroit où je devais depuis toujours venir.
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Ainsi voguaient les Anciens, sous l'incertitude des cieux chargés d'étoiles, dans la confiance aveugle, et dans l'inquiétude de ne pas voir venir l'instant de leur propre mort.
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La mer profonde, violente, d'un bleu sombre au-delà des barrières de corail, aux vagues hautes comme des collines mouvantes que frangent les nuages d'embruns. La mer lourde et lisse des journées qui précèdent l'ouragan, sombre sous le ciel chargé de nuages, quand l'horizon est trouble et fume pareil au bord d'une cataracte. La mer presque jaune du crépuscule, en été, nappe d'huile sur laquelle passe des frissons, en cercles brefs, où s'allument les étincelles du soleil, sans aucune terre qui ferme l'espace. La mer comme le ciel, libre, immense, vide d'hommes et d'oiseaux, loin des continents, loin des souillures des fleuves, avec seulement, parfois, au hasard, des poignées d'îles jetées, si petites, si fragiles qu'il semble qu'une vague pourrait les submerger, les effacer à jamais. La mer, le seul lieu du monde où l'on puisse être loin, entouré de ses propres rêves, à la fois perdu et proche de soi-même.
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Maintenant je le sais bien. On ne partage pas les rêves.
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Dans la vallée, on entend le bruit de la mer, le vent, les cris des enfants au loin, de l'autre côté des plantations de cocos. On voit le ciel, les nuages, on est libre de penser à autre chose, d'oublier. Mais ici, l'on est enfermé dans sa propre folie, tourné vers la pierre, vers le stérile, l'infranchissable. Le soleil brûle, le vent fait glisser la poussière ocre et noire vers le fond des crevasses, les herbes sèches sont une toison morte. À l'entrée du ravin, chaque fois que je me suis approché de cette faille, j'ai ressenti un frisson, cette sorte d'instinctive répulsion que me donnent les grottes. Ce n'est qu'en retrouvant les traces de l'homme qui est venu ici avant moi, en découvrant les signes qu'il a laissés, ces signes de souffrance, d'espoir, d'illusion, que je peux accepter d'entrer dans le ravin. Il me semble que je touche alors au coeur même de cette légende, au lieu le plus chargé de sens et de mystère. Il me semble qu'ici chaque parcelle de terre et de roche, chaque relief du sol, chaque blessure sur les parois de pierre ont une signification qui résonne au fond de moi. Il me semble que je suis enfin parvenu tout près de celui que je cherche, si près que j'entends le son de sa voix, le bruit de ses pas, que je sens son regard, son souffle. Dans cette tranchée vide, quand le soleil de l'après-midi brûle mon dos et fait briller mon ombre sur le fond du ravin, jusqu'au cercle noir du puits comblé, peut-être qu'enfin je ne fais qu'un avec mon grand-père, et que nous sommes unis non par le sang ni par la mémoire, mais comme deux hommes qui auraient la même ombre.
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La fin de toutes les aventures est là, figée dans l'éternité, et Jason est sans doute le seul qui ait trouvé ce qu'il cherchait, l'or de l'immortalité.
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Les oiseaux de mer sont les derniers gardiens exilés de ces pierres, derniers témoins d'une énigme que les orages et la mer bientôt dévoreront.
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Le ciel gris, emporté par le vent, fuyant au ras des collines, tandis que brillent les pierres noires mouillées par l'averse, ossements, restes, pierres tombales, stèles, marques du calendrier.
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La maison avait été le centre du monde, d'où l'on pouvait reconnaître alentour. Comment mon grand-père ne l'aurait-il pas gardée toujours en lui, même au fond de l'Anse aux Anglais, maison immense et silencieuse, abstraite dans le secret de son jardin d'Eden, portant en elle le souvenir de sa naissance, comme un lieu où l'on ne retourne jamais?
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Il y a le vide du ciel, l'appel de la mer, les oiseaux, les lames des vacoas, cette ivresse de la pierre brûlée, de la mer et du vent qui forment Rodrigues.
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