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3,88

sur 847 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Évidemment, je lis ce roman avec les yeux d'un lecteur moderne, et je ne pense pas vous en dévoiler trop en disant que Carmilla est une histoire de vampires.
Ou plutôt, une histoire de vampirette. Carmilla ne s'intéresse qu'aux jeunes filles, ou aux jeunes femmes. Homosexualité féminine ? Franchement, vous avez déjà vu des vampires chastes ? Ah, si, pardon, dans Twilight ! Donc, les intentions de Carmilla sont chastes et pures, et c'est en toute innocence qu'elle se rapproche de jeunes filles très jeunes, très belles. Mouais. N'y a-t-il pas de beaux jeunes hommes en Styrie ? Apparemment non.
Par contre, il existe des hommes d'âge mûr, qui ne parviennent pas à protéger les jeunes filles qui sont sous leur garde, que ce soit leur fille ou celle qu'ils considèrent comme leur fille. Comme quoi, il n'y a pas que les jeunes hommes qui représentent des dangers pour la gente féminine.
Ainsi, Laura et son père sont bien naïfs. L'une est trop jeune, trop inexpérimentée, trop seule enfin dans ce château où elle s'ennuie un peu, il faut bien le dire, l'autre est trop rationnel, trop peu à l'écoute des signes, et pourtant, il croit en l'histoire de la mère de Carmilla. de même, Laura croit en tout ce que lui dit Carmilla, trop contente de se trouver une amie, presque une âme soeur, et tant pis si son comportement est étrange. Carmilla a toujours une explication pour tout, elle a eu le temps de peaufiner sa stratégie.
Heureusement, le bien triomphe, grâce à un concours de circonstance. Nous le savions à l'avance, puisque le récit est rétrospectif. Il aura tout de même fallu plusieurs victimes…
Carmilla est à lire si vous aimez les vampires.
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L'un des premiers écrits de la littérature vampirique enfin passé entre mes mains, publié en 1872 bien avant Dracula de Bram Stoker, ce court récit mélange le romantisme et le cruel, l'amour et la mort.
C'est en Autriche que les faits se déroulent, relatés par Laura jeune fille naïve qui va se retrouver face à un prédateur inconnu jusque là.
Ce que l'on perçoit dans ce personnage de Carmilla que l'on retrouve dans celui de Dracula c'est ce mélange de cruauté et de volupté, un mélange diabolique qui fascine. J'ai été étonné par cette approche à une époque encore si prude et m'étonne qu'il ait pu nous parvenir.

Un suspense entretenu jusqu'au bout, une région austère qui se prête à la perfection au style, une écriture simple et une histoire qui va à l'essentiel, pas de fioritures. On est victime de cet envoûtement comme cette chère Laura, fasciné par cette sombre Carmilla.

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Ça y'est je suis enfin passée au numérique. Moi qui me disais toujours contre, j'ai succombé à la tentation et me suis offerte une liseuse Sony.
Carmilla est un des premiers romans que j'ai téléchargé et le premier que j'ai lu sur ma tablette.

Et j'ai été conquise déjà rien qu'avec l'ambiance. Ce château isolé du monde à quelque chose de vraiment envoûtant.
Et puis très vite des phénomènes surnaturels surviennent.

La narratrice, Laura est une jeune fille à laquelle on s'attache très vite. Elle se confie à nous sous la forme d'un journal et parle à la première personne, ce qui fait qu'on se sent très proche d'elle.

Carmilla quand à elle est un personnage étrange car on l'a connait peu. Elle ne se livre que très peu se qui l'a rend fascinante.

Ce livre est un classique, publié pour la première fois en 1872 et pourtant le texte n'a absolument pas pris une ride. Il se lit très facilement, l'écriture est très fluide et j'ai été charmé par les descriptions des paysages qui entourent le château. Il y avait quelque chose de très poétique dans la description des lieux et l'auteur y glissait juste assez de détails pour que l'on s'imagine parfaitement le décor.

La relation entre Laura et Carmilla est vraiment très sensuelle. Jamais l'auteur ne dit clairement les choses mais laisse supposer beaucoup. Laura est clairement fascinée par sa nouvelle amie, elle nous l'a décrit comme étant d'une grande beauté et passe beaucoup de temps avec elle. Est-ce uniquement de l'amitié ou un amour interdit? C'est aux lecteurs de le deviner, car rien n'est dit. En tout cas cette relation est intrigante et ne fait que renforcer le suspense prenant de l'intrigue.

Une vrai belle découverte que je recommande à tous les amateurs de vampires mais pas seulement.
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Carmilla est un gros coup de coeur pour moi. Son style ampoulé, propre à son siècle d'écriture, peut en rebuter certains, mais je lui ai pour ma part trouvé un charme surrané pas déplaisant du tout. Cela dit, tout le coeur et tout l'intérêt vient du traitement d'une figure vampirique au féminin, antérieure à Dracula et qui remet le mythe en perspective tout en lui rendant une véritable profondeur ! Carmilla est une femme libre, initiatrice des mystères du sang, mais aussi porteuse de mort, femme bafouée, femme amoureuse... c'est un personnage très riche, entourée d'autres personnages tout aussi riches, qui gagnent tous à être connus. Gros coup de coeur !
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Laura, jeune fille de 19 ans, vit avec son père dans un château isolé en Styrie.
Témoins d'un accident sur la route, ils vont accueillir une jeune inconnue, Carmilla.
Cette jeune fille mystérieuse et sensuelle, va littéralement fascinée Laura qui va ressentir pour elle à la fois une adoration sans bornes et un sentiment d'horreur.
S'en suivent un certain nombre de décès de jeunes filles inexpliqués.
Avec cette histoire (plus une nouvelle qu'un roman), Le Fanu nous présente l'un des plus anciens roman gothique et vampirique. Ecrit en 1871, bien avant le célébrissime Dracula de Bram Stoker, qui lui date de 1897. Carmilla sera l'un des premiers romans à faire connaître à ses contemporains le monde mystérieux des vampires.
On est transporté par l'histoire, et on ne peut s'empêcher de succomber nous aussi au charme de Carmilla. L'association entre sensualité, sexualité (voire homosexualité)et vampires, qui est toujours présente dans les histoires de ce genre, prend ici une dimension essentielle sur ce qui définira le portrait du vampire que l'on connaît chez les autres romanciers.
Pour ceux qui ont aimé Dracula de Stoker et autre Lestat de Rice, Carmilla est à mon sens un excellent complément, et apporte une dimension féminine du vampire par laquelle Le Fanu ose parler de l'homosexualité dans cette époque victorienne très prude.
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Ce recueil de nouvelles contient: Carmilla, Thé Vert, le Familier et Mr Justice Harbottle. La traduction est faite par Elisabeth Gille et Alain Dorémieux.

Je me suis arrêtée sur une nouvelle que je ne connaissais pas et dont le titre m'intriguait: Thé Vert.

Thé vert dépeint les malheurs du révérend Jennings, qui est poursuivi, sans aucune raison apparente, par un mauvais esprit, un singe noir. Pour son malheur, personne d'autre ne voit la présence terrible qui le hante, et surtout pas le docteur Hesselius, à qui il se confie. Ce dernier pense que Jennings abuse du thé, ce qui serait une explication qui se veut rationnelle et, somme toute, rassurante pour lui. La fin sera surprenante mais je ne peux en dire plus pour ne rien dévoiler.

Bizarrement, et bien que l'histoire soit radicalement différente, cette nouvelle m'a fait penser au Horla de Maupassant. On retrouve les angoisses d'un homme tourmenté. Si, dans Maupassant, la folie semble être au coeur de ce tourment, dans Thé Vert, on pourra y voir quelque chose en rapport avec la religion. Ce singe noir ne représenterait-il pas le diable ou les vices ? La narration, l'invisibilité, la domination du « spectre » sont communes aux deux auteurs. Bref, les éléments fantastiques les rapprochent.

Le style n'a pas vieilli. La lecture en est plutôt agréable. Je vous conseille cette nouvelle qui vous permettra d'admirer le style de ce maître du fantastique.
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Carmilla / Green Tea / The Familiar / Mr Justice Harbottle
Traduction : Alain Dorémieux (Carmilla) & Elisabeth Gille

Cette édition, sortie chez Denoël en 1960, reprend quatre des enquêtes du Dr Hesselius réunies en anglais sous le titre "In A Glass Darkly" et parues pour la première fois en 1872. On notera que l'éditeur français n'a pas retenu la cinquième enquête, "The Room In The Dragon Volant", probablement parce que, sous des apparences surnaturelles, elle présentait en fait une histoire tout ce qu'il y a de plus policière.

C'est à "Carmilla" que Denoël a réservé la première place dans ce recueil, non pas tant en raison de la longueur du texte mais parce que, au même titre que le "Dracula"de Stoker dans le genre purement romanesque, "Carmilla" est devenu une sorte de Bible pour tout amateur de littérature vampirique. Et puis, on l'oublie facilement, "Carmilla" est un texte profondément révélateur de la sexualité des Victoriens.

En effet, la nouvelle traite à la fois du vampirisme et du lesbianisme, forme de différence sexuelle envers laquelle les sociétés dites patriarcales ont toujours montré plus d'indulgence qu'envers l'amour entre hommes. Comme on le sait, le vampire, qui se nourrit en principe de toutes les proies qu'il rencontre, femmes et hommes, est en général tenu pour bisexuel. On ne le clame pas sur les toits - et surtout pas les auteurs du XIXème siècle - mais enfin, c'est acquis. Dans "Dracula", la chose est élégamment implicite, Bram Stoker préférant ne pas s'appesantir sur les démêlés de Jonathan Harker avec le comte, et encore moins sur le traitement que celui-ci réserve à l'équipage exclusivement masculin du "Demeter." Dans "Carmilla", Sheridan le Fanu, bien à l'abri derrière le bouclier d'un saphisme aristocratique mais pourtant bien présent, va plus loin que son compatriote et nous dit tout tranquillement que la vampire ne s'intéresse qu'aux femmes. Paraît-elle dans un bal, elle ne voit que les jeunes filles les plus jolies, jusqu'au moment où elle fixe son choix.

A l'époque, il fallait oser et le grand succès de "Carmilla", sur l'instant et jusqu'à nos jours - même si son "père" a connu, ce me semble, une petite période de "purgatoire" littéraire - tient à ce renforcement et du caractère sexuel du vampirisme, et de sa qualité de tabou, qualité qu'il partage ici avec l'homosexualité. Et le récit continue à nous fasciner, comme il fascinait les Victoriens, parce que, en dépit de la fin morale qui est la sienne, il prône le refus des conventions, surtout sur le plan sexuel. Le Fanu a la subtilité (la ruse ?) de nous rappeler que renoncer aux tabous, c'est immanquablement prendre des risques auxquels on peut succomber. Mais il prend bien garde de faire suivre cet édifiant rappel d'une interrogation narquoise : ceux qui ne succombent pas, ceux qui, finalement, sont "sauvés", leur sort est-il, somme toute, si agréable que cela ? Retournée à sa pureté native, la jeune narratrice n'en gardera pas moins, toujours, la nostalgie de son "amie" Carmilla ...

Pour toutes ces raisons, "Carmilla", comme tant d'autres oeuvres de l'époque ("Dracula", déjà cité mais aussi "Le Cas Etrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde", ou encore "Le Portrait de Dorian Gray") est bien plus qu'une simple nouvelle d'épouvante, menée de main de maître par un Irlandais qui possédait un sens aigu du macabre. On peut y voir au choix un texte anarchiste, ou féministe avant la lettre, ou subtilement érotique et décadent - et les plus primaires y verront sans doute un texte salace qui promet cependant plus qu'il ne tient.Ces différents niveaux de lecture ainsi que l'art de "faiseur d'épouvantes" de Sheridan le Fanu ont contribué à faire de "Carmilla" ce qu'il restera à jamais : un archétype, une référence, un Incontournable.

II - Après une nouvelle de la qualité et de la complexité de "Carmilla", le lecteur trouvera peut-être décevantes les trois autres enquêtes du Dr Hesselius. Toutes trois, à des degrés divers, sont des variations fantastiques sur l'idée de justice immanente, céleste ou infernale.

"Thé Vert" nous conte les malheurs du révérend Jennings, pasteur convaincu de la noblesse de sa charge et érudit pourvu d'une bibliothèque de soixante-mille livres. S'est-il justement plongé trop souvent et trop longtemps dans certains ouvrages qu'un ecclésiastique ne saurait consulter sans se renier un peu (il ne s'agit ici pas d'ouvrages sataniques mais tout simplement de livres scientifiques) ? Toujours est-il que, quand débute la nouvelle, le pasteur est sujet, depuis quelque temps, à des sortes de crises durant lesquelles il paraît voir ce que les autres ne voient pas. le pire survient quand il célèbre l'office ...

Avec "Le Familier", il n'y a par contre aucune ambiguïté. Dès le début - ou presque - le lecteur comprend que le héros au destin tragique, le capitaine Barton, a accompli une très mauvaise action alors qu'il se trouvait encore aux colonies. Cette action - sur laquelle nous ne glanerons quelques maigres indices qu'à la dernière page du texte - explique en partie comment il se retrouve poursuivi, dans les rues de Londres, la nuit, par des pas fantômes ...

"Mr Justice Harbottle" est l'histoire classique du juge cruel et débauché qui finit par comparaître devant une espèce de tribunal de spectres, les esprits de ceux-là même qu'il a fait pendre dans un passé plus ou moins lointain. Parmi eux, l'époux de sa gouvernante-maîtresse ...

On ne peut qu'admirer l'art subtil avec lequel Sheridan le Fanu met tout cela en scène, créant peu à peu une atmosphère étouffante, inquiétante à souhait, et réservant toujours, non sans ironie, à son lecteur sceptique, la possibilité d'une explication logique. Ainsi, dans le cas du juge Harbottle, serait-on en droit de penser que les douleurs intolérables suscitées par sa goutte l'ont finalement poussé au suicide. "Un si mauvais caractère, une si forte personnalité, se suicider pour cette raison ?" protesteront certains. "Ah ! mais la goutte, c'est épouvantable !" répondront les autres.

L'inconditionnel de Sheridan le Fanu, lui, dira tout simplement : "Le Tribunal des Spectres l'avait condamné à mourir le dix mars et il est mort pendu, le dix mars." C'est une explication qui en vaut une autre et, après tout, bien que macabre, n'est-elle pas la plus poétique ? ... ;o)
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Ce roman compte parmi les textes fondateurs de la littérature vampirique. Précurseur, il annonce l'arrivée plus de vingt plus tard du classique Dracula.
On peut noter des différences de tailles entre ces deux vampires dont la première est sans conteste le sexe mais aussi les faiblesses.
En effet Carmilla ne craint pas les mêmes choses que le comte (lumière du jou, crucifix, ail, etc.).
C'est également un roman de la pure tradition gothique pour son côté macabre et sentimental, on y parle en quelque sorte de lesbianisme. On retrouve également le personnage candide et pure face au démon représenté par Carmilla.
Bref un petit roman qui a tout des grands.
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