C'est à cette époque [années 30] que j'ai enregistré mes premiers disques. Je n'étais pas encore le chanteur sans nom et j'enregistrais sous divers pseudonymes. J'ai commencé à écumer les cabarets. Fallait avoir du coffre. Y avait pas de micro. Juste un porte-voix. Et puis c'était pas un public facile ! Y avait deux ou trois bagarres par soirée. Les tables étaient vissées au sol pour pas qu'elles volent. (p. 18)
Ma liberté de penser n'est pas un prétexte derrière lequel je me cache, à l'instar d'un chanteur expatrié, au moment de payer mes impôts.
"Il nous a tellement donné en échange de ce qu'il nous a pris".
Charles Aznavour
- Avelis ! Quand allez-vous cesser de vous dérober ?
- Me dérober, monsieur le juge, Allons, moi, je fais plutôt dans l’enrobé !
J’étais un interprète, pas un compositeur ! Comme le coucou : je pondais mes œufs dans le nid des autres. Je reprenais des chansons de Tino Rossi ou Jean Sablon, des crooners à la voix de velours. Et puis Charles Trenet. J’ai même chanté des chansons de Léo ferré !
Le chanteur sans nom… c’était une idée des gens de radio-cité.
Tous les soirs, je chantais à la demande un succès du moment. J’étais le bel inconnu de 19h55… C’était une bonne idée, non ? Le chanteur sans nom, chanteur mystère…