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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
En 1999, la Terre entrepose ses déchets nucléaires sur la Lune où est installée la base lunaire « Alpha ». le 13 septembre, une explosion de ces stocks provoque une très puissante réaction en chaîne la lune quitte l'orbite terrestre. Les 311 survivants devront apprendre à survivre….
Mais là, nous parlons d'une excellente série des années 1970 que, j'en suis certaine, beaucoup d'entre vous auront identifiée.

Pardon pour cette digression en introduction (c'était tentant) et revenons à notre livre : LA PIERRE JAUNE.

Le deux février 2024, deux avions s'écrasent sur l'usine de retraitement de Orano la Hague déclenchant une catastrophe nucléaire qui mettra à mal la Bretagne, la France et une très grande partie de l'Europe. Attentat, mais pourquoi ?
Il faut évacuer, d'abord le département, puis la région, puis partir se réfugier de plus en plus loin.

Pourtant, quelque part en Bretagne, au fin fond du Morbihan, dans la très belle Presqu'île de Rhuys, au lieu-dit du menhir de la Pierre Jaune, il existe un groupe d'irréductibles Gaulo…., pardon, il y a un groupe composé d'idéalistes, de jeunes anarchistes, survivalistes et d'une chamane bretonne qui, contre toute attente et même, si leurs moyens de survie sont forcément limités, décident de rester et de lutter.

Véritable accrolivre, autrement dit un excellent page-turner de 429. Cela se lit très vite certes, mais le dernier tiers de l'histoire tire en longueur et on n'en finit plus dans les considérations de chacun des protagonistes.

Lecture intéressante





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Commenter ce livre n'est pas pour moi quelque chose d'évident, tant les sentiments que j'ai éprouvés en cours de lecture ont été – et restent – plutôt contradictoires. Je me suis même demandé un temps s'il n'était pas préférable de m'accorder quelques jours de délai et de laisser retomber la pression avant de rédiger un compte-rendu !
La lecture de commentaires écrits par d'autres Babeliotes inspirés m'a aidé dans mon analyse - je ne m'en cache pas - et m'a permis d'aboutir à ce court bilan. A plusieurs reprises, j'ai eu envie d'abandonner ce livre, mais je ne l'ai pas fait car j'ai été piégé par le récit des événements et que j'ai voulu savoir comment l'auteur allait progresser dans son histoire et offrir une porte de sortie à ses personnages.
Je dirais donc que cette partie là du challenge est remportée par l'auteur. Geoffrey le Guilcher maîtrise la technique du récit d'aventure : il sait jouer avec les émotions ressenties par son lectorat et construire un scenario plutôt prenant. Il est clair que l'on a envie de « tourner les pages » pour avancer dans l'histoire. Et pourtant, l'un des premiers écueils pour moi a été le fait de ne ressentir aucune attirance, aucune sympathie pour les différents protagonistes de ce récit post apocalyptique. Même le personnage de Lara, qui aurait dû être le plus attirant de l'histoire, ne prend un peu d'épaisseur que dans les dernières pages, et encore…
Quant au personnage central, son portrait s'appuie en partie sur un « homologue » bien réel, celui-là, le barbouze anglais qui a infiltré divers milieux écologistes et /ou libertaires anglais et français, pendant plusieurs années. Ce « Mark Kennedy » a laissé dans son sillage pas mal de dégâts humains collatéraux. Dans les « services secrets » on ne fait pas dans la dentelle. Un modèle fort peu sympathique, que l'auteur a repris à son compte, même s'il lui offre, en fin de comptes, une porte de sortie un peu plus honorable que dans la réalité.
C'est au moins le deuxième roman que je découvre dans lequel une communauté anarchiste est présentée comme un ramassis de débiles obnubilés soit par la violence gratuite, soit par des croyances grotesques dans un paranormal d'opérette. J'avais éprouvé le même ressenti en lisant Arcadi d'Emmanuelle Bayamack-Tam. Je tiens à rassurer d'éventuels lectrices ou lecteurs inquiets, je connais des libertaires qui ne sont pas des hurluberlus destinés à remplir les salles d'attente des psychiatres, des poivrots invétérés, ou des individualistes acharnés en recherche de paradis perdus. Au fil des pages, l'auteur « revalorise » quelque peu ses personnages et l'on m'objectera que le point de vue détaillé dans les premiers chapitres, est celui d'un « flic infiltré » donc d'un méchant. Cela n'empêche que cela me gêne aux entournures.
Je n'apprécie guère les scènes de violence gratuite et ce n'est pas la première fois que je le dis. Nul besoin de complaisance pour faire ressentir la cruauté d'un événement. Il y aurait donc un certain nombre de pages que j'aurais volontiers fait disparaître. de plus, comme le remarque un autre commentateur, il y a des invraisemblances assez gênantes dans les événements qui surviennent et le récit du jeu du chat et de la souris entre communautaires et forces de l'ordre me paraît peu crédible. Je regrette que l'auteur ait parfois donné l'impression d'écrire un scénario pour le cinéma… C'est visiblement la ligne de conduite adoptée par certains auteurs de thrillers… On lit en imaginant les plans caméras successifs, les giclées d'hémoglobine et la scène de sexe indispensable pour réveiller papy qui s'endort…
Voilà pour le côté sombre de mon tableau, car il y a aussi de longs passages intéressants dans ce roman, notamment tout ce qui relève de l'aspect informatif. Là on sent que l'auteur est journaliste et qu'il s'appuie sur une documentation solide pour traiter de son sujet profond, à savoir des conséquences d'une catastrophe nucléaire et des risques que font courir à la population de la planète, les chantres de l'atome à tous les coins de rue. Là, j'avoue que je suis sur la même longueur d'ondes que l'auteur. Bref un très bon livre sur le plan informatif. J'eus aimé un narratif un peu plus subtil ! Cet ensemble d'impressions contradictoires inspire finalement la note relativement moyenne que j'attribue à ce roman que j'ai lu dans le cadre d'une « masse critique » de Babelio. Je remercie l'éditeur pour l'envoi de ce livre, et je continue à trouver ces opérations particulièrement intéressantes car elles nous amènent bien souvent à dépasser nos horizons de lecture habituels.
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N°1601 – Novembre 2021

La pierre jauneGeoffrey le Guilcher – Éditions Goutte d'or.

Jack Banks est un policier anglais est chargé d'infiltrer un groupe d'activistes anarchistes, les « Jauniens », des marginaux où se sont mêlés des individus recherchés pour terrorisme, trafic de drogue et divers délits ou crimes , retranchés dans un petit village breton, « La pierre jaune », situé sur la presqu'île de Rhuys. Il commence sa mission quand, à 300 kilomètres de là, deux avions percutent l'usine nucléaire de la Hague provoquant une catastrophe, avec incendies, nuage radioactif, pluies contaminées et l'ordre d'évacuation de la Bretagne est donné. On songe au terrorisme islamique mais c'est surtout la panique, l'improvisation, le sauve qui peut... Les « Jauniens » refusent de quitter leur campement malgré le dangers pluies et les morts qui n'épargnent pas la petite communauté qui organise son quotidien en zone contaminée. Les voilà coupés du monde, mais pas tout à fait cependant grâce aux réseaux sociaux. La vie s'organise dans ce contexte de confinement et l'ambiance est à la fois à la débrouille et aux pratiques divinatoires. Banks qui est suspecté par certains membres de la communauté doit, contre son gré, rester avec eux et finalement finit par prendre goût à ce genre de survie qui génère un microcosme de liberté et de relative paix quasi sectaire. Sa mission est compromise et sa vie même va basculer, mais il ne sortira pas indemne de cet épisode, et il ne sera pas le seul !
Toutes choses égales par ailleurs, un tel scénario n'est pas une simple fiction, évoque certains souvenirs et nous rappelle que nous sommes en danger permanent, otages de nos propres besoins et à la merci de n'importe quel illuminé qui a des intentions destructrices. Je ne connais rien dans ce domaine mais je peux toujours ajouter foi aux différentes solutions empiriques à mettre en oeuvre en cas de contamination surtout qu'aucune solution ne paraît prévue en cas d'une telle éventualité. Notre monde est fragile et un rien peut le déstabiliser, ce que nous vivons actuellement avec la Covid en est l'illustration.
Il s'agit d'un premier roman bien documenté du point de vue technique et d'une lecture facile, les personnages sont attachants malgré leur côté marginal, l'intrigue bien menée. Il m'a cependant paru difficile de croire qu'une telle aventure puisse durer et échapper longtemps aux autorités. le fait que cela se passe en 2024 n'en fait pas pour autant un roman d'anticipation .
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Publié en grand format aux Editions Goutte d'Or, La Pierre Jaune de Geoffrey le Guilcher est désormais disponible en poche chez Folio SF. Ce roman s'appuie sur un rapport scientifique : si un avion de ligne s'écrasait sur l'usine de la Hague, les émissions radioactives pourraient être six à sept fois supérieures à celles de Tchernobyl.

Jack, un flic anglais un peu désabusé, doit infiltrer un groupe d'activistes bretons, vivant à La Pierre Jaune, lieu dit de la presqu'île de Rhuys dans le Morbihan, au sein duquel se cachent deux de ses compatriotes. Cette mission de quelques semaines n'a rien d'enthousiasmant pour ce pro de l'infiltration. Il doit juste intégrer la communauté de la Pierre Jaune, repaire d'activistes paranoïaques et un peu barrés, et localiser les deux fugitifs. Alors que Jack commence à prendre ses marques au sein du groupe, à trois cents kilomètres de là un avion de ligne s'écrase sur l'usine de la Hague. Les évacuations dans le quart nord-ouest de la France se mettent en place mais les Jauniens refusent de quitter leurs terres et profitant du chaos ils s'organisent pour vivre et survivre en territoire contaminé. Jack coupé de ses chefs, suit le mouvement...

Dans une première partie légère, Geoffrey le Guilcher plante le décor et nous offre une galerie de personnages plus vrais que nature. Suite à l'attentat, l'ambiance bon enfant et l'humour caustique laissent la place à une atmosphère oppressante et stressante. C'est de loin la partie la plus marquante du roman, la plus troublante. On se projette immédiatement sur ce que pourraient être notre réalité et notre quotidien si cela arrivait.

Puis petit à petit Geoffrey le Guilcher délaisse la catastrophe nucléaire et ses conséquences à grande échelle pour se concentrer sur la petite communauté autosuffisante. le récit informatif s'estompe pour se concentrer sur l'humain et les difficiles relations en temps de crise. Cette dernière partie, décrivant des scènes beaucoup moins crédibles, n'est guère convaincante.

Entre thriller et (post)apocalypse nucléaire La Pierre Jaune vaut surtout pour son caractère informatif. Geoffrey le Guilcher met en lumière les dangers éventuels, les risques d'un attentat (ou d'un accident) sur l'un de nos parcs nucléaires et les conséquences désastreuses que cela aurait à très court terme. L'auteur se contentant d'énoncer les faits sans jamais tomber dans l'antinucléarisme primaire.


Lien : https://les-lectures-du-maki..
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Que se passerait-il si un avion percutait l'usine nucléaire de la Hague ? C'est le point de départ fort intéressant du premier roman de Geoffrey le Guilcher.

Nous y suivons l'histoire de Jack Banks, un policier en pleine crise existentielle, chargé d'infiltrer un groupe d'activistes réfugié au coeur de la Bretagne, dans le lieu-dit La Pierre jaune. Sa mission sera mise à mal par l'attentat, qui entraîne l'évacuation totale de la région, à laquelle la communauté refusera de se soumettre. Commence alors le récit de ces survivants dans la France postapocalyptique.

Sur un sujet assez passionnant qui m'a immédiatement accrochée, le livre de Geoffrey le Guilcher me laisse un sentiment en demi-teinte.

Présenté comme extrêmement documenté (l'auteur ayant enquêté sur le sujet durant de nombreuses années, parvenant même à obtenir l'autorisation de visiter le site), j'ai trouvé qu'il délaissait tout de même assez rapidement l'angle documentaire pour se concentrer sur l'évolution de ses protagonistes, que j'ai malheureusement trouvé assez classiques, et sans grande originalité au final. L'auteur a pour moi manqué le coche sur ce sujet en présentant des personnages stéréotypés et peu attachants (le personnage principal en tête, particulièrement cliché et antipathique), aux enjeux manquant de clarté.

C'est dommage car toute la partie sur le nucléaire est passionnante, tout comme l'aspect post-attentat, dans la gestion de la crise et de ses conséquences par le gouvernement qui est d'autant plus saisissant par son ancrage dans notre réalité de tous les jours. J'aurais aimé que cet élément soit encore plus prépondérant.

La Pierre jaune reste cependant un livre intéressant et une bonne source d'information pour qui commence à s'intéresser à la situation du nucléaire en France, et aux conséquences qu'un accident pourrait avoir sur notre quotidien.
Lien : https://unspicilege.org/inde..
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Ca n'arrive pas souvent, mais le résumé m'a fait imaginer un récit assez différent de ce que le livre contient. Je m'attendais à une sorte de roman aventure/espionnage, sur fond de survie. C'est plutôt une quête de soi qui s'ignore, sur fond de survie après un désastre nucléaire.
L'auteur, journaliste, est bien documenté, les événements "historiques" sont crédibles ; pour autant, Geoffrey le Guilcher n'en fait pas un documentaire ni de passages indigestes.
Les Jauniens sont des anarchistes écolos ; sur certains points, je les ai trouvés peu cohérents : quand ils profitent des bonnes caves et des conserves de luxe des villas notamment. Ceci mis à part, on sent que l'auteur à de l'affection pour eux sans pour autant les prendre au sérieux.
Le personnage principal, Jack, donne une voix intéressante, car au début, il prend les Jauniens pour des zozos et se moque intérieurement de leurs idéaux.
Bref, le côté "que se passerait-il si..." était intéressant, mais l'ensemble ne m'a pas toujours accrochée.
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La Pierre Jaune est le premier roman de Geoffrey le Guilcher, journaliste indépendant collaborant avec le Monde, Mediapart, le Canard enchaîné ou Les Jours. le livre a été publié en 2021 en grand format aux Éditions Goutte d'Or. Il est maintenant également disponible en poche chez Folio SF.

Le roman commence comme une enquête policière : en 2024, un agent anglais appartenant à un groupe d'enquête spécialisé dans les infiltrations reçoit la mission d'en savoir plus sur des marginaux anglais responsables de violence en Angleterre. Ceux-ci se sont évanouis dans un camping de la Presqu'île de Rhuys, Morbihan, Bretagne. On voit ainsi le dénommé Jack s'infiltrer dans un groupe mélangeant altermondialistes, pacifistes et activistes plus dangereux, gagnant leur confiance et vivant petit à petit comme eux. Puis survient un événement qui va bouleverser le monde : un attentat qui voit s'écraser un avion de ligne sur l'usine de retraitement atomique de la Hague, provoquant un nuage radioactif colossal qui se met à traverser la France et zoner sur la Manche et l'Angleterre. S'ensuit un exode massif de la population française vers le sud-est, des problèmes à gérer plus insolubles les uns que les autres, et des victimes à court et plus long terme par centaines…

Pourtant, dans le camping de la Pierre Jaune où vivent les marginaux du groupe de Jack, personne n'évacue, et les différentes personnes vont apprendre à vivre avec le risque radioactif, à survivre au milieu des résidences secondaires inoccupées de la presqu'ile de Rhuys. Il faut penser à tout : nourriture, eau, mais aussi tout ce qui concerne la lutte contre les radiations. le groupe est assez hétéroclite, mais plutôt instruit, on sent que ses membres ont l'intelligence, l'instinct de survie. La mission initiale de Jack va petit à petit s'effacer devant la nécessaire survie, mais aussi de tout ce qu'il découvre et qui va le lier petit à petit à différents membres du groupe, et en particulier une…

Le roman oscille entre les genres du thriller psychologique et catastrophe / fiction. On rentre petit à petit dans une uchronie, avec un côté survie post-apocalyptique. C'est intéressant, on apprend plein de choses qui pourront servir en cas d'épidémie zombie ou catastrophe réelle. L'auteur s'est bien informé sur les conséquences d'un accident nucléaire, c'est bien documenté et on constate que la filière nucléaire française est loin d'être toute blanche si l'on pouvait en douter.

Le point faible du livre réside dans ses personnages, pour lesquels j'ai eu du mal à avoir de l'empathie. Chacun des occupants du camping traîne ses boulets, mais je n'ai pas réussi à comprendre leurs motivations. La plupart font assez clichés, et ont des réactions parfois trop prévisibles, parfois capillotractées. le cheminement de Jack est à peu près crédible, mais je n'ai pas ressenti grand chose pour lui alors qu'il serait plutôt du genre à être abonné à vdm.com. Les forces de l'ordre que l'on croise dans le livre sont aussi très caricaturales, comme les politiques et autres survivants rencontrés.

La pierre jaune est donc un roman intéressant pour la situation qu'il décrit, son approche de la survie et la prospective sur les conséquences de la catastrophe. Par contre, je n'ai pas réussi à rentrer dans les motivations du groupe, à m'attacher un seul instant aux personnages. Au delà de la critique de la filière nucléaire et de la bourgeoisie propriétaire, je n'ai pas trouvé grand chose à me mettre sous la dent avec ce livre. Pas vraiment d'ennui, mais rien qui m'enchantait non plus à continuer. Je m'attendais à plus punchy, à une enquête plus poussée. Surtout que, venant de terminer la série Tchernobyl peu de temps avant, j'étais en condition pour affronter le nuage radioactif...
Lien : http://aupaysdescavetrolls.f..
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Depuis le 11 septembre 2001, nous avons pris conscience du potentiel destructeur d'un avion de ligne qui s'écrase sur un bâtiment civil. Et si cela se reproduisait en France ? Et si un avion s'écrasait sur une centrale nucléaire, ou plus précisément sur l'usine de retraitement de déchets nucléaires de la Hague ? Quelles seraient les conséquences d'une telle catastrophe ? C'est ce scénario qu'explore Geoffrey le Guilcher dans son premier roman La Pierre Jaune. À cela, il mêle une autre histoire, celle du policier britannique Mark Kennedy qui a infiltré pendant sept ans sous le nom de Mark Stone différents groupes politiques de la gauche radicale en France et en Europe dans les années 2000. Ces deux sujets m'intéressaient beaucoup et j'ai entamé le roman avec beaucoup d'enthousiasme.

Tout d'abord, j'étais intrigué de découvrir cette France post-catastrophe nucléaire sachant que l'auteur s'était beaucoup renseigné pour que tout soit le plus réaliste possible et a même travaillé sur le sujet en tant que journaliste. Et en effet, les conséquences d'un accident nucléaire de cette envergure sont bien décrites, que ce soit sur les pluies acides, les différentes pollutions radioactives et les mesures à prendre pour éviter tout contact avec ces radionucléides. Pourtant, je suis resté un peu sur ma faim. Je ne sais pas vraiment ce que j'attendais ni ce qu'il m'a manqué mais le sujet ne m'a pas semblé être suffisamment approfondi pour être réellement marquant. Peut-être que cela vient de la brièveté de la période traitée (quelques mois seulement), ce qui ne permet pas d'appréhender les conséquences d'une telle catastrophe sur le moyen ou le long terme. Peut-être que cela vient de l'ambiance qui n'a pas été assez travaillée...

En ce qui concerne l'histoire du policier infiltré, il s'agit d'un choix judicieux puisque cela crée immédiatement une solide tension narrative. Va-t-il être découvert ? Va-t-il rester fidèle à ses engagements ou sympathiser avec celles et ceux qu'il infiltre ? le récit est bien ficelé et je me suis très vite laissé emporté par l'intrigue. Mais, sur la forme, le style ne m'a pas particulièrement marqué. Bien que la lecture est fluide et qu'il n'y a pas de temps mort, l'écriture m'a semblé assez banale et manquer un peu de personnalité, de corps. Je regrette aussi le manque d'imagination de l'auteur qui a fait un copier-coller quasi parfait de l'histoire de Mark Kennedy (jusqu'à son strabisme divergeant). En me renseignant un peu plus sur cet homme, j'ai retrouvé beaucoup d'éléments directement recyclés par Geoffrey le Guilcher dans son personnage. En ce qui concerne les personnages justement, ils ne m'ont pas paru suffisamment approfondis pour qu'ils soient bien identifiables les uns par rapports aux autres et qu'ils prennent véritablement vie. J'ai globalement retenu le nom et une ou deux caractéristiques pour chacun d'eux (par exemple, Nicolas le hacker) mais je ne suis pas parvenu à me les représenter mentalement avec précision et éprouver quelqu'émotion vis-à-vis d'eux.

Pour finir sur un point positif, il y a quand même une phrase qui m'a particulièrement plu : « Le deuxième cabot, un bâtard, est encore plus efflanqué. Ses côtes saillantes donnent l'impression qu'il a avalé un radiateur. » J'aime bien cette image d'un chien qui aurait avalé un radiateur, c'est bête mais ça m'a fait rire. Voilà, voilà.

En conclusion, je dirais donc que c'est un bon roman, agréable à lire et divertissant mais qui souffre de plusieurs défauts. Sur le fond, un potentiel narratif insuffisamment exploité et sur la forme, un style que j'aurais apprécié être un peu plus travaillé.
Lien : https://bibliobatuco.wordpre..
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Et si l'atome nous jouait un tour à se façon. Une sorte de revanche contre notre beau pays. Bloqué par nos frontières imperméables aux radiations venues d'Ukraine, le voilà qui sort du bois poussé par deux attentats suicides sur la poubelle nucléaire de la Hague. Placé au coeur du Morbihan un flic anglais infiltre une communauté politiquement et socialement incorrecte. Plein de certitudes, il devra pourtant renoncer au dualisme, entre le bon et le mauvais côté de la barrière, coincé par un petit (et même le plus petit) corps irréductible. Il y a des maladresse, 57 chapitre pour un peu plus de 400 pages ça fait beaucoup, je l'accorde mais ça fait tellement de bien d'entendre quelqu'un s'opposer simplement et en français aux shift projets (en français projets de changement) de polytechniciens incapables de lâcher le bouton et pourtant si raisonnables. Merci, merci pour ce moment d'horreur et je garde l'espoir qu'il puisse aussi faire de l'effet à nos chères têtes savantes.
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A part le fait que l'action de ce roman d'anticipation se situe dans ma région, j'ai eu un intérêt mitigé pour ce livre, qui nous fait craindre le pire, tout particulièrement en cette période troublée et des menaces qu'il ne faut pas prendre à la légère. Puissions-nous ne jamais vivre ce genre de situation !
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