Le rêve est un sujet obsédant pour les artistes, du tableau "Le Cauchemar" (1781) de Johann Heinrich Füssli au film "Real" (2013) de
Kiyoshi Kurosawa. Dans ce court roman,
Ursula K. le Guin nous plonge dans une société futuriste agonisante dans laquelle la surpopulation, la guerre et les attitudes prédatrices de l'homme ont achevé de détruire l'environnement. Dans ce contexte angoissant, 82% de la population suit un traitement thérapeutique volontaire ; parmi eux, George Orr, convaincu que ses rêves font changer la réalité.
Le psychiatre qui suit George Orr ne tarde pas à essayer d'utiliser le pouvoir de ses rêves pour son propre avancement et pour orienter l'avenir de l'humanité dans la direction qui lui paraît souhaitable. le cerveau de George doit faire face à des injonctions difficilement conciliables avec les capacités oniriques de l'inconscient. La situation dérape lorsqu'il rêve qu'il n'y a plus de problème de surpopulation parce qu'un Fléau a rayé de la surface de la Terre près de 6 milliards d'individus…
Avec ce roman, l'auteure s'inscrit dans un courant de la
Science Fiction qui interroge la création du "meilleur des mondes" (
Aldous Huxley). La définition de cette société qui se veut idéale dépend des valeurs de chacun : sécurité, liberté, rationalité, créativité… Comme souvent, des individus avec les meilleures intentions contribuent à mettre en place un système malfaisant, que des citations de
Lao-Tseu,
Victor Hugo ou encore
George Orwell viennent éclairer à chaque début de chapitre.
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