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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Confucius et toi, vous n'êtes que des rêves ; et moi qui dis que vous êtes des rêves, je suis moi-même un rêve. C'est un paradoxe. Un sage pourra l'expliquer demain, mais ce demain ne viendra pas avant dix mille générations." Tchouang-tseu, II.

Ce livre est un incroyable roman à tiroirs: on ne sait jamais lequel on va ouvrir, ni ce qu'on va trouver à l'intérieur. Paru en 1971, il n'en demeure pas moins très actuel, bien que se déroulant dans un futur antérieur. La mise en place est assez lente - ou c'est moi qui aie eu du mal à me projeter dedans, je ne sais pas trop -, et agrémentée d'explications scientifiques sur le sommeil. Puis ça s'emballe - ou s'enlise, question de point de vue ! - Onirisme quand tu nous tiens... Les rêves de George Orr nous plongent dans des univers aux réalités multiples. Pourtant, ce n'est pas tant les univers et les conséquences qui sont mis en avant que les comportements humains. La passivité de George fait face à l'exaltation du docteur Haber. Et pendant ce temps, le monde n'en finit pas de changer...

L'aspect SF du livre n'est qu'un paravent pour aborder diverses réflexions sur l'être humain: valeurs éthiques, expérimentations scientifiques, rôle du psychiatre, pollution, différences (halala, l'un de ces mondes m'a littéralement fait frémir!)... Mais les deux axes de réflexions omniprésents sont vraisemblablement ceux du pouvoir, et de la frontière parfois ténue du bien et du mal, ou pour l'exprimer autrement: le bien de tous, ou les meilleures intentions du monde, peuvent-ils tout justifier?

Bref, dans ce livre, rêve et réalité cohabitent pour notre plus grand plaisir et notre plus grand désarroi. Nous avançons par à-coups en nous enfonçant dans une terre meuble et c'est paradoxalement addictif. On se demande bien comment tout cela va finir...
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De l'autre côté du rêve est un roman complètement atypique dans la bibliographie de l'auteur .

C'est un texte qui possède des accents clairement oniriques , avec la thématique ancienne en SF , des réalités alternatives fluctuantes .
Donc une atmosphère vaguement Dickienne ou encore digne de Steinberg , pour s'en tenir à la SF francophone.

On est loin dans ce texte des space opera dont peuvent avoir l'habitude les amateurs de SF et les afficionados de l'auteur .
En même temps c'est un roman qui pourra séduire un public plus large d'amateurs de littérature générale.

Le texte possède une forte charge éthique , il aborde des questions comme le pouvoir , la délinquance , la pollution , le racisme, le statut de thérapeute.
Un homme rêve tous les jours , un jour il se rend compte que ses rêves change la réalité de manière tangible .
Il entame un processus de soin , et cette involontaire faculté sera détournée par son thérapeute pour modifier le monde qui est assez proche du nôtre au départ .

L'auteur des rêves s'efforce de se « soigner » et au fil des pages de ce roman assez court , il s'efforce de se libérer de l'emprise de plus en plus orientée de son thérapeute.
C'est donc aussi très fortement un roman sur la thématique de l'emprise .

Ce roman accorde une grande importance à la caractérisation et aux affects des personnages , par ailleurs les descriptions des réalités alternatives sont assez minimales mais elles sont fulgurantes pour ce qui est de leur impact .
Les transitions de réalités sont bien amenées , car elles sont fortement en rapport avec le vécu déboussolé du personnage principal .

Moi je dirais que les thèmes fondamentaux du roman sont principalement : l'emprise et le pouvoir .

Un roman assez atypique du point de vue de la SF contemporaine mais qui est un texte de SF parfaitement accessible à ceux qui s'en tiennent au Main Stream .
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Qui n'a jamais espéré que ses rêves deviennent réalité ? J'avoue que comme tout le monde j'ai déjà regretté que cela ne soit pas le cas. Mais finalement, est ce que c'est une si bonne idée que ça ?
Ici, Ursula le Guin réussit haut la main le postulat que cela est possible. Pas pour tout le monde, mais pour un des personnages centraux de son livre « de l'autre côté du rêve ».
George Orr, qui vit sur une Terre bien proche de ce qu'elle risque de devenir grâce à l'acharnement de l'homme pour la détruire, a la particularité de faire des rêves qui se réalisent. Et même plus, ses rêves peuvent avoir une influence à l'échelle mondiale. Comment ne pas être effrayé par ce don qui peut se révéler fort dangereux quand on réalise ce qui a changé au matin après une nuit peuplée de rêves forts particuliers ? Pour l'aider à l'empêcher d'avoir ce genre de rêves, il va devoir s'adresser au docteur Haber qui semble avoir les compétences nécessaires.
Finalement, ce Haber va vite comprendre qu'avec un tel pouvoir et son influence personnelle, George Orr aura les capacités de changer la face du monde.
J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir la plume d'Ursula le Guin. Ses descriptions du monde ou évoluent ses héros sont vraiment très bien écrites. Les problématiques telles que la pollution, la surpopulation, le racisme sont fort bien abordés .Tout son talent se révèle dans cette histoire fort originale et l'on a qu'une seule hâte : savoir comment cette histoire va se terminer.
Je tiens encore à remercier mes chères amies Nadou et Siabelle avec qui j'ai fait cette lecture ! Grace à vous, vos échanges, vos remarques, j'ai encore plus apprécié cette plongée dans ce très bon livre d'Ursula le Guin.
Merci aussi à BazaR, sans son challenge, je passais vraiment à côté de très belles lectures en 2017, car honte à moi, je n'avais encore rien lu de ces deux auteurs auparavant.

Challenge Poul Anderson / Ursula leGuin
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"L'autre côté du rêve" de Ursula K. Le Guin, un roman majeur de la SF qui développe une idée qui nous a tous traversé l'esprit : et si nos rêves se réalisaient au réveil. Attention, pas des "petits" rêves mais plutôt de ceux qui bouleversent l'ordre des choses, le monde en lui-même. Ce pouvoir George Orr le possède. Il rêve et au réveil le monde bascule. Guerres nucléaires, extraterrestres, tout y passe. Un psychiatre va, à l'aide d'une machine, tenter de percer ce mystère. Mais George Orr n'est pas une souris de laboratoire. Leur relation est un élément crucial de l'intrigue, tout comme son amour pour Miss Lelache. C'est très bien écrit, le scénario est un savant mélange entre émotions et une pointe d'humour. Que faire de ce pouvoir ? J'ai trouvé la description de la relation patient- psychiatre très intéressante. George est sous le joug de ce psychiatre qui souhaite trouver le moyen d'avoir lui-même ce pouvoir. George va vouloir s'émanciper de cette tutelle. On est en plein épisode psychotique. le rêve, le réel, comment faire la part des choses ? Un roman SF foisonnant. Un classique de cette grande écrivaine que l'on ne présente plus. C'est à découvrir si ce n'est déjà fait.
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« Que fera l'esprit, chaque matin, en s'éveillant ? » Une question que vous ne poserez plus maintenant, de l'autre côté… Faites de beaux rêves Mme le Guin.

Portland, Oregon (où l'auteur s'est éteinte en ce début d'année…), Georges Orr dort et rêve. Et lorsque son esprit, chaque matin, s'éveille, le monde a changé. Georges prend malheureusement ses rêves pour la réalité, en effet ses rêves, nés de son inconscient et non de son esprit rationnel, deviennent la réalité, ce qui n'est jamais annonciateur de bonne journée... Cesser de rêver non plus d'ailleurs...

Quand (années 80), peu importe, L'Autre côté du rêve est (pour ce que je peux en juger) un roman de SF intemporel, traitant de ces thèmes sympas inhérents à la condition humaine : guerre, racisme, surpopulation, famine, maladies, épidémies… sur un second plan, le désir de puissance et de contrôle au nom du bien commun (tout aussi sympa) sur le premier plan, développés dans un univers sans complexité scientifique, qui font que ce roman n'a pas pris une ride près d'un demi-siècle plus tard (1971), et reste ô combien d'actualité et cohérent.
L'Autre côté du rêve est un roman court (200 pages) et intelligent, d'une grande dame de la SF, qui ne laisse pas indifférent un lecteur novice dans ce genre de littérature. Passées la première phase où l'on se détend, la phase 2, lente et légère, où l'on est encore susceptible d'être distrait par le monde réel, le lecteur, dont la SF n'est pas un matelas confortable, parvient rapidement à rentrer avec douceur, grâce au style hypnotique de l'auteur, dans la phase "paradoxale" de cet univers onirique... pour s'éveiller en fermant le livre à la dure et triste réalité... celle que l'on aimerait bien changer, souvent, avec passion ou violence, ou que ce soit… mais qui sommes-nous pour juger de ce qui est bien et de ce qui est mal, pour définir une conduite morale au nom du bien commun… c'est cette grande question qui force le respect de Georges, qui nous retient de le juger sur ses actions ou sa passivité... on s'éveille à la réalité, on ravale ses sentiments d'injustice et sa révolte, on accepte le monde tel qu'il est ? ou pas, on se résigne ? ou pas…
Qu'y a-t-il de l'autre côté de « nos rêves humanitaires » ?

Challenge une (deuxième) année avec Ursula K. le Guin et Poul Anderson, consacrée jusqu'ici au génial PA. Les critiques élogieuses de la plume de Mme le Guin m'ont tentées et j'ai porté mon choix sur L'Autre côté du rêve - que j'ai reçu quelques jours avant son décès – et cette année ne fait que commencer…
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Voici un roman surprenant ! L'autre côté du rêve propose un concept absolument original et dont la réalisation montre une fois encore la virtuosité d'Ursula le Guin. Avec toujours sa plume riche et fluide, elle nous guide dans un monde post-apocalyptique engoncé dans la violence et la crise écologique. du moins jusqu'à ce que George Orr consulte un certain Haber, qui va, par l'hypnose tenter de contrôler les rêves de ce dernier pour façonner une réalité à sa mesure… Mais est-ce toujours une bonne idée de jouer au divin ? Cette fable onirique nous montre que le pouvoir n'est pas forcément à mettre en toutes les mains, notamment celles d'hommes qui se laissent facilement enivrés par la puissance.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Après avoir lu plusieurs ouvrages des cycles de Terremer (fantasy) et de l'Ekumen (SF), je découvre une autre facette de l'oeuvre d'Ursula le Guin avec ce roman indépendant «L'autre côté du rêve».

Cette fois-ci, le contexte est le domaine du rêve.
Nous suivons George Orr, un homme désemparé par le don particulier qu'il possède : ses rêves influencent et transforment la réalité. Angoissé par la crainte de mettre en danger le monde réel, il cherche à tout prix un moyen de ne plus dormir pour ne plus rêver, quitte à entrer dans l'illégalité. Mais découvert par les autorités, il est contraint d'accepter le suivi thérapeutique prescrit par le psychiatre Haber, spécialiste justement du domaine du rêve. Dubitatif au départ sur les révélations de son patient, Haber décide d'étudier et d'exploiter ce don quand il est témoin de certains... «changements». Commence alors une réaction en chaîne de bouleversements dans le quotidien de nos protagonistes, et pas que le leur...

J'adore cette auteure, elle ne cesse de me surprendre.
Cette fois-ci, elle nous plonge en quelques chapitres dans un univers à la fois familier, car on est sur Terre dans la seconde moitié du 20ème siècle, et surprenant, car la succession des évènements prennent une tournure inattendue. Et oui ! Avec les rêves, il faut s'attendre à tout !

L'écriture de l'auteure est toujours aussi agréable et subtile pour nous décrire ces univers ainsi que les ressentis et réflexions de nos personnages Orr et Haber.

A travers eux, l'auteure nous montre toute la complexité de la relation entre un psychiatre et son patient. En effet, quels sont les garants pour que l'influence du premier n'aille pas jusqu'à la manipulation et l'exploitation du second ? Quelles sont alors les possibilités du patient pour ne pas être sous l'emprise de son psychiatre ? Que vaut sa parole et ses doutes face au professionnel ?...

On parle donc ici d'emprise, donc de pouvoir et aussi du désir de puissance. Sous prétexte la conviction d'agir pour le bien de tous, nos actes en sont-ils légitimes pour autant ? Notre point de vue est-il suffisant pour agir au nom des autres ? On observe ici une situation où l'escalade dans ce désir de puissance conduit à des conséquences assez incroyables. Heureusement que l'on est dans une fiction...

Une lecture passionnante, je la recommande, et que j'ai eu le plaisir de partager avec Siabelle et Crazynath. Merci à elles pour le partage.

Lu dans le cadre du challenge «Une année avec... Ursula le Guin et Poul Anderson (2017)»
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Ecrit au début des années 70, L'autre côté du rêve est un roman qui a bien vieilli. On y suit l'histoire de George Orr, qui a peur de s'endormir, mais surtout de rêver après s'être rendu compte que certains de ses rêves devenaient réalité et pouvaient même complètement refaçonner le monde, le laissant seul témoin du changement. Puis George se retrouve face à un thérapeute, fortement intéressé par son pouvoir.

L'approche du roman est intéressante, et l'histoire aborde de nombreux sujets, la surpopulation, la pollution,… Mais c'est surtout le pouvoir qui est au coeur du roman. Que peut-on changer du monde ? En a-t-on le droit ? Est-ce pour le bien de tous ? Les changements font réfléchir, mais surtout l'idée d'un tel pouvoir est effrayante.

C'est une histoire bien ficelée, plutôt original et dans laquelle on traverse plusieurs réalités avec les bouleversements que George provoque sur le monde. La lecture est plutôt aisée, cependant pour un livre de 200 pages, j'ai trouvé la mise en place assez lente. Mais une fois partie, ça devient sympa et plutôt imprévisible. Un roman intéressant !


Lien : http://raconte-moi.net/2017/..
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« L'autre côté du rêve ». Pas forcément le premier titre qui nous vient à l'esprit lorsque l'on entend le nom d'Ursula le Guin, davantage connu pour ses deux gros cycles que sont Terremer et L'Ekumen. Et pourtant, passer à côté de ce court roman serait une erreur.


L'auteure part d'un concept simple pour tisser autour une histoire riche, profonde et intelligente. Car, en plus du divertissement fournie par une intrigue bien ficelée, Le Guin en profite pour aborder tout un tas de thématiques comme la surpopulation, les problèmes écologiques et plus largement les travers de l'humanité. le tout avec beaucoup de philosophie. On peut peut-être lui reprocher d'être un peu trop bavard et d'alourdir son récit. Un léger défaut compensé par l'originalité de l'oeuvre, par ses directions empruntées et ses personnages principaux fort intéressants.


Peut-être pas facile d'accès pour tous mais assurément un roman enrichissant et passionnant.
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George Orr a peur de rêver et son souhait le plus cher est de ne plus rêver, car parfois ses rêves changent le monde. C'est un personnage que j'ai adoré, il est doux, tranquille, limite passif en fait et pourtant malgré tout ça très attachant. Les événements arrivent et il les laisse arriver et s'il y réfléchit beaucoup, s'il essaie d'arrêter tout, il assiste presque impuissant à l'histoire qui se déroule. le monde dans lequel il vit est le notre, mais tout y est pire, la surpopulation fait que les gens crèvent de faim, il y a des guerres partout, la pollution a tout détruit, et les gens sont atteins de nombreuses maladies. Ça a un petit côté fin du monde en fait, mais George ne semble pas plus perturbé que ça par ce monde, il est à l'intérieur de celui-ci et cela lui convient. Bref sa façon d'être, m'a énormément plu, à la fois détaché et au coeur de tout. Par contre le psy Haber m'a complètement fait flipper, il m'a fait penser à un savant fou qui est persuadé de détenir le savoir et qui croit qu'il fait le bien simplement parce que c'est sa façon de voir les choses. Pas de remise en question, rien (et pour un psy ça craint un peu). Et le troisième personnage qui est Heather m'a beaucoup plu, une femme que j'ai adoré, qui a peur mais qui réfléchit, qui essaie d'aider George du mieux qu'elle peut et je l'ai trouvé vraiment chouette. L'histoire en elle-même traite beaucoup du rêve et des pouvoirs du rêve. Mais également de ce qui est bien ou pas, est ce qu'on doit changer les monde parce qu'on en a le pouvoir? Même si c'est pour le rendre meilleur? Et qu'est ce qui est le meilleur pour le monde? Honnêtement, plus ça allait et plus j'avais des frissons, pour moi tout devenait vraiment pire en pire, et j'avais très peur que ça se finisse très très mal. On est emporté par l'histoire et on remet beaucoup de choses en question nous aussi en même temps que George. Néanmoins c'est une lecture très difficile, il y a beaucoup de jargon scientifique – et dans un monde SF où certaines choses n'existent même pas – c'était pas mal compliqué. Il y a beaucoup de questions philosophiques aussi, surtout sur le rêve et sur le doute donc (sommes nous dans un rêve que quelqu'un est entrain de faire?) et franchement il y a des moments où je crois que je n'ai pas tout compris, surtout sur des événements qui se passent à la fin. Pourtant j'ai bien aimé, c'était super sympa, terrible également et ça faisait froid dans le dos. La fin m'a énormément plu, j'avais assez peur de celle-ci mais finalement je l'ai trouvé belle et sympa. Enfin voilà, un livre difficile mais très enrichissant, avec des personnages intéressants et une histoire complètement frappadingue mais qui fait limite peur (imaginez que tout ne soit que le rêve de quelqu'un…).
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