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3,96

sur 765 notes
Un classique de la SF et je comprends pourquoi, l'écriture d'Ursula K. Le Guin est magnifique, l'univers créé est passionnant, les réflexions sont pertinentes mais Dieu que j'ai trouvé ça long.

Même s'il faut évidemment du temps pour apporter les éléments de ce monde si particulier, une planète glaciaire habitée par des hermaphrodites asexués, j'ai trouvé mon rythme qu'à partir de la 200e page et des brouettes. L'intrigue prenait enfin de l'ampleur (la menace qui pèse sur Genly Aï, envoyé de l'Ekumen), sans rien enlever aux réflexions sur le genre, la société, la politique, et on avait même enfin des émotions.

Une lecture dense, certes passionnante mais je suis heureuse de l'avoir lu en lecture commune pour me motiver et pouvoir discuter de certains points vraiment spécifiques.
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Hiver perpétuel en Nivôse.

Un classique de la SF qui m'intéressait autant qu'il m'intimidait. Au final j'ai beaucoup aimé. Et pourtant ça partait très mal !
Un début catastrophique, où l'on n'accroche à rien (ni le style, ni l'histoire, ni les personnages) et où l'on se voit poursuivre le livre dans la douleur, peut-il être rattrapé par une suite magistrale ?
Apparemment, oui !

Peut-être est-ce d'avoir quitté pour un temps le point de vue initial, passer de cet intervenant extérieur encore peu familier des us et coutumes de la société dans laquelle il a débarqué, à la narration très plate où on nous relate les événements plutôt qu'on nous les faire vivre, pour un personnage plus connaisseur et impliqué.
Peut-être est-ce d'avoir finalement quitté cet état pour aller dans celui adverse, aux vrais airs de système communiste du bloc de l'URSS avec ses bons et ses pires côtés, son importante bureaucratie, ses manigances pour tenter d'y louvoyer sans heurts, son inquiétante police secrète politique infiltrée partout, et ses terribles camps de travail auxquels on n'échappera malheureusement pas.

Puis vient l'échappée, la fuite à deux à travers les montagnes, les pics et les glaciers, les volcans qui crachent le feu et le souffre. Des paysages de roche et de glace, de froid et de vent, et la neige partout.
La fatigue extrême, la nourriture rationnée qui diminue pourtant trop vite, les gelures, le froid coupant, la tente qui prend l'eau...
Mais la présence de l'autre, toujours là. Même dans la douleur. Même dans le silence. Sa chaleur.
Ça m'a fait penser à un mélange entre la Horde du Contrevent et du Nature Writing polaire. Une très longue traversée de plusieurs mois qui permet un rapprochement et un développement des relations entre les deux protagonistes extrêmement touchant. de loin ma partie préférée, pleine d'émotions.

Puis l'arrivée. Retour au point de départ ? Oui, et en même temps, tout a changé - le personnage principal le premier. Tout est différent. Lae lecteurice également.

En revanche, vu le résumé et l'importance apporté au fait que les habitant·e·s de cette planète ne sont ni hommes ni femmes (ou hommes ET femmes), ne développant des organes sexuels sinon atrophiés qu'à certaines périodes bien précises, je pensais que la question du genre serait bien plus abordée et développée.
D'autant que l'idée devient caduque à partir du moment où l'autrice (ou la traducteur ? Celle de mon livre datant de 1971, la traduction a peut-être été revue et corrigée depuis ?) genre ses habitant·e·s au masculin et les considère par défaut comme des hommes, alors qu'iels sont asexué·e·s et non-genré·e·s et ne se considèrent donc pas comme hommes (ni femmes). Mais je suppose que pour l'époque, c'était déjà une belle avancée !
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Genly Aï est un terrien envoyé sur la planète Nivôse afin de convaincre ses dirigeants d'adhérer à une grande organisation inter-planétaire qui structure les échanges culturels et commerciaux. Nivôse est marquée par des températures constamment hivernales et les tensions entre les deux grands gouvernements qui la régissent. Aucun de ces deux gouvernements n'a jamais entendu parler ni de la Terre ni de cette organisation et accueillent cet "Envoyé" entre suspicion et intérêt pour un potentiel "coup politique" majeur.
Les habitants de cette planète ont pour caractéristique de n'être ni homme ni femme sauf durant une phase mensuelle relativement courte où une poussée hormonale leur fait prendre l'un ou l'autre sexe afin de pouvoir faire l'amour et se reproduire. Genly leur apparait comme monstrueux ou déviant avec son genre sexuel constamment affiché.
Le roman raconte sa découverte des cultures de cette planète et son difficile cheminement vers l'acceptation de la dualité de ses habitants.
.
J'ai beaucoup aimé ce roman de fantasy qui s'attache avant tout à décrire une société différente de ce que nous connaissons avec un regard d'anthropologue. Pas de sensationnalisme mais le récit croisé de deux mondes qui se découvrent avec toutes les incompréhensions et les difficultés que cela comporte. Je me suis un peu perdue au début dans les méandres politiques, je me suis agacée de descriptions très convenues des comportements adoptés par le sexe féminin pour être ensuite totalement emportée par l'aventure hors du temps au coeur du glacier de deux individus en fuite...
Je vous conseille grandement cette lecture !
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Ce titre magnifique qui fut ma première attirance pour le roman n'est en rien renié par le contenu . Avec quelle finesse la romancière met-elle en scène le contact entre un terrien avec une civilisation et une espèce différente , thème pourtant rebattu à l'envie ! Outre son climat glacial et mortifère la planète Gethen abrite une espèce bi-sexuée où les individus passent par des cycles androgynes, mâles ou femelles avec tout ce que cela suppose de différence dans le fonctionnement de la société , du langage et de la pensée. C'est admirable , car la réflexion sur le genre bat actuellement son plein mais en 1969 c'était loin d'être à la mode . Si pour vous la SF n'est que duel au sabre laser passez votre chemin , pour les autres , attention chef d'oeuvre !
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C'est grâce à une amie, grande fan de SF, que j'ai ouvert ce livre. Sans elle, je serais probablement passée à côté de cette histoire de découverte de l'autre et d'amitié. Merci Copine !

Pourtant, j'ai douté un moment d'apprécier ce roman. le début est assez lent, l'univers est posé et on découvre petit à petit les étranges habitants de la planète Gethen. Enfin étranges pour nous, Terriens, car pour eux, c'est l'Envoyé terrien qui est bizarre !

C'est une immersion dans une multitude de cultures différentes, parce qu'elles dépendent notamment de cette planète où il fait -5°C par une belle journée de printemps mais aussi des nations que traversent le personnage principal.

A partir du milieu du roman, les choses s'accélèrent un peu, sans pour autant atteindre un suspens culminant. Ici tout est affaire de découverte, de lutte contre les éléments et contre l'autre.

Au final, je me suis laissée emporter par ce récit anthropologique, comme si on me racontait l'histoire d'une tribu lointaine, et j'ai plutôt bien aimé !

Mon seul petit bémol est que le point de vue n'est pas toujours bien clair, et qu'une petite mention du nom du narrateur en début de chapitre m'aurait bien aidée à m'y retrouver.
Lien : http://dorisbouquine.canalbl..
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Sur Nivôse, appelée Gethen par ses habitants, l'hiver, la glace et le froid sont omniprésents. Elle est pourtant habitée par une population humaine qui a la particularité d'échapper à la binarité, ses habitants étant asexués la plupart du temps, hormis lors de courtes périodes où iels peuvent être mâles ou femelles et ainsi porter des enfants chacun leur tour. Genly Aï, envoyé pour fédérer cette planète à la confédération interplanétaire de l'Ekumen, stagne depuis deux ans au sein du Royaume de Karhaïde. Protégé par le premier ministre Therem Harth, mais soumis au bon vouloir d'un roi mentalement fragile, Aï ne parvient pas, malgré ses efforts pour comprendre ce monde qui bouscule ses certitudes de Terrien, à convaincre ses hôtes du bien fondé de sa démarche. Ce pourrait donc être déjà la fin de l'histoire, mais c'est sans compter les circonvolutions retorses de l'esprit humain, quelles que soient ses origines, qui va ainsi engager notre héros vers d'autres aventures.

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce 4e opus du Cycle de Hain, ou Cycle de l'Ekumen, ayant lu les précédents avec un certain plaisir. Il est l'un des plus connus avec Les dépossédés, notamment grâce à cette population humaine dont l'évolution l'aurait conduite à ne pas être sexuée de manière binaire, comme la plupart des autres espèces d'Hominines à travers l'Univers. Cela amène donc des réflexions extrêmement intéressantes qui ont sans doute bousculé, et bousculent encore, nos représentations très genrées. Comme à chaque fois, avec Le Guin, je trouve son propos très intéressant sur la ou les sociétés qu'elle crée : ce qui les façonne, les fait évoluer d'une manière ou d'une autre, mettant en avant son regard d'anthropologue. Néanmoins, cela rend aussi ses récits assez froids à mes yeux, comme si elle tenait à distance toute expression de sentiment ou d'émotion. L'autre point qui m'a dérangée, c'est que malgré ce récit révolutionnaire, les traits « typiquement » féminins qu'elle décrit restent souvent extrêmement négatifs ce qui traduit combien les biais étaient ancrés (1969), quand bien même on tenterait de s'en défaire comme ici. Difficile donc, pour un.e lecteurice d'aujourd'hui de ne pas s'en agacer.
Une lecture en demi-teinte, donc…
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Déception. Je n'ai manifestement pas compris ce livre aussi bien que d'autres lecteurs : ce n'était pas un livre pour moi.

Au risque d'en vexer certains, voici mon ressenti et mon avis sur ce livre, en toute subjectivité.

Je n'ai pas vu le si vanté « féminisme/égalité des genres » que j'avais trouvé dans plusieurs commentaires avant ma lecture.

Ce que j'ai vu, en revanche, c'est le sexisme du narrateur principal, et une tentative de parler du genre sans vraiment en dire grand chose.

Je ne supporte pas le personnage de Genly Aï : il est tout mou, et ne s'excite que lorsqu'il voit (du haut de son piédestal) un aspect « féminin » chez quelqu'un, toujours dans le sens péjoratif. On pourrait s'attendre à mieux venant d'un ambassadeur censé prêcher l'égalité et le partage des connaissances entre espèces.

Je comprends bien que dans les années 70, les valeurs n'étaient pas les mêmes, et que c'était plutôt inhabituel de parler du genre en imaginaire. J'imagine très bien que Le Guin a du faire avec son époque, il fallait y aller tout doucement pour ne pas choquer ces messieurs aussi ouverts d'esprit que le vaste espace qui constituaient exclusivement le lectorat de SF. En bref, c'était peut être un bon livre à l'époque, mais je trouve que l'oeuvre a mal vieilli.

Et surtout, et ça me fait mal de le dire tant j'aime Terremer, je me suis ennuyée, du début à la fin. L'épopée à travers le glacier était un peu plus intéressante que le reste, mais sans plus. Seul le point de vue du 1er ministre m'a un peu intéressée.

Manifestement, je préfère de très loin la fantasy de le Guin à sa SF.

Je suis quand même contente d'avoir lu ce classique : c'est fait, je n'y reviendrai pas, et ça me permet de voir l'évolution depuis…

LE point positif : la couverture. L'illustrateur a manifestement lu le livre, surtout la partie glacier avec les descriptions des montagnes et de la création du monde.
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Malgré les prix remportés lors de la publication et mes souvenirs de Terremer, je me suis ennuyée.

La préface expliquant les intentions de l'autrice sont néanmoins intéressantes car mettant en avant les objectifs de ses choix, notamment des êtres sans genre, qui passent d'un sexe à un autre tous les 26 jours, pouvant tous enfanter selon leur Kema.
La traversée de 80 jours dans le froid et les glaciers est très longue mais la confrontation des visions du monde et des interprétations des 2 personnages principaux liés, à leur condition d'être humain de planète différente, est intéressante.
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Une lecture compliquée, parasitée par la distance temporelle et les références littéraires qui se sont de toute évidence inspirées du travail d'Ursula le Guin bien après la publication de ce roman.
Je ne peux qu'admettre avec un profond respect le travail d'une pionnière, mais pour autant, je ne peux pas nier que je me suis globalement ennuyé et que j'ai trouvé une partie des réflexions trop superficielles pour me convaincre.
Encore un classique à côté duquel je passe avec regrets.
Lien : https://syndromequickson.com..
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Au sein du cycle de l'Ekumen, ce roman est le plus connu de l'autrice, grande prêtresse américaine de la science-fiction.
Le personnage principal est un Envoyé venu de Terre qui découvre Gethen, la planète glacée sur laquelle il n'y a ni hommes ni femmes, seulement des êtres humains. Des êtres humains androgynes qui, dans certaines circonstances, adoptent les caractères de l'un ou l'autre sexe...notamment pour se reproduire.
Étrange et intellectuellement difficile à concevoir pour le héros, qui a les lunettes du genre bien fixées sur son nez, comme nous lecteurs et lectrices qui sont terrien•ne•s comme lui ! Il rencontrera Estraven, un habitant qui l'accompagne de près ou de loin, et qui deviendra aussi narrateur par moments.
Descriptions minutieuses et réflexions existentielles sont l'apanage de cette science-fiction méditative, très originale.
Pour ajouter de la poésie et du mythe à ce récit un peu froid et sociologique, l'histoire principale est entrecoupée par des légendes de la planète Gethen.
L'autrice nous propose une fois de + d'observer un peuple avec des yeux d'ethnologue, et c'est très réussi. Cela manque parfois d'émotions et de tempo pour moi, qui ai préféré le roman "Les Dépossédés".
Mais c'est décidément un genre de SF philosophique que j'aime beaucoup.
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