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Citations sur Musique absolue : Une répétition avec Carlos Kleiber (16)

Après la dernière mesure, il se tournait vers eux sans leur jeter un regard : seule comptait sa musique laisse la place à un tonnerre d’applaudissements. Des applaudissements mérités, évidemment. Furtwangler avait cru pouvoir faire de la musique en ignorant le reste du monde et le reste du monde maintenant se rappelait à lui.
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Lui, Carlos, quand il avait la certitude que ses musiciens maitrisaient leur partition sur le bout des doigts, techniquement, sans aucun accroc possible, il leur disait: " Bon ! Vous y êtes ! Maintenant, soyez un peu plus malhonnêtes !"
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Je ne sais pas ce qui est le plus inconfortable: avoir conscience de ses oublis, oublier ses oublis et disparaitre dans une immenses hésitation...
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Ce jour-là, en écoutant Carlos, je compris que la musique était l’inquiétude et la réponse à cette inquiétude, l’une et l’autre confondues, inextricablement enlacées.
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… la musique est une incertitude. Et Carlos a passé sa vie plongé jusqu’au cou dans cette incertitude, au point de se noyer parfois dans le doute, un doute affreux qui le privait de tous ses moyens, pourtant exceptionnels.
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Un jour où nous répétions le "Freischütz", alors que nous patinions sur l'ouverture depuis deux heures, il agite son bras gauche, hoche lentement la tête et nous pose la question : "Est-ce que vous croyez aux fantômes ?" Deux fois, il nous demande, sur un ton de voix sincère, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres : "Est-ce que vous croyez aux fantômes ?" Après un silence, il ajoute : "Votre musique manque de fantômes." Il lève sa baguette. Reprise. Nouvelle interruption. "Les fantômes ! Où sont vos fantômes ?" Il se passe lentement la main dans les cheveux, il les ramène en arrière. Il commence à transpirer. A chaque répétition, il transpirait abondamment. "Vous perdez le tempo ! Gardez le tempo ! On reprend à 54. Non, 55." Reprise. Nous nous efforcions de faire naître les fantômes en respectant le tempo. Les deux ensemble : les fantômes et la mesure. Une tâche impossible. Interruption. "Les violons ! Vous n'êtes pas assez nets. Pas assez détachés. On doit entendre : ta-ta-ta-ta-ta !" Il se mord la lèvre inférieure, il articule ses instructions avec le plus de netteté possible. Avec son pouce et son index, il pince le vide devant lui : "Vous entendez ? Ta-ta-ta-ta-ta et ta-ta-ta-ta-tim ! Ce sont des fantômes, mais des fantômes très mathématiques." Vous connaissez un seul chef qui ait fouillé la musique au point de dénicher des fantômes mathématiques ? Non ? Vous me faites plaisir. Pour une fois, vous me faites plaisir. Je vous disais quoi ? J'ai un trou. Qu'est-ce que je vous disais ? Les fantômes. Il fallait croire aux fantômes pour jouer correctement le "Freischütz", selon Carlos.
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