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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Hervé le Tellier, auteur de romans,
nouvelles, poésies, théâtre, journaliste,
est aussi écrivain de formes très courtes,
celles contenues dans ce recueil, souvent
humoristique.

Il a été coopté à l'Ouvroir de Littérature
Potentielle – l'Oulipo – en 1992.

Les thèmes abordés sont aussi divers et
variés que :
la vie, la mort, l'amour, le quotidien,
le couple, la fidélité ou l'infidélité,
la solitude.

À la question apparemment simple,
" À quoi tu penses ? ",
il formule des réponses ironiques,
cyniques, "auto satisfactioniques",
"autodérisioniques", émouvantes,
touchantes…


Ainsi, quelques une des mille réponses
à cette question : " À quoi tu penses ? "


" Je pense que les Q majuscules ont une
petite queue, alors que les petits q en ont une grande.
p.53


" Je pense qu'aucune chenille ne se doute qu'elle sera
un jour papillon.
p.10


" Je pense que certaines jeunes filles maigres comme des
clous me rendent marteau.
p.11


" Je pense que les chiens qui regardent leurs maîtres
ont le même regard éperdu d'amour que les maîtres
de chats qui regardent leurs chats.
p.15


" Je pense que c'est vrai que les gens qui disent que
« parler de gauche et de droite n'a pas de sens » sont
finalement de droite.
p.24


" Je pense que je n'ai jamais essayé de dessiner
une baleine grandeur nature.
p.27


" Je pense que ça t'arrive d'avoir le regard d'un croco-
dile dans une maroquinerie.
p.41


" Je pense que les moules ont l'air d'être habillées
pour se rendre aux enterrements des huîtres.
p.44


" Je pense que tu ressemble à la Joconde. Tu as tout
le temps l'air d'être à la fenêtre et d'admirer
le paysage qui en fait est derrière toi.
p.47


" Je pense que dans occupation, il y a « au cul, passion ».
p.47


" Je pense que même si je me couchais beaucoup plus
tôt, je ne me lèverais pas beaucoup moins tard.
p.49


" Je pense que le fils de M. et Mme Groidanslabai-
gnoirehéjesaipasquoienfaire s'appelle Gédéon.
p.64


" Je pense que si quand un avion s'écrase, tout
est détruit sauf la boîte noire, on ferait bien mieux
de voyager en boîte noire.
p.64


" Je pense que je viens de lire une faute d'orthographe
philosophique. Quelqu'un avait écrit « le court
de la vie. »
p.74


" Je pense que, tu m'a bien regardé, moi et la schizo-
phrénie ça fait trois.
p.80


" Je pense qu'un homme sur mille seulement voit
les lunes de Jupiter à l'oeil nu, et que moi, je ne vois
même pas Jupiter.
p.107

" Je pense que c'est dur de devenir quelqu'un sans
devenir quelqu'un d'autre.
p.133


" Je pense que l'aspirateur aussi, un jour, retournera
à la poussière.
p.174


" Je pense que la guerre commence par concerner
des divisions et finit par une soustraction.
p.178


" Je pense que les fleurs qu'on coupe devraient
se mettre à courir comme les canards sans tête.
p.191


" Je pense que l'homme est un papillon qui devient
chenille.
p.195


" Je pense que les salamandres ressemblent à
des foetus, en plus agiles.
p.208


" Je pense que les foetus ressemblent à des salaman-
dres en plus fragiles.
p.208


" Je pense que dans une ruine, il n'y a pas une pierre
pour rattraper l'autre.
p.215
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Voici encore un ouvrage hors norme, digne du Papou (dans la tête) qu'était Hervé le Tellier, digne de l'oulipien qui ne recule pas devant les défis que peuvent représenter des contraintes un peu folles, digne d'un auteur qui ne répugne pas la forme courte. Ces mille réponses à la question « À quoi tu penses ? » ratissent large, s'insinuent dans plein de recoins inhabituels, prennent la forme de réflexions inattendues portant sur des sujets tout aussi improbables, se répercutent dans nos propres ruminations et provoquent des sourires en coin qu'on ne peut réprimer. J'ai adoré ce joyeux parcours à petite dose dans les pensées de cet auteur à l'oeuvre protéiforme.

Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Mille réponses possibles, savoureuses et délirantes, à la question "À quoi tu penses ?"

Publié en 1998, réédité en 2008 et joliment adapté au Lucernaire en 2011, ce texte d'Hervé le Tellier représente un millier de "réponses possibles" à la question "À quoi tu penses ?". le registre parcouru va du simple, voire évident, à l'imaginativement torturé, en passant par l'absurde, le brillant, le méditatif, le pirouetteur, le sérieux, l'hypocrite, le sensible ou le cynique,... Régal sur scène, servi par une mise en scène inventive et deux acteurs inspirés, le recueil se lit aussi d'une traite...

Florilège subjectif :
"Je pense que j'ai oublié le raisonnement par lequel je me justifiais de ne pas donner la pièce aux mendiants."
"Je pense que c'est une chance pour le mythe de la France résistante que ni Pétain ni Laval n'aient eu l'idée de procéder à des référendums."
"Je pense que Hitler aura au moins servi à prouver qu'aimer les chiens ne prouve rien."
"Je pense que la logique de la foi religieuse, c'est la guerre."
"Je pense qu'il est difficile d'être fier du succès d'un livre, puisqu'il signifie qu'il plaît à tous ces gens qui n'achètent presque jamais de livres."
"Je pense que le tissu des uniformes est 70% pouvoir, 30% coton."
"Je pense que pas mal de ceux qui sont fiers de s'être faits tout seul auraient mieux fait de demander de l'aide."
"Je pense que lorsque je commence à trouver tristes, voire poignantes, des chansons stupides, c'est que je ne vais pas très bien."
"Je pense que même quand je me lève tôt, le monde ne m'appartient pas."
"Je pense que c'est dur de devenir quelqu'un sans devenir quelqu'un d'autre."
"Je pense qu'Hiroshima est ignoble, et pourtant bien moins que Nagasaki."
"Je pense que j'ai un ami qui a épousé sur le tard des idées de droite, mais que c'est un mariage d'argent."
"Je pense que le premier oiseau qui a quitté le sol pendant l'ère secondaire a dû vachement étonner ses copains."
‎"Je pense qu'on devient un salaud le jour où on se met à croire sincèrement que l'on mérite ce que l'on a."

Et l'envoi : "Je pense à toi et moi." Relancé par la formule finale "Et là, tout de suite, sans réfléchir ?" : "Je pense à moi. Et toi ?"
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Au fil des pages Hervé le Tellier dresse le portrait d'un homme, lui peut-être, qui répondant aux questions de sa maîtresse, nous livre ses réflexions les plus intimes sur la vie et le temps qui passe, l'amour, le couple et la sexualité, la fidélité et l'infidélité, le quotidien et toutes ses petites banalités…

La suite ici :

http://twentythreepeonies.wordpress.com/2013/03/07/les-amnesiques-nont-rien-vecu-dinoubliable-herve-le-tellier/
Lien : http://twentythreepeonies.wo..
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Le résumé de l'éditeur en quatrième de couverture est fidèle à ses promesses. Et j'ai vraiment eu bcp de plaisir à découvrir ces pensées qui m'ont tour à tour émue, fait rire, réfléchir. A savourer.
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