- Tu insinues que c’est de ma faute si la reine ne me donne pas d’enfants ?
- Les lois de la nature sont parfois capricieuses.
[Aeréna] Décidément, non. Je ne comprendrai jamais les garçons. Ils passent leur temps à se pavaner devant les filles, ou à se battre pour un oui ou pour un non.
- Tu as as raison d'avoir peur, mon enfant.
Conserve-là précieusement, cette peur... Elle sera ta seule compagne jusqu'au retour de ton cher frère.
Car dès demain, tu feras partie des esclaves du nouveau Roi d'Ankinoë, ha ha ha !
Seules les Moires, filles dela nuit, connaissent notre destin. A chacune de nos vies, elles ont rattaché un fil qu'elles mesurent et coupent au gré de leur humeur.
C'est pourquoi nous vivons dans l'ignorance mais aussi dans l'espérance.
Je préférerais n'être qu'un pauvre laboureur sur terre que roi dans l'empire des ombres.
Ce matin-là, l'aurore aux doigts de rose sort de son berceau de brume pour caresser les rives de la douce Ankinoë...l'île aux mille parfums.
L'une de nos traditions dit que si le roi reste sans descendance mâle avant sa cinquantième année, il est destitué. Et la reine n'a plus que 2 ans pour lui donner un héritier. Mais rien n'y fait, ni potion, ni philtre ... son ventre reste désespérément stérile.
-Il y en a un qui pavoise, c'est Polynos, le frère du roi. Depuis des années, ce fourbe ne rêve que de s'assoir sur le trône.