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Ici nous ne sommes pas dans l'univers de Star War. Il n'y a pas les bons d'un côté et les mauvais de l'autre mais simplement des hommes rongés par la colère, étouffés par des désirs irréalisables et pourtant si facilement accessibles pour d'autres ! Un soir,cette rage submerge Thomas Ferrer avant même qu'il n'ait le temps d'y penser. Elle déborde et se déchaîne. Il tabasse et laisse pour mort Baxter, qui, dans son refus de lui payer ce qu'il lui doit a ouvert les vannes. Une traque sans merci s'engage alors sur 24 heures. Baxter, lui même dépendant de deux autres malfrats se lance avec ses compères à la poursuite de Ferrer dans la forêt des Landes. La méteo semble n'être que le reflet de leur tempête intérieure et ça explose de toute part. C'est une véritable tornade qui détruit tout sur son passage. Tout ce petit monde se retrouve dans et autour de la ferme d'Alezan, ancien combattant d'Algérie lui aussi blessé en son coeur de ce qu'il a vu, vécu et agit. Ces hommes ont un double objectif: se venger et sauver leur peau. Dans cet univers saturé de testostérone, on entrevoit furtivement la sensibilité, la fragilité, l'amour aussi; Mais la carapace ne doit pas être retirée trop longtemps, le danger d'anéantissement est trop prégnant.J'ai retrouvé un peu de F.Bouysse "Grossir le ciel" dans ce polar, de par sa noirceur et l'ancrage dans le terroir. La psychologie des personnages est cependant moins fine...
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Les jubilations de Dany pour Collectif Polar
A sa sortie de prison, Thomas Ferrer n'a d'autre issue que de replonger dans les petits trafics qui lui permettent de vivre. Mais, cette fois, il dérape et se bat avec un truand, Baxter, qu'il laisse pour mort. Ce dernier survit et n'a dès lors qu'une idée en tête, faire payer Thomas. La traque commence.
Aussi noir et glauque que « en douce », dans la même forêt landaise mais cette fois la tempête de janvier 2009 ouvre une brèche … pas spatio-temporelle comme dans un roman de science fiction mais une parenthèse. Vont pouvoir alors se révéler les bas instincts des protagonistes et permettre de reposer (presque) hors du temps, l'échelle de leurs valeurs. Roman à suspense très réaliste où des anti-héros vont se croiser, s'aider, se haïr, se tuer. Outre la vie landaise profonde et actuelle, une évocation des événements d'Algérie en 1955 relativise sous un jour « décalé » les vicissitudes de petits loubards locaux, aux caractères et contradictions fouillés par l'auteur, comme dans ses précédents romans. Comme un huis-clos en plein air …
Regrettons que ces romans soient trop courts mais sans doute est-ce un gage d'efficacité pour nous ébranler à ce point en si peu de temps ! Tout pour faire un bon scénario de film. Reste ce titre mystérieux, j'ai bien une (petite) idée … Je vais devoir questionner l'auteur pour vérifier (ou non) mon interprétation !
lls ont voulu nous civiliser de Marin Ledun, une traque de fin du monde dans lequel les éléments se déchaînent en même temps que la folie humaine.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Thomas Ferrer est un petit truand, pas très méchant. Il vit de quelques trafics et rapines. Lorsque son contact ne lui prend pas au juste prix ce qu'il a volé, il voit rouge. Coup de sang et coups de poing. Baxter est à terre, Ferrer qui pense l'avoir tué se sauve sans oublier de se servir largement dans le coffre du sale type. S'ensuit une fuite éperdue pour Ferrer qui s'est vraiment mis dans de sales draps. Au même moment une tempête XXL se met à souffler sur le sud-ouest.
Un roman noir, qui se lit dans un souffle tant on est malmené dans ces pages. Trouille des poursuivants, criminels sans état d'âme et violence de cette tempête où tout s'écroule autour des 4 hommes perdus dans ce "maelstrom" qui entraîne tout sur son passage.
Ce n'est pas la première fois que je lis en roman qui se passer au coeur d'une tempête ou d'une cyclone dans d'autres contrées. A chaque fois je suis suspendue aux phrases, secouée et dans la tourmente au même titre que les personnages. Bon public sans doute mais Marin Ledun nous entraîne dans cette poursuite, où tout bascule, avec talent.
Des personnages marquants, un décor d'apocalypse donne un roman sous tension que l'on ne lâche pas avant d'en connaître la fin.
Et très envie de lire à la suite un nouveau titre de cet auteur.
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Après En douce, paru l'an dernier, Marin Ledun poursuit son exploration d'un lumpenprolétariat landais ou, plus généralement, de n'importe quelle périphérie rurale française ou européenne avec Ils ont voulu nous civiliser.
Nous sommes là en 2009, et plus précisément entre le 23 et le 24 janvier, c'est-à-dire au moment où la tempête Klaus va toucher la côte du sud-ouest de la France de plein fouet. Thomas Ferrer vit à Begaarts, petite ville imaginaire que nous avons un peu visitée dans le précédent roman de Marin Ledun, sise entre forêt de pins maritimes et dunes océaniques. Ferrer n'a pas de formation particulière et pas de travail régulier non plus. Il se débrouille entre travaux saisonniers et vols et trafics un peu foireux, récupération de ferraille, vol de canards ou d'oies… de quoi garder si ce n'est la tête, au moins le nez hors de l'eau. Il est un petit poisson dans une mare pas très grande que domine Baxter, archétype du surfeur un peu branleur, qui fabrique et répare des planches à l'occasion mais qui surtout gère plus ou moins, avec l'aide de deux associés pas très tendres les trafics dans lesquels Ferrer est impliqué. Et arrive le point de bascule. La frustration de Ferrer explose lorsqu'il estime que Baxter essaie de le flouer. le ton monte, les coups pleuvent et Ferrer étale Baxter pour le compte avant de partir avec une belle somme trouvée dans un tiroir.
À partir de là commence une course-poursuite dans les bois que commence à ravager Klaus, entre Ferrer et Baxter et ses acolytes. Et au milieu de ce chaos, un vieil homme coupé du monde qui ressasse sa guerre d'Algérie, l'époque où il était le meilleur bûcheron du coin, et sa haine du monde d'aujourd'hui avec ses arabes partout, ses jeunes fainéants qui ne respectent rien, ses vieux geignards, ses politiciens menteurs, ses trous du cul de gauchistes, ses flics mous du gland… tout, en fait, qui l'énerve et l'effraie. Et bien entendu, tout ce beau monde va finir par se rencontrer.
La réussite de Marin Ledun dans ce nouveau roman, c'est indéniablement sa capacité à écrire un roman sans temps mort, une poursuite épique à sa façon, avec son lot de confrontations dans une atmosphère apocalyptique particulièrement bien rendue (qui a vécu Klaus ou, dix ans auparavant, Martin en direct live au milieu des pins s'y retrouvera totalement), sans rien abandonner du roman noir social dont il est aujourd'hui un des meilleurs représentants français. Surtout, il le fait en évitant le didactisme lénifiant. Et si l'on ne trouvera pas dans ce huis-clos du pignadar de héros positif, chacun portant en bandoulière ses peurs, ses échecs et ses haines recuites, Marin Ledun ne porte pas de jugement définitif sur ses personnages et pousse insensiblement le lecteur à ne pas en chercher non plus. Il décrit ces hommes tels qu'ils sont et dresse un portrait finalement mesuré de ces gens qui se débrouillent comme ils peuvent à la marge d'une société qui est déjà géographiquement et économiquement marginale ; cette côte qui vit autant du tourisme qu'elle le subit, coincée entre une économie moderne à haute mais courte rentabilité menée par des groupes qui profitent de cette situation particulière et un fonctionnement social et économique traditionnel fondé sur la propriété agricole – sylvicole ici – et l'exploitation d'une main-d'oeuvre à bas coût. Difficile quand on n'est ni un investisseur épaulé par une grosse boîte, un fonctionnaire, un commerçant, un propriétaire ou un héritier, de tirer son épingle du jeu. Difficile aussi, isolé là mais toujours connecté malgré tout avec le vaste monde, de ne pas céder à la méfiance vis-à-vis de l'autre ou à la peur.
Tout cela, Marin Ledun le dit bien sans faire de long discours et, qui plus est, à travers un suspense particulièrement tendu. Un plaisir de lecture.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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CIVILISER définition du dictionnaire : Rendre une personne plus polie, plus raffinée dans ses manières.

Peut on vraiment civiliser tout le monde ? Chaque individu est il civilisable ?
Marin Ledun y répond très bien dans ce polar social très captivant !
Une plume très vive mais très efficace ... j'ai adoré me plonger dans cette ambiance noire assez malsaine où caïd des bacs à sable rencontre des truands du grand banditisme ... ou pas ! à chacun son expérience, son vécu qui fait ce qu'il est ... Très bon roman noir !!! à recommander !
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Janvier 2009, pendant 48 heures dans les Landes. La tempête Klaus arrive et va frapper, fort, très fort cette région du sud-ouest de la France. Là, on fait d'abord la rencontre de Ferrer, un sacré looser, un petit malfrat de seconde zone qui vivote en faisant quelque razzias dans les élevages de canards voisins, canards qu'il refourgue à Baxter, un voyou ni très cool ni très régulier. Alors le jour où Ferrer, en manque de fric, sent bien qu'il se fait posséder par Baxter, la violence se déchaine, les coups pleuvent et Baxter est laissé pour mort par un Ferrer plus inquiet que rassuré par son acte. Il n'a plus qu'à fuir loin, très loin.

Mais pour Baxter, secondé par deux affreux malfrats à sa botte, commence une folle poursuite dans ces Landes tourmentées par les éléments déchainés. Car la tempête, en véritable protagoniste du roman, bloque Ferrer, isole les hommes, fait rugir le vent, noie le ciel et se ligue contre les hommes pour leur plus grand malheur.
Refuge provisoire et inespéré, Ferrer va se replier dans la forêt chez Alezan, un quasi Hermite qui ressasse ses souvenirs d'une guerre sans merci, celle de l'Algérie de sa jeunesse. A partir de là, tout s'enchaine, et les rencontres pas toujours heureuses vont se succéder… mais là, impossible d'en dire plus sans en dire trop !

Dans une intrigue portée par un rythme effréné, et tout en piochant dans le passé des différents protagonistes, Marin Ledun réussi le tour de force de nous faire aimer ses voyous. Qu'il soient solitaires ou quelque peu caractériels, il réussit à mettre en exergue à travers leurs personnalités tant la violence que la misère de ces paumés issus de milieux sociaux défavorisés, ces petites gens qui tentent par tous les moyens de garder la tête hors de l'eau. Même si ces protagonistes ne sont ni tout noir, ni pas très blanc, avouons-le, on se plait malgré tout pour certains à les plaindre et à les suivre avec émotion et espoir.

chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/06/20/ils-ont-voulu-nous-civiliser-marin-ledun/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Thomas n'est pas un tueur, juste un petit truand qui trafique à droite à gauche.
Aussi, quand il laisse Baxter pour mort après une dispute, il s'affole, lui prend tout son argent (une grosse somme) et s'enfuit.
Mais Baxter s'en sort et avec deux amis ils poursuivent Thomas en voiture.
C'est la tempête, la nature est déchaînée, les branches et les arbres tombent.
Thomas, affolé, court et arrive dans une maison isolée où l'accueille un drôle de gars, armé jusqu'au dents, et nostalgique de la guerre d'Algérie…
Ce sera une traque sans pitié entre des truands dépassés par ce qui se passe…


J'avais beaucoup apprécié les premiers romans de Marin Ledun, « L'homme qui a vu l'homme » et «Les visages écrasés».
Un peu moins « En douce » qui est, comme celui-ci, davantage dans la veine « thriller noir ».
Cela reste du roman noir, les personnages sont paumés et médiocres, l'atmosphère est lourde, et l'issue tragique. C'est bien construit et efficace .
Me manque un peu le côté politique ou sociétal des premiers romans...
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Tu le sais pas forcément, mais avant de dire des trucs sur un roman je regarde ce que je peux trouver sur l'auteur. Parce que souvent, les interviews, les mots dits, permettent d'y voir plus clair sur les pas dans la neige (je dis ça parce que c'est de saison, dès avril, je change de discours).
Donc je suis tombé, pas par hasard, sur une interview de Marin Ledun. Une radio, pour être précis. Les premiers mots qu'il prononce, pour dire qui est le protagoniste de ce roman, c'est « perdant magnifique ». C'est beau, et en plus c'est exactement ce que j'ai ressenti à la lecture de cette histoire.
Parce qu'il y a des gens dedans. Il y a des gens, et il y a Klaus.
Klaus, c'est le vent. le vent quand il pète un câble et qu'il décide de foutre en l'air ce que les hommes ont construit, les arbres qu'ils ont plantés, alignés, comme les barreaux d'une prison dans laquelle ils se sont enfermés. Et Klaus, dans ce roman, t'as l'impression qu'il est devenu aussi fou que les hommes qu'il bouscule. Aussi meurtrier quand il arrache les pins que les mecs qui ont décidé de chopper Thomas.
Thomas, il a fait une connerie, mais pas vraiment exprès, c'est plutôt la connerie qui lui a sauté dessus. Il doit se planquer, et comme Klaus est pas commode, il se planque pas trop loin. Il n'a pas le choix. Il se planque chez un type qui est aussi en colère que Klaus. Ce type, c'est Alezan. Alezan, c'est son surnom.
Alezan, il a peur aussi. Il a peur de tout, et surtout des autres. de tous les autres. Alors il se protège, avec ses haches et ses tronçonneuses de bûcheron, son pistolet qui lui vient de la guerre d'Algérie, et son fusil de chasse. Alezan, il a des comptes à régler avec le monde, et le monde, il a une ardoise grosse comme ça. Il n'a jamais pu devenir celui qu'il aurait voulu être. Celui qui aurait vécu avec Bahia, tranquille, avec ses gosses et sa femme, avec de l'amour tout autour de ça. Parce que Bahia, elle est morte au début de la guerre. Tu sais cette guerre dont on ne parle pas. Ou tellement peu. Là encore, Marin Ledun emploie un terme très précis. Il parle de « non-mémoire », et précise que pour lui, depuis le départ, le roman noir a une fonction sociale, qu'il doit être de la « sociologie critique ». Finalement, comme le précisait Bourdieu, « un sport de combat ».
Ça parle de destins, qui restent collés par terre, d'amitiés, qui n'en sont pas réellement, ça parle de remords et de haine. Ça parle de nous.
De cette injustice qui blesse, qui tue parfois. de celle qui a tué Bahia, un matin en Kabylie.
Roman social, alors ? Parce que Marin Ledun, il écrit des romans sociaux… des romans qui causent de toi, de moi, des ouvriers dans les usines.
Du pouvoir.
Le pouvoir. Celui de ces hommes qui ont envoyé des gosses se faire hacher menu pour un morceau de caillou, pour quelques grains de sable… le pouvoir de ces hommes qu'on ne condamne jamais, parce qu'ils sont cachés derrière leur bureau. Tu comprends pourquoi Alezan est en colère ?
Alezan et les autres mecs qui sont dans ce bouquin. Tous. Comme toi et moi certains matins où ce que t'entends à la radio, ce que tu lis sur le ouaibe, te fout les glandes jusque par terre.
C'est donc l'histoire d'une traque. Ça s'appelle comme ça. Trois mecs qui veulent en chopper deux autres parque Thomas leur a piqué un truc qu'ils voulaient garder que pour eux.
La colère, tu la sens monter au fur et à mesure que tu tournes les pages. Elle existe en parallèle de celle de Klaus (tu te souviens qui est Klaus ?) et elle devient si violente que plus rien ne peut la contenir. C'est souvent comme ça, la colère. Un truc qui prend tellement de place que plus rien n'existe à part ça, dans ta tête et dans tes tripes.
Marin Ledun a dit aussi, quelque part, que la documentation, c'était un piège. Que quand t'écris un bouquin, il faut étudier « en creux ». Quand t'étudies en creux, c'est là que ça fabrique des émotions. C'est là que tu deviens le vent qui souffle, les arbres qui tombent, les hommes qui hurlent et qui se tuent, souvent sans raison. Parce qu'un morceau de papier, même s'il y a la gueule d'un type dessus, ou un immeuble ou un pont, c'est pas une raison suffisante pour regarder un mec dans les yeux et lui mettre une balle dans la tête.
Je crois.
Et quand tu deviens ce que t'écris, tu touches ce dont parle Franck Bouysse, une espèce de quintessence. C'est rare.
Parler de la société du tourisme et de ce qu'elle implique en terme de vies hachées dans ces régions de bord de mers, d'océans, de montagnes, c'est pas simple sans devenir donneur de leçons. Il faut être sacrément couillu pour nous expliquer que la société se casse la gueule parce qu'on a décidé, un matin, de ne plus donner sa vraie place à l'humain. Faut être couillu, et surtout, faut avoir des arguments.
Marin, il en a, des arguments. Plein.
Et il te les donne en te racontant une histoire.
Une histoire d'hommes, de types qui finalement n'ont trouvé pour s'en sortir que ces moyens détournés, un peu à l'écart de cette société dans laquelle ils ont quand même décidé de vivre, et de prendre, au passage, ce qu'ils estiment leur revenir.
Pas de héros, juste des types, pas vraiment recommandables, mais ils ont tous un sac à dos plein de peurs, parfois viscérales, et ce sac, il est lourd à porter. Il est d'autant plus lourd que quand les peurs sont anciennes, t'as oublié ce qu'il y a dans ton sac. T'as peur, mais tu sais pas pourquoi. T'as peur des autres, mais tu sais plus pourquoi.
Alors t'as peur de l'ombre, parce que tu sais pas ce qui s'y cache.
T'as peur de Klaus, parce que le jour où la nature va décider qu'on n'est plus très utiles, on va disparaitre, et personne ne se souviendra de nous.
T'as peur de Klaus parce que tu vas comprendre que finalement, la seule erreur de l'évolution, c'est nous, et ce qu'on a fait de notre conscience.
Celle qui aurait dû nous servir à aimer…
Un grand roman.

Lien : http://leslivresdelie.org
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Aussi noir et glauque que « en douce », dans la même forêt landaise mais cette fois la tempête de janvier 2009 ouvre une brèche … pas spatio-temporelle comme dans un roman de science fiction mais une parenthèse. Vont pouvoir alors se révéler les bas instincts des protagonistes et permettre de reposer (presque) hors du temps, l'échelle de leurs valeurs. Roman à suspense très réaliste où des anti-héros vont se croiser, s'aider, se haïr, se tuer. Outre la vie landaise profonde et actuelle, une évocation des événements d'Algérie en 1955 relativise sous un jour « décalé » les vicissitudes de petits loubards locaux, aux caractères et contradictions fouillés par l'auteur, comme dans ses précédents romans. Comme un huis-clos en plein air …
Regrettons que ces romans soient trop courts mais sans doute est-ce un gage d'efficacité pour nous ébranler à ce point en si peu de temps ! Tout pour faire un bon scénario de film. Reste ce titre mystérieux, j'ai bien une (petite) idée … Je vais devoir questionner l'auteur pour vérifier (ou non) mon interprétation !
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Thomas est un petit truand qui multiplie les trafics. Lorsqu'il se retrouve face à Baxter, un vrai truand qu'il laisse pour mort après une dispute, le jeune homme s'affole et s'enfuit après lui avoir dérobé tout son argent. Mais Baxter s'en sort et va le poursuivre sans relâche avec deux amis dans une région où la tempête fait rage. Thomas, paniqué, trouve refuge dans une maison isolée auprès d'un vieil homme nostalgique de la guerre d'Algérie, un sacré personnage...

Voilà un roman noir que j'ai lu d'une traite. J'ai aimé l'intrigue très bien menée sans aucun temps mort ainsi que l'intensité dramatique du récit. Les personnages sont bien campés avec leurs failles et sont tous très humains. J'ai apprécié que l'auteur n'émette jamais aucun jugement sur les comportements de ces hommes cabossés par la vie. L'écriture est efficace et la construction parfaite pour raconter une lutte pour survivre face à une traque sans pitié. le contexte social est fort, le cadre rural très prégnant et la force de la nature et des éléments omniprésente.
Marin Ledun est incontestablement un auteur de talent.

Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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