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Il y a parfois comme ça des instants parfaits où la succession des chants du Winterreise de Schubert s'entremêlent aux chapitres d'un magnifique roman comme celui du coréen Lee Jung-Myung, le Garde, le Poète et le Prisonnier qui s'inspire de la vie du poète Yun Dong-Ju en vous immergeant au coeur d'un camp de prisonnier japonais durant la seconde guerre mondiale. Une intrigue policière hors norme qui se déroule sur fond de poésie, de littérature et de musique classique c'est ce que vous découvrirez tout au long de ce récit dont le titre fait référence au recueil de poèmes de Yun Dong-Ju, le Ciel, le Vent, les Etoiles et la Poésie qui est aujourd'hui encore considéré comme un des ouvrages de référence en Corée du Sud.

D'une subtilité sans commune mesure, l'auteur construit son récit au travers des poèmes de Yun Dong-Ju, mettant en valeur les auteurs qui influencèrent son oeuvre comme Rielke et Jammes. Retranscrits tout au long du récit, ce sont les textes lumineux de ces auteurs qui transcendent la vie de ces prisonniers trouvant ainsi une lueur d'espoir et de rédemption par l'entremise d'une joute culturelle souterraine qu'ils mènent contre l'autorité carcérale.

Par le biais de très belles scènes comme ce combat de cerf-volant ou la rédaction de cartes postales destinées aux familles de prisonniers, Lee Jung-Myung met en place les rebondissements de ce polar qui intègre toutes les arcanes du complot politique. Car l'auteur maîtrise aussi bien les aspects historiques, culturelles et policiers d'un récit parfaitement équilibré pour nous restituer le quotidien de gardiens et prisonniers enfermés dans leurs certitudes respectives que seul le poète va parvenir à faire voler en éclat. Mais derrière les murs de cette inquiétante infirmerie pénitentiaire se préparent la mise en place d'un plan macabre qui mettra fin à toute forme d'espérance.

C'est peut-être cette conjugaison subtile, presque improbable de la culture asiatique et du romantisme allemand qui séduira le lecteur pour l'entraîner dans les méandres de cette histoire palpitante et crépusculaire qui n'en demeure pas moins un roman policier dans le plus pur des styles. Comme un écho dramatique vous suivrez le destin tragique d'un poète dissident qui semble s'imprimer sur la partition poignante du Winterreise de Schubert.

Le Garde, le Poète et le Prisonnier c'est le voyage dans les tourments d'une saison hivernale qui semble ne jamais vouloir s'achever. Un polar tragique et raffiné tout à la fois qui le placera parmi les meilleurs romans de l'année.

Après son entrée fracassante dans le monde cinématographique du polar, la Corée du sud débarque dans le domaine du roman policier et croyez-moi, le choc culturel va être immense.
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Ce roman, édité en avril 2014 chez Michel Lafon, est le premier de cet auteur coréen à avoir été traduit. D'abord traduit du coréen en anglais et ensuite de l'anglais en français j'imagine qu'il est bon de pouvoir le lire en langue originale pour profiter de toutes les subtilités de la langue mais je ne connais pas le coréen.

J'ai vu la couverture, de la douceur semblait en sortir. J'ai pris l'ouvrage et j'ai vu un mix de roman et de poésie, sans lire plus je me suis lancée dans cette lecture captivante.Je vous mets le synopsis que l'on trouve en quatrième de couverture :

“Pénitencier de Fukuoka, Japon, 1944. Dans ce sombre lieu dont peu sortent vivants, le gardien-chef, Sugiyama, réputé pour sa cruauté bestiale, vient d'être assassiné. le jeune conscrit Watanabe est chargé de l'enquête ; mais à peine l'a-t-il commencée qu'un détenu coréen, communiste et résistant, s'accuse du crime. Pourtant, Watanabe ne croit pas à sa version des faits et décide de poursuivre ses investigations malgré les ordres. En reconstituant les derniers mois du gardien-chef, il met au jour l'étrange relation qui s'est nouée entre la brute Sugiyama et Yun Dong-Ju, un jeune poète coréen condamné pour « écrits séditieux ». Alors que la guerre fait rage et que les bombes pleuvent sur Fukuoka, Watanabe mettra tout en oeuvre pour protéger Yun Dong-Ju, dont les vers sont si purs qu'ils brisent le plus dur des coeurs. Mais il devra affronter un complot qui dépasse largement l'enceinte de la prison…”

Mon avis sur ce roman :

Inspiré de faits réel et de la vie du poète Yun DONG-JU, ce roman m'a appris beaucoup de choses sur l'histoire Japonaise et Coréenne, sur les conflits et les mentalités. Lisant pas mal de littérature asiatique en tout genre depuis quelques mois, je commence à découvrir un univers littéraire foisonnant, puissant par la beauté des mots qui servent à dévoiler une réalité dure et froide. Un témoignage poignant sur les mentalités en temps de guerre.

Une fiction touchante, criante de vérité et une sublime manière de redonner vie à un poète dont je veux apprendre plus.

Watanabe est un penseur, un humaniste qui est pris dans des conflits qui le dépasse. Ce protagoniste est une jolie façon de montrer que la littérature et plus précisément la poésie dépasse les conflits et reste une forme de pureté que rien ne peut tuer. C'est aussi une manière de survivre, de garder espoir et finalement de se souvenir. L'art, qui est au centre de ce roman, cherche à contrer la guerre, le gris de la vie au pénitencier. La littérature, la musique tout comme le fait de faire voler un cerf-volant sont des formes de liberté que l'auteur met en avant avec brio.

Oui j'ai versé une larme et j'ai refermé le livre le coeur serré, je pense le relire, pas de suite mais un jour. J'ai vraiment eu une impression de vivre les événements, d'être avec eux à Fukuoka, dans cette prison austère.

Une découverte de la littérature coréenne qui se fait avec un roman sublime !

Ciel, vent, étoiles et poèmes (Janvier 1948)

서시(序詩): Préface

죽는 날까지 하늘을 우러러 한 점 부끄럼 없기를

잎새에 나는 바람에도 나는 괴로와 했다

별을 노래하는 마음으로 모든 죽어가는 것을 사랑해야지

그리고 나에게 주어진 길을 걸어가야겠다

오늘 밤에도 별이 바람에 스치운다

Préface :

Jusqu'à la mort, fixer le ciel et ne souffrir d'aucune honte

Mon coeur fut jadis tourmenté par les bruissements même du vent s'infiltrant entre les feuilles.

D'une âme chantant les étoiles, je m'en vais aimer toutes formes de vies

Il ne me restera plus qu'à suivre la voie qui m'a été tracée,

Cette nuit encore, le ciel est parsemé d'étoiles.
Lien : http://chickon.fr/2014/08/24..
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Lorsque j'ai reçu ce livre, étant totalement néophyte en matière de poésie, je me suis tout de même demandée « à quelle sauce j'allais être mangée ». Mon premier doute fut de savoir si j'allais « accrocher » et surtout si cela allait piquer ma curiosité. En lisant les premières pages, soit le prologue, mes peurs furent immédiatement apaisées. On est projeté directement dans l'histoire et l'intrigue, et cela, de la meilleure des façons.

L'histoire se déroule dans les années 1941-1945. Il faut savoir qu'à cette époque, la Corée est colonisée par le Japon depuis plus de 30 ans, et que ce dernier exerçait une domination souvent qualifiée d'impitoyable.

Comme énoncé dans le résumé, l'histoire se déroule en huis clos, dans cette inhumaine prison qu'est le pénitencier de Fukuoka, ce qui m'a donné une sensation d'étouffement au fil de ma lecture, assez dérangeante. L'intrigue est, à mon goût, très bien menée, malgré le fait que l'auteur nous fait valser régulièrement entre le passé et le présent. Mais cela nous permet, bien évidemment de connaître et comprendre les personnalités assez complexes de certains personnages, comme Sugiyama, pour qui il m'a été agréable de découvrir ses « visages cachés ».

Bien évidemment, je dirais que l'un des personnages centraux est Yun Dong-ju, pour qui j'ai développé un fort attachement pour sa fragilité, au fur et à mesure de ma lecture. Mais pour moi, j'ai trouvé que les « mots », la poésie et la littérature ont sonné comme étant LES personnages principaux, ce qui est loin de m'avoir rebutée. le point marquant est l'énorme contraste entre la prison, la violence, la mort, le désespoir et Yun Dong-ju, sa poésie, ses vers, sa douceur et ses sourires, ce qui fait passer « plus ou moins » la pilule sur les descriptions des horreurs qui s'y passent et des conditions humaines (épouvantables) de cette époque ravagée par la guerre.

Pour conclure, ce livre n'a pas été un coup de coeur, mais il m'a permis de découvrir un tout autre univers. J'ai vraiment trouvé cette lecture très intéressante et, je pense que tous les amoureux de la poésie devraient avoir ce roman dans leur bibliothèque.



NB : je trouve que la couverture de ce livre est vraiment une belle représentation de ce qu'est le roman.
Lien : http://avoslivres.canalblog...
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Premier roman traduit en français de Lee Jung Myung, l'un des romanciers les plus populaires de Corée. L'intrigue policière (le meurtre d'un gardien de prison violent) et l'enquête qui va suivre ne sont qu'un prétexte à la découverte d'une période de l'histoire méconnue en Occident (la Corée envahie par le Japon pendant la seconde guerre mondiale) et surtout d'un poète qui est resté une référence voire une idole en Corée, Yun Dong-Ju.

Situé dans le pénitencier de Fukuoka, au Japon, en 1944, à la fois thriller historique, huis clos et hommage au poète Yun Dong-ju, qui trouva la mort à Fukuoka à l'âge de vingt-sept ans, le Garde, le Poète et le Prisonnier est un plaidoyer passionné pour la littérature et son pouvoir de rédemption.

Attention, ce roman ne se laisse pas apprivoiser si facilement, il s'agit de littérature coréenne (et de grande littérature), le rythme est lent, entrecoupé de poèmes et de référence littéraires, l'intrigue est
complexe, les flash-back nombreux. Au point que par moment on peut être tenté de suspendre la lecture. Mais la magie de ce livre, justement, c'est qu'on y revient, et qu'une fois refermé on reste imprégné de son atmosphère à la fois violente et poétique, triste et joyeuse. Un style magnifique, et vous ne verrez plus jamais les cerf-volants de la même façon. Une belle découverte.
Lien : https://collectifpolar.com/
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J'ai déjà lu bon nombre de manhwas (bandes-dessinées coréennes) par le passé, mais il s'agissait là de mon tout premier roman. L'histoire qui nous est contée par Lee Jung-Myung est accessible à tous, mais préserve cette petite touche de nostalgie, cette ambiance si spéciale que l'on retrouve dans les oeuvres d'origine asiatique. J'emploie souvent le mot « poésie » pour parler de ce genre de livres, et ce n'est ici que plus vrai encore !

Watanabe n'a pas encore vingt ans, c'est un étudiant-soldat appelé à servir son pays vers la fin de la seconde guerre mondiale. Il est affecté au pavillon 3 de la prison de Fukuoka depuis quelques jours à peine lorsque son collègue et supérieur Sugiyama est violemment assassiné au sein du pénitencier. Un pavillon qui abrite des criminels endurcis et des agitateurs coréens rêvant encore de voir leur pays natal retrouver son indépendance.

Avide d'étouffer l'affaire, le directeur Hasegawa charge Watanabe de démasquer au plus vite le coupable de cette exaction. Entre des prisonniers récalcitrants et la réputation tenace du défunt surnommé « le Boucher », le jeune homme pressent que l'enquête sera difficile à conclure... Pourtant, en endossant également le rôle de censeur de Sugiyama, Watanabe va vite toucher du doigt les alliances secrètes et les inimitiés décriées qui se nouent et se dénouent parmi les criminels du pavillon dont il a la responsabilité, mais sera surpris de voir combien peu de gens connaissaient le véritable Sugiyama.

Cet ancien héros de guerre était connu pour ses accès de rage et sa violence envers les détenus, pour sa froideur et son impassibilité auprès de ses collègues. C'était un homme inflexible, mais à travers différents interrogatoires, Watanabe va mettre à jour son étrange relation avec un poète coréen, emprisonné pour avoir rédigé des poèmes dans sa langue natale. Une relation tissée avec sensibilité et intelligence par le prisonnier 645 - Yun Dong-ju – qui se servira des mots et d'un jeu de piste littéraire pour éveiller la conscience de son tortionnaire. Yun a tout perdu : sa patrie, sa famille, son travail, ses écrits, sa liberté, mais garde pourtant en lui cette candeur et cette joie de vivre qui ne tardent pas à ébranler tout son entourage du pavillon 3. Avec un profond humanisme et un optimisme brillant, il parviendra à ébranler les certitudes de plus d'un homme endurci.

Ce poète hors norme, décrit par ses codétenus comme trop doux pour survivre en prison, parvient néanmoins à se faire respecter et à trouver sa place à Fukuoka, si tant est que l'on puisse utiliser ce genre d'expressions vu les circonstances... Avec son don d'écriture et son amour des lettres, il va trouver comment faire briller un rayon de soleil dans le coeur de chaque condamné et combattre les préjugés de certains gardiens, comme Sugiyama et Watanabe.

Si le premier venait à peine d'apprendre à lire et pouvait être assimilé à une feuille vierge, le second était étudiant en lettres et possède une sensibilité et des références littéraires comparables à ceux de Yun Dong-ju. Et plus leur relation ira en s'approfondissant, plus Watanabe découvrira que les choses étaient encore plus complexes qu'il ne se l'était figuré.

Le garde, le poète et le prisonnier nous présente une version romancée de l'emprisonnement de Yun Dong-ju, un écrivain figurant encore de nos jours parmi les grands classiques en Corée. le texte est ponctué de poèmes - les siens comme ceux de ses maîtres de pensée - qui sont inclus à la perfection dans la trame. Ils apportent une touche de magie et de lyrisme dans l'univers doublement sordide d'une prison en période de guerre. Lee Jung-Myung pousse autant ses personnages que ses lecteurs à se poser les bonnes questions : qu'est-ce qui est juste, qu'est-ce qui est lâche ? Quelles concessions peut-on faire dans l'optique de survivre à un monde devenu fou ? À partir de quel moment faut-il savoir choisir entre patriotisme et trahison ? Que faut-il risquer ; que doit-on préserver envers et contre tout ?

L'auteur pousse le paradoxe de l'être humain à son comble, dans ce qu'il est de plus terrible et dans ce qu'il sait faire de plus beau. Cette lecture m'a subjuguée, envoûtée, et j'avoue ne pas vouloir en rester là ! Je compte bien me renseigner plus en avant sur le travail de Yun Dong-ju et me plonger dans les recueils de poésie dont il nous donne des extraits. C'est avec mélancolie que je quitte cette histoire et ses personnages les plus attachants, et je peux dire que le charme avait opéré bien avant que le symbolisme de la couverture ne soit pleinement révélé. Je pense que je ne verrai plus jamais les cerf-volants de la même façon après tout ça !
Lien : https://dragonlyre.wordpress..
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Dans ce récit à huit clos, dans la prison de Fukuoka ou la brutalité reigne et où peu de condamnés sortent vivant, il est question d'évasion littéraire et de liberté d'esprit.
On y découvre comment la poésie et la littérature peuvent guérir toutes les âmes meurtries.

C'est le genre de livre, où parfois, il est nécessaire de relire une fois ou plus une phrase, un paragraphe. Pour être bien sûr d'avoir saisie toute la beauté et la puissance des mots mis bout à bout. Ensuite, on pose le livre contre sa poitrine et on se laisse submergé par cette vague.

On y découvre aussi, pour nous occidentaux, toute l'horreur qu'à vécu le peuple Coréen colonisé par le Japon impérial pendant la première moitié du XXieme siècle, et dont au parle finalement très peu dans nos livres d'histoire...
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Après avoir terminé l'année en milieu carcéral avec "Nos jours heureux", de Gong Ji-young, c'est reparti avec le roman de Lee Jung-myung, "Le garde, le poète et le prisonnier". le roman commence en 1944, au pénitencier de Fukuoka. le gardien Sugiyama, connu pour ses accès de violence, est retrouvé mort, les lèvres cousues. Bien que la scène soit un choc, elle n'est toutefois pas une surprise. Sugiyama était détesté, méchant et même cruel. En particulier avec les prisonniers Coréens, logés dans le pavillon 3, vus comme une bande de rats et de terroristes dangereux sans pitié. le meurtre est d'ailleurs sans doute l'oeuvre de l'un d'entre eux. le narrateur, le gardien Watanabe est alors chargé de l'enquête. Jeune, animé par une volonté de rendre justice, il se lance dans cette enquête avec diligence.

Pourtant, au fur et à mesure que ses recherches progressent, son regard sur Sugiyama, sur les Coréens, sur la guerre, sur la prison dans laquelle il travaille va changer. En particulier grâce à une rencontre. Yun Dong-ju, jeune Coréen épris de lettre et lui-même poète, semble avoir connu un tout autre Sugiyama. Un homme blessé touché par les mots de ce jeune homme, par sa poésie. La réalité de la mort du gardien serait donc bien plus complexe...

Watanabe interroge les prisonniers et cherche à retracer la vie de son prédécesseur mais aussi celle de Yun Dong-ju pour comprendre l'amitié qui les a liés, miroir de celle qui commence à éclore entre lui et le poète. Lee Jung-myung rend avec beaucoup d'émotions et dans un contexte extrêmement douloureux les terribles réalités de la guerre, mais aussi du traitement des Coréens pendant l'occupation japonaise, alors privés de leur langue, de leur nom, de leur identité et de leur dignité.
L'auteur rend un hommage lumineux à un l'un des poètes Coréens les plus connus, Yun Dong-ju en proposant une réécriture de ses dernières années dans cette prison. Torturé, blessé, assassiné à petit feu, le poète a réussi jusqu'au bout à insuffler humanité, réconfort, lumière et soif de liberté aux prisonniers Coréens mais aussi aux deux Japonais avec lesquels il aura lié une véritable amitié, née dans la découverte et l'amour de la littérature, la poésie et la musique. Voir bourgeonner ces amitiés hésitantes, synonymes de trahison a quelque chose de très beau. Comprendre les coeurs de ces hommes, et les voir regagner une sensibilité au monde et aux autres grâce à la poésie m'aura émue de bout en bout.

Bien que cette édition française soit une traduction d'une traduction, ce roman reste selon moi à lire pour son histoire, la brutalité et les horreurs racontées mais aussi pour la transcendance dont font preuve les personnages et l'appréhension du monde exacerbée par le pouvoir des mots.
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Le livre en lui même : gagné sur un site je reçois un exemplaire "épreuves non corrigées" de chez Michel lafont. Un grand format assez large de 370 pages. Ces dernières sont douces et très blanches, assez fines (c'est dérangeant parce cela laisse des marques de doigts! Mais c'est très esthétique!!). Les pages sont remplies d'une typographie élégante. Les chapitres sont justement dosés.
La couverture n'est pas avenante et je n'ai compris l'image qu'au cours du livre. Je pense que la version présentée est plus belle.

La quatrième de couverture : il n'y en a pas sur la version que j'ai reçue et tant mieux!! Surtout ne lisez pas le résumé il en dis trop, laissez vous prendre par ce livre, le temps des découvertes est important dans cet oeuvre.

Avant la lecture : je ne connais ni l'auteur, ni l'oeuvre à part le bref résumé sur jeudi critique. J'ai hâte.

Pendant la lecture : Dès la première page, une écriture douce, très "chantante" malgré des paroles et un contexte très dur qui donne le ton immédiatement : poésie contre guerre. Je n'ai aucun mal à lire ce roman le soir après de bonnes journées de travail, il est facile et tellement
remplis d'émotions que le texte défile tout seul. Je l'ai terminé en quatre jours.

Après la lecture : quelle découverte! de merveilleux poèmes, une intrique policière menée tambour battant et des personnages d'une grande qualité. On termine ce livre avec beaucoup de questions mais aucune interrogation sur l'histoire, que des envies de découvrir cette période, ce poète...

Bref il faut le lire!!
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Très rapidement, j'ai oublié l'intrigue policière et l'horreur de la prison tant j'ai été envoûtée par l'atmosphère littéraire et poétique du roman. Les chapitres portent même des titres poétiques : le chant des livres disparus ou Oh ma douleur, tu es mieux qu'une bien aimée et encore Si le printemps se levait sur mon étoile. Les hommes, gardiens et prisonniers, se découvrent transformés par les livres. » Il avait peur de ce qu'il était devenu : un individu susceptible d'être transformé par un livre. « « Témoin de cette évolution et touché par cette beauté, Sugiyama sentait son coeur se réchauffer. Il était encore humain. « . Un tunnel est creusé pour s'évader mais un autre tunnel conduit à la bibliothèque. Car les livres ont fini par représenter la liberté. » Je voulais m'évader Mais où ? Dans les livres «
Moi aussi, comme ses prisonniers, j'ai été fascinée par ce texte qui cite aussi bien des poètes français comme Francis James que des poètes coréens comme Yun, des écrivains russes comme Tolstoï et la Bible. Car la littérature est sans frontières, monde au dessus de la guerre.
Alors, écoutons le poète Yun :


La nuit je compte les étoiles
le ciel des saisons changeantes
Est rempli d'automne

Sans la moindre crainte
Je crois pouvoir compter toutes les étoiles en automne

Je peux compter toutes celles gravées dans mon coeur
Car le soleil va bientôt se lever


Un livre à découvrir. Un moment de beauté.
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Durant la seconde guerre mondiale, le Japon occupe la Corée. Watanabe, jeune homme étudiant est enrôlé pour être garde dans un pénitencier. Un gardien a été tué et Watanabe est chargé d'enquêter et de trouver le coupable.

La garde, le poète et le prisonnier est une oeuvre de fiction où Lee Jung-Myung a imaginé, avec des faits réels toutefois, la vie du poète Yun Dong-ju, considéré comme l'un des meilleurs en Corée. La poésie est donc la clé du roman. Elle est à la fois présente explicitement, sous forme de poèmes que Yun Dong-ju a écrits mais aussi dans l'écriture de Lee Jung-Myung. La poésie est la possibilité de s'accrocher à quelque chose et de pouvoir faire vagabonder son esprit.

C'est une véritable oeuvre littéraire où les mots détiennent une véritable force. Il ne faut pas, d'ailleurs, s'attendre ici à un roman à suspense et à de l'action à chaque page. Au contraire, ce n'est pas le but premier de l'auteur.

Je conseille fortement ce très beau roman, j'aime beaucoup l'écriture des auteurs asiatiques, si belle et poétique ! Leur vision de la vie est vraiment différente de nous, occidentaux.
Lien : http://romansurcanape.fr/le-..
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