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4,05

sur 391 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette jeune romancière a écrit cette histoire après avoir travaillé comme bénévole dans un centre de migrants à Athènes. Deux cousins passionnés par les abeilles vont fuir la Syrie suite à l'éclatement de la guerre civile. Nuri et sa femme artiste peintre, qui a perdu la vue à la mort de leur fils sous une bombe, vont affronter un long et périlleux périple pour tenter de rejoindre leur cousin en Angleterre. Passage d'un pays à l'autre, échange de courriels et toujours, en toile de fond, le bourdonnement des abeilles. Original et talentueux.
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Je l'ai eçu à la masse critique privilégiée et je suis bien contente d'avoir accepté ce roman si singulier et si émouvant. Je viens de le terminer à l'instant et j'attends quelques minutes pour vous en parler. Que dire à ce sujet? Cette histoire est bien triste mais elle est aussi remplie d'espoir.
Vous vous souvenez peut-être l'année dernière quand je vous ai parlé de ma lecture sous forme de témoignage, d'un jeune migrant africain et de son douloureux périple pour arriver jusqu'en France? J'ai été bouleversée.

Bien sûr, ce roman est fictionnel mais il n'empêche que cela doit être la dure réalité. L'auteure a récolté de nombreux témoignages durant son travail à Athènes , dans un village de réfugiés.
Parlons de choses joyeuses en premier : les abeilles et leur présence inestimable. Sans elles, l'humanité serait incapable de subvenir à ses propres besoins. Sans fleurs, plus de nourriture. C'est pour cela qu'il faut bichonner les abeilles. Dans ce roman, elle sont au coeur du récit. Sous forme de pictogramme, dans les souvenirs du narrateur (il y revient tout le temps pour évoquer ses instants de bonheur en Syrie), les projets d'apiculture dans l'avenir en Angleterre....
L'histoire de ce couple syrien, partant en exil, voyageant dans des conditions terribles m'a remué le coeur. Je les ai suivis avec la peur au ventre. Parfois le texte devient onirique, complètement farfelu. Je crois que le narrateur se perd volontairement dans un autre monde parallèle pour oublier les atrocités. La réalité de la guerre les poursuit mais ils veulent se reconstruire . Il le faut.

Vraiment un très beau témoignage, pour toutes les voix des migrants d'aujourd'hui. Une minute de silence.
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Donner un nom, une histoire, à ceux qui traversent la Turquie, la Grèce, aux demandeurs d'exil.

Afra et Nuri Ibrahim, syriens,  sont arrivés dans une petite ville côtière d'Angleterre et demandent l'exil. Nuri était apiculteur et Afra peintre. Ils ont quitté Alep quand leur fils Sami est mort dans une explosion. Afra a perdu la vue.

Le livre raconte leur histoire heureuse en Syrie avant le désastre. Il raconte aussi leur Odyssée à travers l'Europe, la passage sur un canot avec un petit garçon Mohamed qui disparait mystérieusement. Passage dans un camp sur une île grecque, puis longue attente à Athènes. Comment se reconstruire de ces traumatismes? 

Coïncidence? Après les Abeilles grises de Kourkov, c'est le deuxième livre que je lis cette année associant abeilles et guerre. Est-ce la parfaite société des abeilles qui est comparée à la barbarie des hommes? où est-ce la conscience de la fragilité des abeilles, et des hommes dans ces tragédies de Syrie et d'Ukraine? 

J'ai lu L'Apiculteur d'Alep avec beaucoup d'empathie pour ces personnages. Mais il manque un quelque chose pour faire de cette histoire exemplaire un grand livre. La perte d'un enfant est une tragédie indicible et la traversée de l'Europe par Afra aveugle et presque mutique est difficile à imaginer. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Ce roman inspiré de vrais récits de migrants, nous parle de la douleur, du déracinement, de ses familles qui traversent des choses horribles pour un peu d'espoir. L'autrice joue beaucoup sur les émotions, l'introspection, et de jolis portraits. La réalité est souvent crue et nue, mais toujours juste.
Juste dommage car le titre du livre, et le thème de l'apiculture est finalement secondaire dans le récit mais c'est un détail. Un beau roman.
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Parce qu'Alep est une zone de guerre, Nuri et Afra quittent la Syrie. Commence alors un long périple vers l'Europe pour rejoindre le cousin.
Le récit alterne entre les souvenirs (la vie d'avant les troubles) et le voyage de fuite. Un enchainement original des chapitres offre une belle liaison de toute l'histoire. Ca n'a d'ailleurs pas dû être simple à la traduction.
Le couple doit composer avec ce passé qui se rappelle constamment à eux et la nécessité de regarder devant pour réussir à s'enfuir. Chacun, à sa manière, se réfugie dans ses souvenirs.
Une belle histoire pas simple à lire. Il y a bien des thèmes abordés ici : le déracinement, la perte d'un être cher, la violence, l'exil. Ces thèmes dont on entend parler dans les médias. Mais là, Christy Lefteri nous plonge au coeur des difficultés, des ressentis de ces exilés. Et c'est réaliste et puissant.
L'auteur a composé une histoire des histoires qu'elle a entendu lors de missions humanitaires. Engagée, elle a voulu laisser un témoignage de la difficile épopée de tous ces gens qui doivent fuir leur pays pour espérer survivre. C'est réussi. On peut faire le parallèle avec l'Odyssée d'Hakim de F. Toulmé.
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On commence ce roman avec un monde de couleurs. Celui d'avant, que les yeux d'Avra pouvaient voir et qu'elle illuminait de son rire. Très vite cependant, le ciel s'obscurcit, la tension monte et on termine le premier chapitre avec la sensation de s'être pris un coup de poing au ventre. Décidément, cette lecture ne va pas être facile.

Ce roman, c'est l'histoire d'un exil, d'une famille traumatisée, du pire dont l'être humain est capable et pourtant, il est aussi (et étonnamment) porteur d'espoir. À ce propos, j'ai trouvé que le titre et la couverture étaient trompeurs : ils ne reflètent en rien la violence qui vous attend entre ces pages.

L'on suit donc l'histoire de Yuri et d'Avra, de leur départ de Syrie et de leur quête vers un monde meilleur. Les émotions de Yuri sont bien retranscrites à travers les mots de l'autrice et j'ai aussi beaucoup aimé les mots de liaison entre certains chapitres, comme s'il y avait un relai entre passé et présent. Christy Lefteri y aborde aussi certains effets du stress post-traumatique et j'ai trouvé cela intéressant.

Si je devrais émettre un bémol toutefois, ce sont les passages reliés à l'apiculture, qui m'ont quelque peu agacée. Ils m'ont semblé toujours tomber comme un cheveu que la soupe et n'apportaient rien au récit à mon sens.

Mais cela n'a pas douché mon enthousiasme. J'ai versé quelques larmes à la fin de cette lecture qui m'a touchée. Cet exil vécu par Yuri et par des milliers de personnes est important à connaitre car il est le reflet de la noirceur de notre monde, de ce que certain.e.s sont contraint.e.s d'abandonner et de ce que d'autres sont contraints de prendre en charge.

Ce roman devrait être lu par tou.te.s, et notamment celles et ceux qui pensent que les migrant.e.s, c'est le mal, alors qu'ils et elles n'ont rien demandé et n'ont pas eu d'autre choix : c'était ça ou la mort.
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Je viens de passer quelques jours aux côtés de Nuri, L'apiculteur d'Alep, et de sa femme Afra. Ils fuient la Syrie frappée par la guerre en espérant atteindre l'Angleterre.

Le périple est éprouvant et bouleversant. Après les bombes, la mort, la destruction, ils sont confrontés au déracinement, au deuil, à la violence, au souvenir d'une vie meilleure à jamais perdue. le chemin vers la sécurité et la liberté est tout aussi dangereux que le pays qu'ils quittent. Mais, au milieu de toute cette noirceur, le souvenir des abeilles et l'espoir d'en avoir un jour à nouveau, apportent un peu d'appaisement. Et puis, la force de l'amitié et de l'amour permet de tenir tant bien que mal.

Nuri et Afra sont touchants, chacun emmuré dans sa propre douleur. Ils vivent les mêmes épreuves mais n'arrivent pas à les affronter ensemble. Pourtant, même s'ils ne sont pas là l'un avec l'autre, ils sont là l'un pour l'autre.

L'écriture est très belle, imagée et poétique. La narration présente une originalité : au milieu du chapitre, un mot qui prend toute une page finit la phrase précédente et débute la phrase suivante, comme un lien indéfectible entre le présent et le passé.

Un roman inspiré de véritables témoignages de migrants qui montre le pire et le meilleur de l'humanité.
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C'est une lecture qui sort de mes habitudes, c'est une lecture qui interroge, qui fait réfléchir, qui remet tout en perspective. C'est l'histoire de réfugiés syriens et de leur périple pour arriver jusqu'au Royaume-Uni. Il y a une double temporalité qui décrit d'une part le voyage, et d'autre part l'attente en Angleterre pour obtenir une place permanente.

J'ai trouvé la plume de l'auteure d'une grande richesse stylistique, c'est poétique et mature, c'est riche en décors, en descriptions précises. La construction des pages m'a un peu perturbée, vous le verrez si vous feuilletez le roman, mais souvent, une phrase se termine en plein milieu, la suite est un unique mot écrit en gros au centre sur la page d'après, et ce même mot entame le chapitre suivant. C'est perturbant mais c'est très bien écrit.

Ce n'est pas ce que j'ai l'habitude de lire et ce n'est pas ce que je lirais souvent car ce n'est pas forcément une lecture agréable au vu du sujet, cela demande un peu de réflexion, on se s'abandonne pas à la lecture comme pour certains romans estivaux, et je vous recommande de le découvrir mais plutôt pas en été.

C'est un très beau roman d'espoir et de poésie sur la vie, la philosophie, j'ai beaucoup aimé l'importance de la nature et le rapport qu'a le personnage avec ses ruches et ses abeilles, c'est la première fois que je lis un roman sur ce sujet de fond.
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Ce livre (plus qu'une « histoire d'amour fou » (que je n'ai pas vraiment ressentie) est une histoire de migrants, la vie des migrants vécue du côté des migrants.

La structure du livre m'a désorientée. J'ai perdu mes repères. Il a fallut que je relise le livre pour me retrouver dans l'histoire. Les chapitres sont dans un temps différent, et ce qui les relie c'est un mot. C'est une trouvaille originale, le même mot clôture le chapitre et commence l'autre. Mais ce ne m'a pas beaucoup aidée. Cette désorientation reflète évidemment celle de ces déplacés, balancés d'un camp à un autre.
Dès le premier chapitre on comprend qu'on est dans un centre de rétention (où ?) et qu'il va falloir prouver sa douleur pour être accepté.
Au deuxième « chapitre » on vit Alep, les parfums, le vent, le désert, les arbres fruitiers et même les iris et les fritillaires, le cousin Mustapha, les ruches, le miel, l'Anti-Liban, Afra, la peintre, Sami, le petit garçon… le bonheur, « Pendant quelque temps, le bonheur continua d'être possible » et déjà la fuite, pour certains, les plus chanceux, l'incendie des ruches, les cadavres dans la rivière, le corps du fils de Mustapha dans la rivière, Sami explosé sous une bombe.
Afra la peintre, de douleur, est devenue aveugle et sans voix.
C'est le tragique d'Alep.
L'amour est bousculé, Nuri ne sait plus s'il aime sa femme, il la fuit et la recherche en même temps. « J'ai peur des yeux de ma femme ».
Dans cet état invivable, les rêves sont aussi réels que la vraie vie, (J'ai fait des rêves éparpillés, cette nuit dit-elle. Il y en avait plein la chambre) et le petit Mohammed à la bille est le fil qui nous guide de camp en camp, de passeur en passeur, jusqu'au centre de rétention.
Ce livre, pour moi est surtout un témoignage sur le destin des personnes déplacées, vu de leur côté. le passage concernant le camp d'Athènes est insoutenable. Je ne me suis pas sentie particulièrement concernée par le couple Nuri-Afra, mais j'ai été émue par le petit Mohammed à la bille. Les enfants douillent deux fois plus.
Par contraste, la description idyllique des abeilles et d'Alep nous ouvre une fenêtre, que l'on referme vite devant cette réalité, que l'on a à notre porte maintenant. Rien que pour ça, ce livre est nécessaire.
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Quand Nuri a découvert les ruches de son cousin Mustafa, il a eu le coup de foudre pour les abeilles et a brisé le coeur de son père qui l'aurait bien vu reprendre les commerce familial de soieries.

Nuri vit à Alep avec son épouse Nafra, artiste peintre et leur fils Sami de 7 ans.

Mais la guerre éclate. Des vandales brûlent les ruches. Sami meurt d'une balle perdue et sa mère perd la vue suite à ce choc.

Le roman alterne les scènes dans un foyer de réfugiés, dans le Sud de l'Angleterre et le récit du périple de Nuri et Afra pour quitter la Syrie.

Après la mort de Sami, ils ont quitté Alep, avec pour objectif de rejoindre Mustafa, déjà parti pour l'Angleterre. Mustafa qui les guide à distance en leur laissant mails ou sms que Nuri récupère épisodiquement au hasard de ses possibilités de connexions internet dans ce long exode.

Entre passeurs qui proposent des bateaux de fortune, camp de réfugiés sur une île grecque, puis à Athènes, passeurs douteux, Christy Lefteri, forte de son expérience dans une ONG à Athènes, parvient à nous faire vivre le voyage de ces deux migrants.

Sans pathos ni mièvrerie, ce roman donne à voir les conditions d'exode, et de rebond quand arrive enfin le bout de l'errance 

Une belle découverte. Un auteur à suivre.
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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