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sur 391 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nuri Ibrahim vit en Syrie, à Alep, avec sa femme Afra, artiste peintre, et leur petit Sami âgé de sept ans. Ils coulent des jours tranquilles. Nuri est apiculteur : c'est sa passion. Il aurait dû être tailleur, comme son père, mais il a choisi de suivre la voie de son cousin Mustafa. Leur affaire prospère et se diversifie : ils vendent dans leur jolie boutique du miel de toutes sortes mais aussi des cosmétiques et des compléments alimentaires fabriqués à partir de leurs ruches. L'avenir s'annonce riant mais la guerre éclate et l'inimaginable se produit ….
C'est un livre marquant, j'en ai achevé la lecture il y a plus d'une semaine et j'ai toujours du mal à l'évoquer. Il raconte à la fois une tragédie syrienne et la dérive d'un couple.

Durant l'été 2016, Christy Lefteri, l'autrice, est partie à Athènes où elle a passé deux mois à travailler dans un centre d'accueil pour des femmes et des enfants réfugiés. C'est là que l'idée de son roman a germé. Elle a alors décidé d'apprendre l'arabe pour revenir dans ce centre l'été suivant. Elle a longuement discuté avec son professeur particulier originaire d'Alep ainsi qu'avec ses propres parents d'origine chypriote qui ont fui leur pays dans les années 1970. Lors de son deuxième séjour au Hope Center d'Athènes, elle, qui était psychothérapeute de formation, a recueilli à nouveau de nombreux témoignages bouleversants.
Il me semble que c'est là une des grandes forces du roman : l'autrice choisit de donner la parole à son personnage Nuri. Tout passe par son regard et même doublement parfois car il doit « traduire » ce qu'il voit à sa femme Afra devenue aveugle à la suite d'une explosion. La tragédie syrienne est donc en quelque sorte « personnalisée » puisqu'elle a désormais un visage : celui de Nuri, d'Afra, de Mustafa et de leurs proches. La narration à la première personne permet l'identification du lecteur qui ressent les émotions du protagoniste. L'écriture de Christine Lefteri est très synesthésique : elle fait appel aux cinq sens en permanence. Grâce à son expérience personnelle (Chypre n'est pas loin de la Syrie), grâce aux récits de son professeur, elle arrive à faire vivre Alep : ses descriptions sont très immersives. Nous imaginons sans peine les couleurs des marchés ouverts, les senteurs de la boutique de Mustafa ou des fleurs du citronnier de la petite cour, le soleil brûlant du désert, le goût du miel et des épices et nous entendons le bourdonnement des abeilles. A ces tableaux si vivants du bonheur de jadis, sorte d'équivalent écrits des vibrants dessins d'Afra, se juxtaposent ceux d'Alep en guerre : « le matin, l'appel du muezzin invitait les maisons vides à la prière. Je sortis pour essayer de trouver de la farine et des oeufs, car il n'y avait presque plus de pain. Je marchais dans la poussière. Elle était si dense qu'on avait la sensation de patauger dans la neige. Il y avait des voitures carbonisées, des cordes à linge avec des vêtements crasseux sur des terrasses abandonnées, des fils électriques qui pendouillaient dans les rues, des magasins éventrés, des immeubles au toit arraché, des tas d'ordures sur les trottoirs. Ça puait la mort et le caoutchouc brulé. Au loin, des serpentins de fumée s'élevaient dans le ciel. J'avais la bouche sèche, les mains crispées et tremblantes. Je me sentais prisonnier de ces rues distordues ». Les cinq sens sont toujours convoqués, mais cette fois de façon dysphorique : au bonheur évoqué succède le malaise et le malheur et l'absence de transition rend le contraste encore plus saisissant pour le lecteur.
La composition très originale de l'oeuvre permet aussi de montrer le déracinement des héros. le roman commence par la fin : on sait d'emblée que Nuri et sa femme sont arrivés en Angleterre mais l'on va découvrir à quel prix. Chacun des treize premiers chapitres sur les quatorze que contient le roman est scindé en deux : le début raconte l'attente du couple pour sa régularisation dans une ville portuaire anglaise tandis que la fin narre les étapes de leur odyssée. A peu près à la moitié des chapitres, un ou deux mots en caractère gras, isolés sur une page, forment à la fois les derniers mots du récit « anglais » et les premiers mots de celui du « périple ». Ces mots « en gras » ramènent Nuri dans ce qui est arrivé auparavant, comme cela peut nous arriver dans la vie quotidienne quand un mot, un son ou une odeur nous rappellent un souvenir ancien.
Mais ici rien sur la nostalgie de l'enfance à la différence de la grive De Châteaubriand ou de la madeleine de Proust ! Ce procédé (qui est tout de même un peu redondant sur la fin) permet de mettre en évidence le fait que le passé et le présent sont indissociables et que les traumatismes subis sont à jamais présents dans cette famille : le moindre bruit, la moindre sensation peut les faire ressurgir… C'est un moyen très intéressant de nous faire ressentir le syndrome post traumatique tout comme l'utilisation d'une écriture parfois onirique voire fantastique dans laquelle on ne sait plus si Nuri rêve (ou plutôt cauchemarde) ou s'il est dans la réalité.
Lors de l'évocation de l'odyssée du couple, on retrouve certains épisodes déjà vus ailleurs en littérature y compris dans la bande dessinée : je pense aux scènes de naufrages ou de passeurs véreux dans « Eldorado » de Gaudé ou « Une Maternité rouge » de Lax mais c'est la triste réalité et il est bon de la rappeler encore et toujours. le roman de Lefteri acquiert cependant un supplément d'âme par son absence de manichéisme : les pires salauds sont capables de jouer superbement d'un instrument traditionnel et le héros, si bon, va pourtant commettre un acte odieux…. C'est une oeuvre profondément humaine aux portraits extrêmement touchants : Angeliki, Diomane ou le marocain sont très bien individualisés et vous accompagneront longtemps car au sein de la noirceur, il y a une belle solidarité et de vrais liens se créent. Ce qui m'a bouleversée, c'est aussi l'histoire de ce couple : la tragédie syrienne se double d'une tragédie personnelle et pendant la quasi-totalité du roman on assiste à la déliquescence des sentiments, à l'éloignement d'un couple qui s'aimait follement. Ils deviennent presque étrangers l'un à l'autre puisqu'« aimer c'est regarder dans la même direction » et qu'Afra ne voit plus ce qui est tandis que Nuri voit ce qui n'est plus. La douleur psychique et le deuil sont particulièrement et très délicatement mis en scène ici … c'est un sentiment universel qui renforce encore notre participation empathique et rend la leçon de résilience finale encore plus prégnante…

Je remercie donc le Seuil et Babelio pour l'envoi de ce très beau roman dans le cadre d'une masse critique privilégiée et je vous incite très fortement à le lire pour son aspect documenté et documentaire certes mais surtout pour son côté profondément poétique et humain.

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De Londres à Alep et d'Alep à Londres. Un « road movie », un « boat movie », un « plane movie » ! L'histoire de Nuri et d'Afra et / est celle de tous les réfugiés à travers le monde, de ceux qui fuient l'horreur d'un pays en guerre en quête d'un monde qu'ils pensent et souhaitent meilleur.
Coïncidence des lectures : je termine « Entre deux mondes » de Olivier Norek, histoire policière sur la jungle de Calais et le rêve anglais, pour ouvrir « L'apiculteur d'Alep » de Christy Lefteri.

Au milieu de chaque chapitre : une page vide, un mot, un seul, comme un lien indestructible entre leur point de chute, l'Angleterre et leur voyage, depuis leur pays d'origine et au travers de toute l'Europe, entre le présent et leur passé. Un choix d'écriture et de pagination surprenant mais auquel on s'habitue petit à petit.
Le ton est juste, la lecture fluide, presque agréable, souvent coloriée et poétique. Un voyage, avec en toile de fond, les abeilles et le métier de Nuri et de son cousin Mustafa.

Le bonheur faisait partie de leur existence, ils étaient heureux à trois, avec leur fils Sami. On en oublierait presque, à certains moments la tragédie, l'horreur, la souffrance, les viols, les meurtres, la violence souvent silencieuse de ce périple. La crainte de ne jamais arriver à destination, la peur de ne pas se réveiller avec le soleil ; la mort qui les guette à chaque instant, à chaque « morceau » de voyage. L'avilissement, la cupidité de la race humaine en quête d'argent, de trafic d'humains, d'enfants. On arrête alors de respirer, on tremble, on croise les doigts pour que chaque piège devant eux ne se referme pas.
Et pourtant tout n'est pas noir, tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie. Tant qu'il y a de l'aide, de la solidarité, du réconfort, il y a de l'espoir et de la vie.

Le roman dévoile, pas à pas, toutes les difficultés des migrants à survivre, le sort des uns, la chance des autres de pouvoir effleurer leur rêve d'une terre sans guerre, sans bombes, sans destruction. La chance de pouvoir construire à nouveau une vie, une famille. Voilà le message d'espoir de « L'apiculteur d'Alep » : l'humanité plus forte que la tragédie. Une écriture bouleversante qui donne à réfléchir et questionne le monde dans lequel nous vivons.
Un grand merci à Babelio et aux éditions du SEUIL pour cette découverte littéraire.
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Un beau livre, bien composé, bien écrit et qui nous entraîne dans un voyage extraordinaire. Une histoire de migrants qui ont fui leur patrie pour un ailleurs avec une volonté farouche d'échapper aux deuils et aux souvenirs. le recours au "je" donne au roman une vérité qui nous émeut de la première à la dernière page.
Bravo !
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Ce n'est pas un livre de plus c'est un livre différent. Il faut le lire et le faire lire pour ne pas oublier que les migrants c'est nous, car nous risquons, je ne l'espère pas, être un jour dans la situation de Nuri. Un beau pays, une vie globalement agréable et la guerre qui s'installe… La difficulté de rester, la difficulté de partir et ensuite les pays qui ferment leurs portes…
Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas dites mais ce qui est dit est bien dit et c'est suffisant…
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"L'apiculteur d'Alep" fait partie des livres sortis au mauvais moment, en mars 2020...Librairies et médiathèques fermées ont fait qu'il n'a sans doute pas eu la visibilité qu'il méritait.
C'est un roman d'une grande sensibilité. J'avoue cependant que je m'attendais plutôt à un récit de la vie à Alep avant la guerre. Une première partie se déroulant pendant les jours heureux, puis le conflit et la fuite. Une certaine chronologie conventionnelle.
Et bien non, la construction du livre est assez originale, avec des retours en arrière qui nous ramènent à une étape précédente du voyage. Les jours heureux sont évoqués, on parvient à les reconstituer mais ce n'est pas l'objet du roman ...Il s'agit plutôt d'un récit sur le difficile exode des migrants, les camps, le combat mené, les espoirs et les déceptions.
Les personnages sont attachants. L'écriture est soignée et agréable. Une lecture plaisante sur un sujet dur.
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J'ai reçu ce roman dans le cadre d'une masse critique Babelio. Il m'intriguait beaucoup et la couverture était vraiment belle, pleine de promesses, alors que le résumé laissait entendre la douleur. le contraste m'a plu!

Ce roman est une fiction, mais une fiction nourrie par les rencontres de l'autrices. Il raconte l'histoire de Nuri, un apiculteur, de sa femme Afra et de leur fils Sami. Ils vivent en Syrie, à Alep. Mais la guerre ravage tout, et ils entament un long périple : fuir la guerre, essayer de survivre, essayer de trouver une autre vie, ailleurs, de se reconstruire.

Ce roman est assez particulier. Deux histoires alternent : Nuri et sa femme, en Angleterre, en attente de la demande d'asile, et leur vie à Alep, les temps heureux, en flash-back, la perte des leurs, la perte de leurs biens, la peur, le vide, l'absence, l'incapacité à réagir puis l'urgence, vitale, de fuir. J'ai trouvé un détail dans l'écriture de ce roman particulièrement signifiant. Les époques se mêlent, en un tressage fin. Certains chapitres font le lien entre passé et présent. le dernier mot du chapitre est isolé sur une page et constitue le premier mot du chapitre suivant. Cela permet de mimer le mouvement de flux et de reflux du souvenir, de mimer le passé qui nous étreint suite à un mot, une odeur, une situation. Si j'ai été surprise au début, je dois me rendre à l'évidence : c'est non seulement original, mais particulièrement efficace. Cela permet au lecteur de plonger dans les pensées de Nuri, de suivre son histoire, et peu à peu, nous sommes nous aussi submergés par ses sentiments : la nostalgie d'un pays aimé, perdu irrémédiablement, la peur, la souffrance, le deuil, l'impossible oubli des horreurs vues, des épreuves traversées. Chaque détail du périple nous égratigne un peu plus le coeur, et aux côtés de Nuri et de sa femme, nous sommes atterrés, pris à la gorge devant tant de souffrances humaines.

Rien ne nous est épargné ici, pourtant, il n'y a pas de pathos à outrance, pas de violence démultipliée. Beaucoup de choses passent par l'implicite, et, à mon sens, cela en décuple l'effet. le suggéré m'atteint plus qu'un langage cru dont je vais me distancier. A travers le voyage de Nuri et de sa femme, nous voyons apparaître les camps de transit des migrants – dans toute leur horreur – insalubrité, misère, promiscuité, trafics aussi. A demi-mots, nous sentons des trafics d'humains, de la prostitution forcée. Les passeurs sont aussi présents : leur manière d'exploiter la misère humaine, leur chantage, et l'argent – au centre de tout.

Ce qui innerve ce roman, c'est surtout la peur, la souffrance humaine, et, en dessous l'espoir. L'espoir de tout reconstruire, l'espoir d'échapper à la guerre, de sauver sa vie, d'arriver à avancer, et non à oublier, car il est des choses que personne ne peut oublier. En filigrane, la question reste posée : comment survivre à la perte de son enfant, à l'abandon de tout ce qui nous a façonné, renoncer à son passé, à ses racines – en quête d'un Ailleurs plus riant – mais un Ailleurs où l'on nous questionne, où l'on nous soupçonne parfois, où certains nous exploitent. Ce voyage que nous faisons aux côtés de Nuri et d'Afra est un voyage douloureux, qui pèse sur le coeur, et qui nous atteint au plus profond de nous-mêmes, car, si nous ne sommes pas dans un pays en guerre, la guerre a déjà dévasté les vies de nos grands-parents, et nous ne pouvons qu'espérer que cela ne nous arrive pas à notre tour aussi.

L'Apiculteur d'Alep est donc une lecture très émouvante. Ce roman est riche en humanité et il sait parler à notre coeur. Sous les dehors de la fiction, sous une histoire particulière, il nous parle de milliers de personnes, il nous parle de l'Homme et des épreuves d'une vie.
Lien : https://lesreveriesdisis.com..
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Nuri était apiculteur en Syrie avant que la guerre n'éclate. Les combats sont tels qu'il doit quitter son pays. Pour garder espoir au milieu du chaos, il se remémore son travail auprès des abeilles, il les entend encore, il sent le parfum des chaudes journées syriennes. Ce livre nous conte à la fois le voyage plein d'embûches de Nuri qui part rejoindre son cousin en Angleterre, son chagrin de devoir quitter ce coin de terre qu'il aimait tant, et l'amour qu'il porte à sa femme devenue aveugle suite à un traumatisme. L'écriture sait se faire lyrique pour décrire la vie paisible d'avant guerre et terriblement réaliste quand il s'agit de décrire le voyage et les camps où sont entassés des milliers de personnes obligées de fuir leur pays comme Nuri.
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Une histoire bouleversante et essentielle

" Nous sommes capables de créer des illusions tenaces pour ne pas nous perdre dans les ténèbres."

Avec son cousin Mustapha, Nuri récolte le miel à Alep, trouvant le bonheur au contact de ces insectes indispensables à la nature, les comprenant; leur entreprise est leur fierté, la création en est l'essence même. A ses côtés, il y a sa femme Afra, artiste peintre talentueuse et Sami leur petit garçon...la vie est douce, pleine d'amour...mais la guerre éclate, les morts autour d'eux brisent leur bonheur et la fuite... nécessaire pour survivre...et l'espoir qu'est l'Angleterre.

Bénévole dans des camps de réfugiés à Athènes, l'auteure a été profondément marquée par ce qu'elle a pu entendre et voir. Ne pouvant oublier, elle se devait de raconter.
Raconter pour qu'on ne les oublie jamais, eux et ceux qui n'ont pas survécu.
Raconter pour témoigner et essayer par ce grain de sable de marquer les esprits et les gouvernements.
Raconter car il semblerait qu'il faille se justifier de vouloir survivre en fuyant son pays, la misère ou la guerre pour obtenir asile.
Raconter pour dénoncer l'enfer des camps et leur violence.
Raconter qu'au milieu de cette misère les rires des enfants parfois résonnent.
Sous les traits de ces personnages fictifs elle donne voix à ces milliers de personnes dont on detourne le regard tellement souvent.
Merci aux @editionspoints pour l'envoi de ce livre bouleversant et si bien écrit.
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Quand la guerre s'invite dans le quotidien, le drame est un bagage qu'on trimballe avec soi en exil, il nous colle à la peau, et il revient à chaque fois que l'on ferme les yeux. C'est ce que l'Apiculteur d'Alep raconte. On suit la fuite de ce couple qui n'ont que trop tardé et que le chagrin à déjà marqué à vie.
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Quelle jolie histoire , un rien poétique mais ajouter de la violence n'aurait rien apporté
On suit Niro et sa femme qui fuient Alep après la mort de leur petit garçon lors d'un bombardement .
Au fur et à mesure de leur voyage en Angleterre Niro retrouvera la raison et l'envie de vivre ainsi que sa femme Sami l'a peintre qui n'osait plus ouvrir les yeux
De là début , nos protagonistes sont à Londres, on sait donc que tout va bien pour eux , cela enlève une intensité dramatique mais permet de se laisser perdre dans les champs avec les abeilles que Niro élève ... très appréciable ce côté positif dans ce récit pour moi dans cette période si sombre
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