Pour lui, seul le présent compte. C'est peut-être ça la force des enfants.
Il est vrai qu'aujourd'hui, on ne dit plus un balayeur mais un technicien de surface. On ne parle plus d'un chômeur mais d'un sans-emploi. Les clochards ont disparu, mais il y a de plus en plus de sans-abri. On ne dit plus non plus un aveugle, on dit un non-voyant. On ne devrait donc plus dire un gros connard, mais un non-pensant en surpoids. L'art d'enrober, de détourner. On nous saoule de mots, de "concepts", d'idées "neuves" et personne ne parle de l'essentiel, de ce qui nous touche tous.
Avec ce qui m'arrive, tu ne t'es pas demandé ce que tu ferais, toi, s'il ne te restait que quelques mois ? Crois-moi, c'est un bon moyen de savoir ce qui compte vraiment. Tu sais, Camille, ça me fait drôle de me dire que je ne vais pas me marier, que je ne pourrai jamais serrer mes enfants dans mes bras. Je vois toutes ces choses que n'importe qui peut faire et qui me seront interdites. C'est étrange. On se fait une idée de la vie. A cause de l'exemple des autres, des histoires que les livres, les films ou les chansons nous racontent, on s'imagine que cela nous arrivera un jour. On croit qu'on aura notre tour. Et tout à coup on t'annonce que le film va brutalement s'arrêter, que les deux tiers des pages vont être arrachées et que la chanson n'aura qu'un couplet. Noël dernier était certainement mon dernier Noël. Si j'avais su, j'en aurais profité davantage. Alors crois-moi, je ne vais plus perdre une minute.
Un ami de mon père dit qu'il faut écraser les cafards lorsqu'ils sont jeunes parce qu'après, ils grandissent et, quand on marche dessus, on s'en met plein les chaussettes.
Pour accepter, pour oser être silencieux, je crois qu'il faut avoir confiance en l'autre. Il faut être convaincu que ce n'est pas uniquement ce que vous donnez qui pousse l'autre à rester, mais ce que vous êtes.
A toujours vouloir ressembler aux autres pour se sentir intégré, on finit par sacrifier beaucoup trop de soi.
Les rares fois où l’on arrive à tout oublier, à se laisser aller dans l’instant, personne ne devrait avoir le droit de vous agresser.
Il existe deux sortes de gentils dans la vie, ceux qui le sont parce qu'ils n'ont pas les moyens d'être méchants, et ceux qui le sont parce qu'ils le décident.
On vit, on meurt, les gens pleurent, et après ils se demandent ce qu'ils vont manger.
À toujours vouloir ressembler aux autres pour se sentir intégré, on finit par sacrifier beaucoup trop de soi.