Couleurs de l'incendie

La terrible vengeance d'une femme humiliée et ruinée.
Celle de Madeleine Péricourt, la soeur d'Edouard et la fille de Marcel, que nous avons suivis avec grand plaisir dans Au revoir là-haut, et qui hélas ne sont plus.

Ce roman, deuxième opus de la trilogie Les enfants du désastre de Pierre Lemaître, s'ouvre sur un double drame, celui des obsèques en grandes pompes du banquier patriarche et celui de la chute (accidentelle ou non) du deuxième étage, de son petit-fils Paul (7 ans). Une chute qui laissera l'enfant handicapé à vie.

Madeleine est une femme intelligente, élégante et raffinée. Comme toutes les femmes de son époque et de sa condition, elle a reçu une excellente éducation adaptée aux obligations domestiques et aux mondanités. Par contre, elle n'a pas été préparée à gérer l'immense fortune paternelle dont elle est héritière. Désintéressée de la question financière et surtout accablée et accaparée par la santé de son fils, elle va faire entière confiance et déléguer… Malheureusement, la grande crise de 1929 aidant, elle va être à la merci de nombreux parasites qui gravitent autour d'elle. Elle va subir manigances, humiliations et déclassement. La voici presque à terre.
Mais on n'achève pas ainsi une Péricourt ! Madeleine va se relever, se reconstruire et prendre son destin en main. La revanche qu'elle prépare, elle va la mitonner à petit feu. Une vengeance manichéenne qui abattra irrémédiablement, les uns après les autres, tous ses anciens adversaires. Et ça c'est vraiment jubilatoire !

Pierre Lemaître excelle dans l'art de raconter des histoires et nous entraîne dans une fresque romanesque au rythme enlevé, comme l'aurait fait un certain Alexandre Dumas que l'auteur admire particulièrement et ne cache pas qu'il s'en est quelque peu inspiré. Il signe un excellent roman où la « petite » histoire se mêle à la « grande » celle de l'entre-deux guerres avec la grave crise économique, l'instabilité politique de la IIIème république, la lutte des classes, la montée du fascisme et l'avènement du nazisme qui mèneront à l'embrasement de l'Europe en 1939. On sent que l'auteur s'est énormément documenté sur cette période en pleine ébullition.

J'ai beaucoup aimé ce livre malgré quelques longueurs et certains détails techniques auxquels je ne suis pas familiarisée. J'ai été séduite par les personnages principaux et secondaires, les gentils et les méchants, les beaux et les laids et tous les autres. Ils sont parfois truculents et les femmes se taillent la part belle : Madeleine bien entendu, une femme du monde destituée, Léonce la dame de compagnie d'une beauté insolente, Vladi la nourrice polonaise, les jumelles Péricourt aussi laides l'une que l'autre et Solange Gallinato l'extravagante cantatrice qui rappelle un peu la Castafiore d'Hergé. Pierre Lemaître, c'est certain, s'est amusé et a pris beaucoup de plaisir à multiplier les détails cocasses et humoristiques dans ces portraits.

Ce qui m'a aussi séduite, dans cette fresque historique, c'est son côté très contemporain. J'ai eu l'impression que l'action, à certains égards, se déroulait de nos jours. Une crise économique, des manifestations de rues, des industriels véreux, des hommes politiques corrompus, au-dessus des lois, et une évasion fiscale galopante pour laquelle il convient de prendre des mesures en urgence… Cela vous rappelle quelque chose ?

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Pierre Lemaître est un conteur hors pair : son roman qui rend hommage à Alexandre Dumas reprend tous les éléments de cette catégorie de fiction avec brio et efficacité. Les personnages sont bien campés, les dialogues savoureux, les situations intéressantes. Il réussit de nous parler de notre époque (avec toutes les affaires financières à la "Cahuzac") en plantant le décor dans la France de la fin de la IIIème république. L'héroïne, victime des hommes et d'une arnaque boursière, remonte lentement la pente grâce à son sens de l'intrigue et des manigances et par sa détermination. le style de Pierre Lemaître est fluide et maîtrisé. Une lecture édifiante et agréable.

Couleurs de l'incendie .... où nous retrouvons Madeleine, héritière des Péricourt, en proie aux drames et aux angoisses de son époque post-première guerre mondiale!
Les premiers chapitres sont jubilatoires : l'écriture enlevée et pleine d'humour de Pierre Lemaître nous capte immédiatement. Au détour des combats de Madeleine, pour sauver son héritage et apporter du bonheur à son fils, on navigue dans ce début de 20e siècle avec la crise de 29, la montée de l'obscurantisme et du nazisme ... On ne s'ennuie jamais et j'attends avec impatience le 3ème tome!!

Le roman s'ouvre sur un drame puis un terrible secret va se révéler au fil des pages ensuite c'est la vengeance.
C'est un grand livre écrit avec talent (j'ai envie de dire comme d'habitude chez cet auteur), on dévore cette histoire comme on dégusterait une tablette de chocolat carré par carré.
J'ai moins aimé celui ci que "Miroir de nos peines" et beaucoup moins aimé que "Le grand monde" mais cette lecture reste tout de même très prenante et plaisante à lire.
On aime suivre Madeleine et ses péripéties ainsi que Paul qui est très très attachant. On se réjoui de l'accompagner à ses sorties musicales.
Ce volume prend une tournure plus dramatique que les autres du fait de la thématique abordée ici qui bouleverse et émeut beaucoup. C'est écrit avec beaucoup de finesse.

Quel beau conteur ! J'avais adoré "Au revoir là-haut". Sa suite "les Couleurs de l'incendie" reprend les mêmes personnages, sur la même trame. Celle de la vengeance... "Au revoir là haut" était une géniale opération de rancoeur recuite d'un soldat défiguré à la guerre pour se venger d'une société belliciste. "Les Couleurs de l'incendie" nous raconte les péripéties de sa soeur Madeleine soumise à une bande de hyènes qui la spolie de son héritage. Mais on ne s'attaque pas impunément à un rejeton de la famille Pericourt, et la vengeance sera terrible.

Depuis toujours, les lecteurs adorent les histoires de vengeance. le rebond des victimes et le châtiment des injustes est un ressort sans fin de la littérature. Ici l'histoire vous happe d'autant plus facilement que la victime est une femme éduquée pour jouer les faire-valoir, une femme qui fait confiance, après avoir perdu son mari ( en prison ) et son père ( décédé ), une femme qui, comme beaucoup à son époque, se cantonne à être une mère, et à jouer les utilités pour le reste. Son fils est handicapé et elle se trouve quasiment sans le sou. Comment ce Monte Cristo au féminin va-t-elle se dépasser pour attaquer ses adversaires sur leur propre terrain ?

A la base de cette histoire jubilatoire, Maître Lemaître nous plonge dans les années 30 avec la maestria qui le caractérise. Tout est historiquement bien campé, s'appuie sur un gros travail de recherche, et donne au récit un goût d'authenticité qui emporte l'adhésion du lecteur. Lire du Lemaître, c'est à coup sûr prendre du plaisir. Comme siroter une fine Champagne devant un feu de cheminée !

L'imagination de l'auteur est fertile. Il crée des personnages secondaires déroutants qui nous emportent sur des sentiers inattendus. La grande bourgeoise déchue pactise avec le sous-prolétariat pour fomenter son coup. L'intrigue captive et surprend. L'écriture est délicate, précise et percutante. le roman est tout simplement excellent. Nul doute qu'il aurait aussi gagné le Goncourt si le jury ne souhaitait pas bégayer dans ses jugements.

Il faut lire, en particulier, les remerciements finaux. Ils en disent beaucoup sur le gros travail qui précède un livre de cette qualité. Oui assurément l'écriture est une grâce. Mais c'est aussi un travail laborieux pour donner du corps au récit. Un écrivain n'est pas juste un magicien du style. Instructif !

Lien : https://calembredaines.fr

Ce livre raconte la vengeance d'une femme sur deux hommes qui l'ont ruinée et un troisième qui s'en est pris à son enfant.
Je trouve que ce livre parle beaucoup de la femme.
Il y a le personnage central Madeleine mais aussi Leonce la femme de chambre Vladi l'infirmière Solange la diva
Très bonne lecture

C'est le type de livre qu'on lit en regardant le nombre de pages : "chouette, encore 200, j'en garde 100 pour demain, aïe, plus que 25" et c'est terminé. Et on voudrait être il y a quelques jours, pour pouvoir le commencer et se dire "génial, je n'en suis qu'au début" et avoir hâte de le retrouver le soir avec un plaisir intense (vous avez compris, je lis le soir) .
C'est fini, mais je me souviendrais de Solange, de Léonce (ah la belle Léonce), de Vladi et de Madeleine bien sûr.
Et de tous les autres qui font vivre si intensément, si passionnément ces Couleurs d'Incendie.

Lien : https://laffairekoutiepov.wo..

J'ai vu dans ce roman, comme dans le précédent, une critique sévère de la société, voire de l'humanité dont les travers sont constants à travers les âges. En bref, si j'en crois Lemaitre, ce qui la mène se résume à la cupidité, le désir sexuel, le pouvoir de tout acabit… ici, il aborde la manipulation et la vengeance qui sont des façons d'exercer ce pouvoir: celle d'une femme abusée et humiliée par son entourage en qui elle avait mis sa confiance. Sans aucun doute, Pierre Lemaitre sait-il écrire et construire son intrigue pour nous tenir en haleine jusqu'au bout des es romans. Ses personnages sont faciles à repérer grâce à leurs traits caricaturaux. Quand une fille est belle (Léonce), c'est jusqu'au bout des ongles; si elle est laide c'est jusqu'à sa denture. (En passant, la famille de Charles Péricourt m'a rappelé celle d'Agénor Fenouillard: les ridicules y sont semblables). Lemaitre reste un as de la description et son sujet est bien documenté. Tout est bel et bien fait mais… ça n'a pas suffi pour m' « embarquer » comme je m'étais laissé faire avec Au revoilà-haut et d'autres romans de cet auteur. Ce qui me vient c'est l'adverbe « trop »: trop de quoi, me direz-vous ? Peut-être trop de revirements de fortune, d'événements pour une période de temps limitée, trop de détermination chez Madeleine, trop de personnages hauts en couleur, en un mot, trop d'invraisemblable.
Il se trouve que j'ai lu deux romans de Pierre Lemaitre coup sur coup et c'est peut-être ça qui est trop: on finit par repérer les tics de l'écrivain, ses marottes, ce qui conduit inévitablement à une déception. On m'avait dit: « Tu verras, c'est encore meilleur que le précédent » . Ce n'est pas mon avis et si c'est effectivement le deuxième d'une trilogie, je crains que la suite soit encore plus décevante pour moi…

Madeleine Pericourt, c'est l'Edmond Dantès de l'entre-deux-guerres. Femme humiliée, mère blessée, elle va lentement mais sûrement tisser sa toile autour de ses proies sans leur laisser la moindre chance de salut.

Madeleine, c'est la soeur d'Édouard, la gueule cassée inoubliable d'Au-revoir là-haut.
Dans ce nouvel opus des Enfants du désastre, Pierre Lemaître nous régale à nouveau de son talent de conteur pour nous narrer les déboires de Madeleine, sa lente remontée et sa revanche ultime.

Il manque sans doute à ce deuxième tome l'originalité du premier, dans l'intrigue mais aussi dans la profondeur des personnages. On sent que Pierre Lemaître a anticipé en l'écrivant une possible adaptation cinématographique, un côté peut être un peu plus commercial.

Mais l'effet addictif est toujours le même, l'écriture toujours aussi agréable, de même que l'ironie du ton, et le contexte historique toujours aussi bien rendu.

La relation entre Paul et sa Diva est particulièrement émouvante.

Un grand plaisir de lecture.

On retrouve Madeleine, la soeur du héros de « au-revoir là-haut ». Alors que celle-ci enterre son père, son fils Paul saute par la fenêtre et se retrouve paraplégique. Les ennuis commencent alors. Paul devient la seule préoccupation de Madeleine qui ne voit rien arriver. Pourtant, autour d'elle, chacun se ligue pour la ruiner et inverser les fortunes. S maison est vendue, la banque Pericourt n'existe plus. Ces gens sans coeur ne connaissent finalement pas Madeleine et sa ténacité. Elle n'aura plus qu'un désir : la vengeance. Tout cela avec, pour contexte, une France qui va mal : la montée du fascisme, des capitaux qui s'envolent en Suisse... le début m'a semblé un peu long, mais une fois que Madeleine se réveille, on ne lâche plus le roman.