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Citations sur Le Silence et la Colère (199)

Rien ne plaisait davantage à Stan et à François que l’atmosphère sans équivalent de ce quotidien, mélange d’odeur d’encre d’imprimerie, de transpiration, de papier, de fumée de cigarette, de sandwichs au jambon, d’engueulades sonores, de vin rouge, de plomb fondu, de cliquetis de machine à écrire, de courses dans les couloirs…
(pages 76-77)
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Interrogé sur l'opportunité de vous en instruire, le Ministre de la Santé Publique nous a dit:

— Bravo, ayez le courage de parler et vous nous aiderez dans notre tâche. Si toutes vos lectrices, averties, font campagne pour une hygiène meilleure, vous aurez fait du bon travail.

Soupçonniez-vous que quinze femmes sur cent ne se servent jamais d'une brosse à dents ? Que cinquante femmes sur cent n'utilisent jamais de brosse à ongles ? Que vingt-neuf femmes sur cent gardent — excusez ce détail — la même culotte pendant une semaine ? et n'utilisent jamais ni savon ni dentifrice?

Vous pensez bien que celles-là ne se cassent pas la tête pour faire bouillir les tétines d'un biberon ou pour se laver les mains avant d'approcher leur bébé.

Or, un grand savant, Winslow, a pu déclarer: «La découverte de l'éducation populaire en tant qu'agent de la médecine préventive, découverte faite par les initiateurs du mouvement antituberculeux, se révèle aussi importante que le fut trente ans auparavant, la découverte de la théorie microbienne des maladies. »
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Line Marcia avait l'âge de Mary. Physique banal, visage ouvert et bon sourire de copine d'enfance. François l'avait vue plusieurs fois dans des rôles modestes. Elle était de ces actrices dont personne ne retient le nom, qui, toute leur carrière, interprètent des voisines, des coiffeuses, des serveuses, des infirmières, des passantes à qui on demande son chemin.
(page 333)
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Le pouvoir du mur résidait dans l'illusion qu'il vous protégeait, faisant souffler un vent de panique.
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Hélène commençait à mieux comprendre ce qu’était ce village : un corps social exténué par des années d’agonie, abandonné par la plus grande partie de sa jeunesse, déchiré par des luttes sourdes, des intérêts contradictoires et la certitude que la fin approchait sans parvenir à y croire réellement.
(page 190)
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Les chiffres sont, dans leur sécheresse, impitoyables et éloquents : la Belgique, la Hollande, la Suède, la Norvège et l’Angleterre consomment un minimum de 100 gr. de savon de toilette par mois et par habitant. Certains atteignent près de 200 gr. alors que la France n'en est encore qu'à 50 gr. par mois et par habitant. Encore la guerre a-t-elle, contrairement à ce que l'on aurait pu penser, popularisé l'usage du savon grâce au ticket spécial de rationnement. Ce ticket que l'on ne voulait pas perdre, on l'a échangé contre cette espèce de petite pierre verte que l'on appelait alors savon, et on y a si bien pris goût que la consommation générale de la France qui était de 1.304 tonnes par mois avant la guerre est passée à 2.200 tonnes en janvier 1951.

C'est le Sud qui a bougé, et le Centre. Au-dessus de la Loire, l'ensemble de la population a toujours été plus soucieuse d'hygiène. Les « savonniers » attribuent aussi cette amélioration —à la diffusion, d'un film éducatif édité par leurs-soins et dont quinze mille exemplaires sont régulièrement projetés dans les écoles primaires.
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Car nos secrets, nos turpitudes, nos silences, nos violences, nos mensonges sont comme les ruines de Chevrigny. Recouverts, ils n'en continuent pas moins d'exister.
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L’eau n’était pas là, et en même temps, elle était partout. Pas de ruisseau ni de rigoles, mais elle suintait du sol. La nappe phréatique paraissait remonter à la surface et, au nom de l’ancienneté réclamait sa part dans la submersion de la vallée. Après quelques heures à arpenter les rues, les chaussures devenaient lourdes, des flaques se formaient ici et là qu’écrasaient les camions. Les autocars de la gendarmerie faisaient gicler une eau sale sur les trottoirs et les portes des maisons.
(page 487)
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Sur le côté, discrets jusqu’à l’invisibilité, trois employés des pompes funèbres, tout de noir vêtus, attendaient patiemment en regardant leurs pieds.
Sauf que le capitaine de gendarmerie avait des ordres, et personne n’est plus borné qu’un homme en uniforme quand il a reçu des ordres. Il s’était planté devant le groupe, parlait fort, faisait des gestes, le message était clair : vous devez dégager le passage, sinon nous emploierons la force. On voyait clairement que rien ne l’arrêterait.
(page 482)
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Il était devant une grosse maison en meulière avec jardin, perron, ardoises, portes-fenêtres, allée de gravier, grille en fer forgé, chiens-assis et œils de bœuf, arsenal architectural typique de cette classe qui recevait au rez-de-chaussée, baisait à l’étage et stockait la domesticité sous les combles.
(page 370)
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