Dans son grand livre, l'Evolution créatrice, Bergson défend l'idée d'une loi fondamentale de la vie et de l'évolution depuis des millions d'années : la loi de la création. La vie, dit-il, existe pour être créatrice. Et la joie est intrinsèquement liée à la création, elle est l'expérience d'aboutissement de la vie : quand la vie réussit, quand elle atteint ce pour quoi elle est faite, on est dans la joie ; quand la vie échoue, on est dans la tristesse.
Ce n'est pas en refusant les souffrances de la vie qu'on trouvera le bonheur, mais en les acceptant lorsqu'elles sont inévitables et en comprenant que nous pouvons aussi grandir à travers elles.
C'est le propre de nos sociétés modernes : nous réfléchissons sans cesse à ce qui va nous rendre heureux, et nous en perdons le goût d'être simplement heureux dans notre vie quotidienne.
La joie ne se commande pas, elle s'invite.
La sagesse, disent les stoïciens, consiste à accepter ce sur quoi on ne peut pas agir. Ils l'illustrent par la parabole du chien tiré par un chariot. Si le chien résiste et refuse de suivre le chariot, il sera malgré tout tiré de force et arrivera épuisé et blessé à destination. S'il ne se débat pas, il suivra le mouvement du chariot et parcourra le même trajet en ayant moins souffert. Autant donc accueillir l'inéluctable, plutôt que de le refuser et de lutter contre le destin.
Ce qui fait la qualité d’une vie n’est pas la quantité de choses que nous y avons accomplies, mais la qualité de présence qu’on aura placée dans chacune de nos actions
Aucun être humain ne peut vivre et croître sans amour, sans liens affectifs avec les autres et le monde. Nos tout premiers liens remontent à la vie intra-utérine
La joie a l’étrange faculté de s’accroître quand on la donne.
La joie de vivre est emphatique. Elle invite à la compassion, au partage, à l’entraide. Alors que les passions tristes nous enferment dans la peur et nous incitent à nous replier sur nous-mêmes, la joie active fait brûler notre cœur du désir de voir les autres s’épanouir. Elle nous rend plus ouverts, plus audacieux, plus courageux, plus tolérants, davantage soucieux d’autrui.
Ceux qui ont accepté de persévérer dans la douleur, dans le doute, dans la nuit, qui ont franchi les obstacles et continue d'avancer malgré les difficultés au lieu de tenter de les éviter, ceux-là connaitrons les plus grandes joies. Non pas à cause d'une quelconque rétribution divine, mais par cette mystérieuse loi de la vie qui fait que le consentement, l'acceptation de ce qui est, ouvre la porte à la joie car ils acceptent la vie comme elle est. Ils prennent la vie telle qu'elle s'offre à eux, savent recevoir ce qui est donné, n'exigent pas que la vie soit autre.