Citations sur Les nouvelles enquêtes du juge Ti, tome 4 : Petits meur.. (3)
Tao Gan loua ses qualités d’époux attentionné, aussi remarquables que sa prudence de magistrat rompu aux difficiles cas de conscience. Madame Première monta en palanquin, son mari préférant cheminer à cheval. Les couvents étaient situés dans la proche campagne ; ils n’avaient qu’une demi-journée de route devant eux.
Ti devinait que l'abbé l'aurait volontiers renvoyé à Pou-yang le jour même. Ses moines et lui seraient restés de nouveau entre eux, sans témoin gênant, pour continuer de se suicider à qui mieux mieux.
— C’est un refuge pour les possédés, les enragés, les mélancoliques de tout poil, bref, pour ceux dont nul ne veut s’occuper, d’après ce que je lis ici. Je plains les malheureux dont les familles se débarrassent en les faisant enfermer à l’écart de tout, loin du monde. C’est le genre d’endroit dont on ignore en y entrant si l’on en sortira un jour. Seuls des gens égoïstes et insensibles peuvent oser y laisser leurs parents ! Ce doit être le lieu le plus triste de la terre. Honte à ceux qui choisissent cette solution de facilité !
— Voilà une retraite idéale pour ma tendre Première ! s’exclama le juge Ti, qui n’écoutait plus depuis un moment. Elle ne supporte personne et pleurniche à la moindre occasion ! Si cela ne lui remet pas les idées en place, le contact avec plus malheureux qu’elle lui fera beaucoup de bien !