Une belle découverte de cet auteure , à travers ce roman, bien que j'en ai entendu parler, l'occasion ne s'était pas encore présentée ( bien que j'ai dans ma PAL
Deux veuves pour un testament que m'a prêté ma soeur) . C'est donc chose faite avec ce premier roman pour moi, je remercie les Editions Calmann-Levy et NetGalley qui m'offrent l'opportunité de faire de belles rencontres et promenades culturelles Si j'ai bien compris ce tome est le 23e opus des enquêtes du commissaire Brunetti. Et cela pourrait être dérangeant pour la compréhension de l'histoire.
Et bien absolument pas, malgré le fait que le contexte familial de notre personnage principal soit fréquemment évoqué dans cette intrigue. Je ne me suis absolument pas du tout trouvée perdue. Cet opus peut se lire indépendamment des autres.
L'auteure nous transporte dans un magnifique promenade à Venise toile de fond de ce polar. Je ne connais toujours pas cette ville et il serait peut être temps de s'y rendre avant qu'elle ne finisse pas prendre l'eau de toute part (Une chose est sure j'éviterais les bateaux de croisières, qui y accostent, persuadée comme l'auteure de son l'impact néfaste pour les fondations de la ville, comment a-t-on pu le cautionner ?)
Outre l'enquête, l'auteur nous fait part de inquiétude de la population Vénitienne ( tout au moins de certains ) sur le devenir de la cité des Doges , à travers les propos de nos protagonistes. le tout sous la magnifique plume de l'auteur est clairement expliqué et rend l'histoire on ne peut plus réaliste dans un contexte politico-social qui m'était totalement inconnu.
Et amoureux des livres , ce roman est pour nous puisque nous plongeons avec délice dans une bibliothèque majestueuse, dans laquelle nous aimerions nous aussi consulter des livres anciens je me suis imprégnée des odeurs et de toutes les sensations ressenties au contact des livres.
Je me suis révoltée devant le vol et la destruction à des fins lucratives d'ouvrages à la valeur inestimable. Est ce juste que des collectionneurs puissent grâce au pouvoir de l'argent s'offrir des oeuvres d' art juste pour leur valeur marchande et non pas ce qu'ils représentent , et ainsi priver les amoureux des livres et de la culture? N'est-ce pas finalement aussi horrible que les autodafés commis à travers l'histoire?
L'auteure nous fait nous interroger, prendre parti, et son enquête avance doucement. Comme c'est le premier roman que je lis de
Donna Léon , je ne sais pas si le flegme de son inspecteur est récurent.
Ici tout ce déroule "tranquille," ( comme on dit chez nous dans le midi) , nous découvrons la ville mais pas du coté touriste, notre "dottore "prend le temps de profiter de la douce ambiance printanière et nous avec. Nous respirons, buvons, dinons ... nous sommes à Venise, j'entends le clapotis de l'eau contre les berges, les cris des gondoliers,le rire des touristes, je perçois les odeurs de mer et de cuisine locale.
Donna Leon aime cette ville et elle nous le fait partager , ces descriptions sont justes, ses inquiétudes aussi. Elle nous fait découvrir l'impact des ans sur le fonctionnement de la communauté, nous rencontrons comtes, comtesses , toutes ces vieilles familles d'aristocrates qui y jouèrent (et certainement encore aujourd'hui un rôle d'importance.
Nous sommes donc , ne l'oublions pas , au milieu d'une enquête pour vol et dégradation de livres dans une très célèbre bibliothèque. Les échanges d'opinion sur la valeur d'un livre en tant qu'objet ou simplement un texte est un des débats dans lequel nous entraine le commissaire Brunetti, mais un rebondissement relance l'intrigue, un meurtre , et la question se pose : tout le monde est-il vraiment ce qu'il parait ? Oui il faut se méfier du piège des apparences Pour autant je ne me suis pas trouvée surprise, c'était très cohérent et logique. Mais le dénouement arrive assez brusquement et c'est assez déconcertant, tout particulièrement la fin qui m'a laissée avec quelques interrogations tout de même.
Toutefois en conclusion j'ai beaucoup apprécié cette lecture, ce genre loin des polars américains qui vous laissent à bout de souffle. Ici c'est une approche plus humaine, moins sanglante ( donc si vous êtes à la recherche d'hémoglobine, passez votre chemin , vous en trouverez si peu).
Un polar très riche culturellement , fonctionnement de la police, toile de fond, approche de la société Vénitienne, j'ai donc beaucoup appris et je retenterais l'expérience avec la lecture d'autres tomes de cette auteure.
Le saviez vous ? Ces romans écrits en Anglais (oui l'auteure n'est pas Italienne mais Américaine ) ne sont pas traduits en Italien à la demande de
Donna Léon qui vit désormais à Venise et souhaite préserver sa vie privée Amusant non ?
pour les étoiles je dirais 4 et 1/2
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