Le parfum de la dame en noir /
Gaston Leroux
On se souvient que pour éclaircir l'énigme dans «
le mystère de la chambre jaune », Rouletabille, jeune reporter, fit un voyage aux États-Unis où il put remonter aux sources de sa petite enfance et au souvenir de la Dame en noir, une belle inconnue au parfum inoubliable qui venait de temps en temps rendre visite au petit orphelin qu'il fut. Au terme de son enquête, Rouletabille a démasqué le coupable et éclairci
le mystère de la chambre jaune et fait libérer Robert Darzac, le fiancé de Mathilde Stangerson soupçonné un temps.
Deux années se sont écoulées et le récit commence alors que les deux jeunes amoureux viennent enfin de pouvoir se marier à Paris en ce jour d'avril 1895, avec tous les protagonistes du Mystère de la chambre jaune comme convives.
Et l'agresseur de la chambre jaune, longtemps considéré comme mort, ce qui a permis à Mathilde, veuve, d'obtenir l'autorisation d'obtenir une nouvelle bénédiction nuptiale, semble toujours courir et n'a qu'un objectif : nuire au bonheur des jeunes mariés. Mathilde, n'est alors plus veuve mais bigame ! Et elle décide qu'avec Robert, il feront chambre à part, le temps de clarifier la situation, à Rome si besoin.
Chacun croit voir Larsan-Ballmeyer, mais sans certitude, déguisé ou caché. Et les jeunes mariés sont contraints d'abréger leur voyage de noces, pensant avoir vu roder Ballmeyer l'agresseur, pour se réfugier à Menton chez les Rance, des amis de la famille, où se trouve aussi le professeur Stangerson.
Sainclair, le narrateur, et Rouletabille les rejoignent. Et là va commencer un chassé-croisé incroyable orchestré par Rouletabille qui veut saisir sa proie à tout prix.
Dans un style merveilleux, l'auteur nous offre une enquête minutieuse comme sait si bien le faire le jeune reporter, avec la confirmation dès le début pour Rouletabille que Mathilde et la dame en noir sont une seule et même personne : sa mère, elle qui disait au petit Joseph que sa mère était morte et qu'elle était une amie de sa mère chargée de veiller sur lui et lui demandant de l'appeler « maman ». En même temps elle cru longtemps que Joseph son enfant était mort. Et Rouletabille garde son secret avec le souvenir immarcessible du parfum de la dame.
de même, il a la certitude que l'inspecteur Larsan et Ballmeyer sont la même personne. Rouletabille va devoir se surpasser pour mettre un terme au pouvoir nuisible de Ballmeyer qui veut visiblement de débarrasser de Darzac. Et puis, chose incroyable, des indices ne tardent pas à revenir en mémoire à Joseph lui laissant imaginer que Larsan-Ballmeyer serait son père !? Et si en plus Darzac n'était pas Darzac ?
Publié en 1908, ce roman de
Gaston Leroux à l'intrigue complexe et alambiquée est en fait une suite au Mystère de la chambre jaune. Avec un souci constant du détail qui compte, l'auteur nous emmène dans une enquête incroyable menée de main de maître par Rouletabille. Cependant, j'ai trouvé que par rapport au Mystère de la chambre jaune, le récit au parfum un peu désuet était moins fluide en raison de la complexité dans l'enchevêtrement des tenants et des aboutissants de l'intrigue, ce qui nuit à la crédibilité d'événements ahurissants et autres rebondissements qui surviennent à tout moment. Selon moi, malgré la qualité indiscutable du style, un roman d'une autre époque et qui a beaucoup vieilli.