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EAN : 9782865351282
Cahiers d'art (01/01/1971)
3/5   1 notes
Résumé :
Fondés en 1938 par Gualtieri di San Lazzaro,les Cahiers d'Art XXe siècle réunis deux fois l'an sous un titre on ne saurait plus justifié dans leur cas, en attirant les critiques et les écrivains les plus attentifs, en suivant l’évolution de l'art contemporain tout en insistant par des numéros spéciaux (tel celui de Kandinsky) sur ses grandes figures, contribuèrent pendant près de quarante ans à en propager l'énergie créatrice, sans cesse innovante. C'est maintenant ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Hommage à Picasso !
Comment présenter ce livre qui est assez singulier ? Aucune présentation, aucune préface en effet ne nous renseigne sur les intentions premières. Il s'agit si je ne dis pas de bêtise, d'un ouvrage d'une collection de numéros spéciaux de la revue « XXe siècle », édité par « Les Cahiers d'Art » fondés avant-guerre par Gualtieri di San Lazzaro.
En tout cas, c'est un ouvrage magnifique, très intéressant et judicieusement concocté. Il se compose d'une bonne vingtaine de chapitres plus ou moins longs, ayant chacun un thème bien particulier et chacun sous la plume d'un personnage ayant de près ou de loin soit compté dans la vie de l'artiste ou de critiques d'art renommés.

Ainsi, le premier article « 1900 : un ami de jeunesse » par Josep Palau I Fabre, (né à Barcelone, expert mondial de l'oeuvre de Picasso) nous conte son amitié avec Carlos Casagemas, un peintre et écrivain espagnol, rencontré à Barcelone début 1900 au Els Quatre Gats jusqu'à la fin tragique de cet ami ; un article aux notes sensibles propre à émouvoir.

D'aucun nous parle de « l'ami des poètes », des « années Antibes », de ses «ateliers», de ses lithographies, … ou, du sculpteur, du céramiste, de ses rapports au théâtre, de Guernica….

Certains sont signés Paul Eluard, de Henri Matarasso, Guillaume Apollinaire….

Un article m'a particulièrement touchée, « Dessiner comme chanter » par Raffaele Carrieri qui rend un magnifique hommage à l'artiste, mais surtout à l'homme Pablo, un hommage qui nous fait pénétrer au coeur de la sa fécondité «Regarder, c'est percer des trous. C'est rafraîchir une rose. C'est ajouter à la splendeur d'un astre. Regarder c'est blesser, et secourir. »
« Dessiner c'est aimer ».

Bien sûr de magnifiques reproductions dont beaucoup de dessins, de photos, de manuscrits, dans ce livre grand format, grande qualité.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Dans l’espace d’une demi-feuille, il fait entrer toute une famille mythologique avec dieux, satyres, nymphes, quadrupèdes et volatiles. Tendresse envers le nain comme envers le géant. Tendresse envers le macaque déguisé en chancelier. Tendresse envers le chevreau mort et qui renaît à la vie dans les bras du berger. Tendresse envers l’acrobate. Le vieux Cirque et les danseuses fichées dans les crinières des chevaux, les jongleurs sur les mappemondes, l’attirent davantage que les voyages sur la lune.
Ses poches sont bourrées de colombes, de trèfles à quatre feuilles, de trictracs.
Les autres vieux importants se couvrent de médailles et portent des habits chamarrés de lauriers. … Chez eux, ils sont mauvais coucheurs, autoritaires, despotiques, infiniment attentifs aux courants d’air qui pourraient entamer leur glorieuse résistance physique. … Ils peuvent être à la fois tendres et courtois, indifférents avec déférence et hypocrites avec des nuances soigneusement émotives.
Les autres vieux se gardent bien de rire trop ouvertement : ils redoutent de laisser choir quelque bridge ou quelque couronne de leur râtelier.
Picasso s’amuse à regarder une fourmi, et rit des généraux : il rit sans rancœur, comme les paysans espagnols.
Quand il rit de bon cœur les nuages vont plus vite et se font plus légers, les poissons sortent la tête hors de l’eau, les arbres se débarrassent de leur feuilles superflues et les belles perdent leurs robes. C’est alors que son éclat de rire devient sec et crépite autant que celui de 97 cigales à midi.
Picasso nous transmet la joie de vivre. Il se produit autour de lui un tourbillon balsamique qui rajeunit les lieux, les âges de l’homme, les meubles, les tapisseries et les physionomies.
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Dans le dernier numéro du Minotaure, à la veille du deuxième conflit mondial, André Breton écrivait : « Le problème n’est plus comme naguère de savoir si un tableau tient par exemple dans un champ de blé, mais bien s’il tient à côté du journal de chaque jour, ouvert ou fermé, qui est une jungle ». Voilà, je crois, le point précis d’insertion du chef-d’œuvre de Picasso (Guernica) dans notre champ perceptif : comme un quotidien dont les manchettes vous sautent au visage, … c’était, abrupts, insoutenables, les gros titres de leur actualité.
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Picasso est l’hoir de tous les grands artistes, et, soudain éveillé à la vie, il s’engage dans une direction que l’on n’a pas encore prise.

Il change de direction revient sur ses pas, repart d’un pied plus ferme, grandissant sans cesse, se fortifiant au contact de la nature inconnue ou par l’épreuve de la comparaison avec ses pairs du passé.

chaque art, il y a un lyrisme. Picasso est souvent un peintre lyrique. Il offre encore à la méditation mille prétextes qu’animent la vie et la pensée et que colore avec netteté une lumière intérieure au fond de laquelle gît pourtant un gouffre de mystérieuses ténèbres.

Ici le talent se multiplie par la volonté et par la patience. Les expériences aboutissent toutes à dégager l’art de ses entraves.

Ne serait-ce pas le plus grand effort esthétique que l’on connaisse ! Il a grandement étendu le domaine de l’art et dans les directions les plus inattendues, là même où s’agite la surprise comme un lapin d’ouate qui bat le tambour au milieu du chemin.
Et les proportions de cet art deviennent de plus en plus majestueuses sans qu’il perde rien de sa grâce.

Vous pensez à une belle perle.
Cléopâtre, ne la jetez pas dans du vinaigre !
(Guillaume Apollinaire)

Préface du Catalogue de l’Exposition Matisse et Picasso Galerie Paul Guillaume Paris 1918
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Dessiner comme chanter. Comme se mettre en colère. Comme pardonner. Comme grimper à un arbre qui se balance. Comme boire du vin sur des huîtres que l’on vient d’ouvrir.
Dessiner c’est toucher des yeux ce qui existe et que les autres ne voient pas.
Dessiner c’est lutter contre un adversaire invisible, une ombre plus grande que l’ennemi lui-même.
Dessiner c’est échapper à une angoisse. C’est sortir après une nuit de prison et voir le soleil naître une nouvelle fois.
Dessiner c’est aimer quiconque et toute chose, sans distinction de lieux, de races, de couleurs.
Dessiner c’est vivre hors de sa peau et partager la vie des autres. Une migration de soi aux autres, de notre propre centimètre à l’infini.
Dessiner c’est repousser la mort.
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Si étonnant que cela puisse paraître, Picasso, dans ses rapports avec le théâtre, a été rarement étudié, bien qu'une part importante de sa création soit liée à ce thème. Il y a quelques années, Douglas Cooper lui a enfin consacré un ouvrage important qui, par l'ampleur du texte et l'abondance des illustrations, démontrer qu'il s'agit d'un domaine beaucoup plus étendu qu'on ne pouvait le croire avant le rassemblement de cette documentation.
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