Les Grecs peignaient surtout leurs personnages nus, parce qu'ils trouvaient le corps humain la plus belle chose du monde, et ils ne voulaient pas le cacher. Les peintres chrétiens trouvaient que cette représentation n'était pas convenable, et, dans les tableaux qu'ils faisaient, ils recouvraient tout le corps de vêtements, de sorte qu'on voyait seulement la tête, les mains et les pieds. Ils faisaient tous leurs efforts pour que la figure ait une expression profonde et sainte.
Quand les artistes d'Égypte dessinaient un roi au milieu de gens du peuple, ils le représentaient très grand et les autres gens tout petits. Il fallait que le roi fût sur le dessin un géant deux ou trois fois plus grand que les autres, pour que l'on vît que c'était vraiment un homme éminent.
Quand les artistes d'Égypte dessinaient des foules, ils ne savaient pas faire plus petits les personnages qui étaient plus loin, comme nous l'aurions fait. Ils leur donnaient à tous la même taille, et ceux qu'ils voulaient montrer plus loin, ils les mettaient au-dessus des autres.
Dans toute l'histoire, le nom que nous connaissons le mieux est celui du Christ, et pourtant personne ne sait comment il était. On a fait plus de portraits de lui que d'aucun homme au monde, mais ils sont tous imaginaires. Si nous avions un vrai portrait de lui, ce serait probablement le tableau qui aurait la plus grande valeur du monde.
On a dit que le plus ancien peintre grec connu était le père de la peinture grecque. A peu près deux mille ans plus tard vivait un homme qu'on a appelé le père de la peinture italienne. Son nom est Cimabuë. Il vivait à Florence (Florence, cela veut dire « la cité des fleurs » et c'est une ville de l'Italie centrale). Il nous reste de lui quelques œuvres tout au plus; encore ne sommes-nous pas sûrs qu'elles soient de sa main. Et vous ne comprendrez sans doute pas, d'après les quelques tableaux que nous avons, pourquoi on le considère comme un si grand peintre.