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Citations sur Les Carnets de Jane Somers, Tome 2 : Si vieillesse po.. (9)

Le prix du danger, ai-je répondu. L'amour est important. Menaçant. Lourd de conséquences. Chargé de risques, de grossesses, de maladies, d'engagements divers. C'est le grand jeu avec l'inconnu. L'extase, et tout le reste.
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Nous nous sommes étreints. Nos étreintes ont décidemment une étrange saveur. Elles respirent l'amitié, oui, surtout, et toujours une intimité immédiate, comme si nous n'avions jamais été séparés. La chaude entente de la chair, sa main sur mon avant-bras dénudé pour l'été, la mienne plaquée sur sa nuque. La passion, oh oui! la passion est là, imminente, naissante, semblable à un paysage qui s'étendrait tout autour de nous mais dans lequel il nous serait interdit de pénétrer par quelque loi mystérieuse.
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Il ne faut jamais sacrifier une vieille amitié à un amour tout neuf
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Il apporte des séries de photos et setient tout près d'elle pendant qu'elle se penche par-dessus les clichés. Il est grand, gentil, rassurant, et joue plutôt les grands frères avec les filles ; il pose la main sur le dossier de sa chaise et, alors qu'elle se concentre sur ce qu'il lui soumet au point de l'oublier, lui, il fait courir tendrement son index le long de la colonne vertébrale de la jeune femme, au milieu du dosgainé de noir.
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être toujours impeccable et présenter une tenue irréprochable, revient, me semble-t-il, à assieger un ennemi invisible qui devient chaque jour plus puissant.
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Elle affirme maintenant qu'elle se plaisait à l'hôpital et que cela ne la dérangerait pas d'avoir à y faire un petit séjour.
Je lui rappelle qu'elle a grogné tout le temps, jusqu'à ce qu'on la ramène chez elle.
"Ce n'est pas vrai, proteste t-elle. Pourquoi dites-vous cela ?"
Et la voilà qui maugrée tandis qu'assise auprès d'elle j'essaie de repousser cet état d'esprit où l'on ne voit plus la condition humaine que comme un gigantesque système d'égouts : nous ne sommes rien de plus que des machines à produire de la merde et de l'urine, et l'existence humaine tout entière n'est qu'une conspiration visant à dissimuler ce fait. Annie est "viable" tant qu'elle peut arriver à déposer ses déchets aux bons endroits ; dès qu'elle n'en sera plus capable, ce sera la fin. Je contemple la bouche béante d'Annie, d'où jaillissent des flots de mots, et je la vois comme l'ouverture d'un conduit qui donnerait, après maints méandres répugnants, sur une ouverture similaire : son anus.
Et plus je reste assise là, plus je m'étonne que nous puissions à tel point nous cacher ce que nous sommes réellement : les récipients d'intestins emplis de saletés. Quand cet état d'esprit menace de me gagner tout à fait, je pars et laisse Annie qui crie après moi :
"Voilà, maintenant je vais rester seule toute la nuit !"
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J'ai appris à me taire maintenant, ai-je repris. Quand on dit qu'on n'a pas peur de la mort, de mourir, les gens réagissent comme si on n'était pas normal. En fait, il n'y a pas qu'à propos de ce sujet-là. Il me semble que je ne peux avouer pratiquement rien de ce que je pense vraiment, crois profondément. Par exemple, quand je dis que je préfère vivre seule. C'est encore...", mais ma voix s'est soudainement mise à trembler, et cela parce qu'il m'est brusquement venu à l'idée que si je pouvais vivre avec Richard, alors peut-être cesserais-je de préférer la solitude. Mais je me suis alors dit que c'était justement le fait de ne pas avoir à subir le traintrain journalier du lit, de la bouffe à préparer ou des discussions à propos des taches sur les fauteuils qui faisait qu'on se sentait bien avec quelqu'un.
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De telles pensées m'ont aussitôt donné du vague à l'âme et je me suis tout simplement mise au lit. Il était trois heures de l'après-midi. je ne me rappelle pas avoir jamais agi de la sorte auparavant. J'ai pleuré, j'ai dormi, et je me suis réveillée les yeux fixés sur un carré empli de la lumière du soir : un crépuscule tardif, doux et attrayant, agrémenté de quelques nuages ouatés.
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Je pensais à une chose, ai-je dit. Quand des jeunes gens se marient, ils ne traînent pas grand-chose derrière eux, non ? Pas étonnant que ce soit si facile. Moi, John, je prends Mary pour épouse. Moi, Mary, je prends John pour époux. Et ils sont là, prêts à se livrer tout entiers. Enfin, plus ou moins. Mais pour des gens de notre âge, c'est un peu comme la collision de deux continents.
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