Un enfant de l'amour

Londres, été 1939, James Reid embarque pour l'Inde avec son régiment. Dans la coupe de cette société des engagés qui partent à la guerre, James est un intrus, c'est un jeune homme rêveur et poète qui n'a aucun goût ni pour les joutes oratoires qu'elles soient sur des sujets politiques ou de société ni pour les rixes. James souffre de cette expédition ultra-secrète, jour après jour, nuit après nuit il accepte avec des difficultés évidentes ce voyage en mer. Il atteindra le Cap après avoir eu à supporter de terribles douleurs physiques. Daphné Wright et Betty Stubbs sont des hôtesses réputées pour leur accueil et pour leurs fêtes grandioses. Lors de cette escale, la vie basculera pour James. Il n'aura d'yeux que pour Daphné. Un rêve de bonheur, enfin ! Jusqu'à la fin de cette maudite guerre pour laquelle il va falloir repartir bientôt. Ce roman n'est pas bavard, il va à l'essentiel. Il y a dans ces lignes une compréhension du naufrage amoureux. Doris Lessing en fine romancière analyse le comportement humain et plus particulièrement celui des âmes hypersensibles qui glissent progressivement vers un abandon d'eux-mêmes et des autres. James se noie dans la non-action et sa quête éperdue pour rendre visible la force d'un lien filial n'en devient que plus hésitant. Ce roman est à mon avis une charge contre la démission des hommes. L'auteure nous dévoile avec brio une vie d'attente de la part d'un homme qui est incapable de prendre une décision car plus à l'aise dans le monde des idées que dans la vraie vie. Sur tous les plans, un enfant de l'amour est une belle réussite.
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Lecture attachante et plaisante, mon premier livre de Doris Lessing, et mon préféré à ce jour.

Il y a peu, j'avais tenté une première rencontre avec L'auteur, qui n'avait pas abouti. Peut-être l'oeuvre n'était pas assez accessible, ou le sujet inapproprié au moment ? L'écriture, cependant ne m'avait pas laissée indifférente ; je remettais donc à plus tard une autre rencontre, avec un autre livre.Cette fois sera la bonne.
Un enfant de l'amour, est le livre de la désillusion d'un homme qui rêve sa vie, mais ne la vit pas. Un homme qui jeune rêve à la femme de sa vie, qui part à la guerre, mais qui ne la fera pas. Un homme qui vivra un amour intense, et fugace, mais…..Un homme qui se découvrira père, mais…Un homme qui fera sa vie, mais…Un homme qui partira à la recherche de son passé, mais…
J'ai bien aimé l'écriture de Doris Lessing, un peu moins la compacité du texte, sans chapitres et presque sans paragraphe. Cela peut parfois donner la sensation d'y perdre son souffle, alors que, paradoxalement le déroulement est assez lent. L'auteur semble s'être longuement attardée sur la difficile condition des soldats, même quand ils ne combattent pas, et peu sur cet enfant, et ce désir de reconnaître une paternité comme pour mieux accentuer sur la désillusion prévisible.
« Vous voyez, articula t-il, je ne vis pas ma vie. Ce n'est pas ma vraie vie. Je ne devrais pas vivre comme je le fais. »
« Savoir qu'on vit une vie mensongère, qu'on ne vit pas sa vie, c'est une chose horrible. »
Quand l'occasion se présentera, j'irai à nouveau à la rencontre de Doris Lessing.
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Un enfant de l'amour, « A love child », roman écrit en 2003, par Doris Lessing, prix Nobel de Littérature 2007, est un roman bien écrit, qui nous relate une histoire intéressante, sans aucune vulgarité.

Plusieurs thèmes sont abordés : l'appel de nouvelles recrues en 1938 en Angleterre, des jeunes gens dont les pères ont combattu pendant la grande guerre ; les transports de troupes britanniques en bateau vers le Cap et vers l'Inde, dans des conditions innommables, que l'auteur décrit avec beaucoup de détails ; l'ennui mortifère des troupes cantonnées dans des campements loin de toute action militaire ; les décès, les blessures et, encore plus triste, la chute dans la folie de nombre de jeunes soldats qui n'ont même pas 20 ans…

Mais le thème principal est l'amour obsessionnel de James, jeune soldat britannique, pour une femme mariée du Cap avec laquelle il a vécu une brève aventure. Apprenant quelque temps plus tard, alors qu'il est cantonné en Inde, qu'elle a eu un enfant, il cherche par tous les moyens à la contacter et même à la revoir. Cet amour l'obsède au point qu'il aura toute sa vie l'impression de ne pas habiter sa « vraie » vie, celle qu'il aurait dû vivre auprès de cette femme et cet enfant.

Même si mon côté pragmatique n'adhère pas à une telle vision de l'amour (ce côté obsessionnel me reste incompréhensible), j'ai trouvé que l'auteur maîtrisait bien son sujet et qu'elle nous livrait là un joli roman, foisonnant de détails sur la vie difficile des jeunes soldats, très humaine dans son approche et tout cela sans longueur inutile.

Un enfant de l'amour est le portrait d'une vie ratée. Celle de James, qui a pourtant la chance étonnante de revenir en un seul morceau de la guerre. Mais James ne voit pas cela, James ne voit que l'enfant qu'il aurait eu lors d'une brève escale en Afrique du Sud, avec la charmante dame anglaise, très très mariée, qui avait été son hôtesse pour quelques jours. Et au lieu de vivre, de choisir quelque chose, James attend, sans fin, le jour où il sera réuni avec cette femme, pour lui le grand amour de sa vie. Il attend, il attend, il attend, il attend cette femme tout en épousant une autre, à laquelle il ne donne aucun chance, il attend et passe à côté de sa vie.
Pour le premier livre que je lis de cet auteur, vous parlez d'un sujet déprimant!
Malgré un style très réussi, j'avoue avoir eu du mal à m'enthousiasmer...surtout parce que j'ai détesté le personnage principal avec force, et que je suis une lectrice plus menée par ses émotions qu'autre chose, à chaque fois que je plonge dans un roman.
Un portrait bien triste d'un triste sire, mais ça frappe juste dans l'étude de caractère.

Une belle histoire qui traite un amour impossible par temps de guerre mais un peu déçue par les personnages auxquels je n'ai pas réussi a m'attacher.

Un peu décevant. C'est bien construit, bien écrit, mais les personnages ne sont pas attachants, et nous laissent un peu indifférents.

James Reid est un homme qui a du mal à prendre la mesure du monde qui l'entoure. Un père traumatisé par la Première Guerre mondiale, mutique et acerbe, une mère qui ne s'autorise à être joviale qu'en société ne l'ont guère préparé qu'à se morfondre. Heureusement, par deux fois, il s'éveille. La première fois, c'est à la littérature et au monde des idées par son ami Donald, qu'ill suivra lors de leur mobilisation ; la seconde, c'est par l'amour, aussi idéal qu'il le rêvait, dans la personne de Daphne, une jeune femme mariée qui l'hébergea quatre jours lors de son escale au Cap. de cette brève mais intense liaison naîtra un enfant que James ne peut connaître mais qui nourrira tout son imaginaire, de même que tous ses rêves d'amour. Un jour, désireux de se confronter à la réalité, James prend l'avion pour le Cap avec ses souvenirs pour tout viatique...

Cf. note de lecture complète sur mon blog.
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Même avant de recevoir le prix Nobel de littérature (2007), Doris May Lessing était déjà bien connue. Pourtant, jusqu'ici je n'avais jamais ouvert un livre d'elle. J'ai commencé ma découverte de Lessing par ce court roman qui, je l'indique tout de suite, m'a laissé sur ma faim.

James Reid est mobilisé quand la seconde guerre mondiale éclate. Avec beaucoup d'autres soldats, il est envoyé aux Indes. Ce long voyage en bateau est un véritable enfer. Lors d'une escale au Cap, il découvre un monde nouveau et fait connaissance d'une jeune Sud-Africaine, Daphne. Celle-ci, dans un esprit patriote, apporte son soutien aux militaires épuisés. Mariée, triste d'être encore sans enfant, elle a une brève relation amoureuse avec James. Mais il doit repartir en bateau. Son unité reste longuement inactive en Inde, où la vie est pénible et dont le peuple veut l'indépendance: James s'ennuie affreusement. Ayant appris que Daphne a eu un enfant de lui, il lui écrit des lettres qu'il ne peut expédier...

Il ne se passe pas grand-chose dans le récit; la trame de l'histoire me semble mince. Même le moment-clé, celui qui correspond au séjour au Cap, manque de relief. Les personnages principaux sont peu marquants et peu attachants: je ne les ai pas bien "sentis". Ce qui m'a peut-être le plus intéressé, finalement, c'est le tableau de la jeunesse anglaise, qui semble avoir été assez marquée à gauche avant et pendant la guerre - ce que j'ignorais. L'évocation de l'Inde dans les dernières années de la domination britannique mérite aussi l'attention. Ce regard n'est pas étonnant, car les idées de D. Lessing étaient clairement progressistes.

La plume de Lessing dépeint admirablement le non-sens de la guerre et les conditions effroyables auxquelles sont confrontées les soldats. La traversée de l'Atlantique ainsi que la vie du camp en Indes, entre ennui et rudesse, sont d'une réalité saisissante et constituent un véritable plaidoyer pacifiste. Lessing malmène son personnage dans une réflexion sans fard sur la guerre, l'amour, les désillusions et "petits arrangements" de la vie.
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