Le 27 janvier 1945, le camp de Buna-Monowitz est libéré par quatre soldats russes, arrivés là par hasard sur leurs chevaux. Pour
Primo Levi et ses camarades, laissés sur place par leurs tortionnaires plus pressés de fuir l'avance de l'Armée Rouge que de suivre les ordres au pied de la lettre, ce 27 janvier est un jour comme les autres. On traîne les morts jusqu'à la fosse commune pour libérer de la place à l'infirmerie du camp, on tente de survivre avec rien, on attend. Quoi ? La fin de l'horreur ou le début cauchemardesque de la culpabilité du survivant ? En attendant, les rescapés vont être pris en charge par de robustes infirmières de l'Armée soviétique, dont le premier geste sera une bonne - et non moins réelle - douche tiède pour tous. C'est à cette occasion que
Primo Levi apprendra ses premiers mots russes : "Po malu, po malu !" ("Doucement, doucement !").
Lavé, rasé pour une ultime fois, habillé de frais, il sera séparé de ses amis français en meilleure forme que lui, pour être renvoyé à l'infirmerie, dans un autre "Service des contagieux".
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