Lire
Justine Lévy, c'est un choix un peu particulier… Je dois reconnaître que j'avais lu
Rien de grave un peu par voyeurisme (en savoir plus sur l'ancienne Première Dame de France notamment), mais aussi un peu pour voir ce que valait l'écriture de la fille de BHL. Et je dois reconnaître que j'avais aimé. Bien sûr, cela fait problèmes de « pauvre petite fille riche » mais n'empêche que c'était bien, dur, travaillé et triste avec un bon partage d'émotions… et aussi sans concession.
Alors il y a deux semaines, quand Tom La Patate et moi sommes allés à une séance de signatures de divers auteurs dans le 92, et que j'ai vu le nouveau roman de
Justine Levy sur son rapport à la maternité, je me suis dit « cool ! ». C'est un roman d'un peu plus de 200 pages, qui se lit en 3h a peine. Un truc pratique à prendre sous le coude le temps d'un week-end, ce que j'ai fait et… déception.
Quand on pense rapport à la maternité, on pense à tous ces sentiments ambivalents qui accompagnent cette transformation inouïe…. Or, cela n'est pas vraiment développé dans le livre car en réalité, ce livre sert à
Justine Lévy d'éponge à tristesse concernant sa propre relation à sa mère. Cela dit en passant, pas fun sa mère, junkie au possible, lui faisant fumer des pétards à trois ans et transporter de l'opium à 4… Et c'est bien cela le souci car voyez-vous, il y a quelques années, cette auteur a publié un roman spécialement sur sa mère (que je n'ai pas lu), donc j'espérais que là enfin on ne ressasserait plus le père philosophe super présent et gentil et la mère absente et malade. Que nenni, tout a tourné autour de la dite mère. On comprend bien évidemment qu'il n'est pas envisageable d'étudier son rapport à la maternité sans passer par son propre rapport à sa mère, mais tout de même, là, il y a erreur dans le sujet. Et puis le fil rouge qui consiste à dire « je me dois d'être gaie pour mes enfants afin qu'ils ne portent pas sur les épaules tout ce que j'ai porté » ne ressort hélas pas bien, on a l'impression d'un sentiment plaqué sur le papier histoire de donner un sens à ce vomi de chagrin.
Pour finir, le style est épuisant et consiste toujours en la même chose : une succession de noms et d'adjectifs. Pour vous en donner un semblant d'aperçu, cela ressemble à ça : Ce livre est fatigant, éreintant, toujours la même chose, la même idée, décrite de différentes façons, avec différents mots, différentes tournures… C'est cela même x 200 pages, je n'en pouvais plus sur la fin.
A mon sens, il y a des bien meilleurs romans sur le chamboulement de la maternité. Il y a bien sûr le fameux essai d'
Elisabeth Badinter qui fait tellement de bien quand on est rongé par la culpabilité d'éprouver ce qu'on éprouve ; il y a aussi
Un heureux Evènement d'
Eliette Abecassis qui renvoie davantage à la solitude des premiers temps de la maternité. Enfin il y a le plus drôle – du moins il me semble – qui m'a en tout cas bien fait marrer entre deux nuits blanches, c'est
Un miracle en équilibre de
Lucia Etxebarria.
Bref, un livre bof avec un sentiment de « elle ne s'est vraiment pas foulé », même si
Justine Lévy en a sûrement gros sur la patate.
Recommandation : 4/10
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