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4,11

sur 836 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L age d or du roman gothique....noir flamboyant, bavard avec des diatribes interminables...ça sent le souffre, la pénombre, c est habité par les fantasmes refoulés par la morale victorienne.
Cette lecture m'a marqué au fer rouge, par Belzebuth
J adore définitivement by god
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Ceci est une Relecture... puisque j'avais lu ce roman dans les années 90, mais j'ai eu envie de le relire...

Roman censuré à sa sortie, ce fut encore un immense plaisir de relire ce texte et cette histoire incroyablement puissante…
On suit Ambrosio qui est à la limite du saint ; pieux, intraitable, il n'aspire qu'à la prière ; pourtant sa vie bascule (et le roman) dans le gothique avec la perte de son âme…
On parle ici d'église, d'un pays étranger (l'Espagne), de femme, de diable, de torture, de pacte, de viol, de magie noire, d'inceste… tout est imbriqué parfaitement pour troubler le lecteur.. autant qu'Ambrosio.
Car quand il va croiser la route de Mathilde, le saint découvre la luxure et s'y jette à corps perdu.
Vous en dire plus serait vous prier de suivre le chemin pavé de mauvaises intentions, actes révoltants et révulsant…
Pourtant suivre Ambrosio est un délice … quelle plume, quelle force possède ce roman !
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le Moine
Matthew Gregory Lewis (1775-1818)
le Moine, c'est un certain Ambrosio dont on va faire la connaissance au fil des pages de ce roman sulfureux.
« Il y avait à peine cinq minutes que la cloche du couvent sonnait, et déjà la foule se pressait dans l'église des Capucins. »
La motivation de chacun était bien différente : les femmes venaient surtout pour se montrer et les hommes pour voir les femmes ! On pouvait dire que la moitié de Madrid était venue dans l'espoir d'y rencontrer l'autre !
Alors que l'office est sur le point de commencer, deux nouvelles venues en ce lieu font leur apparition : la vieille Léonella bien connue dans la cité et une jeune personne à la tournure élégante et délicate, la taille légère et aérienne telle une hamadryade.
Parmi l'assemblée, Don Lorenzo et Don Cristoval qui, galants hommes qu'ils sont, offrent leur siège aux deux femmes. Lorenzo subjugué par la beauté de la jeune femme engage sans détour la conversation et apprend qu'elle est la nièce de Léonella, estime son âge à quinze ans et découvre un malin sourire sur ses lèvres accompagnant une certaine timidité. Elle s'appelle Antonia et vient de Murcie. Elle est la petite fille du marquis de Las Cisternas.
le prieur Ambrosio attire régulièrement les fidèles tous les jeudis en raison de la qualité de ses sermons. Âgé d'une trentaine d'années, on ne sait d'où il vient car il fut abandonné autrefois à l'entrée du monastère alors qu'il n'était qu'un nourrisson ; véritable anachorète, il vit habituellement dans l'isolement le plus total, hors du monde.
Un peu plus tard, Lorenzo découvre que sa soeur Agnès, qui a prononcé ses voeux pour devenir nonne, entretient une correspondance clandestine avec un certain Raymond de Las Cisternas, marquis parent d'Antonia.
Alors qu'après le sermon Ambrosio a regagné ca cellule, trois petits coups sont frappés à sa porte. C'est le jeune novice Rosario, toujours encapuchonné si bien que personne n'a vraiment jamais vu entièrement son visage. Un personnage mystérieux, solitaire et silencieux le plus souvent, évitant la compagnie des moines, mais recherchant la société du prieur qui est particulièrement indulgent avec lui, charmé par la vivacité de son esprit quand il lui enseigne les différentes sciences. La visite de Rosario a pour but de demander des oraisons pour le rétablissement d'un de ses amis, un certain Vincentio. Il saisit cette occurrence pour se confier à Ambrosio.
Un peu plus tard, tandis que les nonnes viennent à la chapelle se confesser, l'une d'entre elles laisse tomber par mégarde une lettre que voit Ambrosio. Ce message prévient Agnès, la nonne, que son évasion du couvent n'est plus qu'une question d'heures. le marquis Raymond de Las Cisternas est l'auteur du message. Agnès avoue tout à Ambrosio et notamment qu'elle a violé ses voeux de chasteté et sera bientôt mère. Ambrosio doit en référer à la mère supérieure. Alors qu'il rejoint l'ermitage, il aperçoit Rosario en larmes, qui vient lui confier que sa détresse est liée à la mort de sa soeur Mathilde minée par les chagrins au printemps de sa vie. Ambrosio touché par la confiance que lui témoigne Rosario, l'exhorte à poursuivre sa confession. Rosario prie Ambrosio de ne pas l'obliger à quitter le monastère avant que son noviciat soit expiré s'il lui avoue un brûlant secret, ce que promet le prieur. Alors Rosario se jetant au pied du moine dit : « Mon père, je suis une femme ! … Je suis Mathilde, vous êtes celui que j'aime ! »
En une longue confidence, Mathilde avoue son amour inattingible et irrépressible pour le prieur depuis le jour où elle entendit en l'église des Capucins un sermon qui la bouleversa. Face à l'incompréhension et l'inflexibilité d'Ambrosio, elle ne demande que la liberté d'être auprès de lui, n'espérant point inspirer un amour comme le sien. Alors l'inébranlable décision d'Ambrosio de l'exclure quoiqu'il soit sérieusement ébranlé dans ses convictions, conduit Mathilde a une décision extrême. Un passage magnifique de ce roman qui voit s'affronter deux volontés implacables et qui place l'amour au dessus des convenances.
C'est alors que la confusion va gagner Ambrosio dont les pensées et les rêves sont peuplés de Mathilde, et ses désirs non satisfaits suscitent devant lui les images les plus lascives et les plus excitantes. Jugeant qu'il y a infiniment plus de mérite à vaincre la tentation qu'à l'éviter, Ambrosio transige et accorde un délai à Mathilde se réjouissant ainsi de l'occasion qui lui est offerte de prouver la fermeté de sa vertu. Mais il ne savait pas encore que le vice est toujours plus dangereux lorsqu'il se cache derrière le masque de la vertu.
Pendant ce temps, Lorenzo se rend auprès de Raymond de Las Cisternas afin d'avoir des explications sur la relation qui existe entre lui et Agnès. Raymond avoue son amour pour Agnès qu'il a rencontrée lors d'un voyage et qui victime de la jalousie de sa tante s'est retrouvée au couvent. Raymond a tout tenté pour s'échapper avec Agnès. En vain. Avec Lorenzo il fait une demande au pape pour qu'Agnès soit libérée de ses voeux. Ne sera-ce pas trop tard ? Un destin funeste guette Agnès en raison de la faute commise avec Raymond.
Dans le même temps, Lorenzo cherche à obtenir la main d'Antonia. Les échanges avec Elvire, la mère d'Antonia, sont des plus houleux quand celle-ci allègue que la vie lui a appris que le malheur accompagne les alliances inégales. Elvire refuse de confier sa fille à un homme certes amoureux et romanesque mais désargenté.
Quant à Ambrosio, loin d'éprouver des remords, il découvre les joies de l'amour physique avec Mathilde. Mais les premiers transports passés d'une dilection folle et les désirs d'Ambrosio assouvis, la honte remplace le plaisir malgré les propos de Mathilde qui lui rappelle que l'homme n'a pas été créé pour le célibat et que si l'amour était un crime, Dieu ne l'aurait pas fait si doux et si irrésistible. Et la belle impudique a plus d'un tour dans son sac et sait mettre en pratique toutes les inventions de la débauche, tous les raffinements de l'art du plaisir. Et le long jeûne qu'a vécu Ambrosio n'a fait qu'aiguiser son appétit et les excès luxurieux de la nuit font que les amants ne se séparent que lorsque la cloche du monastère sonne matines. Peu à peu le fréquent usage rend le pécher familier, et la possession qui finit par lasser l'homme ne fait qu'accroitre l'affection de Mathilde.
Ambrosio jette alors son dévolu sur la tendre et innocente Antonia. Tous les prétextes sont bons pour rendre visite à la jeune fille dont la mère est souffrante ce qui donne un alibi à Ambrosio pour aller et venir. Habile et d'une éloquence rare, le prieur ne doute pas qu'avec le temps il ne puisse amener Antonia au point désiré. Elvire sa mère a compris le manège et craint qu'en écartant le bandeau de l'ignorance elle ne déchire le voile de l'innocence de sa fille.
C'est là que Mathilde intervient en qualité de confidente puisque l'amour d'Ambrosio ne peut plus lui appartenir, et exhorte le prieur à la suivre dans l'antre de la sorcellerie malgré ses refus répétés qui font dire à Mathilde que ce n'est pas le crime qui retient son bras mais le châtiment, que ce n'est pas le respect de Dieu qui l'arrête mais l'effroi de sa vengeance ! Mathilde remet le rameau magique à Ambrosio qui doit lui ouvrir toute grande la porte d'Antonia. Mais rien ne se passe comme prévu. Elvire surgit au moment crucial…La suite est un scénario machiavélique monté par Ambrosio et Mathilde pour tenter de déshonorer et d'abuser Antonia.
Mais l'Inquisition veille sur les fidèles. Et également le Démon qui va révéler à Ambrosio quelques secrets inimaginables…Et il n'est pas certain que Ambrosio quoique exprimant quelque résipiscence, et sa satanique comparse Mathilde puissent leur échapper.
Ce roman gothique dont l'action se déroule en Espagne au XVIIe siècle fut publié en 1796 et connut un immense succès. Oeuvre de jeunesse de Lewis (1775-1818), il suscita de nombreuses imitations. Les thèmes abordés, viol, inceste, parricide, magie noire, critique du monde religieux, lui valurent d'être censuré. le Moine se situe dans les premiers rangs de l'école satanique grâce à l'ambiance de terreur qui règne tout au long du récit et aussi grâce à la peinture énergique et réaliste des passions dévorantes et irrémissibles qui animent les intervenants.
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J'ai adoré ce livre; dès son commencement,je n'ai pu le lâcher. Une véritable critique de l'hypocrisie religieuse, des idolâtries non drôlatiques, des dogmes outranciers sur fond d'amour licencieux et gothique. Une oeuvre très bien écrite qui ne laissera personne indifférent ou tout du moins fera réfléchir tant sur la profondeur de l'Homme et de son état de pécheur que sur les conséquences désastreuses d'actes délétères rien n'ont plus rien de charitables au sein même de ceux qui sont censés pratiquer le pardon et la compassion plus que n'importe qui d'autres.
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Ambrosio est un moine suprêmement vertueux, un fondamentaliste ascétique. Les foules de tout pays se pressent pour entendre ses messes déclamées avec passion et conviction : mais sa foi est une posture, elle cache en vérité un grand orgueil. Les personnages sont variés, l'intrigues originale, les réflexions intéressantes et le style bon. Il y est question de tentation, de Satan, d'Inquisition, de luxure. Un livre dit gothique qui fiche la trouille.
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Assez lent et pompeux au démarrage mais dévastateur une fois le récit lancé. Gore et maléfique à souhait, un des classiques incontournables du genre gothique. Les Catholiques prennent cher encore. le final est exquis mais il faut s'armer de courage pour y venir à bout vu les quelques longueurs.
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Celui-ci m'a vraiment marqué. L'auteur anglais a eu un immense succès avec ce roman gothique, devenu un classique du genre, malgré les nombreuses censures dont il a fait l'objet. D'abord, ne soyez pas rebutés par le siècle de parution, je ne suis pas une fana des « classiques » et j'ai trouvé l'écriture de celui-ci très fluide et le suspense très prenant. Mais attention aux âmes sensibles, les pires desseins humains se trouvent entre ces pages qui sont gagnées peu à peu par le mal absolu. Difficile de résumer l'histoire de ce moine si vertueux qui vendra son âme au diable en se frottant aux pires atrocités : violences en tout genre, parricide, magie noire, etc. L'auteur dresse le portrait de la condition féminine à l'époque et surtout critique allègrement l'hypocrisie et les déviances religieuses. À lire absolument !

NB je n'ai pas lu cette édition par antonin artaud
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Le Moine dont l'intrigue est difficile à résumer tant elle est peu linéaire, raconte la déchéance du religieux le plus fanatique et irréprochable que Madrid ait connu.

De modèle de pureté et de vertu, Ambrosio va peu à peu céder à ses penchants les plus obscurs et découvrir le vice et le crime. Il est donc constamment question de bien et de mal dans ce livre.

Cependant, ce qui devrait faire l'objet du jugement de valeur le plus appuyé et du manichéisme le plus terre-à-terre, la conduite du moine est finalement contée d'une manière très neutre, renforçant de beaucoup la force de l'impression que laisse le moine sur son lecteur : Ambrosio n'est-il pas finalement un être humain tout à fait banal, à l'image de tous les autres ?


Lien : http://adighee.canalblog.com..
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Fascinant, quelle que soit la grille de valeurs du lecteur. Ferme-la et lis.
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Le moine: le titre n'a pas l'air plus remarquable que cela et pourtant… Avec Ann Radcliffe, la littérature anglaise nous a laissé de formidables romans gothiques, mais elle recèle d'autres petits bijoux, un peu méconnus, mais qui raviront tous les amateurs du genre. Matthew Gregory Lewis nous vient tout droit du XVIIIe siècle, il a à peine vécu quarante-six ans. le Moine est son véritable premier roman, considéré comme l'oeuvre de sa vie, qu'il a écrit à peine la vingtaine dépassée. Et pourtant, elle paraît avoir été écrite par un homme bien plus mûr. Lewis a par la suite écrit des comédies, des drames mais ce roman-là reste la pièce principale de sa vie d'auteur.
Si vous connaissez Ann Radcliffe, le moine atteint le niveau supérieur dans le registre gothique: les choses commencent assez sobrement, certes, mais s'accélèrent sérieusement au fur et à mesure que l'on explore les péripéties amoureuses de chacun des protagonistes. le fil conducteur de tout ce charivari, le moine Ambrosio, est au coeur de l'intrigue qu'on qualifiera de principale, mais pour arriver jusqu'à elle, Lewis introduit tout un tas de récits digressifs, non moins cruciaux et passionnants, qui rajoutent un peu plus d'épaisseur à l'intrigue du Moine. Roman enchâssé, il n'y a pas un seul récit, centré autour du Moine Ambrosio, et de sa déchéance, Lewis introduit également un récit autour de l'histoire de Raimundo de Las Cisternas et d'Inès de Médina, la soeur de Lorenzo, rentrée dans les ordres contre sa volonté, lequel s'entiche d'Antonia. Ces récits confèrent une dimension de roman courtois à cette narration: les cavaliers vont par monts et par vaux, l'Espagne, la France, l'Allemagne, pour retrouver et sauver leur bien-aimée, périples qui représentent une occasion en or pour l'auteur d'introduire tous les éléments fantastiques qui font de ce récit autre chose qu'une simple diatribe contre la perversion de la religion. le fantastique prend des formes multiples ici: revenants, esprits supérieurs, manifestations surnaturelles… Ce qui m'a captivé, c'est que Lewis entretient soigneusement le flou quant à la réalité des apparitions qui parsèment le récit: autant chez Radcliffe, l'auteur apportait en fin de compte une solution plausible et tangible à toutes les manifestations des phénomènes fantastiques, autant ici absolument aucune réponse cartésienne n'est apportée et on ne sait jamais vraiment de quoi il ressort. Ce qui n'est, à mon avis, pas plus mal car le mystère et la magie sont préservés et on ne risque pas d'être déçu face à la trivialité du réel. D'ailleurs Radcliffe reconnaissait elle-même que ses textes avaient plus vocation à inspirer la terreur contrairement à ceux de Lewis, qui penchaient davantage vers l'horreur – ce que le Marque de Sade a lui-même relevé.

Ces récits subalternes me semblent être comme une répétition ou une préparation du récit principal, qui regroupe tous les protagonistes disséminés dans ces narrations. Une sorte d'apothéose à un ensemble d'épiphénomènes, qui, isolés n'ont pas grandes conséquences. Car les derniers chapitres de ce roman apportent une autre dimension à ce texte, Lewis n'hésite pas à introduire la figure de Méphistophélès, ou le mythe de Faust, pour mieux signifier les abysses de la chute du Moine, attribuant ainsi une dimension quasi-mythique au texte. Sans oublier le coup de théâtre renfermé dans les toutes dernières pages du roman, qui rajoutent encore un peu plus à la tragédie de la damnation d'Ambrosio.


La déchéance d'Ambrosio, présenté pourtant comme l'un des hommes le plus pieux qui soit, relève il me semble d'une critique acerbe de la religion. Mais il n'est pas le seul concerné par cette critique, on retrouve également la doyenne de soeurs du couvent de Sainte-Claire auquel est rattaché la cathédrale, l'abbesse perfide, mère supérieure et responsable de la chute et du destin d'Inès et de tant d'autres. Les deux personnes, et il est intéressant de voir que Lewis a choisi deux personnes de sexe différent, censées être les plus droites, vertueuses et pieuses, selon les lois de leur ordre, sont pourtant celles qui s'avéreront être les plus détestables, les plus corrompues, débauchées et perverties, que cela soit d'ordre moral ou, plus bassement, physique. Il est clair que la pratique à l'excès de la religion, l'ascétisme le plus total, n'amènent ici rien de bon, le refus du pardon d'Ambrosio envers Inès sera amèrement regretté par ce dernier, la dimension humaine ne vaut en aucun cas la dimension déiste. Si Dieu a su accorder son pardon à l'homme et ses pêchés, qui est un simple moine ou nonne pour s'opposer à sa volonté? La vision de Lewis apparaît très manichéenne en certains cas, car si Ambrosio pèche par excès de vertus, la nonne pêche par excès de vices, l'orgueil, la méchanceté et l'avidité. Finalement, ceux qui s'en sortent le mieux, ce sont ceux qui ont fait peut-être le plus preuve de modération et d'altruisme: car cette forme religieuse exercée par les deux religieux n'est-elle pas davantage la preuve, Lewis le dit, d'un orgueil et d'une estime de soi démesurés qu'une véritable preuve de leur foi? Ces deux personnages finissent par vivre plus par et dans le regard d'autrui que dans véritablement celle de Dieu et c'est ce qui finira par les perdre.

Pour moi, ces deux personnages sont les plus significatifs et frappants du récit, spécialement Ambrosio que l'on voit peu à peu sombrer dans la noirceur de ses passions. Les personnages secondaires, en ce qui me concernent, sont un peu moins consistants, ils servent surtout à fabriquer et étayer les récits de l'auteur: même s'ils incarnent les uns les autres les valeurs à l'opposé de celles des deux religieux – la fidélité, la constance, la modestie…- ils sont à mes yeux un peu plus lisses que nos anti-héros, plus communs, parfois même agaçants: j'avoue avoir été assez irritée par Antonia, portrait-type de la victime naïve et ingénue jusqu'à l'extrême, sa tante Leonela, stéréotype de la veille fille un peu peau de vache mais terriblement sensible à la flatterie.

le talent narratif de Lewis est indéniable, si l'on se rappelle qu'il a composé ce texte à ses vingts ans (et en à peine dix semaines!), on ne peut que louer la précision, la justesse et la finesse de sa plume. L'écriture est claire, habile, joue très souvent sur deux registres (il a dû épurer son texte, qui a fait grand scandale à l'époque, de toutes allusions explicites sexuelles ou blasphématoires), avec des sous-entendus érotiques, spécialement lorsque la narration se recentre sur Ambrosio. le Moine m'a tenu, sans aucun doute, en haleine de la première à la dernière page, avec ses retournements de situation ponctuels, et ce n'a pas été pour me déplaire!
Lien : https://wordpress.com/post/t..
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