Les films Narnia ne sont peut-être pas à la hauteur du Seigneur des anneaux dont le succès à sans doute motivé leur sortie mais ils ont eu au moins un avantage : faire mondialement connaître cette oeuvre bien aimée des Anglais mais quasiment inconnue de l'autre côté de la Manche (jusqu'à l'adaptation en films, donc). Cela dit, même si j'ai vu les films pour la première fois quand ils sont sortis au cinéma, je n'avais encore jamais lu les livres qui les ont inspirés. Notez que je n'en suis pas fière. Pour une prof-doc, c'est même carrément la honte. Je rattrape donc doucement mon inculture crasse en commençant par le tome 2, celui qui a inspiré le premier des films.
Premier constat : l'adaptation en film, pour autant que je m'en souvienne, suit très fidèlement le roman. On y fait rapidement la connaissance des quatre héros, deux frères et deux soeurs, envoyés chez un vieil oncle, à l'abri des bombardements de la Seconde guerre mondiale. Dans le manoir, ils découvrent une armoire qui les conduit dans un monde merveilleux : Narnia. Une sorcière a jeté un sort à cet univers qui vit un hiver éternel, sans que ce ne soit jamais Noël. Mais voilà que la malédiction semble se fissurer. Les prophéties qui annoncent le retour du roi Aslan et l'avènement de quatre rois, fils et filles d'Adam, seraient-elles sur le point de s'accomplir ?
Les chroniques de Narnia sont écrite dans un style vraiment très simple. On imagine bien
C.S. Lewis comme un vieil oncle sympathique racontant cette histoire à ses jeunes lecteurs au coin du feu (avec une pipe et une tasse de thé pour parfaire le tableau). On sent une vraie connivence comme lorsqu'il souligne à chaque fois qu'il est question de l'armoire combien il est idiot de s'enfermer dans une armoire. Il glisse aussi sur les scènes trop violentes. Cette pudeur alors que cette histoire parle de guerre et de mort m'a un peu surprise mais, en même temps, elle ne doit pas surprendre dans un roman écrit par un auteur qui a vécu les deux guerres mondiales et qui a été publié si peu de temps après la seconde.
Narnia n'est pas seulement un roman de fantasy divertissant. Pour C. S. Lewis, chrétien profondément convaincu et apologète (défenseur de la foi), c'est aussi une histoire qui lui permet de présenter de manière imagée et accessible pour des enfants le sens de la mort de
Jésus-Christ. Dans le roman, le sacrifice et la résurrection d'Aslan sont une métaphore de ceux du Christ. J'ai trouvé que c'était présenté d'une manière vraiment très belle, très simple et très touchante. Ce mélange d'univers imprégné des mythologies païennes et de récit chrétien est assez étonnant.
En résumé : Les chroniques de Narnia nous emmènent dans un univers riche, à la fois étrange et familier. L'écriture très simple et la quasi-absence de violence en font une lecture accessible pour les jeunes lecteurs dès 8-9 ans, à mon avis. Certains mots de vocabulaires peuvent être peut-être un peu complexes mais ils n'empêchent pas la compréhension de l'histoire.
Challenge Romans Jeunesse 2023