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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Réveil en sursaut par le hurlement de son petit garçon de quatre ans tombé du lit et enchaînement sur la sempiternelle attitude agressive de sa femme qui lui reproche l'exigüité de cette chambre et son incapacité à leur trouver un logement décent. Yin commence sa journée, une journée semblable à toutes les autres dans sa vie de travailleur chinois des années 80.
Une salle d'eau collective, des toilettes occupées, des jurons à étouffer, et le temps qui défile, le temps qui manque pour ne pas arriver en retard au boulot.
Son fils Leilei dans les bras, il est conscient que sa femme, pourtant si amère envers lui et leurs conditions de vie, est la seule à les regarder partir et à attendre leur retour.
Marche, autobus bondé et incivilités qui en découlent, traversée en bac du fleuve Yangtsé où il souffle un peu en laissant vagabonder son esprit. Petit déjeuner de nouilles froides et de beignets avant de vite déposer son fils au jardin d'enfants et filer à l'atelier, un très léger retard noté toutefois par le vieux pointeau. Injustices du milieu ouvrier.

Selon le moment de la journée, les réflexions de Yin oscillent entre lassitude, résignation, inquiétude, déception, mais aussi fierté face aux attitudes et questionnements de son fils, rêves d'amour lointain et constat que tout compte fait, il n'est pas trop à plaindre.

Chi Li nous déroule tout simplement ce quotidien brut, les illusions vite effacées et rattrapées par une réalité domestique, familiale ou professionnelle. Rien d'extraordinaire dans cette journée tout à fait ordinaire d'une vie parmi tant d'autres. Il ne faut s'attendre à rien de particulier, juste suivre les banalités de cette journée de tracas qui ressemble à celle de la veille et ressemblera probablement à celle du lendemain.
J'ai particulièrement apprécié la conclusion que Yin apporte à cette journée épuisante lorsqu'il rentre chez lui. Une sensation qui lui ouvre tout de même une petite fenêtre de bonheur dans cette triste vie !
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Très court roman de Chi Li.
On nous raconte ici la journée ordinaire d'un travailleur chinois: Maison exiguë, relation compliquée avec sa femme , gestion difficile du petit, trajet pour aller au travail gangréné par la queue , les changements, la longueur. Et puis, un travail pénible , une stagiaire qui le tente bien.Enfin , retour à la maison , aussi compliqué que l'aller.

Le but de l'auteur est atteint, montrer la difficulté d'une journée ordinaire. Elle dépeint un homme droit que rien ne peut dévier d'un chemin qui semble tracé d'avance. Le système est aussi montré du doigt à travers divers évènements.
Sans être désagréable , on n'a pas le temps de s'attacher aux personnages que l'histoire est finie . On peut s'intéresser à ce livre pour avoir une approche d'une journée type d'un ouvrier Chinois .
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Une journée ordinaire dans une existence ordinaire. Yin est marié à une femme pour laquelle il n'éprouve plus grand chose. Ils ont un fils de quatre ans. Cette journée de labeur commence à 5h, et, tout au long des heures, Yin sera bousculé, rejeté, admiré, convoité même...Il rentre chez lui épuisé, et ce quotidien semble lui convenir. C'est une peinture de la Chine d'aujourd'hui.
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Certains trouveront peut-être ce livre un peu morne, ou fade, mais que nenni !
Il faut bien remettre l'oeuvre dans le contexte intellectuel de l'époque : au temps de Mao Zedong, les écrivains ne devaient mettre en scène que des héros, ils ne devaient pas y avoir un personne principal, il fallait d'ailleurs généralement que le "personnage principal" soit la masse populaire, et il fallait surtout narrer que des exploits, des luttes pour la révolution etc. En aucun cas vous ne pouviez parler d'une personne quelconque et de son quotidien simple et terne. Ce livre était donc novateur pour cette époque (après Mao mais où les écrivains n'osaient pas encore aborder d'autres thèmes), puisqu'il fait partie des prémisses de la littérature mettant en scène un "anti-héros", une personne du peuple.
J'ai beaucoup aimé l'histoire, une journée dans la vie de cet ouvrier qui reflète celle de milliers d'autres personnes comme lui : la queue aux toilettes le matin, les petits tracas au travail, etc. le style de l'auteur est simple mais touchant. Il permet aussi de découvrir la ville de Wuhan (qui ne s'appelait pas comme ça à l'époque), avec son embarcation pour traverser le fleuve et se rendre de l'autre côté de la ville
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Je continue avec mes lectures grosse patate de l'été et ce "Triste vie", de Chi Li.

Nous sommes dans l'une de ces gigantesques cités-banlieues chinoises, dont les habitants alimentent les usines fabriquant la majorité des objets de notre planète. Yin est l'un d'entre eux, et nous allons découvrir avec lui une de ses journées type : le réveil à 5 heures du matin, car il n'a pas eu la chance d'obtenir un logement à coté de son travail ; les relations avec sa femme, qui lui reproche de ne pas être à la hauteur ; la difficulté d'être père, avec ce fils unique à élever, qu'il aime tellement mais qui quelques fois lui fait peur ; son travail de technicien à l'usine, où il se fait humilier mais où il doit garder la face. Bref, une vie de rêve...

Ce roman a été écrit en 1985, et donne vous l'aurez compris une vision pas vraiment idyllique de ce que pouvait être la vie de millions de chinois à l'époque. J'ai aimé justement la visibilité sur un monde que l'on imagine mais qui nous parait loin, et dont nous comprenons bien les difficultés à travers le personnage de Yin. On apprend aussi que Yin est issu des campagnes de "rééducation", thème principal de "Balzac et la petite tailleuse chinoise", autre livre que j'avais bien aimé mais qui m'avait un peu laissé sur ma faim. Même si les auteurs sont différents, cela en est un peu la suite.

Par contre j'ai beaucoup de mal avec les livres de 100 pages : on a à peine le temps de faire connaissance avec les personnages que c'est déjà fini, sans forcément avoir été percutant. Bref, pas mal, mais vite oublié je pense.
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Chi Li nous expose des choses qu'on sait, mais sur lesquelles on ne s'attarde pas forcément. La romancière nous fait prendre la mesure de ce qu'est une journée d'un chinois travaillant à l'usine. Yin se débat avec des problèmes financiers, sa femme n'est pas toujours aimable, souffrant, elle aussi, de cette vie précaire. Sa vie est monotone, laborieuse, elle contient peu de joie. Pourtant, Chi Li n'aborde pas les choses de manière désespérée, et ne larmoie pas. Elle expose les faits dans toute leur simplicité. Yin semble résigné. Il prend le meilleur parti possible de ce qui lui arrive. Même lorsqu'il est victime d'injustice, il finit par l'accepter, ne pouvant vraiment faire autrement. Mais parfois, au cours de cette journée, une image lui apparaîtra, une image pour laquelle il changerait de vie, qui le remplit à la fois d'euphorie et d'un immense chagrin.
[...]
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Avec un titre pareil, Triste vie, et lorsqu'on vous aura dit que la dame Chi Li est connue pour être une figure de proue du néo-réalisme chinois ... ne venez pas vous plaindre, vous étiez prévenus !
Voilà un petit opuscule (juste la centaine de pages réglementaire) qui est à lire d'une traite, en une heure de temps, en tout cas pas plus d'une journée car l'action se déroule précisément en une journée.
Une journée de la vie d'un ouvrier chinois du Wuhan, une journée, métaphore de sa vie.
Il part le matin de bonne heure en ferry (il faut traverser le fleuve pour aller bosser), son gosse sous le bras (la Chine et l'enfant unique), pour rentrer at home le soir venu.
Entre temps, on aura eu un aperçu de la vie de Yin Jiahou, de ses rêves d'amour perdues (au passage on notera que c'est bien la première fois dans la littérature chinoise que les exils à la campagne de la Révolution Culturelle sont ici prétextes à de douces rêveries ...), de ses rêves professionnels inachevés, de ses rêves de ..., de ses rêves de ..., bref de sa triste vie quotidienne ...
Même la fin de cette presque nouvelle laisse un goût amer, sans trop qu'on sache si c'est du lard ou du cochon : rentre-t-il chez lui le soir retrouver bobonne car finalement cet amour-là est la seule valeur sûre ? ou rentre-t-il chez lui désabusé parce que tout le reste n'est que fantasmes et que son humble foyer est la seule et triste réalité, la triste vie ?
Brrrr, néo-réalisme, on vous a dit !
Profitons en pour glisser notre propre morale : on n'a qu'une vie et faisons en sorte qu'elle ne soit pas triste !
Carpe diem !
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