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4,24

sur 2086 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une dystopie féministe qui me faisait rêver depuis des mois, mais qui s'est avérée être une déception.
Dans un futur dystopique les femmes doivent partir un an pour survivre dans la forêt avant d'intégrer la société, mais en Tierney, la protagoniste, commence à naître la flamme d'une révolution à travers ses rêves (qui sont interdits).
Si la première moitié du roman est très bien mené et l'univers bien ficelle, l'autre moitié est un ramassis de clichés qui a mis la féministe en moi en colère.
J'ai beaucoup aimé découvrir le début de l'année de Grâce des personnages, la manière dont certaines se comportent et comment des clans et rivalités se forme. Cependant, une fois arrivées au camp, il ne se passe pas grand-chose. L'intrigue peine à venir. Puis l'élément déclencheur se met en place et la déception arrive.
En commençant ce livre j'avais espoir de lire une dystopie digne de celles de mon adolescence, comme Hunger Games et Divergent. C'est loin d'être le cas, car si l'Année de Grâce se vante dans sa communication publicitaire d'être féministe, elle l'est beaucoup moins que ces deux exemples.
Déjà la caractérisation n'est pas exceptionnelle. Tierney n'a rien d'une Katniss ou d'une Tris.
La romance inattendue qui arrive ne m'a au départ pas gêné, et j'ai même adoré ce nouveau personnage qui fait son apparition. J'ai trouvé cela très cliché, et j'étais un peu déçue que Tierney , qui est un peu rebelle et débrouillarde soit « sauvée » et guidée par un homme. Je m'attendais à mieux de ce roman. La romance aurait pu prendre moins de place, ce qui aurait permis au personnage de mener sa rébellion par sa seule volonté.
La fin du roman n'a été que déception pure et dure. L'intrigue tourne au cliché de romance bit lit (je n'ai rien contre le genre, mais je ne m'attendais pas à ça du tout). Aucune réelle révolution n'arrive, juste le tout début d'un souffle de révolte ratée. J'aurai aimé de la violence, de la colère, que les femmes se déchaînent contre ces hommes qui les oppriment. Mais non. Ma plus grosse déception de l'année.

Lien : https://www.goodreads.com/re..
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Comme je n'ai pas encore lu Hunger Games et La servante écarlate, et que je me suis lancée dans la lecture de ce roman en ignorant totalement qu'il était estampillé féministe, j'ai été une lectrice neutre et sans attentes particulières. J'ai apprécié le rythme du roman, les zones d'ombre (lieu, époque...), l' évolution des relations (l'héroïne va découvrir la face cachée de quelques membres de sa famille...), certaines problématiques abordées (par exemple les dynamiques de groupe, le fait qu'être confrontés à une même difficulté ne nous rend pas forcément solidaires..). J'ai nettement moins apprécié la relation amoureuse de l'héroïne très convenue, des scènes "gore", un style passe-partout. Au total, pour moi ce livre n'est pas un chef d'oeuvre mais j'ai passé un bon moment de lecture. Et je trouve plutôt intéressant de lire les critiques des autres lecteurs et lectrices qui font émerger les différentes conceptions de ce qu'est le féminisme. de fait cet ouvrage nourrit le débat, ce qui n'est pas rien!
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Je suis un peu embêtée au moment de me mettre face à mon clavier pour me fendre de ma bafouille sur "L'Année de Grâce", comme je le suis à chaque fois que la lecture d'un roman me laisse mitigée, tiède. Je ne suis pas à l'aise avec les entre-deux et c'est pourtant bien ce que me fait ressentir l'ouvrage de Kim Liggett: je suis comme entre deux eaux, partagée entre les qualités indéniables de cette dystopie qui a beaucoup fait parler d'elle lors de sa sortie (et à raison!) et ses défauts qui à moi m'ont parue assez rédhibitoires pour perturber, troubler ma lecture.
"L'Année de Grâce" prend corps à une époque indéfinie et dans une communauté fortement imprégnée de culture chrétienne (Eve, le serpent tout ça) au sein de laquelle les femmes ne disposent pas plus de droits que de leurs corps. Un peu comme dans "La Servante Ecarlate", on (les hommes) leur assigne des rôles: épouses, servantes, prostituées, on leur impose (les hommes toujours et la société qu'ils ont créé) des époux pour celles qui ont été jugées "épousables". le pied quoi, d'autant plus que les actes de rébellion aussi timides puissent-ils être, sont violemment réprimés, du fouet à la potence en passant par la torture. Par ailleurs, les adolescentes de la communauté sont particulièrement surveillées et se doivent l'année de leur seize de survivre à une épreuve dont il est strictement interdit de parler: l'"Année de Grâce"...
Parce qu'elles ont seize ans, qu'elles sont jeunes et jolies, qu'elles peuvent attiser le désir des hommes et la jalousie des autres femmes, parce qu'elles sont le printemps au coeur d'un hiver neurasthénique, on les a pourvu de magie -formidable métaphore pour désigner la sexualité ou en tout cas la naissance du désir- , magie dont elles doivent impérativement se défaire pour espérer gagner leur place dans la communauté. Pour ce faire, chaque année, on expédie donc les jeunes filles dans un camp loin de chez elle, à l'orée d'un bois et à la merci de braconniers sanguinaires. Là, livrer à elles-mêmes pour la toute première fois, les jeunes filles doivent lutter pour leur survie dans une violence que tout le monde feint d'ignorer mais qui laisse pourtant derrière elle bien des traumatismes quand ce ne sont pas des mutilations ou des cicatrices comme autant de marques au fer rouge.
Tierney a seize ans et s'apprête à vivre son année de grâce après la cérémonie du voile, tout aussi angoissante, qui détermine de quoi sera fait son futur. C'est une jeune femme indépendante, un rien rebelle qui a bien du mal à se faire à ce qu'on exige d'elle. le mariage? Très peu pour elle! La douceur feinte, la maternité, la dévotion? Non plus. Pour celle que son père a élevé comme un garçon et qui passe son temps à battre la campagne avec son meilleur ami, l'Année de Grâce et ce qui s'ensuivra sont autant d'épreuves. Coûte que coûte, bien sûr qu'il lui faudra lutter pour sa survie mais plus que tout cela, c'est aussi pour sa liberté, son indépendance, ses idéaux et l'avenir de toutes les femmes de sa communauté qu'elle devra prendre les armes. Dans le sang et les larmes. Dans la violence et la cruauté.
Par où poursuivre?
Peut-être par les points négatifs pour terminer ensuite sur une note positive..!
Deux, voire trois choses m'ont agacée et sont venues ternir ma lecture.
Tout d'abord et bien que je reconnaisse la pertinence de l'univers dystopique proposé qui m'a réellement fascinée, je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir aussi les influences à la source de laquelle l'auteur s'est sans doute abreuvée: "La Servante Ecarlate", "Sa majesté des mouches" mais aussi "Hunger Games" ou encore "Les Sorcières de Salem"... Ce sont des ouvrages que j'ai lus et aimés pour la plupart, des livres dont je suis heureuse de constater l'influence, la portée, la puissance du message mais dans cette "Année de Grâce", je les ai trouvés trop présents et outre que je me suis parfois débattu avec une impression de déjà vu, cela m'a empêché de m'immerger dans le texte autant que je l'aurai voulu. Bien sûr qu'il est normal d'être influencé et inspiré et on sait bien que toute création découle d'une autre mais là, c'était trop.
Mon deuxième grief, plus important et sans doute plus partiale concerne les personnages et celui de Tierney en particulier. Si certains d'entre eux sont nuancés, complexes et bien construits (Hans, Mickael, les parents de Tierney) la plupart des autres sont franchement manichéens et monolithiques, bâtis à l'emporte-pièce et sans nuance... Quant à Tierney... Parlons-en de l'héroïne (c'est bien ça le problème d'ailleurs, ce statut d'héroïne!) qui souffre clairement selon moi du "syndrome du personnage parfait", ce qui la rend parfois insupportable et ce qui m'a indubitablement empêchée de m'intéresser à elle. C'est bien simple, elle est parée de toutes les qualités: elle est rebelle, intelligente, altruiste, courageuse. Elle est celle qui veille sur toutes ses compagnes, qui a le bon savoir, celle qui se pose les bonnes questions. Celle qui souffre aussi, martyre de sa cause et capable pourtant de pardonner. le parfait personnage parfait! Et c'est absolument irritant. Je sais bien que c'est l'héroïne et qu'à ce titre, elle doit avoir des qualités pour se démarquer et justifier de son parcours mais là, c'est trop. le syndrome est partagée par bon nombre de personnage présent dans d'autres oeuvres, Kim Liggett n'en est pas la seule souffrante, mais plus ça va et plus ce défaut me hérisse.
Enfin, dernier grincement de dents pour l'histoire d'amour que j'ai trouvé trop rondement menée et un peu mièvre. Elle aurait gagné en beauté et en profondeur avec un traitement plus approfondi à mon sens (et perdu en mièvrerie).
Je sais que je suis grincheuse, mais promis j'arrête ici de déverser mon venin et je passe au miel, dont j'ai une réserve aussi importante de poison. Bien sûr que "L'Année de Grâce" comporte des qualités.
L'univers créé en fait partie et je l'ai trouvé si fascinant que même maintenant que le livre est refermé je ne peux m'empêcher de m'interroger: comment en sont-ils arrivés là? Pourquoi? Quels secrets, quels non-dits hantent encore la communauté?
J'ai également beaucoup apprécié l'atmosphère très lourde, très sombre qui nimbe une bonne partie du roman et particulièrement les passages où les jeunes filles sont isolées dans le camps. L'ambiance est malsaine jusqu'à créer une angoisse opaque, diffuse, presque capiteuse et on sent la tension qui progresse peu à peu jusqu'à l'étouffement ou l'étranglement des personnages... et des lecteurs. Autour de ce thème, j'ai également aimé la cruauté qui se dégage de l'ensemble. Qu'on ne s'y trompe pas, estampillé "ado" ou pas "L'Année de Grâce" est un roman ultra-violent, cruel, barbare et dont certains passages, bien qu'à peine esquissés, sont difficilement supportables. Cela lui confère une épaisseur et une gravité qui m'ont embarquée autant que faire se peut.
Je ne peux pas faire l'impasse ensuite sur la portée engagée et féministe du roman, d'autant plus nécessaire à la lumière de l'actualité récente (et moins récente d'ailleurs!), sur le message de lutte et d'espoir prodigués. Portée nécessaire donc mais on ne peut plus courageuse et intelligente également.
Et puis ces révélations finales, ces issues tragiques, ces chutes successives! Un vrai bonheur narratif qui a racheté presque à lui seul les insuffisances précédemment énoncées.

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Ce livre est écrit de façon fluide et simple, l'autrice nous plonge dans un univers morbide et dangereux. Assez glauque, on est plongés dans une atmosphère qui fait froid dans le dos, perdus dans un brouillard dans lequel Tierney comme le lecteur tente de se retrouver.
J'ai mis du temps avant d'accrocher à cette lecture, et je reste assez mitigée. Je n'ai pas été à l'aise avec l'ambiance de ce livre, terriblement glauque et trop tordue à mon sens.
C.A.
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Ce n'est pas un mauvais livre mais...
Les références à la Servante écarlate m'agacent car si le thème est similaire on est bien loin de la qualité littéraire.
J'ai trouvé bien des choses exagérées et sans nuance : la violence, les rapports homme-femme, certains personages...
Il me semble qu'une des forces de la Servante écarlate (puisqu'il semble que ce soit une des références) mais également des dystopies en général, réside dans le "comment on est arrivé là", c'est-à-dire la genèse de la société.
Rien de cela ici, on est parachuté dans une société dystopique, hors du temps et de l'espace.
Bon il y a aussi des côtés positifs : l'héroïne qui apprend à changer son regard sévère sur ses parents, le fait que c'est grâce à son éducation rationnelle qu'elle tire son épingle du jeu au final.
Je ne souhaite pas divulgacher, je m'arrête donc là.
Au final donc, pas désagréable même si très violent, mais pas le plus subtil dans le genre.
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L'année de Grâce est une dystopie dont j'entends parler depuis sa sortie avec le rapprochement qu'on a fait entre elle et La Servante Écarlate et avec sa belle couverture féminine et végétale très inspirante.

Cependant me voici une fois de plus partagée face à une lecture qui avait tout pour être prometteuse et qui m'a un peu fait l'effet d'un pétard mouillé. Kin Liggett, l'autrice, esquisse un très bel univers mais ne l'exploite pas assez amplement à mon coup et y greffe des romances à faire lever les yeux au ciel une fois de plus. Je crois que c'est vraiment ce qui me frustre le plus dans les lectures jeunesse.

Pourtant l'univers de L'année de Grâce est fort séduisant et bien développé. L'autrice nous y décrit une société patriarcale où le sort réservé aux femmes fait vraiment froid dans le dos. Comme dans la Servante Ecarle à laquelle on la compare souvent, celles-ci sont totalement soumises aux hommes mais dans une ambiance de sorcellerie un peu archaïque et non futuriste. Les femmes vivent toute leur vie sous la coupe des hommes. Une fois qu'elles ont l'âge et leur règle, elles sont envoyés passer un an dans un camp sensé les débarrasser de leur magie mais avant de partir certaine sont choisies par les hommes pour devenir leur épouse, les autres seront envoyés dans des endroits subalternes pour travailler et les soeurs de celles qui échoueront ou s'enfuiront seront envoyés à l'extérieur pour devenir des prostituées. Glaçant !

Tierney est l'une de ses filles mais contrairement aux autres elle ne rêve pas de devenir une épouse, elle rêve de travailler et être libre car elle ne veut pas être soumise à un homme. Depuis toujours, son père, le docteur du coin, lui a appris d'ailleurs à se débrouiller. Mais le grand jour arrive et elle va aller de surprise en surprise.

J'ai beaucoup aimé le ton pesant et délétère de l'histoire. C'était étouffant et cinglant à la fois. J'ai ressenti beaucoup de colère face à cette société où les femmes semblent se laisser faire et se complaire dans les rôles qu'on leur attribue. C'était révoltant pour moi et ce dès le départ mais ça va être pire au fil des pages.

En effet une fois les filles parties pour leur année de Grâce, une deuxième couche va venir s'ajouter, une couche plus mystique diablement intrigante. J'ai adoré découvrir aux côté de Tierney et ses compagnes de quoi il en retournait dans ce camp où on les enferme. On croit volontiers au début qu'effectivement c'est pour débarrasser les femmes de leur magie mais petit à petit on va découvrir tout autre chose, une vaste tromperie et ça va faire mal !

Il y a ainsi un très bon rythme dans l'histoire pendant plus de la moitié du roman. C'est fascinant de suivre ses relations entre Tierney et les autres filles, toutes très différentes d'elle et notamment celle qui s'improvise meneuse et souhaite à tout prix la bâillonner et l'isoler des autres pour rester dans le moule et profiter en quelque sorte de cette année pour régner, ce qu'elle ne pourra pas faire après. C'est fascinant d'assister à leur terrible vie dans le camp où elles sont abandonnées à elle-même. C'est passionnant de voir l'héroïne démêler petit à petit les fils de l'histoire.

Là où tout est gâché, c'est quand l'autrice s'est senti obligée d'introduire de la romance dans son histoire... D'abord, il y a l'ami d'enfance de Kierney qui développe des sentiments pour elle et a tout du petit garçon à côté d'elle. Il a donc l'air ridicule même s'il est très gentil. Puis, il y a **SPOILER** ce braconnier qu'elle rencontre et avec qui elle va, au fil des semaines, nouer quelque chose mais je n'ai pas trouvé cela crédible un seul instant vu le temps qu'elle passe seule ou inconsciente. Cela leur laisse au final très peu de temps ensemble pour que vraiment quelque chose naisse. Surtout l'issue de tout cela m'a semblé bien trop abracadabrantesque et soapesque pour me plaire et avoir l'air crédible ou émouvant à mes yeux. Tout est trop trop creux...

Ainsi quand la fin arrive, que les fils sont démêles, on nous promet comme une petite révolution et je me suis à nouveau retrouvée partagée. D'un côté, j'ai aimé que ce ne soit pas si simple que ça et qu'on assiste plutôt au début d'une révolte silencieuse et pas à un grand chambardement qui aurait manqué de pages pour être développés correctement et qui n'aurait pas été crédible. Mais en même temps, quand je vois tout ça pour ça, je suis frustrée. J'aurais aimé continué à suivre Kierney avec ses nouvelles connaissances dans tous les sens du terme.

L'année de Grâce a donc commencé comme une très bonne lecture, intrigante, passionnante, fascinante et difficile dans ce qu'elle dénonce. Il y a eu un très beau travail sur la perversions et l'utilisation du thème "des femmes sorcières". Mais la romance vient tout gâcher et au final l'autrice n'exploite pas son héroïne comme je l'aurais voulu. Elle accouche d'un mélange un peu fade avec des promesses d'un quelque chose qu'on ne lira pas et qui aurait pu être encore plus fort et émouvant. Dommage.
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Nous sommes ici plongé dans la vie d'une communauté où les femmes sont bridée, soumises car elles seraient détentrices d'une magie dangereuse (sexuelle notamment). Pour ôter cette magie, les jeunes filles sont envoyées dans un camp où elles vont devoir y survivre durant un an. A l'issue de cette année de grâce, elles reviennent au comté, là où elles devront se plier aux lois des hommes en devenant leur épouse ou en travaillant.

Cette dystopie féministe met en exergue les côtés le plus sombres, cruels et sauvages de l'humanité. le monde exploité dans ce livre est somble, presque glauque lorsque nous nous trouvons face à l'horreur là où l'on attendrait de l'entraide.

Tierney, l'héroïne, est impressionnante par son courage, son indépendance et sa combativité. Elle n'hésite pas à se battre pour ses idéaux.

Le livre est plein d'action et de rebondissements toutefois il a parfois manqué de développement sur la personnalité des personnages et sur l'esprit féministe. J'ai trouvé qu'il avait beaucoup trop de ressemblances avec Hunger Games et La servante écarlate. Cela m'a amené à manquer un peu d'enthousiasme.

Comme vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment avec cette lecture mais il m'a manqué quelques éléments pour que cela me comble complètement.
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Je ressors de cette lecture avec un avis assez mitigé... J'avais lu que c'était un mélange de "La servante écarlate" et de "Hunger Games", et c'est à la fois vrai et faux. On y retrouve effectivement les thèmes du premier, soit l'oppression des femmes et la religion, et des éléments du deuxième, comme la lutte pour la survie, la rébellion et un triangle amoureux. Cependant, je n'y ai pas reconnu les talents narratifs de Suzanne Collins et encore moins la qualité de la plume de Margaret Atwood.

J'ai trouvé l'univers trop caricatural pour être crédible, les personnages pas assez développés pour être attachants et les rebondissements plutôt prévisibles. le propos se veut féministe, mais m'a semblé maladroit. Certaines idées sont bonnes, mais j'ai trouvé que l'exécution manquait de finesse. En fait, ce qui manque cruellement à ce roman, c'est de la subtilité!

Malgré tout, je dois dire que j'ai bien aimé certains thèmes : la quête de soi, la forêt, la sororité, la superstition, la chasse aux sorcières... L'ambiance est assez réussie et m'a rappelé "Le village" de M. Night Shyamalan. J'ai aussi aimé le petit côté tordu et cruel de l'histoire, et que la fin ne soit pas un "happy ending" classique. Ça se laisse lire facilement et je dois dire que je me suis vite laissée prendre au jeu. Il faut l'avouer : c'est un page turner!

Selon moi, cette nouvelle dystopie jeune adulte a des qualités, mais aussi de gros défauts. C'est un objet de divertissement efficace, mais on est loin du chef-d'oeuvre annoncé!
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Tiernan vit dans une société patriarcale qui envoie les jeunes filles en pleine forêt l'année de leurs seize ans afin qu'elles "expulsent leur magie". le cadre est posé, on a déjà envie de tout casser et de se révolter contre ces hommes qui prennent le pouvoir où qu'ils passent. Reste à savoir si (et comment) on va en arriver là.
Si les ficelles sont parfois bien épaisses on se laisse quand même prendre par l'histoire et la violence inhérente à cette année de transition. L'autrice a également tendance à tout nous expliquer là ou elle pourrait faire confiance aux capacités du lecteur.
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Hélas, trois fois hélas ! J'aurais tellement voulu écrire une critique enthousiaste sur un roman dépeint avec tant d'ardeur par mes bibliothécaires ! (A ce propos, je vous renvoie à la superbe critique de loupVDH).
Mais non, je n'ai pas été prise dans ce tourbillon. J'ai juste aimé ce roman, sans plus.

Le thème est bien d'actualité, il s'agit du pouvoir que les femmes doivent prendre, le fait que celles-ci ne peuvent, ne doivent plus courber la tête sous le joug masculin - et c'est vrai, il y a encore du boulot parce que certains (beaucoup ?) de ces messieurs se sentent menacés dans leur intégrité patriarcale et toute-puissante - .
Donc au départ, ce livre m'attirait, titillait mon côté féministe.

Les jeunes filles d'un état dystopique sont emmenées de force l'année de (grâce ?) de leurs 16 ans dans une forêt inhospitalière, en vue de se débarrasser de leur soi-disant magie (ah, cette éternelle peur des hommes vis-à-vis des femmes ! ) et de revenir vaincues, prêtes à obéir sans discuter à la moindre injonction de l'Homme. Cela donne lieu à des affrontements féminins, à des jalousies, à du harcèlement, à des tortures, sous la menace perpétuelle des « braconniers » toujours à l'affût pour les écorcher vives, car il faut dire que la peau et les organes des demoiselles de 16 ans sont hautement aphrodisiaques et dotés de mille vertus.
L'héroïne, plus indépendante que les autres, n'entre pas dans ce jeu malsain et pour cela est ostracisée par la cheffe du même âge. Mais l'amoûûûûr est tapi au coin du bois…

Pourquoi donc n'ai-je pas accroché ? A cause de cet amour, justement. A cause aussi d'une psychologie peu fouillée, même si, je le reconnais, le harcèlement et le pouvoir exercé par un caractère fort sont bien rendus. L'atmosphère, en effet, est glauque.
Et puis j'ai trop lu.
Je reconnais dans ce texte des influences d'autres bouquins, ce qui n'est pas un défaut en soi vu que la littérature se construit par une intertextualité perpétuelle, mais ces influences sont trop explicites. « La servante écarlate », « Sa Majesté des mouches », la 4e de couverture les cite, et ça se voit, trop. le sujet n'est donc pas nouveau mais si l'auteure avait voulu apporter sa petite pierre à l'édifice, elle aurait dû faire preuve de plus d'originalité et aussi d'un style un peu plus relevé.
Maintenant, les jeunes filles d'aujourd'hui qui découvriront cette histoire seront probablement envoûtées, et je le leur souhaite.

Même si je reconnais que le sujet est bien dans l'air du temps et qu'il faut que les femmes ne se laissent pas faire, l'année de grâce a été, pour moi, une année ordinaire.

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