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4,25

sur 2037 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Hélas, trois fois hélas ! J'aurais tellement voulu écrire une critique enthousiaste sur un roman dépeint avec tant d'ardeur par mes bibliothécaires ! (A ce propos, je vous renvoie à la superbe critique de loupVDH).
Mais non, je n'ai pas été prise dans ce tourbillon. J'ai juste aimé ce roman, sans plus.

Le thème est bien d'actualité, il s'agit du pouvoir que les femmes doivent prendre, le fait que celles-ci ne peuvent, ne doivent plus courber la tête sous le joug masculin - et c'est vrai, il y a encore du boulot parce que certains (beaucoup ?) de ces messieurs se sentent menacés dans leur intégrité patriarcale et toute-puissante - .
Donc au départ, ce livre m'attirait, titillait mon côté féministe.

Les jeunes filles d'un état dystopique sont emmenées de force l'année de (grâce ?) de leurs 16 ans dans une forêt inhospitalière, en vue de se débarrasser de leur soi-disant magie (ah, cette éternelle peur des hommes vis-à-vis des femmes ! ) et de revenir vaincues, prêtes à obéir sans discuter à la moindre injonction de l'Homme. Cela donne lieu à des affrontements féminins, à des jalousies, à du harcèlement, à des tortures, sous la menace perpétuelle des « braconniers » toujours à l'affût pour les écorcher vives, car il faut dire que la peau et les organes des demoiselles de 16 ans sont hautement aphrodisiaques et dotés de mille vertus.
L'héroïne, plus indépendante que les autres, n'entre pas dans ce jeu malsain et pour cela est ostracisée par la cheffe du même âge. Mais l'amoûûûûr est tapi au coin du bois…

Pourquoi donc n'ai-je pas accroché ? A cause de cet amour, justement. A cause aussi d'une psychologie peu fouillée, même si, je le reconnais, le harcèlement et le pouvoir exercé par un caractère fort sont bien rendus. L'atmosphère, en effet, est glauque.
Et puis j'ai trop lu.
Je reconnais dans ce texte des influences d'autres bouquins, ce qui n'est pas un défaut en soi vu que la littérature se construit par une intertextualité perpétuelle, mais ces influences sont trop explicites. « La servante écarlate », « Sa Majesté des mouches », la 4e de couverture les cite, et ça se voit, trop. le sujet n'est donc pas nouveau mais si l'auteure avait voulu apporter sa petite pierre à l'édifice, elle aurait dû faire preuve de plus d'originalité et aussi d'un style un peu plus relevé.
Maintenant, les jeunes filles d'aujourd'hui qui découvriront cette histoire seront probablement envoûtées, et je le leur souhaite.

Même si je reconnais que le sujet est bien dans l'air du temps et qu'il faut que les femmes ne se laissent pas faire, l'année de grâce a été, pour moi, une année ordinaire.

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Je suis un peu embêtée au moment de me mettre face à mon clavier pour me fendre de ma bafouille sur "L'Année de Grâce", comme je le suis à chaque fois que la lecture d'un roman me laisse mitigée, tiède. Je ne suis pas à l'aise avec les entre-deux et c'est pourtant bien ce que me fait ressentir l'ouvrage de Kim Liggett: je suis comme entre deux eaux, partagée entre les qualités indéniables de cette dystopie qui a beaucoup fait parler d'elle lors de sa sortie (et à raison!) et ses défauts qui à moi m'ont parue assez rédhibitoires pour perturber, troubler ma lecture.
"L'Année de Grâce" prend corps à une époque indéfinie et dans une communauté fortement imprégnée de culture chrétienne (Eve, le serpent tout ça) au sein de laquelle les femmes ne disposent pas plus de droits que de leurs corps. Un peu comme dans "La Servante Ecarlate", on (les hommes) leur assigne des rôles: épouses, servantes, prostituées, on leur impose (les hommes toujours et la société qu'ils ont créé) des époux pour celles qui ont été jugées "épousables". le pied quoi, d'autant plus que les actes de rébellion aussi timides puissent-ils être, sont violemment réprimés, du fouet à la potence en passant par la torture. Par ailleurs, les adolescentes de la communauté sont particulièrement surveillées et se doivent l'année de leur seize de survivre à une épreuve dont il est strictement interdit de parler: l'"Année de Grâce"...
Parce qu'elles ont seize ans, qu'elles sont jeunes et jolies, qu'elles peuvent attiser le désir des hommes et la jalousie des autres femmes, parce qu'elles sont le printemps au coeur d'un hiver neurasthénique, on les a pourvu de magie -formidable métaphore pour désigner la sexualité ou en tout cas la naissance du désir- , magie dont elles doivent impérativement se défaire pour espérer gagner leur place dans la communauté. Pour ce faire, chaque année, on expédie donc les jeunes filles dans un camp loin de chez elle, à l'orée d'un bois et à la merci de braconniers sanguinaires. Là, livrer à elles-mêmes pour la toute première fois, les jeunes filles doivent lutter pour leur survie dans une violence que tout le monde feint d'ignorer mais qui laisse pourtant derrière elle bien des traumatismes quand ce ne sont pas des mutilations ou des cicatrices comme autant de marques au fer rouge.
Tierney a seize ans et s'apprête à vivre son année de grâce après la cérémonie du voile, tout aussi angoissante, qui détermine de quoi sera fait son futur. C'est une jeune femme indépendante, un rien rebelle qui a bien du mal à se faire à ce qu'on exige d'elle. le mariage? Très peu pour elle! La douceur feinte, la maternité, la dévotion? Non plus. Pour celle que son père a élevé comme un garçon et qui passe son temps à battre la campagne avec son meilleur ami, l'Année de Grâce et ce qui s'ensuivra sont autant d'épreuves. Coûte que coûte, bien sûr qu'il lui faudra lutter pour sa survie mais plus que tout cela, c'est aussi pour sa liberté, son indépendance, ses idéaux et l'avenir de toutes les femmes de sa communauté qu'elle devra prendre les armes. Dans le sang et les larmes. Dans la violence et la cruauté.
Par où poursuivre?
Peut-être par les points négatifs pour terminer ensuite sur une note positive..!
Deux, voire trois choses m'ont agacée et sont venues ternir ma lecture.
Tout d'abord et bien que je reconnaisse la pertinence de l'univers dystopique proposé qui m'a réellement fascinée, je n'ai pas pu m'empêcher d'y voir aussi les influences à la source de laquelle l'auteur s'est sans doute abreuvée: "La Servante Ecarlate", "Sa majesté des mouches" mais aussi "Hunger Games" ou encore "Les Sorcières de Salem"... Ce sont des ouvrages que j'ai lus et aimés pour la plupart, des livres dont je suis heureuse de constater l'influence, la portée, la puissance du message mais dans cette "Année de Grâce", je les ai trouvés trop présents et outre que je me suis parfois débattu avec une impression de déjà vu, cela m'a empêché de m'immerger dans le texte autant que je l'aurai voulu. Bien sûr qu'il est normal d'être influencé et inspiré et on sait bien que toute création découle d'une autre mais là, c'était trop.
Mon deuxième grief, plus important et sans doute plus partiale concerne les personnages et celui de Tierney en particulier. Si certains d'entre eux sont nuancés, complexes et bien construits (Hans, Mickael, les parents de Tierney) la plupart des autres sont franchement manichéens et monolithiques, bâtis à l'emporte-pièce et sans nuance... Quant à Tierney... Parlons-en de l'héroïne (c'est bien ça le problème d'ailleurs, ce statut d'héroïne!) qui souffre clairement selon moi du "syndrome du personnage parfait", ce qui la rend parfois insupportable et ce qui m'a indubitablement empêchée de m'intéresser à elle. C'est bien simple, elle est parée de toutes les qualités: elle est rebelle, intelligente, altruiste, courageuse. Elle est celle qui veille sur toutes ses compagnes, qui a le bon savoir, celle qui se pose les bonnes questions. Celle qui souffre aussi, martyre de sa cause et capable pourtant de pardonner. le parfait personnage parfait! Et c'est absolument irritant. Je sais bien que c'est l'héroïne et qu'à ce titre, elle doit avoir des qualités pour se démarquer et justifier de son parcours mais là, c'est trop. le syndrome est partagée par bon nombre de personnage présent dans d'autres oeuvres, Kim Liggett n'en est pas la seule souffrante, mais plus ça va et plus ce défaut me hérisse.
Enfin, dernier grincement de dents pour l'histoire d'amour que j'ai trouvé trop rondement menée et un peu mièvre. Elle aurait gagné en beauté et en profondeur avec un traitement plus approfondi à mon sens (et perdu en mièvrerie).
Je sais que je suis grincheuse, mais promis j'arrête ici de déverser mon venin et je passe au miel, dont j'ai une réserve aussi importante de poison. Bien sûr que "L'Année de Grâce" comporte des qualités.
L'univers créé en fait partie et je l'ai trouvé si fascinant que même maintenant que le livre est refermé je ne peux m'empêcher de m'interroger: comment en sont-ils arrivés là? Pourquoi? Quels secrets, quels non-dits hantent encore la communauté?
J'ai également beaucoup apprécié l'atmosphère très lourde, très sombre qui nimbe une bonne partie du roman et particulièrement les passages où les jeunes filles sont isolées dans le camps. L'ambiance est malsaine jusqu'à créer une angoisse opaque, diffuse, presque capiteuse et on sent la tension qui progresse peu à peu jusqu'à l'étouffement ou l'étranglement des personnages... et des lecteurs. Autour de ce thème, j'ai également aimé la cruauté qui se dégage de l'ensemble. Qu'on ne s'y trompe pas, estampillé "ado" ou pas "L'Année de Grâce" est un roman ultra-violent, cruel, barbare et dont certains passages, bien qu'à peine esquissés, sont difficilement supportables. Cela lui confère une épaisseur et une gravité qui m'ont embarquée autant que faire se peut.
Je ne peux pas faire l'impasse ensuite sur la portée engagée et féministe du roman, d'autant plus nécessaire à la lumière de l'actualité récente (et moins récente d'ailleurs!), sur le message de lutte et d'espoir prodigués. Portée nécessaire donc mais on ne peut plus courageuse et intelligente également.
Et puis ces révélations finales, ces issues tragiques, ces chutes successives! Un vrai bonheur narratif qui a racheté presque à lui seul les insuffisances précédemment énoncées.

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J'ai l'impression d'aller à contresens des autres critiques, mais l'année de grâce est loin d'être un coup de coeur pour moi. Pas que je me sois ennuyée, mais franchement, le roman empreinte le chemin maintes fois parcouru des dystopies adolescentes sans apporter la moindre originalité à la chose. Alors oui, l'autrice a dépeint un univers un brin différent, mais les personnages stéréotypés, les rebondissement ultra-attendus et l'intrigue prévisible n'aide pas vraiment à s'immerger dans l'histoire. Au point qu'une fois le roman posé après ma première session de lecture, j'ai mis trois semaine à le reprendre.
Le roman est présenté comme un mix entre La servante écarlate et Sa majesté des mouches, et c'est exactement çà, il reprend des éléments des deux romans sans rien ajouter de neuf ou de percutant. Alors j'imagine que pour une ado qui découvre ce livre en ayant lu aucune dystopie, ou très peu, le roman doit marquer, mais pour moi, c'est déjà un peu plus compliqué.
Merci tout de même aux éditions Casterman et à Babélio pour cette lecture.
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Dans cette dystopie loin d'être "fantastique", les adolescentes doivent passer l'année de leur 16 ans en exil, livrées à elle même dans une forêt barricadée. Cette année particulière est pudiquement nommée "l'année de grâce", mais personne ne parle de ce qu'il s'y passe, et les jeunes filles espèrent en revenir, vivantes, survivantes, avec le moins de blessures possible...

C'est une dystopie simple et riche à la fois : de moins en moins manichéenne au fil des pages. Les ennemis ne sont peut-être pas là où on le pense... Les pires dangers ne sont pas ceux auxquels on s'attend le plus. En quatre saisons, les personnages gagnent en folie autant qu'en maturité...
Le roman fait la part belle à "dame nature" : dangereuse et salvatrice par essence ; et il met à mal la nature humaine et ses travers si cruels. Dans cette dystopie féministe, l'autrice met en scène le statut de la femme au sein d'une communauté très fortement patriarcale, dont les principes sont d'une grande violence à l'égard du "sexe faible". Ce dernier inspire tant de crainte aux hommes qu'ils doivent "endiguer leur magie", par tous les moyens, y compris les plus atroces... J'y décèle une certaine représentation du féminisme post mouvement #MeToo.

S'agissant d'un livre "Jeunesse", j'ai été étonnée par les quelques passages plutôt "sanguinolant" et par la violence souvent malsaine, surtout pour un ouvrage à destination d'un public adolescent (indiqué "à partir de 13 ans" par la maison d'édition). La narration est très bien rythmée, le style de Kim Liggett est agréable, à l'exception de certains dialogues un peu poussifs qui manquent de fluidité ou de naturel. Je me suis rapidement plongée dans l'univers mais j'ai mis du temps à m'attacher à Tierney, l'héroïne, malgré son caractère tranché, original, rebel et intelligent.

Mon avis reste tout de même assez mitigé et dans ce style de dystopie, j'ai préféré le passeur de Lois Lowry, qui a plus attisé ma curiosité...
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L'année de Grâce est une dystopie dont j'entends parler depuis sa sortie avec le rapprochement qu'on a fait entre elle et La Servante Écarlate et avec sa belle couverture féminine et végétale très inspirante.

Cependant me voici une fois de plus partagée face à une lecture qui avait tout pour être prometteuse et qui m'a un peu fait l'effet d'un pétard mouillé. Kin Liggett, l'autrice, esquisse un très bel univers mais ne l'exploite pas assez amplement à mon coup et y greffe des romances à faire lever les yeux au ciel une fois de plus. Je crois que c'est vraiment ce qui me frustre le plus dans les lectures jeunesse.

Pourtant l'univers de L'année de Grâce est fort séduisant et bien développé. L'autrice nous y décrit une société patriarcale où le sort réservé aux femmes fait vraiment froid dans le dos. Comme dans la Servante Ecarle à laquelle on la compare souvent, celles-ci sont totalement soumises aux hommes mais dans une ambiance de sorcellerie un peu archaïque et non futuriste. Les femmes vivent toute leur vie sous la coupe des hommes. Une fois qu'elles ont l'âge et leur règle, elles sont envoyés passer un an dans un camp sensé les débarrasser de leur magie mais avant de partir certaine sont choisies par les hommes pour devenir leur épouse, les autres seront envoyés dans des endroits subalternes pour travailler et les soeurs de celles qui échoueront ou s'enfuiront seront envoyés à l'extérieur pour devenir des prostituées. Glaçant !

Tierney est l'une de ses filles mais contrairement aux autres elle ne rêve pas de devenir une épouse, elle rêve de travailler et être libre car elle ne veut pas être soumise à un homme. Depuis toujours, son père, le docteur du coin, lui a appris d'ailleurs à se débrouiller. Mais le grand jour arrive et elle va aller de surprise en surprise.

J'ai beaucoup aimé le ton pesant et délétère de l'histoire. C'était étouffant et cinglant à la fois. J'ai ressenti beaucoup de colère face à cette société où les femmes semblent se laisser faire et se complaire dans les rôles qu'on leur attribue. C'était révoltant pour moi et ce dès le départ mais ça va être pire au fil des pages.

En effet une fois les filles parties pour leur année de Grâce, une deuxième couche va venir s'ajouter, une couche plus mystique diablement intrigante. J'ai adoré découvrir aux côté de Tierney et ses compagnes de quoi il en retournait dans ce camp où on les enferme. On croit volontiers au début qu'effectivement c'est pour débarrasser les femmes de leur magie mais petit à petit on va découvrir tout autre chose, une vaste tromperie et ça va faire mal !

Il y a ainsi un très bon rythme dans l'histoire pendant plus de la moitié du roman. C'est fascinant de suivre ses relations entre Tierney et les autres filles, toutes très différentes d'elle et notamment celle qui s'improvise meneuse et souhaite à tout prix la bâillonner et l'isoler des autres pour rester dans le moule et profiter en quelque sorte de cette année pour régner, ce qu'elle ne pourra pas faire après. C'est fascinant d'assister à leur terrible vie dans le camp où elles sont abandonnées à elle-même. C'est passionnant de voir l'héroïne démêler petit à petit les fils de l'histoire.

Là où tout est gâché, c'est quand l'autrice s'est senti obligée d'introduire de la romance dans son histoire... D'abord, il y a l'ami d'enfance de Kierney qui développe des sentiments pour elle et a tout du petit garçon à côté d'elle. Il a donc l'air ridicule même s'il est très gentil. Puis, il y a **SPOILER** ce braconnier qu'elle rencontre et avec qui elle va, au fil des semaines, nouer quelque chose mais je n'ai pas trouvé cela crédible un seul instant vu le temps qu'elle passe seule ou inconsciente. Cela leur laisse au final très peu de temps ensemble pour que vraiment quelque chose naisse. Surtout l'issue de tout cela m'a semblé bien trop abracadabrantesque et soapesque pour me plaire et avoir l'air crédible ou émouvant à mes yeux. Tout est trop trop creux...

Ainsi quand la fin arrive, que les fils sont démêles, on nous promet comme une petite révolution et je me suis à nouveau retrouvée partagée. D'un côté, j'ai aimé que ce ne soit pas si simple que ça et qu'on assiste plutôt au début d'une révolte silencieuse et pas à un grand chambardement qui aurait manqué de pages pour être développés correctement et qui n'aurait pas été crédible. Mais en même temps, quand je vois tout ça pour ça, je suis frustrée. J'aurais aimé continué à suivre Kierney avec ses nouvelles connaissances dans tous les sens du terme.

L'année de Grâce a donc commencé comme une très bonne lecture, intrigante, passionnante, fascinante et difficile dans ce qu'elle dénonce. Il y a eu un très beau travail sur la perversions et l'utilisation du thème "des femmes sorcières". Mais la romance vient tout gâcher et au final l'autrice n'exploite pas son héroïne comme je l'aurais voulu. Elle accouche d'un mélange un peu fade avec des promesses d'un quelque chose qu'on ne lira pas et qui aurait pu être encore plus fort et émouvant. Dommage.
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Je ressors de cette lecture avec un avis assez mitigé... J'avais lu que c'était un mélange de "La servante écarlate" et de "Hunger Games", et c'est à la fois vrai et faux. On y retrouve effectivement les thèmes du premier, soit l'oppression des femmes et la religion, et des éléments du deuxième, comme la lutte pour la survie, la rébellion et un triangle amoureux. Cependant, je n'y ai pas reconnu les talents narratifs de Suzanne Collins et encore moins la qualité de la plume de Margaret Atwood.

J'ai trouvé l'univers trop caricatural pour être crédible, les personnages pas assez développés pour être attachants et les rebondissements plutôt prévisibles. le propos se veut féministe, mais m'a semblé maladroit. Certaines idées sont bonnes, mais j'ai trouvé que l'exécution manquait de finesse. En fait, ce qui manque cruellement à ce roman, c'est de la subtilité!

Malgré tout, je dois dire que j'ai bien aimé certains thèmes : la quête de soi, la forêt, la sororité, la superstition, la chasse aux sorcières... L'ambiance est assez réussie et m'a rappelé "Le village" de M. Night Shyamalan. J'ai aussi aimé le petit côté tordu et cruel de l'histoire, et que la fin ne soit pas un "happy ending" classique. Ça se laisse lire facilement et je dois dire que je me suis vite laissée prendre au jeu. Il faut l'avouer : c'est un page turner!

Selon moi, cette nouvelle dystopie jeune adulte a des qualités, mais aussi de gros défauts. C'est un objet de divertissement efficace, mais on est loin du chef-d'oeuvre annoncé!
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J'étais vraiment hyper curieuse de découvrir enfin L'année de grâce. Il faut dire que Casterman ne lésine pas sur les teasers et sait nous donner envie de se ruer dessus dès que possible.

L'année de grâce, c'est l'histoire de Tierney, qui s'apprête à vivre un tournant dans sa vie. En effet, à l'âge de 16 ans, toutes les filles sont amenées à être choisies - ou non - par les hommes afin de devenir des épouses. Après ça, elles partent toutes durant une année, dite L'année de grâce afin de les purifier et pouvoir revenir au sein de leur communauté, dans le rôle qu'on leur a donné. Mais Tierney, notre héroine n'a aucune envie de se plier aux règles établies.

Lorsque j'ai commencé ma lecture, j'avais vraiment hâte de découvrir cet univers. Présenté comme le roman féministe, L'année de grâce devait relevé le défi. Clairement, ce roman nous dépeint un monde dans lequel les femmes ne sont bonnes qu'à suivre les ordres. Elles n'ont pas le droit de se réunir entre elles, elles ne choisissent pas la vie qu'elles vont mener et surtout, elles sont exilées durant une année en pleine forêt car elles auraient en elles une magie dangereuse.

Ce qui est le plus perturbant avec L'année de grâce, c'est que certaines choses sont très proches de ce que l'on vit actuellement. Et de se dire que certains hommes pensent de cette façon l'est encore pire. Dans cet univers, les femmes n'ont pas leur mot à dire. Elles sont choisies par les hommes et doivent accepter leur décision. Autant dire que j'étais révoltée à chaque page durant ma lecture. Par moment j'avais même du dégout vis-à-vis de certains personnages, tout simplement répugnants.

Les thèmes abordés dans L'année de grâce sont intéressant et le roman a de quoi bousculer le lecteur. Pourtant, je ressors de cette lecture sans savoir quoi en penser. Et ce pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, le démarrage est assez lent. Honnêtement, je m'attentais à être jetée un peu plus rapidement dans le bain. Mais non, il faut bien deux cent pages pour entrer dans le vif du sujet. Clairement, une entrée en matière comme celle-ci n'est pas idéale. Je trouvais le temps long et attendais impatiemment que l'action démarre.

Ensuite, je dirais que l'héroïne est de celles avec laquelle on accroche ou pas du tout. Et là aussi, je suis restée sur ma faim. Sans savoir vraiment ce que je lui reprochais, je n'ai pas réussi à vraiment m'attacher à elle. Pourtant, elle se méfie de tout, de tout le monde et veut vivre une vie qu'elle aurait choisi donc clairement, elle devrait déclencher quelque chose chez le lecteur mais... ça n'a pas fonctionner avec moi.

Une fois dans le vif du sujet, l'histoire décolle un peu plus. Mais il est vrai que la compétition entre chaque fille durant L'année de grâce est... usante. Elles se crêpent le chignon à tout bout de champ et je trouve que cela perd en intérêt, même si cela s'explique par l'endoctrinement de leur communauté.

Enfin, de façon globale, le suspense n'est pas ce que je retiendrais de L'année de grâce. A vrai dire, j'ai trouvé l'ensemble assez prévisible et je m'attendais à plus de surprise. Finalement, le schéma n'est pas si différent d'autres romans que j'ai lu par le passé et certaines choses auraient gagnées à être plus approfondie. Notamment la romance qui n'a pas réussi à me convaincre.

La fin quant à elle est assez surprenante. Moi qui voulais être surprise je l'ai été. En revanche, elle reste très ouverte, et ça, je n'aime pas. D'où mon sentiment partagé vis-à-vis de cette lecture.

En conclusion, L'année de grâce est un roman percutant. Les thèmes abordés y sont importants, les passages durant l'année à proprement parlé sont intéressants et nous montre une autre facette de cet univers construit par l'auteure. En revanche, je regrette le début assez lent, mon manque d'attachement pour l'héroïne et le suspens qui n'était pas suffisamment poussé. Je ne doute pas qu'il rencontrera un grand succès même si pour ma part, je reste mitigée.
Lien : https://my-bo0ks.over-blog.c..
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Je l'avais pas mal vu passé sur les réseaux sociaux, mais sans vraiment m'arrêter dessus. Un jour j'ai lu le résumé et je reconnais que celui-ci m'intriguait, mais je ne l'avais pas lu à ce moment-là car je n'étais pas en pleine concentration sur la lecture. Bref je l'ai lu il y a peu et je dois dire que je ne sais pas quoi penser de L'année de grâce. Je l'ai trouvé lent à se mettre en route. Une fois que l'histoire s'est mise en route, je m'attendais à plus et pas à cela.
Durant le livre on suit une jeune fille de 16 ans qui veut vivre la vie qu'elle aura choisi de mener dans un village, où les femmes n'ont pas leurs mots à dire, et qui tout compte fait se plie à la volonté des autres et en particulier des hommes. Honnêtement je m'attendais à beaucoup mieux que cela. Je pense que c'est une lecture intéressante mais qui ne m'aura pas profondément marquée.
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L'Année de grâce est un livre que j'ai offert à une amie, qui me l'a prêté par la suite en me disant "moi je mettrais pas ce livre dans les mains d'enfants de 13 ans". En effet, 13 ans pour certaine scènes, c'est un peu trash. Pour d'autres, c'est assez bien évalué.

Le style est très simple, ça se lit très vite et rien n'est compliqué à comprendre. 13 ans semble bien indiqué. Ceci dit, c'est un bien comme un mal, car c'est plaisant, mais en même temps, c'est dommage d'être un peu trop près des pâquerettes.

En ce qui concerne le sujet, c'est original, mais nous n'avons aucun contexte de lieu, de temps. Déstabilisant. de plus, je me suis un peu ennuyée au milieu du livre avec cette succession d'actions sans que j'y décèle le moindre sens. le début et la fin sont tout de même un peu plus travaillés et j'ai même versé ma petite larme de fin.

J'aime les dystopies et j'aime les jeunesses. Celui-ci n'était pas mauvais, mais il n'était pas non plus une révolution que je garderai dans mes souvenirs.
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La dystopie a ses codes. Ses contraintes. La dystopie est un jeu, et il faut accepter les règles pour y entrer. Dans L'année de grâce, c'est justement cette année si particulière qui est la règle dystopique, comme les Hunger Games. Ici, ce sont les femmes qui sont frappées par la fatalité. Une année d'exil entre tous les filles d'une même classe d'âge. Elles devront essayer de survivre, à la faim, au froid, aux hommes des bois, à elle-même.

Les femmes auraient en elles une magie qu'il faut purger, afin de devenir des épouses parfaites et surtout des génitrices. Car dans cette société la pire chose qui soit avant même la débauche, c'est l'infertilité.

L'auteure nous offre une dystopie féministe qui donne la part belle à la sororité, à la bienveillance, au combat des femmes pour être libres. C'est louable. Et c'est bien réalisé. Mais c'est un roman américain destiné aux jeunes. Et il y a un trait assez puritain qui me dérange. le message final est sans ambiguïté. Une femme ne se réalise pleinement qu'en devenant mère. Et encore une fois, on ramène les femmes à l'état de nature. Elles peuvent être intelligentes, debrouillardes, rebelles. Mais elles ne se réaliseront pas par elles-mêmes.
Si seulement l'auteure avait terminé ce roman sur l'idée de la sororité. Mère ou non, par choix ou pas, nous sommes toutes soeurs. Ne nous libérez pas, on s'en charge.
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