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Citations sur Exodes (41)

Or, de nos jours, qui se soucie de la vie humaine ? Comme partout, seuls les forts survivront, et bienheureux les faibles, car ils rejoindront plus vite le royaume des Cieux.
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J'ai besoin de deux gosses entre dix et douze ans pour bloquer leur croissance. Ça risque de les tuer, de les rendre malades ou tarés, mais je te promets que je leur donnerai des bonbons.
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Je suis désolée de te le dire, mais il n'y a plus de place ni de pitié pour les gens comme toi dans ce monde.
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le 1er mai dans le désert du Rub'al-Khali, la température au sol à midi franchit la barre des 100 °C. Mais il n'y a personne pour la mesurer, pas un être vivant à des centaines de kilomètres à la ronde, et plus un seul être humain dans toute la péninsule arabique
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Maintenant, c'est la vie entière qui est une catastrophe, et toute l'humanité qui en est victime.
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On est revenu au Moyen-Age sur les ruines du XXIème siècle.
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À l’abri du monde hostile
Comme chaque soir, Pradeesh Gorayan vérifie que tout est en ordre dans son labo avant d’en fermer les portes pour rentrer chez lui. Il a laissé partir son assistante Mathilda un peu plus tôt afin de faire sa tournée de contrôle dans le calme et la sérénité – c’est presque un rituel chez lui. Les paillasses nettoyées, les produits rangés à leur place, les cultures de cellules souches actives et bien isolées… et les souris, ses chères souris, en vie et en forme autant que possible. C’est dur d’obtenir des rongeurs de nos jours – du moins génétiquement purs -, il ne peut se permettre de les gaspiller. Jusqu’à présent, ses deux groupes de sujets tests, Gilgamesh (les témoins) et Mathusalem (les traitées), se comportent de la manière prévue par le protocole.
En passant, Pradeesh s’arrête devant l’une des fenêtres du premier étage et jette un oeil sur le lac – ça aussi, c’est un rituel. Le lac s’étend à l’extérieur du dôme, et son aspect lui indique souvent le temps qu’il fait dehors. Quoique, aujourd’hui, il n’ait pas besoin de l’observer pour cela.
Car dehors c’est l’enfer.
Un orage apocalyptique assorti d’une averse diluvienne est en train de hacher menu la surface du lac zébrée d’éclairs dantesques, qui éclatent sur le dôme en gerbes crépitantes. Enfin, « apocalyptique » n’est pas le mot correct – il faudrait inventer de nouveaux superlatifs : ce qui était encore apocalyptique il y a vingt ans est devenu banal aujourd’hui. Le plus étrange, c’est le silence : à peine Pradeesh perçoit-il, en tendant l’oreille, les grondements sourds du tonnerre et le vaste bruit blanc de la pluie. Les fenêtres à double vitrage de l’Observatoire atténuent certes un peu le son, mais c’est surtout le dôme – sa triple épaisseur d’altuglas, sa couche de fréon, ses nanofibres de carbone – qui constitue l’isolant idéal contre le bruit, la pluie, le vent, la chaleur, la poussière… contre le monde hostile au-dehors.
Gorayan frissonne à cette pensée, s’efforce de la chasser tandis qu’il poursuit son inspection. Mais elle parasite toujours son esprit, même quand il travaille ou qu’il est bien à l’abri dans sa bulle, entouré des siens… Comme tout le monde, suppose-t-il. Du moins ceux qui ont un abri.
Sa ronde achevée, il ferme soigneusement à clé la porte du vieux bâtiment (les alarmes et verrouillages électroniques sont hors d’usage) et descend les ancestrales marches de pierre. Au pied de de l’escalier, il se retourne et lève la tête pour le contempler : son porche cintré, sa façade grise, ses hautes croisées, son toit d’ardoises et surtout son antique coupole de zinc en forme de cloche qui lui vaut ce nom d’Observatoire – Physikalisch-Meteorologisches Observatorium, pour être précis. Une fonction perdue depuis fort longtemps, bien avant qu’on y installe un laboratoire de biologie génétique. Pradeesh apprécie cet endroit chargé d’histoire, ce vénérable temple du savoir, fort imposant ainsi nimbé d’éclairs, telle la demeure de Jupiter.
Ce qu’il n’aime pas, c’est le boulot qu’il y fait.
Il rejoint la Dorfstrasse, parcourt à pied les six cents mètres le séparant de sa maison, sous l’éclairage doré des photophores que les éclairs déchirent violemment. Ces flashes livides éclaboussent le réseau d’entretoises formant une immense toile d’araignée au-dessus de sa tête. La pluie cingle le dôme en rafales, produisant ce vaste bruissement qu’il perçoit mieux dans la rue. Les roulements de tonnerre en continu provoquent une sorte de saturation infrabasse qu’il ressent au creux du ventre. Le dôme lui-même produit en contrepoint un bourdonnement grave, vibrant de toute sa structure sous les assauts du vent.
Tout cela n’effraie pas Gorayan. La structure est conçue pour résister à un ouragan de force 12. Elle peut supporter une avalanche, un glissement de terrain, un incendie ou un séisme (jusqu’à un certain point). Les variations brutales de température ont peu d’effet sur elle. Long de quatre kilomètres et large de sept cents mètres, ancré sur les contreforts des montagnes environnantes, c’est l’un des plus grands dômes d’Europe, englobant la ville de Davos dans son ensemble (mais pas le lac, ce que d’aucuns regrettent). Cette taille gigantesque n’empêche pas Pradeesh d’avoir l’impression de vivre dans un bocal. Il n’est pas le seul, toutefois la plupart considèrent que c’est un bien, un acquis, un privilège. Qu’ils ont de la chance de vivre dans l’enclave, à l’abri du monde hostile. Lui n’en est pas si sûr, malgré des conditions de vie incomparables. Il trouve malsain d’être maintenu dans l’ignorance, de ne pas savoir ce qui se trame à l’extérieur. Il n’est pas certain, en tout cas, que ça pourra durer longtemps comme ça, malgré ce dôme soi-disant à toute épreuve.
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Je me suis efforcée de bien éduquer mes enfants. Ce n'est pas parce qu'on vit dans un monde de brutes qu'il faut se comporter de la même façon... Quoique, ça aussi, il l'apprend vite. Mais dans son cas je préfère employer le terme de... guerrier.
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N'a-t-on pas découvert des centaines de planètes au début du siècle, quand on avait encore les moyens de scruter l'infini ? Les découvrir à cette époque-là n'était pas fortuit, et cette profusion de mondes participe de la Création du Seigneur. En ce cas, est-il illogique ou hérétique de penser que Ses anges sont des extraterrestres, envoyés en mission d'observation sur la Terre où la Création du Seigneur part à vau-l'eau à cause de la folie des hommes ? Et, bien sûr, ils jugent, ils trient, ils scrutent les actions des hommes, et seuls seront élus ceux qui prouveront leur foi et leur allégeance et répandu autour d'eux le bien et la compassion, car le mal ne doit pas être introduit (à nouveau) dans le jardin d'Eden.
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Karin Ziegelmeyer partage avec son mari le même esprit rebelle et lucide sur l’état du monde, mais elle n’est pas comme lui prête à baisser les bras, sacrifier ses convictions pour un peu plus de confort et de répit. Sans doute parce qu’elle a davantage conscience des conditions réelles à l’extérieur, du calvaire quotidien qu’endurent les outers. Elle travaille au service d’accueil et d’insertion des étrangers – le bureau d’immigration, en somme -, où elle traite les demandes d’admission dans l’enclave. Son job consiste essentiellement à refuser 95 % des dossiers et, parmi les 5% restants, trier le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire dénicher les compétences dont l’enclave a besoin ou qui peuvent lui être utiles. Toutefois la décision finale lui échappe, elle en a même rarement connaissance, car elle doit transmettre ses avis favorables à ses supérieurs, dont les critères de jugement demeurent pour elle un mystère. Une tâche ingrate, impliquant d’étouffer sans cesse sa compassion naturelle au profit de la froide nécessité économique, tout en tenant compte des éventuels passe-droits et pots-de-vin, qui sont également gérés à un niveau supérieur. Pourtant Davos se dépeuple, la natalité baisse, des maisons vides périclitent, l’enclave aurait bien besoin de sang neuf, d’énergies dynamiques et positives. Or ce n’est pas une opinion qui prédomine à Darwin Alley, dans les hautes sphères du pouvoir local : ils ont trop peur de devoir restreindre leur espace vital, d’avoir à nourrir des bouches supplémentaires, d’être obligés de partager. Allonger l’espérance de vie, voilà l’option choisie. Festoyer plus longtemps sur le radeau de la Méduse, et laisser le reste de l’humanité se noyer dans les tempêtes géantes… en croyant que le radeau est insubmersible.
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